Algues vertesune dangereuse invasion
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Description

Algues vertesune dangereuse invasion Les ulves, communément appelées «laituesdemer», sont de salgues vertes appartenant à l'ordre des Ulvales et à la famille des Ulvacées. Naturellement présentes dans la flore sous-marine, elles se reproduisent par bouturage c'est-à-dire qu'unseul fragment du végétal donne naissance à un nouvel individu. De dimensions variant de 15 à 60 centimètres à la belle saison et seulement de 10 à 15 centimètres en hiver, ces plantes aquatiques, qui sont dépourvues de feuilles, tiges et racines (on les appelle thalles), flottent librement entre deux eaux. Elles se développent dès le début du printemps sous certaines conditions : une intensité et une durée d'éclairement importantes, une température de l'eau comprise entre 15 et 25°C, une grande transparence de l'eau, une turbulence suffisamment forte pour maintenir les algues en suspension, un estran (partie du littoral recouvert lors des marées hautes et découvert lors des marées basses) étendu et plat, un site propice au confinement des masses d'eau et des sels nutritifs participant à la croissance de la biomasse formée. Et lorsque ces végétaux sont de surcroît «nourries» denitratesena bondance, ils se multiplient à foison.

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Publié le 24 janvier 2012
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Langue Français

Extrait

Algues vertesune dangereuse invasion

Les ulves, communément appelées «laituesdemer», sont de salgues vertes appartenant à l'ordre des Ulvales et à la famille des Ulvacées. Naturellement présentes dans la flore sous-marine, elles se reproduisent par bouturage c'est-à-dire qu'unseul fragment du végétal donne naissance à un nouvel individu. De dimensions variant de 15 à 60 centimètres à la belle saison et seulement de 10 à 15 centimètres en hiver, ces plantes aquatiques, qui sont dépourvues de feuilles, tiges et racines (on les appelle thalles), flottent librement entre deux eaux. Elles se développent dès le début du printemps sous certaines conditions : une intensité et une durée d'éclairement importantes, une température de l'eau comprise entre 15 et 25°C, une grande transparence de l'eau, une turbulence suffisamment forte pour maintenir les algues en suspension, un estran (partie du littoral recouvert lors des marées hautes et découvert lors des marées basses) étendu et plat, un site propice au confinement des masses d'eau et des sels nutritifs participant à la croissance de la biomasse formée.

Et lorsque ces végétaux sont de surcroît «nourries» denitratesena bondance, ils se multiplient à foison.

Les marées vertes sont une véritable calamité pour la région

C'est ainsi que la Bretagne, qui réuni l'ensemble des critères, voit se répéter chaque année, de mai à octobre, le mêmephéno mène de prolifération rapide et d'accumulation d'algues vertes, essentiellement des espèces Ulva armoricana (Bretagne du nord) et Ulva rotundata (Bretagne du sud). Plus de cent plages et vasières regroupées autour de huit secteurs situés dans le Finistère(les ansesde Guissényet de L'Horn-Guillec, ainsi queles baiesde Douarnenez et de Concarneau) et dans les Côtes d'Armor (les baies de la Fresnaye et de Saint-Brieuc, l'anse de Locquirec, et Saint-Michel-en-Grève), sont concernées par l'échouage demarées vertes, selonle rapportdemai 2011 du Conseil économique, social et environnemental régional (Céser) de Bretagne. Au 25 octobre 2011, ce sont 65 931m3 d'algues vertes qui ont été ramassés sur les plages bretonnes (contre près de 58 000 m3 l'année précédente), d'après un bilan communiqué par la préfecture de région. Le coût engendré par le ramassage et le traitement des ulves, s'est élevé à 850 000 euros pour 61 000m3 échoués en 2010 (source Céser). Les marées vertes sont une véritable calamité pour la région. Elle doit faire face à un manque à gagner, et parfois même à la fermeture d'établissements (restaurants, hôtels, etc.) due à la baisse de la fré-

... LES ULVES CONQUIÈRENT ... D'AUTRES TERRITOIRES... !

P our la première fois, en 2011, les algues vertes ont fait leur apparition sur les côtes normandes, vendéennes - île de Noirmoutier -, sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime) et à La Baule (Loire-Atlantique).

Le saviez-vous?

Un décret suscite la polémique

Depuis 2001, en application de la directive européenne « nitrates », les agriculteurs peuvent épandre jusqu'à 170 kilos d'azote organique (lisier) par hectare de surface épandable. Or, le décret 2011-1257 du 11 octobre dernier, signé par le Premier ministre et les ministres de l'Agriculture et de l'Écologie, publié au Journal Officiel, entérine le relèvement des plafonds d'épandages d'azote dans les exploitations agricoles. Il étend la surface prise en compte pour le calcul du plafond d'épandage en prenant comme référence la surface agricole utile (SAU) et non plus la surface potentiellement épandable (SPE), plus restreinte car déduisant les surfaces situées à proximité des cours d'eau, du littoral et des tiers. Le décret suscite des vagues de protestations d'associations et de communes envahies par les algues vertes, qui estiment qu'il va permettre d'augmenter de 20 % les quantités d'azote épandues sur les sols. La parution de ce décret intervient alors que la Commission européenne exige de la France, dans une lettre du 17 juillet 2011, des explications sur sa politique de prévention des marées vertes. Y auraitil incohérence?

Le saviez-vous?

Eutrophisation... La prolifération des algues vertes est l'une des manifestations visibles d'un dysfonctionnement des écosystèmes du littoral, appelé eutrophisation. Elle est due à des apports excessifs de substances nutritives (nitrates et phosphates), par les fleuves côtiers.

Quentation des touristes, gênés par la vue et l'odeurdecesamaset par les restrictions d'accès de certaines plages, mais surtout inquiets des dangers potentiels qu'ils représentent. Les bassins conchylicoles, où sont élevés les coquillages, ne sont pas épargnés. En se plaquant sur les mollusques, les algues diminuent le renouvellement de l'eau et l'apport de nourriture du cheptel, quand elles n'en étouffent pas une partie. Par voie de conséquence, elles compliquent la tâche des éleveurs et font grimper les coûts de l'élevage. Rien ne va non plus pour les pêcheurs, les ulves obstruant et alourdissant les filets et chaluts. Elles ont encore un fort impact sur l'environnement, les échouages massifs et les opérations de ramassage mécaniques induisantdefortes perturbations des estrans. Mais surtout elles peuvent être mortelles pour les personnes et les animaux.

Le sulfure d'hydrogène a déjà fait des victimes

Lorsqu'elles échouent sur une plage, elles forment des tas pouvant aller jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur. Le soleil et la chaleur, en agissant sur les couches superficielles de l'amas, créent une croûte sèche et imperméable enveloppant le reste des algues. Celles situées sous la croûte entrent alors enputréfaction, sans oxygène, ce qui favorise la production d'hydrogène sulfuré, quidégage uneodeur nauséabon de (oeuf pourri).Une inhalation de quelques secondes suffit pour causer la dégénérescence du nerf olfactif, rendant la détection du gaz impossible, et provoquer une perte de connaissance y compris à faible concentration. Une exposition brève à taux très bas peut engendrer irritation des yeux, de la gorge, toux douloureuse, souffle court et épanchement de fluide dans les poumons, quand une exposition plus longue et à très faible concentration peut entraîner des symptômes tels que fatigue, perte d'appétit, mauxde tête, irritabilité, vertiges et pertes de mémoire.

Le sulfure d'hydrogène a déjà fait des victimes. Il y a d'abord eu la mort suspecte d'un joggeur âgé de 26 ans en juin 1989, puis dix ans plus tard, le coma d'un ramasseur d'algues. Pourtant ce n'est qu'en 2008 que les méfaits des « laitues demer» ont enfin été reconnus, après la mort de deux chiens et le gravecomad'un autre ramasseur sur une plage. Depuis, les exemples se suivent et se ressemblent. Le 22 juillet 2009, un homme de 48 ans, conducteur d'enginde collecte d'ulves était retrouvé mort au volant de son véhicule après avoir passé l'après-midi à en charrier des bennes. Le 28 juillet de la même année, un cheval, enlisé dans des algues amoncelées, mourrait d'une intoxication aiguë foudroyante sur une plage, quand soncavalier, inanimé et prisde convulsions, était sauvé in extrémis. En juillet 2011, le gaz tuait 36 sangliers.

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