[Indépendant] - 26e Sila: Le livre numérique en débat
5 pages
Français

[Indépendant] - 26e Sila: Le livre numérique en débat

YouScribe est heureux de vous offrir cette publication
5 pages
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication

Description

Par Meriem Djouder le 29/10/2023 : https://www.jeune-independant.net/26e-sila-le-livre-numerique-en-debat/

Informations

Publié par
Publié le 29 octobre 2023
Nombre de lectures 3
Langue Français

Extrait

26e Sila: Le livre numérique en débat
ParMeriem DjouderPublié le 29 octo. 2023 à 00:21
Cette année, le 26e Salon international du livre d’Alger (Sila) a ouvert une fenêtre sur l’avenir de l’édition en Algérie, mettant en lumière lepotentiel de lapublication numérique, conformément aux directives du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour tous les secteurs d’activité du pays. Cependant, l’Algérie est-elleprête à embrasser pleinement le monde du livre numérique, en laissant derrière elle le traditionnel livre enpapier ? Cettequestion suscite des réflexions chez les éditeurs, les lecteurs et les acteurs de l’industrie du livre.
Le Jeune Indépendant a sollicité les avis d’éditeurs et de lecteurs sur la transition vers le livre numérique en Algérie, et il est clairque les opinions divergent. Certains ont exprimé leur désir de s’adapter aux évolutions du secteur de l’édition en considérant lapublication numérique comme une opportunité de répondre aux besoins changeants des lecteurs. D’autres ont exprimé des préoccupations concernant la sécurité des transactions en ligne et le faible développement des services adéquates.
Plusieurs maisons d’édition envisagent de franchir le pas vers la publication numérique. Hassan Gherab, conseiller pour l’édition à l’Agence nationale d’édition et depublicité(ANEP)a déclaréque « nous mettre au numérique ce n’estpas encore effectif, mais c’est dans les tuyaux. La numérisation d’un livre et la création d’un site adapté sont des projets qui nécessitent une étude de faisabilité et un budget conséquent ».
Hassan Gherab apréciséque : « le font livresque de l’Anepest plus de 800 titres. Si nous nous engageons dans la numérisation des livres, cela devrait concerner l’ensemble de notre collection et non seulement une dizaine ou une centaine de titres. Je ne pourrais pas donner de date, mais onyarrivera de gré et de force ».
Selon le même interlocuteur, « lajeunegénération estprête pour la numérisation, et nous faisons de notre mieux pour répondre à cette demande. Notre objectif, comme toute autre entreprise, est d’élargir notre sphère d’influence et notre lectorat, en touchant toutes les tranches d’âge et en répondant à une variété degoûts. L’Anepest une maison d’édition généraliste, donc, nous nous efforçons de couvrir divers domaines pour être en mesure de publier des livres de qualité à des prix abordables ».
« L’utilisation du livre numérique est encore très limitée »
François Muller, responsable du département universitaire et professionnel chez le groupe français Hachette Livre, a
expliqué que « Le livre numérique a son propre public, se divisant en deux catégories distinctes. D’un côté, on trouve les institutions tellesque les bibliothèques, les universités et les pitaux,quipeuvent acquérir des livres numériquespour les mettre à disposition de leurs étudiants ou de leurs usagers. D’un autre côté, les particuliers ont également la possibilité d’acheter directement du contenu numérique ».
Selon François Muller, « l’utilisation du livre numérique est encore très limitée, car il suscite des inquiétudes chez certaines personnes. Ilya beaucoup d’imaginaire entourant le numérique. Par exemple, dans l’industrie musicale, le numérique a remplacé les disques. En France, ce secteur ne représenteque moins de 5% de la consommation de contenu écrit. En Angleterre, où la transition vers le numérique a été plus rapide, elle a atteint à un moment donné plus de 15%, mais elle a depuis diminué. Lesgens aiment avoir un support papier,que ce soitpour le conserver, l’offrir ouprendre des notes, notamment les étudiants ».
Il dira aussi,que « le livre numérique estplus répanduparmi les professionnels et les étudiants que chez les particuliers. Il est également environ 20% moins cher que sa version imprimée ».
Selon Marwa Djeouab, représentante de la bibliothèque numérique français YouScribe : «nous sommesprésents dans 12 pays africain, et nous travaillons avec presque 400 éditeurs dans ce continent. Notre objectif est de permettre aux lecteurs despays où nousnous trouvons d’avoir accès à un catalogue extrêmement varié mais aussi depermettre aux éditeurs locaux de rayonner et deproposer leurs ouvrages dans d’autrespays, c’est-à-dire, que cela pourrait être possible pour un lecteur dont le pays est adhéré ànotre plateforme d’accéder aux ouvrage d’algérien en un seul clic».
« YouScribe a déjà conquis les cœurs deplus de 150 000 Algériens, offre une variété de contenus, comprenant non seulement de la littérature, mais aussi de la presse ainsi qu’une multitude de ressources éducatives et professionnelles,
notamment dans des domaines tels que la médecine, le marketingou l’entrepreneuriat, et ce, dans plusieurs langues. Depuis son lancement en Algérie depuis trois mois, l’accès à cetteplateforme est limité à un seul opérateur téléphonique », a-t- elle faitsavoir. Et d’ajouter : «Plutôtque d’acheter un seul livre pour, par exemple, 2000 dinars, le lecteur peut accéder à un million de titres avec un abonnement mensuel de 400 dinars ».
« Les livres en papier sont trop chers pour les étudiants »
En cequi concerne les lecteurs, ils mettent en évidence les défis auxquels ils sont confrontés dans ce domaine. Aymen, un jeune employé dans une startup algérienne, a partagé son point de vue. Il a mentionnéque lapublication numériqueprésente des avantages mais aussi des inconvénients, notamment le risque de dommages liés à des erreurs de manipulation ou aux virus, ce qui n’est pas le cas pour le livre imprimé. Cependant, il a également souligné les avantages du livre numérique, notant qu’«un abonnementmensuel modéré d’environ 10 dollars permet d’accéder à une vaste collection de livres sur une période limitée, ce qui peut s’avérer plus économique que l’achat de livres imprimés, en particulier pour ceux qui lisent fréquemment ».
Cependant, il a soulevé unproblème majeurqui seposera aux lecteurs algériens envisageant d’acheter des livres numériques : le faible développement des services bancaires en ligne en Algérie. Il apréciséque cette infrastructure n’est actuellement pasprête et a également évoqué le coût élevé du stockage électronique, cequi constitue un obstaclepour lesplates-formes de publication numérique. Il a conclu en soulignant que, bien que les livres numériques permettent une portée internationale, l’Algérieprésente des lacunes dans sa connectivité Internet, ce qui constitue un autre problème.
Samira, une étudiante en master en littérature a souligné que les livres en format papier sont souvent trop chers pour les
étudiants comme elle. ”Je préfère le livre numérique dont les prix sont très abordables. Cela me permet aussi de le lire où queje sois, notamment dans les transports, et cela sans s’encombrer. Mais,personnellement,jepréfère lire le livre traditionnel en papier, car cela a plus de charme ».
De son côté, Walid, étudiant de la langue anglaise dira «je trouve souvent que la disponibilité des livres en format papier est limitée, surtout lorsqu’il s’agit d’œuvres littéraires ou académiques en anglais. Dans ce cas, les livres numériques deviennentessentiels. Ils me permettent d’accéder à une vaste bibliothèque de ressources en cette langue, que ce soit des romans, des manuels académiques ou des articles de recherche. Cette accessibilité m’aide à améliorer ma maîtrise de la langue et à explorer destextesqueje n’auraispeut-être pas découverts autrement ».
Pour Leïla, lectrice polyvalente : «Le numérique est mon choix pour la fiction légère et les livres de voyage. C’estpratique d’emporter toute une bibliothèque dans un appareil léger. Cependant,pour les classiques de la littérature,jepréfère le charme du papier ». Alors que pour Nadia, une mère au foyer : « Je suis une inconditionnelle du papier. La beauté d’une bibliothèque remplie de livres est inégalable, etje ne suispas prête à abandonner cette esthétique ».
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents