L épargne et l Europe - article ; n°2 ; vol.7, pg 3-30
29 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'épargne et l'Europe - article ; n°2 ; vol.7, pg 3-30

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
29 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 1992 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 3-30
L'article analyse les interactions entre l'épargne et la construction européenne. Il souligne que, si l'on assiste à une diminution générale du taux d'épargne des différents agents économiques en Europe, les niveaux d'épargne, les structures des flux d'épargne, la composition des patrimoines financiers et non financiers diffèrent significativement d'un pays européen à l'autre. Il montre que ces spécificités ne s'expliquent pas complètement par des différences d'environnements économiques et sociaux, mais qu'elles sont aussi dues à une hétérogénéité plus fondamentale des comportements financiers des agents économiques. Les auteurs soulignent que cette baisse de l'épargne et cette hétérogénéité des comportements risquent de compliquer le fonctionnement du grand marché. Celui-ci ne pourra, en effet, produire ses pleins effets que si le marché européen des capitaux est alimenté efficacement. Les auteurs suggèrent, enfin, quelles pourraient être les grandes priorités d'une politique européenne de l'épargne.
This article analyses the interactions between savings and European construction. It underlines that, while there is a general decrease the rate of savings of the various economic agents in Europe, the savings levels, the savings flow structures, the composition of financial and non-financial wealth differ significantly from one European country to another. It shows that those specificities do not only reflect differences in the economic and social environment but are also due to a more fundamental heterogeneity in financial behaviour. The authors underline that this savings decrease and this heterogeneity in behaviour may complicate the operation of the single market, which will operate to full effect only if the European capital market is efficiently supplied. The authors suggest, finally, which could be the major priorities of a European savings policy.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Denis Kessler
Jean Peyrelevade
L'épargne et l'Europe
In: Revue française d'économie. Volume 7 N°2, 1992. pp. 3-30.
Résumé
L'article analyse les interactions entre l'épargne et la construction européenne. Il souligne que, si l'on assiste à une diminution
générale du taux d'épargne des différents agents économiques en Europe, les niveaux d'épargne, les structures des flux
d'épargne, la composition des patrimoines financiers et non financiers diffèrent significativement d'un pays européen à l'autre. Il
montre que ces spécificités ne s'expliquent pas complètement par des différences d'environnements économiques et sociaux,
mais qu'elles sont aussi dues à une hétérogénéité plus fondamentale des comportements financiers des agents économiques.
Les auteurs soulignent que cette baisse de l'épargne et cette hétérogénéité des comportements risquent de compliquer le
fonctionnement du grand marché. Celui-ci ne pourra, en effet, produire ses pleins effets que si le marché européen des capitaux
est alimenté efficacement. Les auteurs suggèrent, enfin, quelles pourraient être les grandes priorités d'une politique européenne
de l'épargne.
Abstract
This article analyses the interactions between savings and European construction. It underlines that, while there is a general
decrease the rate of savings of the various economic agents in Europe, the savings levels, the savings flow structures, the
composition of financial and non-financial wealth differ significantly from one European country to another. It shows that those
specificities do not only reflect differences in the economic and social environment but are also due to a more fundamental
heterogeneity in financial behaviour. The authors underline that this savings decrease and this heterogeneity in behaviour may
complicate the operation of the single market, which will operate to full effect only if the European capital market is efficiently
supplied. The authors suggest, finally, which could be the major priorities of a European savings policy.
Citer ce document / Cite this document :
Kessler Denis, Peyrelevade Jean. L'épargne et l'Europe. In: Revue française d'économie. Volume 7 N°2, 1992. pp. 3-30.
doi : 10.3406/rfeco.1992.1306
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1992_num_7_2_1306Denis
KESSLER
Jean
PEYRELEVADE
L'épargne et l'Europe
mesures cœur de prises la construction consistent es européenne. à phénomènes favoriser une Une d'épargne plus large grande part sont fluides au
dité des capitaux au sein de la Communauté, de façon à
permettre une meilleure adéquation des capacités et des
besoins de financement, des possibilités d'épargne et des
nécessités d'investissement. Divers travaux consacrés à l'ai- 4 Denis Kessler /Jean Peyrelevade
location internationale des capitaux ont montré qu'en dépit
d'un sensible abaissement des barrières de toute nature
qui entravaient leur circulation, une certaine viscosité per
dure, qui fait qu'en Europe les capitaux continuent encore
largement de s'investir dans le pays qui les a mobilisés.
L'atténuation de cette viscosité est un des princ
ipaux objectifs de l'Europe financière. A terme, l'allocation
des ressources disponibles en Europe ne devrait se faire
qu'en fonction des critères financiers traditionnels — le
fameux triplet sécurité/rentabilité/liquidité — sans qu'in
terviennent ni la nationalité des fonds prê tables, ni celles
des investissements financés. Le renforcement du système
monétaire européen — qui limite les variations de la valeur
relative des monnaies — et la perspective d'une monnaie
unique devraient favoriser cette circulation des capitaux et
leurs investissements dans les emplois les plus opportuns.
Il en est attendu une meilleure allocation des ressources,
qui se ferait désormais au niveau de la Communauté tout
entière et non plus au niveau de chacun des Etats, et donc
une optimisation des financements — favorisant le retour
à la croissance et au plein emploi. Un marché du capital
véritablement européen devrait être porteur de dévelop
pement.
Aussi, à la veille de l'ouverture pleine et entière
des frontières, une réflexion de fond sur les comporte
ments patrimoniaux en Europe s'impose-t-elle. On connaît
assez bien les réglementations financières en vigueur dans
les pays européens. Les directives qui se succèdent
cherchent sinon à les unifier, du moins à les harmoniser.
On mesure correctement les disparités fiscales qui perdu
rent dans le domaine financier. On connaît moins bien les
divers organismes qui offrent des services financiers dans
les divers pays membres de la Communauté, tant est
grande la diversité en ce domaine. On connaît encore
moins bien les comportements financiers des ménages, Denis Kessler / Jean Peyrelevade 5
des entreprises et des Etats dans chacun de ces pays. Pourt
ant le succès de la construction européenne dépend la
rgement d'eux. Les conséquences de l'ouverture des fron
tières sont fonction en effet de la façon dont se comportent
— et dont se comporteront demain — les agents écono
miques des pays membres de la Communauté.
La diminution générale du taux
d'épargne des différents agents
économiques en Europe
Dans la quasi-totalité des pays de la Communauté, on a
assisté à une baisse du taux d'épargne national depuis
le milieu des années soixante-dix.
La spécificité des comportements s'exprime d'abord... dans
les différences significatives qui peuvent exister d'un pays
à l'autre dans les cadres comptables utilisés pour les me
surer : ce qui est considéré ici comme de l'épargne, s'ana
lyse là comme une consommation ; ce qui relève ici de la
sphère des ménages, peut être rattaché là à celle des en
treprises. Aussi une certaine prudence s'impose-t-elle,
même si les harmonisations déjà effectuées nous per
mettent de tirer des conclusions relativement fiables.
Trois catégories d'agents dans chaque économie
nationale procèdent à un arbitrage entre épargne et
consommation : les ménages, les entreprises et les admin
istrations publiques. L'épargne nationale est la somme de
ces trois composantes, l'épargne privée est la de
l'épargne des ménages et des entreprises. Lorsque nationale est insuffisante par rapport aux inves
tissements nationaux, on fait appel à l'épargne extérieure, Denis Kessler / Jean Peyrelevade 6
ce qui se mesure par le déficit du compte courant de la
balance des paiements.
— Dans la quasi-totalité des pays de la Commun
auté, on assiste à une tendance nette à la baisse des taux
d'épargne nationaux. Cette conclusion peut d'ailleurs être
étendue à l'ensemble des pays industrialisés, comme le
montre le tableau n° 1. L'épargne nationale nette en France
est ainsi passée d'une moyenne de 17 % du revenu national
disponible en France en 1970-79 à une moyenne de 8,9 %
en 1980-89. Ce repli de l'épargne nationale est général en
Europe.
— Sur la période de 1960-1989, le taux d'épargne
des ménages a connu une évolution en cloche : après s'être
élevé jusqu'au premier choc pétrolier, il a baissé depuis le
second choc pétrolier (voir le tableau n° 1). En Allemagne,
ce taux est ainsi passé de 7,6 % sur la période 1960-69 à
9,7 % en 1970-79 pour retomber à 8,9 % sur 1980-89. En
France, les chiffres sont respectivement de 9,4 %, 11,9 % et
7,9%. Les évolutions sont semblables aux Etats-Unis, au
Japon, en Italie et pour la moyenne des principaux pays
industriels.
— Le taux d'épargne des administrations pu
bliques s'est, quant à lui, effondré. En France, d'une situa
tion où l'Etat épargnait de l'ordre de 4,6 % du revenu natio
nal dans les années soixante et au début des années
soixante-dix, on est passé à une situation où il a tendance
à désépargner — en d'autres termes à moins investir et à
plus s'endetter (voir tableau n° 1) . Cette évolution se vérifie
pour l'ensemble des pays européens.
— L'épargne des entreprises après avoir subi de
plein fouet la crise des années soixante-dix, a con

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents