Création d agences spatia les : une épidémie
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Création d'agences spatia les : une épidémie Les grandes nations ne sont plus les seules à s'intéresser au domaine spatiale. Aujourd'hui, d'autres se lancent. Il ne s'agit pas pour elles d'envoyer des hommes sur la Lune, ni même de les faire tourner autour de la Terre dans une fusée. Il s'agit de fabriquer et de mettre sur orbite des satellites artificiels, dont les applications sont nombreuses et variées : communications, cartographie, prévisions météorologiques, prévention de catastrophes naturelles (inondations ou tremblements de terre), lutte contre les incendies, protection de l'environnement, analyse des sols, surveillance de territoires, etc. De tels engins, formidables outils de rayonnement, sont, à plus d'un titre, inestimables pour un État. C'est la preuve qu'il possède les compétences technologiques et humaines. C'est aussi la preuve de son dynamisme. Ainsi, de plus en plus de pays en voie de développement font ou s'apprêtent à faire leur entrée dans le club encore peu ouvert de ceux qui maîtrisent le ciel. C'est encore le moyen de montrer aux autres qu'ils vont devoir compter avec lui. Autre composante à ne pas négliger, la fierté nationale générée, et ce malgré les énormes efforts pécuniaires à consentir. Un deuxième satellite algérien balaiera le ciel : Alsat-2 Certains pays n'ont pas les moyens de fabriquer un satellite, encore moins de le mettre en orbite, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne disposent pas d'un tel appareil.

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Publié le 17 août 2011
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Langue Français

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Création d'agences spatia les : une épidémie

Les grandes nations ne sont plus les seules à s'intéresser au domaine spatiale. Aujourd'hui, d'autres se lancent. Il ne s'agit pas pour elles d'envoyer des hommes sur la Lune, ni même de les faire tourner autour de la Terre dans une fusée. Il s'agit de fabriquer et de mettre sur orbite des satellites artificiels, dont les applications sont nombreuses et variées : communications, cartographie, prévisions météorologiques, prévention de catastrophes naturelles (inondations ou tremblements de terre), lutte contre les incendies, protection de l'environnement, analyse des sols, surveillance de territoires, etc.

De tels engins, formidables outils de rayonnement, sont, à plus d'un titre, inestimables pour un État. C'est la preuve qu'il possède les compétences technologiques et humaines. C'est aussi la preuve de son dynamisme. Ainsi, de plus en plus de pays en voie de développement font ou s'apprêtent à faire leur entrée dans le club encore peu ouvert de ceux qui maîtrisent le ciel. C'est encore le moyen de montrer aux autres qu'ils vont devoir compter avec lui. Autre composante à ne pas négliger, la fierté nationale générée, et ce malgré les énormes efforts pécuniaires à consentir.

Un deuxième satellite algérien balaiera le ciel : Alsat-2

Certains pays n'ont pas les moyens de fabriquer un satellite, encore moins de le mettre en orbite, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne disposent pas d'un tel appareil.

C'est le cas de l'Algérie dont le premier microsatellite, Alsat-1, conçu par des scientifiques algériens et britanniques dans le Centre spatial de Surrey (Royaume-Uni), a été lancé avec succès le 23 novembre 2002 à partir de la base de lancement de Plesetak (Russie). Quelques mois plus tôt, le 16 janvier, l'Agence spatiale algérienne (Asal) avait été créée à Bouzaréah, dans la banlieue d'Alger. Ce n'était que le début du programme spatial qui prévoit à l'horizon 2020 la conception et la réalisation de systèmes d'observation de la Terre, à différentes résolutions, et de télécommunications « made in Algeria » dans le Centre national des techniques spatiales (Cnts) d'Arzew, dans la wilaya d'Oran (l'une des 48 collectivités territoriales du pays).

L'Asal, dotée d'une enveloppe financière de plus de 85 milliards de dinars (environ 1 milliard d'euros) pour la période 2006-2020, a envoyé quelque trente ingénieurs se former dans différents centres de recherche spatiale européens, notamment en France, afin d'assurer le développement du programme national qui permettra de couvrir l'ensemble des besoins du pays. Cette année, un deuxième satellite algérien balaiera le ciel : Alsat-2, construit par des entreprises européennes en partenariat avec l'Agence spatiale indienne (Indian Space Research Organisation ou Isro). Ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui ce pays, en passe d'entrer de plain-pied dans l'ère spatiale avec la construction et la mise sur orbite de son propre satellite, Alsat-2A, fait figure de pionnier dans le monde arabe.

Un premier satellite bolivien nommé Tupac Katari

En Amérique du Sud aussi les choses bougent. Le 10 février 2010, le gouvernement du président Evo Morales a annoncé la création de l'Agence spatiale bolivienne (Agencia Boliviana Espacial, ABE). Installée à La Paz, capitale administrative, elle est dotée d'un budget de un milliard de dollars -somme exorbitante pour l'un des pays les plus pauvres de la planète- qui sera financé par l'État, des subventions étrangères et des crédits. Les choses ne traînent pas non plus puisque, le 2 avril, un protocole était déjà signé entre la Bolivie et la Chine pour la construction et la mise sur orbite du premier satellite de communication bolivien, nommé Tupac Katari en hommage au leader de la révolte indienne contre l'occupation coloniale espagnole au XVIIIe siècle. D'un coût estimé entre 200 et 300 millions de dollars, l'engin spatial devrait être livré dans un délai de 36 mois. Il permettra d'assurer la couverture des services de télécommunications du pays, tout en réduisant les prix de façon significative.

Actuellement, il en coûte environ 10 millions de dollars par an au pays pour bénéficier de canaux étrangers. Le futur satellite appuiera la deuxième campagne d'alphabétisation à laquelle participe des dizaines de milliers de Boliviens qui n'ont pas accès à l'information et à l'éducation.

Santé, défense, surveillance, prévisions météorologiques, détection de phénomènes naturels, prospection de ressources naturelles... sont également au programme de Tupac Katari. « La Bolivie fait m grand pas vers l'espace», s'est réjoui le président bolivien, qui veut que son satellite couvre la totalité de l'Amérique du Sud, notamment des Andes.

Et ce n'est pas tout. La Russie aussi se dit prête à aider la Bolivie à entrer dans l'ère spatiale, en collaborant à la construction d'un cosmodrome. C'est en tout cas ce qu'elle a annoncé fin avril. Et on peut comprendre les raisons de cette coopération souhaitée. Il se trouve que la Bolivie, située à plus de 4 000 mètres d'altitude, bénéficie d'une situation géographique privilégiée qui permettrait d'économiser de façon importante le combustible nécessaire au lancement et à la mise sur orbite de satellites. Rien n'est encore fait, mais il semble que des tractations ont bel et bien commencé, è Mexique n'est pas en reste, è 20 avril 2010, les députés mexicains votaient à une énorme majorité (280 voix pour, 2 contre et 4 abstentions) la loi portant sur la création de l'Agencia Espacial Mexicana (Aexa).

Le saviez-vous ?

Aujourd'hui, seule l'Agence spatiale américaine, la Nasa (National Aeronautics and Space Administration) est capable d'emmener des hommes sur la Lune. Trois peuvent en envoyer dans l'espace : l'Agence spatiale européenne (ASE), l'Agence spatiale fédérale russe (aussi appelée Roskosmos), et l'Agence spatiale chinoise. Huit pays sont en mesure de lancer des satellites : l'Espagne, la France, l'Inde, Israël, l'Iran, l'Italie, le Japon et l'Ukraine. Onze États savent utiliser des satellites : l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, le Danemark, l'Indonésie, la Malaisie, le Pakistan, le Royaume-Uni et Taiwan.

Lè projet, déjà approuvé par le Sénat, reste cependant soumis à l'accord du président de la République, Felipe Calderon. Sachant qu'en novembre 2009 il avait lui-même annoncé qu'un budget de 9 millions de dollars serait consacré au projet national, son approbation ne fait guère de doute. L'Agence spatiale mexicaine disposera d'un budget initial de 10 millions de pesos (environ 800 000 dollars) pour sa mise en place.

L'Aexa envisage la création d'une base de lancement

Dans un premier temps l'Aexa compte construire un habitat sous-marin expérimental. Dans un délai de cinq à dix ans, elle envisage la création d'une base de lancement, qui pourrait être implantée dans l'État de Quintana Roo, dans la péninsule du Yucatan (sud du pays).L e site pourrait également accueillir des installations pour la formation aux différents programmes aérospatiaux. Ce lieu serait idéal, d'après José Moreno Hernandez, astronaute américain fils d'immigrés mexicains, qui a participé à une mission de la navette Discovery à destination de la station spatiale internationale (2009). Pour le siège de l'Aexa on parle de l'État d'Hidalgo (au centre), et pour les installations de recherche et de développement on avance le nom de l'État de Chihuahua (au nord du Mexique et au sud du Texas). Tout reste à faire. Mais là aussi un premier pas est franchi, qui « permettra au pays de s'intégrer à la communauté spatiale internationale », comme l'ont souligné les députés mexicains.

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