Des accusations de Maître Bourgi à la secousse qui fait trembler l Euro
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Des accusations de Maître Bourgi à la secousse qui fait trembler l'Euro

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Des accusations de Maître Bourgi à la secousse qui fait trembler l'Euro Il faut être optimiste ou résolument allergique au fonctionnement de la machine économique pour imaginer que la Grèce va payer ses dettes. Qu'elle s'accrochera à l'Euro coûte que coûte. Que l'Irlande, après quelques simagrées pour faire croire à ses bonnes résolutions, va se serrer la ceinture pour conserver son droit à la monnaie de Maastricht. L'Allemagne, elle-même souriante et un peu fanée comme Angela Merkel, qui fait semblant de «collaborer» - après tout, c'est bien son tour ! - va t-elle mettre en péril ce qui la distingue : les performances de sa balance commerciale liées notamment aux chiffres de ses exportations qui ne cessent de distancer ceux de ses partenaires de l'Union ? Quelle Union ? Notre raisonnable ministre de l'Économie, François Baroin, essaie poliment de parler le langage désormais à la mode de l'austérité, et même de la rigueur. Mais d'autres préfèrent «à la rigueur» se livrer au jeu plus divertissant de la diversion organisée. Depuis quelques semaines, nous assistons au spectacle récurrent du petit déballage entre amis, un exercice très apprécié des hommes politiques au début des campagnes électorales. En 1986, un certain Jean-Claude Méry, chargé des finances occultes et membre du Comité central du RPR, avait témoigné devant une caméra affirmant qu'il avait remis en mains propres 5 millions de francs en espèce à Jacques Chirac pour financer sa campagne présidentielle.

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Publié le 01 octobre 2011
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Langue Français

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Des accusations de Maître Bourgi à la secousse qui fait trembler l'Euro
Il faut être optimiste ou résolument allergique au fonctionnement de la machine économique pour imaginer que la Grèce va payer ses dettes. Qu'elle s'accrochera à l'Euro coûte que coûte. Que l'Irlande, après quelques simagrées pour faire croire à ses bonnes résolutions, va se serrer la ceinture pour conserver son droit à la monnaie de Maastricht. L'Allemagne, elle-même souriante et un peu fanée comme Angela Merkel, qui fait semblant de «collaborer» - après tout, c'est bien son tour ! - va t-elle mettre en péril ce qui la distingue : les performances de sa balance commerciale liées notamment aux chiffres de ses exportations qui ne cessent de distancer ceux de ses partenaires de l'Union ? Quelle Union ? Notre raisonnable ministre de l'Économie, François Baroin, essaie poliment de parler le langage désormais à la mode de l'austérité, et même de la rigueur. Mais d'autres préfèrent «à la rigueur» se livrer au jeu plus divertissant de la diversion organisée. Depuis quelques semaines, nous assistons au spectacle récurrent du petit déballage entre amis, un exercice très apprécié des hommes politiques au début des campagnes électorales. En 1986, un certain Jean-Claude Méry, chargé des finances occultes et membre du Comité central du RPR, avait témoigné devant une caméra affirmant qu'il avait remis en mains propres 5 millions de francs en espèce à Jacques Chirac pour financer sa campagne présidentielle. Le scandale explosa comme une bombe à retardement dans les colonnes du Monde en 2000, peu de temps après le décès de M. Jean-Claude Méry, mort le 13 juin 1999. 11 ans ce sont écoulés et voici qu'un avocat d'affaires, Maître Robert Bourgi - Conseiller spécial Afrique de Sarkozy et réputé pour son extrême discrétion -a révélé, lui-même, au Journal du Dimanche une histoire de grosses valises remplies d'euros qu'il remettait en mains propres au Secrétaire général de l'Élysée, Dominique de Villepin, qui, sous ses yeux, « comptait les billets » parfois en compagnie du Président Chirac, lequel vient d'ailleurs d'assigner en diffamation l'ancien avocat. Ce sont les chefs d'État de la « Françafrique » qui expédiaient à leurs « amis » ces précieuses coupures. Elles n'étaient pas réservées à la droite seulement. Les présidents africains savaient aussi se couvrir à gauche. Preuve que l'argent, s'il n'a pas d'odeur n'a pas non plus de préjugés.
Pourquoi ces accusations soudaines dans la bouche d'un avocat jusque-là silencieux et volontairement inconnu des médias? Au Barreau, certains de ses confrères parlent d'un «suicide médiatique ». Cela dit, au moment où Villepin allait sortir blanc comme neige du procès Clearstream
cette révélation entretient opportunément les remous et les courants contraires autour de sa personne pour qu'il renonce de lui-même à une candidature présidentielle qui détournerait à son profit des voix utiles à la réélection du Chef de l'État. Me Robert Bourgi, né en Côte d'Ivoire d'une famille d'entrepreneurs franco-libanais, élève de Jacques Foccard son initiateur aux affaires africaines, devenu à son tour porte-parole de la « Franceafrique » a quitté Jacques Chirac et Dominique de Villepin pour se rallier il y a maintenant 6 ans au camp de Nicolas Sarkozy. Les relations entre le Chef de l'État et l'ancien Premier ministre étant ce qu'elles sont, l'un ayant annoncé qu'un jour il pendrait l'autre à «un croc de boucher», on peut imaginer que ce nouveau scandale ne gênera pas le Chef de l'État. Nicolas Sarkozy a probablement la tête ailleurs. Les révélations de Maître Bourgi ne sont qu'une piètre consolation quand tant d'événements, ces jours-ci, le préoccupent. Son ex ami devenu son ennemi, Mouammar Kadhafi, s'est évanoui dans la nature et continue de le narguer. Mon hypothèse, sinon mes informations, me portent à penser que ce nomade issu des tribus proches du désert est allé planter sa tente de luxe quelque part au Fezzan, protégé par la communauté Touareg, entouré de chameaux plus difficiles à repérer dans cette immensité de sable et de dunes qu'une edelweiss sur des cimes enneigées. Aujourd'hui déjà et demain encore plus, une question cruciale va se poser : comment sauver l'Euro ? L'Euro sera dans les mois qui viennent, et jusqu'au printemps 2012, comme une obsédante rengaine dans la tête du Chef de l'État. Pour un nombre croissant de citoyens français, à l'exception d'une poignée d'économistes, faute d'unité politique, ou de gestion communautaire plus organique que celle offerte par les palabres des G8 et des G20, l'Euro apparaîtra tôt ou tard comme une hérésie. La monnaie unique suppose une Europe unique. En l'état présent, comment peut-on espérer, au nom de quel patriotisme, qu'un Polonais ou un Portugais, un Italien se mette de gaité de coeur à la place d'un Grec pour payer ses dettes. Se serrer la ceinture au profit des autres relève du caritatif, à la rigueur de l'amour du prochain, mais n'appartient pas à nos cultures politiques. Pas plus à gauche qu'à droite, ces mouvements du coeur ne peuvent - L'UE étant ce qu'elle est, c'est à dire un mirage -inspirer une politique rationnelle à une communauté aussi hétérogène. Il faut de la naïveté et une pointe d'innocence pour gagner une campagne présidentielle en prêchant «l'austérité», «la rigueur», le volontarisme fiscal et un certain civisme financier qui pourrait exister si l'Union s'était dotée au départ d'une autorité commune, voire d'un projet fédéral porté, dès Maastricht, par le vent de l'enthousiasme. Il est joli, certes, que quelques patrons surpayés soient des candidats à une augmentation de leurs impôts mais on est porté à croire qu'avant toute chose, ils font preuve d'un réalisme avisé, même si cela n'exclue pas chez quelques uns d'entre- eux une authentique générosité. Ce sacrifice consenti n'est envisagé qu'à un niveau de revenus où l'oxygène se raréfie à ce point qu'il vaut mieux dégonfler la Montgolfière pour redescendre sans souffrir vers les couches plus respirables de l'atmosphère.
Mieux vaut ne pas trop compter sur ces gestes spectaculaires mais insuffisants pour contribuer au sauvetage de l'Euro. Le grand défaut de la monnaie dite « unique » est justement d'être tombée entre les mains de 17 pays, entre autres l'Estonie, la Finlande, la Slovénie ou Malte... enracinés dans leur culture respective. L'erreur a été de croire que l'adoption de l'Euro fonctionnerait comme une baguette magique pour unifier les civismes et ainsi accoucher d'une conscience politique européenne. La défaillance avérée de la Grèce et la secousse monétaire qui fait trembler l'Euro prouve qu'il fallait sans doute procéder autrement. Ce n'est pas l'économie qui tire la politique, mais la politique qui permet de rénover et de faire progresser la construction économique. Ce n'est pas en bradant le ticket d'entrée du club européen - le moins fermé de la planète - qu'on pourra réussir l'Union. Les USA - United States of America - sont certes parvenus à fédérer plus d'une cinquantaine d'États en un peu plus de 150 ans. Mais l'énorme différence est que le continent américain avant l'immigration anglo-irlandaise et l'arrivée du Mayflower était surtout peuplé d'Indiens qui n'avaient pas encore conscience d'être des Américains. Le dollar, à cette époque, n'existait pas. Il a fallu d'abord faire les États-Unis d'Amérique pour les doter de cette monnaie unique.
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