La relation entre prix agricoles et prix alimentaires - article ; n°2 ; vol.23, pg 215-241
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Description

Revue française d'économie - Année 2008 - Volume 23 - Numéro 2 - Pages 215-241
Ce texte examine, sur le plan macroéconomique, les relations entre l'agriculture, les industries agro-alimentaires, le commerce et les consommateurs, en France, entre 1978 et 2005. La méthode des comptes de surplus est appliquée aux tableaux entrées-sorties pour mesurer la productivité de l'agriculture et des industries alimentaires et apprécier les transferts de pouvoir d'achat entre les différents agents. L'agriculture inclut la sylviculture et la pêche. Les industries sont divisées en deux branches, les industries de la viande et du lait et les autres industries alimentaires. L'activité du commerce est mesurée par les marges commerciales. Pour apprécier les relations entre branches, le tableau des entrées intermédiaires est utilisé. Les relations avec l'étranger sont prises en compte à travers les importations et les exportations. Les subventions et les taxes sont introduites soit au stade de la production, soit au stade de l'utilisation des produits. Le revenu des facteurs internes des branches est déduit des comptes d'exploitation, leur volume étant calculé comme un agrégat du travail et du capital fixe utilisés.
The Relationship Between Agricultural Prices and Food Prices
This paper examines the relationships between agriculture, food processing, trade and retail, and consumers at the macro-economic level in France, between 1978 and 2005. The surplus account method is applied using input-output tables (IOT). In order to do so, volume and price indices are calculated for all the elements of the IOTs' to measure the productivity of agriculture and food processing industries and measure the transfers of purchasing power between various economic agents. Agriculture includes forestry and fishing. Food processing industries are divided into two sub-sectors: meat and dairy, and other food processing industries. Trade and retail activities are measured by marketing margins.
To measure relationships between sectors, we use the table of intermediate inputs. Relationships with the rest of the world are taken into account through imports and exports. The subsidies and taxes are introduced either at the stage of production, or at the stage of use of products. Payments of factors in each sector are deducted from income accounts, their volume being calculated like an aggregate of the labour and fixed assets being used.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2008
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Butault
La relation entre prix agricoles et prix alimentaires
In: Revue française d'économie. Volume 23 N°2, 2008. pp. 215-241.
Citer ce document / Cite this document :
Butault Jean-Pierre. La relation entre prix agricoles et prix alimentaires. In: Revue française d'économie. Volume 23 N°2, 2008.
pp. 215-241.
doi : 10.3406/rfeco.2008.1670
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2008_num_23_2_1670Résumé
Ce texte examine, sur le plan macroéconomique, les relations entre l'agriculture, les industries agro-
alimentaires, le commerce et les consommateurs, en France, entre 1978 et 2005. La méthode des
comptes de surplus est appliquée aux tableaux entrées-sorties pour mesurer la productivité de
l'agriculture et des industries alimentaires et apprécier les transferts de pouvoir d'achat entre les
différents agents. L'agriculture inclut la sylviculture et la pêche. Les industries sont divisées en deux
branches, les industries de la viande et du lait et les autres alimentaires. L'activité du
commerce est mesurée par les marges commerciales. Pour apprécier les relations entre branches, le
tableau des entrées intermédiaires est utilisé. Les relations avec l'étranger sont prises en compte à
travers les importations et les exportations. Les subventions et les taxes sont introduites soit au stade
de la production, soit au stade de l'utilisation des produits. Le revenu des facteurs internes des
branches est déduit des comptes d'exploitation, leur volume étant calculé comme un agrégat du travail
et du capital fixe utilisés.
Abstract
The Relationship Between Agricultural Prices and Food Prices
This paper examines the relationships between agriculture, food processing, trade and retail, and
consumers at the macro-economic level in France, between 1978 and 2005. The surplus account
method is applied using input-output tables (IOT). In order to do so, volume and price indices are
calculated for all the elements of the IOTs' to measure the productivity of agriculture and food
processing industries and measure the transfers of purchasing power between various economic
agents. Agriculture includes forestry and fishing. Food processing industries are divided into two sub-
sectors: meat and dairy, and other food processing industries. Trade and retail activities are measured
by marketing margins.
To measure relationships between sectors, we use the table of intermediate inputs. Relationships with
the rest of the world are taken into account through imports and exports. The subsidies and taxes are
introduced either at the stage of production, or at the stage of use of products. Payments of factors in
each sector are deducted from income accounts, their volume being calculated like an aggregate of the
labour and fixed assets being used.Jean-Pierre
BUTAULT
La relation entre prix
agricoles et prix
alimentaires
2. question de la transmission des prix au
sein de la filière agro-alimentaire fait l'objet d'un débat récurrent.
Les producteurs agricoles ont subi, depuis plusieurs décennies,
des baisses de prix à la production, certes compensées en partie,
compte tenu des réformes de la PAC entreprises en 1992, 1999
Revue française d'économie, nG 2/vol XXIII 216 Jean-Pierre Butault
et 2003 (Butault et al [2004]), par le versement d'aides directes,
et ils accusent périodiquement l'aval de ne pas transmettre ces
baisses de prix au stade final. De 1978 à 2005, les prix agricoles
à la production ont effectivement diminué, en termes réels, de
près de 50% alors que la baisse des prix à la consommation al
imentaire (hors tabac) est inférieure à 10% {cf. graphique n° 1).
A l'heure actuelle, le contexte est à la hausse du prix de cer
taines matières premières agricoles (céréales, oléagineux, lait) et on
s'interroge sur sa pérennité, certains facteurs (développement des
agro-carburants, accroissement de la demande de produits aliment
aires des pays émergeants...) jouant en faveur de son maintien
(FAO-OCDE [2008]) : la question se pose donc de savoir comment
ces hausses de prix vont se répercuter sur la consommation finale.
Ce débat dépasse la sphère agricole. Il concerne la ques
tion des relations entre industrie et commerce et celle de l'effet
de la réglementation sur les prix. En France, on a notamment
reproché à l'une des dernières lois sur ces relations, la loi Gal-
land, votée en 1996, d'avoir eu des effets inflationnistes1. Une
nouvelle loi, la loi Chatel, a été votée en 2008 et le débat est, à
l'heure actuelle, relancé lors de l'établissement de la loi de modern
isation de l'économie.
Graphique 1
Prix à la production dans l'agriculture et les IAA et prix aliment
aires à la consommation (hors tabac. Indice 100 : 1978)
Indice 100 en 1978
Prix alimentaires
Prix de production: autres IAA
Prix agricoles à la prodtïction
Source: Insee, calcul Inra.
Revue française d'économie, n° 2/vol XX1I1 Jean- Pierre Butault 217
La question de la transmission des prix entre production
et consommation est surtout abordée, dans la littérature, à part
ir d'études économétriques ( Réquillart et al. [2008], Rouchet
[2002]). Cet article développe une approche macro-économique:
il se propose de donner une vision historique des évolutions en
France de la filière agro-alimentaire entre 1978 et 2005. Pour ce
faire, il utilise le TES (tableau entrées-sorties) à 40 branches et
s'appuie sur la méthode des comptes de surplus pour décrire en
termes de productivité, de prix et de revenus, l'évolution des
relations au sein de cette filière.
La méthode des comptes de surplus
La des de surplus et son application au TES sont présentées en annexe n° 3.
Dans une première étape, la méthode calcule un surplus de productivité qui
correspond au cumul des différences annuelles entre le volume de la production et
celui des inputs (consommations intermédiaires et facteurs internes des entreprises,
capital et travail).
Ce surplus est distribué aux différents agents sous forme de transferts. Les trans
ferts représentent les gains ou les pertes (annuelles et cumulées) des différents agents,
induites par les variations des prix des outputs et des inputs.
Généralement, le surplus de productivité est positif et apparaît donc en apport
des comptes de surplus. Il est distribué aux clients de la branche si les prix des outputs
baissent, aux fournisseurs d'inputs si leurs prix augmentent et aux facteurs internes des
entreprises si leur rémunération augmente.
Va "iation du volume des consom nations intennedi sures
Va r.alion du volume de facteurs nternes
Va iatio n B oisse de prix i du v olun le k s clients de la p odi
nentatio idc Au« Pr ix pour U s Surplus de a umisseu producli
mentatio n Ai* d émunéra ion de s fat mes
D'autres situations sont possibles. Si le prix des achats des consommations
intermédiaires, par exemple, baissent, ceci constitue un apport qui s'ajoute au surplus
de productivité pour être réparti aux autres agents.
'ariation du volume de la production
Surplus de de prix pour Baisse le clients
1=) Augm snlation de la rémui nération des facle urs inle nés
n° 2/vol XXIII Revue française d'économie, 218 Jean-Pierre Butault
La distribution des gains de product
ivité par l'agriculture
Les gains de productivité globale, mesurés par le rapport des
évolutions en volume de la production et des facteurs (consom
mations intermédiaires, capital et travail), restent très import
ants dans l'agriculture {cf. graphique n° 2) : compte tenu de l'au
gmentation de la productivité du travail faite en parallèle à une
forte diminution des emplois agricoles, ils ont crû, entre 1978
et 2005, à un rythme annuel de 2% alors que l'industrie n'en
registrait des gains de productivité que de 0,65%. On assiste
toutefois, en fin de période, à un ralentissement de ces gains de
productivité (Butault [2006]).
Graphique 2
Indice de la productivité globale dans l'agriculture, les IAA et
l'industrie entre 1978 et 2005 (indice 100 en 1978)
Productivité globale: indice 100 en 1978
180 n
Source: Insee, calcul Inra.
Cette augmentation de la productivité génère un surplus
de 39 milliards d'euros 2000 {cf. graphique n° 3) : à titre de com-
Revue française d'économie, n° 2/vol XXIII Jean-Pierre Butault 219
paraison, la valeur de la production agricole au prix de base est,
en 2005, de 72 milli

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