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Français

   _____________________________________________________________________     Institut Français des Relations Internationales     Conférence Internationale "Les politiques agricoles sont-elles condamnées par la mondialisation ?". Jeudi 7 octobre 2004, Hôtel Lutetia, Paris.  
           
La libéralisation du commerce agricole et les pays en développement
 
Jean-Christophe Bureau Institute for International Integration Studies, Dublin et Institut National Agronomique Paris-Grignon Estelle Gozlan Institut National de la Recherche Agronomique, Grignon  Sébastien Jean Centre dEtudes Prospectives et dInformations Internationales, Paris
La libéralisation du commerce agricole et les pays en développement
 Introduction Un des effets inattendus du cycle de Doha a été de modifier profondément les débats sur les effets du commerce international pour les pays en développement, et tout particulièrement la perception des négociations agricoles. A la dichotomie entre tenants et opposants à la libéralisation des échanges sest substitué un éventail de positions qui ne recoupent pas les lignes de partage idéologiques traditionnelles. Dans les deux dernières années de la négociation, les Pays en développement (PED) ont enfin pu faire entendre leur voix, en particulier dans le domaine de l'agriculture. Si les concessions concrètes qu'ils ont obtenues des pays développés restent modestes, leurs positions ont été largement relayées dans les médias. Or, il est apparu que, globalement, leurs revendications visaient bien davantage louverture des marchés et la fin des subventions agricoles du Nord que le maintien dune protection au Sud. Ceci a contribué à décrédibiliser le discours "antimondialiste" dorganisations qui prétendaient parler en leur nom, et à désorienter les gouvernements européens les plus protectionnistes qui rangeaient un peu hâtivement les PED comme leurs alliés dans les négociations commerciales. La médiatisation des revendications des pays du Sud en matière agricole depuis le Sommet de la terre de 2002, les récents recours auprès de l'Organisation mondiale du commerce ont en outre exposé au grand jour les contradictions entre le soutien à l'agriculture européenne et les intérêts des agriculteurs du Sud, que tentait de masquer le discours de solidarité paysanne des organisations agricoles. Des remises en questions simposent face à lopinion publique, qui voit désormais le protectionnisme agricole du Nord comme un obstacle au développement. Dans le même temps, les tenants du libéralisme ont également été contraints de nuancer leurs positions. Traditionnellement, les économistes des institutions internationales montraient, à grand renfort de modèles mathématiques, combien les pays en développement allaient gagner à une libéralisation du commerce agricole. Le zèle en ce domaine saccommodait de travaux approximatifs, au service dun message convenu. Des travaux récents de la Banque mondiale montrent que des résultats établis sous des hypothèses particulières sont toujours utilisés pour des messages politiques à portée générale (Goldin et alii, 2003 ; World Bank 2004). Mais les positions de la plupart des institutions internationales ont évolué. En effet, lorsque des économistes au crédit académique irréprochable comme Dani Rodrik ont mis en évidence des effets indésirables de la globalisation (tout en soulignant leur attachement aux principes dun commerce plus libre), il est devenu plus difficile de balayer les critiques. Les comparaisons internationales fines sur la croissance montrent en effet que l'ouverture commerciale n'est pas la panacée en matière de développement, même si elle y contribue (Baldwin, 2004). Moins manichéen, le débat sur les effets de la libéralisation des échanges agricoles n'en reste pas moins très politique. Les différents arguments sont toujours aussi rapidement recyclés pour alimenter des positions de défense d'intérêts catégoriels. On ne peut nier que les protestations des pays du Sud contre le protectionnisme et les subventions agricoles européennes aient été savamment médiatisées et relayées par des pays y trouvant un intérêt, en premier lieu lAustralie. 1  Plus récemment, la contestation des bienfaits de l'aide au développement par des travaux universitaires a touché les politiques commerciales reposant sur l'idée de "trade for aid". 2  Elle alimente la mise en cause                                                  1 Ceci fut particulièrement visible lors du Sommet de la terre de 2002 à Johannesbourg, qui sest transformé en tribune daccusation du protectionnisme agricole du Nord et des subventions à lexportation européenne, délaissant les autres points de lagenda, comme lenvironnement et le changement climatique. 2  L'idée de l'inefficacité de l'aide au développement, qui maintiendrait même les PED dans des politiques dommageables à plus long terme s'est répandue à la fin des années 90. Le très influent article de Burnside et Dollar (2000) était critique sur les effets de laide mais suggérait que, ciblée sur les pays pratiquant une "bonne" politique économique, elle était néanmoins efficace. Les approfondissements statistiques (Easterly, Levine et Roodman 2003 ; Collier et Dehn 2001), comme le succès du livre de Easterly (2001), alimentent depuis la thèse de linutilité de laide. Cette thèse est reprise par des groupes conservateurs qui ont étendu leurs critiques aux
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