Connors, le tennis comme on l aime
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Connors, le tennis comme on l'aime

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Connors, le tennis comme on l'aime Joueur au style inimitable, tout en attaque, Jimmy Connors aura tout gagné, sauf Roland-Garros. Quoi de plus logique pour un tennisman américain que de briller à l'US Open? Bon, d'accord, la logique ne s'applique pas forcément à Roland-Garros pour les Français, mais elle s'est appliquée au moins à cinq reprises à James Scott "Jimmy" Connors. Peutêtre était-ce en fait dû à sa date de naissance (2 septembre), qui lui permettait d'ailleurs de fêter son anniversaire pendant le tournoi? Connors ne s'en est d'ailleurs pas privé, à dix reprises en onze opportunités de le faire, à l'image de son passage derrière la barre parfois crainte des 40 ans, en 1992. Le natif de Belleville, Illinois, avait même l'honneur de manger carrément un bout de son gâteau sur le court de Flushing Meadow tout en disposant alors de Jaime Oncins, au 1er tour, en trois manches (6-1, 6-2, 6-3). Cette année- là, son parcours s'arrêtait au 2ème tour, mais la plupart du temps, ce cadeau d'anniversaire n'était qu'un hors d'oeuvre et Connors poursuivait son festin jusqu'à la victoire finale. Sa première victoire, en 1974, était obtenue contre Ken Rosewall. Quatre autres suivaient, en 1978, 1982 et 1983, et Connors devenait ainsi le recordman des succès à l'US Open de l'ère... open justement (Pete Sampras et Roger Federer l'ont depuis rejoint).

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Publié le 21 janvier 2012
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Connors, le tennis comme on l'aime Joueur au style inimitable, tout en attaque, Jimmy Connors aura tout gagné, sauf Roland-Garros.

Quoi de plus logique pour un tennisman américain que de briller à l'US Open? Bon, d'accord, la logique ne s'applique pas forcément à Roland-Garros pour les Français, mais elle s'est appliquée au moins à cinq reprises à James Scott "Jimmy" Connors. Peutêtre était-ce en fait dû à sa date de naissance (2 septembre), qui lui permettait d'ailleurs de fêter son anniversaire pendant le tournoi? Connors ne s'en est d'ailleurs pas privé, à dix reprises en onze opportunités de le faire, à l'image de son passage derrière la barre parfois crainte des 40 ans, en 1992. Le natif de Belleville, Illinois, avait même l'honneur de manger carrément un bout de son gâteau sur le court de Flushing Meadow tout en disposant alors de Jaime Oncins, au 1er tour, en trois manches (6-1, 6-2, 6-3). Cette année-là, son parcours s'arrêtait au 2ème tour, mais la plupart du temps, ce cadeau d'anniversaire n'était qu'un hors d'oeuvre et Connors poursuivait son festin jusqu'à la victoire finale. Sa première victoire, en 1974, était obtenue contre Ken Rosewall. Quatre autres suivaient, en 1978, 1982 et 1983, et Connors devenait ainsi le recordman des succès à l'US Open de l'ère... open justement (Pete Sampras et Roger Federer l'ont depuis rejoint). Outre ces cinq victoires, Connors a également disputé sept finales à l'US Open, dont cinq consécutives entre 1974 et 1978, Manolo Orantes en 1975 et Guillermo Vilas en 1977 le privant d'un quintuplé historique. Battu en demi-finale en 1979, 1980 et 1982, Connors renouait avec le succès en 1982 dans son tournoi favori face à Ivan Lendl, puis l'année suivante face au même adversaire. Mais Connors n'était pas que l'homme de l'US Open. Au total, il a remporté huit titres du Grand Chelem, ajoutant à ses cinq succès américains une victoire à l'Open d'Australie, dès sa première participation à l'épreuve océanienne, en 1974, et deux à Wimbledon, en 1974 (déjà face à Ken Rosewall) et en 1982. Sans oublier sept finales, trois en 1975 sur les Grands Chelems qu'il avait remportés l'année d'avant, celle perdue face à Vilas à l'US Open, et trois autres à Wimbledon (1977 et 1978 face à Borg, 1982 contre McEnroe). Capable de gagner sur plusieurs surfaces, il l'a aussi fait à l'US Open, sur l'herbe de Forest Hills en 1974, sur la terre battue verte au même endroit (1976) et sur le tout nouveau revêtement Decoturf de Flushing Meadow (1978). Sa polyvalence ne lui a cependant pas permis de gagner à Roland-Garros, la terre battue parisienne étant différente de celle de Forest Hills, où Connors a d'ailleurs perdu deux fois en finale, en 1975 et 1977, en trois éditions organisées sur cette surface. Et malgré quatre demi-finales (en 1979, 1980, 1984 et 1985) et quarts de finale (1981, 1982, 1983 et 1987), "Jimbo" n'aura jamais passé le cap. Sans doute à cause du "traumatisme" de 1974 où, alors qu'il avait remporté le premier Grand Chelem de l'année, et allait ensuite remporter les deux autres, Connors se voyait interdire de participer à Roland-Garros.

Ashe : "Jamais vu quelqu'un frapper aussi fort"

La faute au contrat qu'il avait signé avec le World Tennis championship (WCT), concurrent de l'ATP, pour disputer à prix d'or des exhibitions aux Etats-Unis. Connors payait là son caractère bien trempé, après avoir refusé d'intégrer l'ATP Tour en 1972, et même intenté un procès à l'institution mondiale et à son président, Arthur Ashe, réclamant la coquette somme de 10 M$. L'affaire se réglait finalement entre les deux hommes sur le court de Wimbledon en 1975, avec une sévère défaite (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) pour Connors, qui décidait finalement d'abandonner les poursuites et de se séparer de son agent Bill Riordan, initiateur de son contrat avec le WCT et du procès. Connors ne gagnera donc jamais Roland-Garros, mais y vivra tout de même quelques moments mémorables, comme au 3e tour du tournoi en 1991 face au vainqueur de l'édition 1989 Michael Chang en le forçant à disputer un cinquième set avant d'abandonner. Cela ne l'empêchera pas d'être numéro 1 mondial, de façon ininterrompue entre juillet 1974 et 1978 (160 semaines consécutives), et pendant 268 semaines au total. Preuve d'une belle suprématie sur le tennis mondial, entre la fin des Rosewall (qu'il a donc battu deux fois consécutivement en finale de Grand Chelem en 1974), Ashe, Nastase (avec qui il gagnera deux fois en double en Grand Chelem, à Wimbledon en 1973 et l'US Open en 1975), et l'émergence de Borg, McEnroe, Lendl qui lui donneront du fil à retordre. Au total, l'historique des confrontations avec ces trois joueurs sera d'ailleurs négatif pour Connors (7 victoires à 10 contre Borg, 13-20 contre McEnroe, notamment en demi-finale à Wimbledon en 1979, 1980 et 1981, ou à l'US Open 1980 et 1981, 13-22 face à Lendl), qui aura néanmoins de belles revanches face à chacun des trois adversaires. Il a ainsi battu le Suédois en finale de l'US Open 1976 en quatre sets (6-4, 3-6, 7-6 (9), 6-4) après avoir sauvé quatre balles de set au troisième set et s'imposer au tie-break, puis deux ans plus tard lors de l'inauguration de Flushing Meadow. Sa seconde victoire à Wimbledon en 1982 a été acquise en cinq sets aux dépens de McEnroe après avoir été à trois points de la défaite dans le jeu décisif du quatrième set, et Lendl était battu deux fois de suite à Flushing Meadow en 1982 et 1983, avec un cinglant 6-0 dans le dernier set la seconde fois, que le Tchécoslovaque allait plus tard prendre un malin plaisir à rendre à l'envoyeur au 2e tour de l'US Open 1992. En 26 ans de carrière (1970-1996), Connors aura marqué son sport par son style, une force de frappe incroyable du fond de court, notamment en retour de service, grâce à un revers à deux mains peu répandu à l'époque de ses grandes heures, ou ses lobs et passings. Victime de Connors en finale de l'US Pro Tour en 1973, Artur Ashe, qui n'était pas encore en conflit avec le natif de l'Illinois alors âgé de 20 ans, déclara, admiratif, après la rencontre perdue en cinq sets (6-3, 4-6, 6-4, 3-6, 6-2): " Je les ai tous joués, et je n'ai jamais vu quelqu'un frapper la balle aussi fort et aussi loin que ne l'a fait Jimmy". Cette force de frappe, celui qui sera ensuite surnommé "Jimbo" la devait à son apprentissage du tennis, précoce, avec sa maman Gloria. Ancienne joueuse de haut niveau, celle-ci avait l'idée fixe que son fils pourrait devenir pro et elle lui mit très tôt, dès deux ans, une raquette dans les mains. L'intéressé expliquera d'ailleurs plus tard pourquoi il prit l'habitude de tenir le manche avec ses deux bras : " Ma mère faisait rouler des balles vers moi et je lui renvoyais. Je tenais la raquette à deux mains, car c'était la seule façon pour moi de pouvoir la lever".

A 59 ans, l'Américain, qui a entraîné Roddick, tâte encore la balle sur le Seniors Tour.

"Je tenais la raquette à deux mains, car c'était la seule façon pour moi de pouvoir la lever"

Plus tard, Pancho Segura se chargera de parfaire ce joyau, de petite taille comme lui, et lui donnera sans doute plusieurs précieux conseils qui lui permettront de s'installer au sommet. Et ce, grâce également à un caractère fougueux, pugnace voire belliqueux, n'hésitant d'ailleurs pas à s'en prendre verbalement à ses adversaires ou aux arbitres (et physiquement avec un fan de Vilas en 1977), quitte à se mettre une bonne partie du public à dos. Lequel ne lui pardonnait pas, en outre, de refuser très longtemps de représenter son pays en Coupe Davis (à quelques exceptions près en 1976, 1981 et 1984). Connors commettra également un crime de lèse-majesté à Wimbledon en refusant de participer à la Parade des champions le premier jour du Centenaire en 1977. Il a également refusé de participer aux Masters en 1974, 1975, 1976 (alors qu'il était à son apogée), mais son retour à cette épreuve (après deux demi-finales en 1972 et 1973) lui permettait d'obtenir une nouvelle victoire de prestige face à Borg (6-4, 1-6, 6-4). Mais son incroyable longévité finit par le rendre un peu plus populaire et sympathique aux yeux du public. Et ce, bien que son tennis soit devenu moins efficace après sa victoire à l'US Open 1983 (sa dernière en Grand Chelem), et une logique chute au classement ATP, pour rester néanmoins parmi les dix premiers en 1989. La faute à la nouvelle génération des Edberg, Becker, Agassi,... à qu'il parviendra néanmoins à faire entendre respect, à l'image de sa victoire sur Edberg, alors numéro 2 mondial, en huitièmes de finale de l'US Open 1989. Fatigué et même blessé au poignet gauche en 1990, 936e mondial à l'entame de sa 22e saison professionnelle, Connors s'offre des derniers coups d'éclat en 1991, une demi-finale perdue contre Jim Courier à l'US Open, deux victoires à Wimbledon alors qu'il est invité, avant de quitter le circuit professionnel... sans véritablement annoncer sa retraite après un dernier match à Atlanta en 1996 et... 109 tournois gagnés. Personne n'a fait mieux !

Une raquette légendaire !

Si Jimmy Connors a fait cette carrière, parsemée de 109 victoires sur le circuit ATP (149 en tout), 31 demi-finales en Grand Chelem dont douze consécutives à l'US Open, 1241 victoires en simple sur le circuit ATP, c'est bien évidemment grâce à son talent. Mais aussi, un peu, grâce à sa raquette. Une raquette en acier, inventée quelques années avant le début de la carrière pro de "Jimbo" par l'illustre René Lacoste, le célèbre mousquetaire. Et fabriquée sous licence par la marque Wilson et avec pour nom de code T-2000. La raquette, faite en acier de carbone et d'alliages d'aluminium avait une allure de poêle à frire, mais elle était tellement efficace, par sa rigidité, qu'elle permettait à son propriétaire de cogner fort et inlassablement sans risque de casser son matériel. Quitte à remiser au placard les antiques raquettes en bois, même si Borg, par exemple, continuait à l'utiliser, y compris lors de ses confrontations directes avec Connors, qui adoptait donc l'acier en 1979, lorsque la Fédération internationale a autorisé l'utilisation de telles raquettes. En fin de carrière, c'est avec une raquette Prince Mono, en graphite comme la majorité du circuit, que Connors évoluait. Mais c'est définitivement à sa célèbre poêle à frire que sa carrière est associée.

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