Curiosity le nouvel explorateur martien

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• Publié par: science-magazine
• Publié le: 24 janvier 2013
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• Langue: Français

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Curiosity le nouvel explorateur martien

Pièce maîtresse de la mission Mars Science Laboratory (MSL), mission d'exploration de Mars, le rover Curiosity s'envolait le 26 novembre 2011 de Cap Canaveral (Floride) à bord d'une fusée Atlas V. Le 6 août 2012, après avoir parcouru 570 millions de kilomètres et après un plongeon vertigineux et périlleux de sept minutes pendant lesquelles sa vitesse passait de plus de 21000 km/h à moins de 3 km/h - « sept minutes de terreur », selon la Nasa - l'engin se posait en douceur, à la seconde près et à moins de 250 mètres du point prévu, à l'intérieur du cratère Gale (cratère d'impact de 155,3 kilomètres de diamètre situé près de l'équateur martien) au sein duquel s'élève le mont Sharp (plus de 5 000 mètres d'altitude.

Le signal de confirmation du touchdown (contact avec le sol) arrivait vers 7h31 (heure de Paris) au centre de contrôle principal de la mission, le Jet Propulsion Laboratory (JPL) situé à Pasadena en Californie. Celui-ci recevait dans la foulée les premières photos de l'environnement martien du robot et du robot lui-même. Incroyable exploit technologique et immense soulagement pour l'Agence spatiale américaine qui n'avait jamais envoyé un robot aussi lourd, aussi sophistiqué et aussi cher - coût de la mission estimé à 2,5 milliards de dollars - sur une planète. Curiosity dispose de 687 jours terrestres, une année martienne, pour déterminer si la vie a pu se développer sur Mars dans un passé lointain, pour étudier la géologie et le climat de la planète et pour préparer une éventuelle future exploration humaine.

Pour ce faire, il dev Sra parAcou Criru Ene vingtaine de kilomètres, davantage si tout se passe b>ien, du site d'atterrissage à sa destination finale, les pentes du mont Sharp. Après des batteries de vérifications et autres tests visant à s'assurer du bon fonctionnement de l'ensemble du matériel, Curiosity se mettait au travail le 19 août et enchaînait les premières : première analyse d'une roche ; premiers tours de roues ; premier prélèvement de sable ; premier tir laser, premier relevé météorologique ; première destination atteinte, Glenelg (à plus de 400 mètres du lieu d'atterrissage), zone d'interception de trois différents types de terrains ; première découverte majeure, le lit d'un ruisseau via la présence de pierres arrondies sédimentées dans de la roche, trop grosses pour avoir été transportées, et de graviers ; premier souci technique avec la perte d'un des deux capteurs destinés à mesurer la vitesse du vent; ou encore première énigme avec une étrange roche en forme de pyramide taillée de la grosseur d'un ballon de football, qui était illico baptisée Jake Matijevic, en l'honneur de Jacob Matijevic, ingénieur spatial (décédé le 20 août 2012) ayant joué un rôle déterminant dans la conception du rover, etc.

Trois mois après son atterrissage que nous a appris Curiosity sur la planète rouge ? Il a identifié et quantifié les gaz présents dans l'atmosphère actuelle : 95,9 % de dioxyde de carbone, 2% d'argon, 1,9% d'azote, 0,14 d'oxygène et 0,06 % de monoxyde de carbone. Il n'a pas trouvé de méthane (mauvaise nouvelle), mais prouvé que l'atmosphère avait changé. Nous savons aujourd'hui que la composition minéralogique et la structure du sol de Mars sont proches de celles d'Hawaï, que les paysages du cratère Gale ressemblent à ceux de l'Arizona (ouest des États-Unis) et que les températures relevées par le robot sont supérieures à 2°C. Curiosity, qui fonctionne non à l'énergie solaire mais à l'énergie nucléaire grâce aux 4,8 kilos d'oxyde de plutonium embarqués, finira ses jours sur Mars. De quoi polluer la planète rouge !

Portrait-robot de Curiosity

Elaboré et piloté par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), laboratoire de la Nasa installé à Pasadena (Californie), le rover Curiosity mesure 3 m de long, 2,6 m de large, et pèse 899 kilos. Il se déplace sur six grandes roues (0,50 m de diamètre), dont quatre pivotantes, à la vitesse moyenne de 30 m/h, et peut affronter des dénivelés de 45°. Doté d'un mât de 1,1 m, d'un bras robotisé complexe à peine plus court et de trois antennes, il comporte dix instruments scientifiques de haute technologie (représentant un poids tol'énertal de 75 kilos), e.ce qui en fait un véritable laboratoire mobile. Curiosity, qui a un petit air de cyclope, fonctionne à l'énergie nucléaire.

Le saviez-vous ?Les ancêtres de Curiosity... En 1977 le rover américlen Sojourner astromobile de 11 kilos, imprimait pour la première fois des traces de roues sur la planète rouge. Il transmettra des informations à la Terre pendant 83 jours. En 2004, c'était au tour des jumeaux Spirit et Opportunity, 185 kilos chacun. Si le premier a cessé d'émettre le 22 mars 2010, le second est toujours à pied d'oeuvre. Le 22 août 2012, La Nasa donnait au site d'atterrissage de Curiosity sur Mars le nom de « Bradbury Landing », en l'honneur de l'écrivain américain Ray Pour quoi Brad bury magazine, auteur des66 Chronique Janviers mar/Févriertiennes/(Marsdécédé 2013 le 5 juin 2012). 13,8 secondes... C'est le temps qu'il a fallu au signal de confirmation de l'atterrissage de Curiosity sur le sol martien pour arriver jusqu'à la Terre.