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Publié par | argent-patrimoine |
Publié le | 03 juillet 2012 |
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Langue | Français |
Extrait
C'est un secret de Polichinelle. En France, l'étoile finance est loin d'être au firmament. Mi-juin, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) révélait de nouveaux chiffres pessimistes concernant l'activité économique du pays dans le cadre d'une étude «éclairage» portant sur l'évolution de l'économie française depuis la crise qui s'est concrétisée en 2009. Finance et «économie réelle» ont toujours connu des courbes similaires. Le produit intérieur brut (PIB) concerne l'activité réelle du pays. Et pour l'Insee, la récession de 2009 a été bien plus dommageable et importante qu'annoncé.
Concrètement, selon l'Insee, la crise économique et financière a entraîné un manque à gagner de près de 140 milliards d'euros par an pour la France. L'Institut a aussi revu sa précédente estimation du recul du PIB au cours de l'année 2009 : 3,1% au lieu de 2,7%, soit un « recul historique » sans équivalent depuis la Seconde Guerre mondiale. Et selon l'Insee, l'économie française pâtit encore fortement de la récession de 2009. L'Institut estime que l'Hexagone « n'a pas commencé à rattraper le terrain perdu pendant la grande récession ». Selon l'Insee, la France retrouve aujourd'hui le niveau d'activité de 2008, « 2 ans après la sortie de récession », tout en avançant une donnée encore plus pessimiste : la production manufacturière demeure à un niveau inférieur de 5% à son niveau d'avant-crise.
Bref, ce que l'on appelle parfois l'économie réelle a bien du mal à se relever. La baisse du pouvoir d'achat individuel des Français illustre bien les difficultés actuelles : il est en recul de 0,1% en 2011. Conséquence : la consommation des ménages stagne en 2011 : seulement +0,3%.
La Lettre économique et financière de l'Autorité des marchés financiers (AMF) publiée début février 2012 confirme les conclusions de l'Insee. « Après le léger rebond observé au 3ème trimestre, l'activité économique a connu un tassement assez marqué en fin d'année 2011, en particulier dans la zone euro et au Japon », avance l'AMF dans ce document. Lors de l'hiver 2011, la zone euro a ainsi enregistré une croissance trimestrielle négative (-0,3%) que l'AMF explique par les difficultés économiques de l'Espagne et de l'Italie. L'AMF souligne aussi la contraction surprise du PIB allemand en toute fin d'année 2011 (-0,2%). La France a connu un dernier trimestre 2011 en très légère hausse (hausse de 0,2% du PIB), insuffisant pour aider la zone euro.
Conséquence : un « effondrement quasi général des capitalisations boursières en 2011 ». Selon l'AMF, les investisseurs étaient tellement sensibles aux évolutions relatives aux dettes européennes qu'ils n'ont pas prêté attention aux résultats honnêtes des entreprises sur la période janvier-octobre 2011. La crise de la dette a en effet de graves conséquences sur le marché obligataire : « Les banques européennes et françaises, qui détiennent de larges portefeuilles d'obligations souveraines, ont lourdement chuté, avec au coeur des inquiétudes des craintes sur la solidité financière des établissements. Société générale a perdu 57,2% de sa valeur, Crédit agricole 54,1%, Natixis 44,5% et BNP Paribas 36,3%. Le démantèlement de Dexia a été acté en octobre 2011 ».
L'ensemble de la zone euro est fragilisé par la crise de la dette souveraine et surtout par les restrictions budgétaires qui en résultent. La France n'échappe pas à la règle. Loin de là. La dégradation de la note de la France par l'agence Standard & Poors et le fait que Moody's ait placé son AAA français sous surveillance illustrent bien les perspectives pessimistes de la finance et de l'économie françaises. Cependant, comme le signale l'AMF dans sa Lettre économique et financière, « malgré la perte du triple A, l'État français a réussi ses premiers tests obligataires en ce début d'année 2012, même si les obligations à 10 ans ont vu leur rendement augmenter par rapport aux précédentes émissions ». Le tableau n'est pas entièrement noir.