Les leçons du Professeur Prost
3 pages
Français

Les leçons du Professeur Prost

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Les leçons du Professeur Prost reste l'un des plus grands pilotes de tous les temps. C'est, à n'en pas douter, le plus grand pilote français de Formule 1 de tous les temps. Et peut-être même toutes compétitions automobiles confondues, car les sept titres de Sébastien Loeb en rallye peuvent être dépréciés eu égard à la concurrence, plus faible, que celle à laquelle a été confronté Alain Prost. Notamment entre 1988 et 1990, lorsque le Français livra une lutte mémorable avec Ayrton Senna, qui le priva du titre mondial en 1990 en l'accrochant dès les premiers mètres du Grand Prix du Japon pour s'adjuger la couronne, un an après l'avoir perdue dans les mêmes conditions au même endroit. Prost-Senna, ce duel mythique aura évidemment beaucoup joué dans la popularité et la renommée du Français, presque autant que la réconciliation des deux hommes en 1993 sur le podium de la dernière épreuve en Australie, et surtout à l'intersaison 1994, avant que la tragédie d'Imola vienne mettre un terme à leur cohabitation dans et hors des paddocks. Ayrton Senna avait eu une phrase sympathique pour son ancien rival, devenu ami, en commentant pour TF1 le premier tour du circuit en caméra embarquée quelques heures avant de se tuer. L'intéressé, forcément ému et bouleversé une fois le drame survenu, rendra à son tour un dernier hommage à son bref ami en portant, avec d'autres pilotes retraités ou en activité, le cercueil du pilote brésilien.

Informations

Publié par
Publié le 02 avril 2011
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Les leçons du Professeur Prost

reste l'un des plus grands pilotes de tous les temps.

C'est, à n'en pas douter, le plus grand pilote français de Formule 1 de tous les temps. Et peut-être même toutes compétitions automobiles confondues, car les sept titres de Sébastien Loeb en rallye peuvent être dépréciés eu égard à la concurrence, plus faible, que celle à laquelle a été confronté Alain Prost. Notamment entre 1988 et 1990, lorsque le Français livra une lutte mémorable avec Ayrton Senna, qui le priva du titre mondial en 1990 en l'accrochant dès les premiers mètres du Grand Prix du Japon pour s'adjuger la couronne, un an après l'avoir perdue dans les mêmes conditions au même endroit. Prost-Senna, ce duel mythique aura évidemment beaucoup joué dans la popularité et la renommée du Français, presque autant que la réconciliation des deux hommes en 1993 sur le podium de la dernière épreuve en Australie, et surtout à l'intersaison 1994, avant que la tragédie d'Imola vienne mettre un terme à leur cohabitation dans et hors des paddocks. Ayrton Senna avait eu une phrase sympathique pour son ancien rival, devenu ami, en commentant pour TF1 le premier tour du circuit en caméra embarquée quelques heures avant de se tuer. L'intéressé, forcément ému et bouleversé une fois le drame survenu, rendra à son tour un dernier hommage à son bref ami en portant, avec d'autres pilotes retraités ou en activité, le cercueil du pilote brésilien. Mais la carrière d'Alain Prost ne se résume pas non plus uniquement à cette rivalité historique. C'est à 14 ans, sur le parking d'un centre commercial de la Côte d'Azur où il est en vacances avec ses parents, qu'il découvre le karting et contracte le virus de la course automobile. Quatre ans plus tard, en 1973, il est champion d'Europe juniors de karting, et remporte le titre national seniors l'année suivante. Après avoir remporté le volant Elf (1976), les championnats de France et d'Europe de Formule Renault (1977) et de Formule 3 (1979), Prost est invité à s'essayer à la Formule 1 chez McLaren. Ses premiers tours de piste sont pour le moins impressionnants, puisque le jeune Français s'avère plus rapide que John Watson, un des deux pilotes titulaires. Prost vient d'entrer dans la cour des grands. Il débute alors, le 13 janvier 1980, une série de 199 départs en Grand Prix de Formule 1 en Argentine. Seizième du championnat pilotes à l'issue de la saison, après avoir terminé quatre courses dans les points, Prost répond favorablement aux appels du pied de Renault, qui débarque en F1 à partir de 198. Associé à René Arnoux, le Ligérien (né à Lorette, près de Saint-Chamond) s'avère très tôt plus rapide que son coéquipier, et il offre à Renault ses premiers succès : victoires à Dijon-Prenois, à Zandvoort (Pays-Bas) et Monza, pole-position en Allemagne et une cinquième place finale au championnat. En 1982, il peut lutter pour le titre mondial grâce à deux succès d'entrée, en Afrique du Sud et au Brésil, mais la suite de la saison, plus décevante et parasitée en partie par ses relations conflictuelles avec René Arnoux, l'empêche de faire mieux que quatrième. La saison 1983 confirme les progrès croissants de Prost, qui devient un véritable rival du futur champion du monde, déjà brésilien, Nelson Piquet. Vainqueur de quatre des onze premières courses, Prost est largement en tête du championnat avant les trois dernières épreuves. Mais trois abandons successifs (une sortie de piste, deux casses mécaniques) privent le Français d'un premier titre, et l'aventure avec Renault s'arrête là. Prost est définitivement un des meilleurs pilotes du plateau, grâce à sa science de la course, des réglages et de son pilotage, qui lui voudront plus tard le célèbre surnom de "Professeur". De retour chez McLaren, qui est devenue la meilleure écurie du championnat, Alain Prost doit encore s'avouer vaincu pour le titre mondial, mais la pilule est plus facile à avaler : c'est son coéquipier, le grand Niki Lauda, qui le devance d'un demipoint, et l'Autrichien sera très utile en 1985 pour aider Prost à s'offrir enfin le titre : cinq victoires, deux pole-positions, cinq meilleurs tours en course et 76 points, soit 23 de plus que Michele Alboreto. A nouveau concurrencé par Piquet en 1986, qui a profité du renouveau de l'écurie Williams et des performances du moteur japonais Honda, Prost remporte cette fois son duel avec le Brésilien à l'occasion de la dernière course du championnat, à Adelaïde et conserve sa couronne. Mais Piquet remporte le dernier duel en 1987, et Prost se console en décrochant au Portugal la 28e victoire de sa carrière, détrônant ainsi le record de victoires en Grands Prix de Jackie Stewart. C'est alors que débute la collaboration, puis la rivalité, avec Ayrton Senna. Prost (7 victoires) et Senna (8) ne laissent que des miettes, le Grand Prix d'Italie remportée par Gerhard Berger en l'occurrence, aux autres. Plus régulier que le Brésilien et donc devant lui au championnat en termes de points (105 contre 94), Prost est néanmoins privé d'un troisième titre par le règlement qui ne retient que les onze meilleurs résultats pour départager les pilotes, et sacrer donc Senna (90 points officiels, contre 87 pour Prost). Prost prend une véritable revanche en 1989, première étape du diptyque orageux entre le Français et le Brésilien, mais perd la seconde en 1990, alors qu'il a quitté McLaren pour Ferrari. Encore performante en 1990, la Scuderia est en revanche en nette perte de vitesse en 1991 et après une saison désastreuse qu'il ne termine même pas, Prost ouvre une parenthèse dans sa carrière pour 1992, qu'il suit comme consultant de luxe pour TF1. L'occasion pour lui d'admirer les performances de l'écurie Williams, désormais associée à Renault depuis 1989, qui devient la plus forte et survole la saison 1992, permettant à Nigel Mansell de décrocher son premier, et unique sacre mondial. Prost hérite donc d'une voiture très compétitive en 1993, pour succéder à Mansell parti courir aux Etats-Unis, et il ne manque pas l'occasion de devenir le deuxième pilote le plus titré de tous les temps, à une couronne du mythique Juan Manuel Fangio. Après sept derniers succès en Grand Prix et 13 polepositions, Prost décide, à 38 ans, de mettre un terme à sa carrière de pilote... en Formule 1. Et ce, malgré l'éphémère possibilité de revenir comme pilote titulaire chez McLaren pour la saison 1996, après avoir aidé l'écurie de Ron Dennis comme consultant technique à partir de 1995. Prost reste néanmoins dans le milieu en tant que patron d'écurie. Il rachète en 1997 l'écurie Ligier et la rebaptise de son nom. Avec le soutien de Honda (via le moteur client Mugen) pour une première saison prometteuse (6e au classement constructeurs, 21 points pris grâce à Olivier Panis), puis de Peugeot à partir de 1998, Prost Grand Prix obtient des résultats très mitigés (1 seul point pris en 1998, 9 points en 1999, 0 en 2000, 4 en 2001 avec le moteur Acer) et se termine sur un fiasco, financier et sportif, le 22 novembre 2001. Alain Prost tourne définitivement la page Formule 1, mais pas de la course automobile car après avoir fait des essais en 2003, il participe au Trophée Andros à partir de 2004, où il côtoie son ancien pilote Olivier Panis, Jacques Villeneuve, ou Paul Belmondo. Son excellent pilotage n'a pas souffert de son inactivité et il s'adapte particulièrement bien à la spécificité des courses sur glace. Au point de remporter le championnat en 2007, 2008 et 2011, la Super finale du Stade de France en 2011 et 33 victoires au total. Comme quoi, dès qu'il prend le volant, et même à cinquante ans passés, Prost reste et demeurera un des plus grands pilotes automobiles de tous les temps.

De Piquet à Senna

L'échec de Prost Grand Prix

Un autre Prost en F1?

Si Alain, le papa, a quitté la Formule 1 en 2001 après la faillite de son écurie, il pourrait bien y avoir bientôt un prochain Prost dans la catégorie reine. Car Nicolas, le fils aîné, a fini par épouser à son tour la passion du sport automobile, après avoir fait des études d'économie aux Etats-Unis et beaucoup joué au golf au sein de la prestigieuse université de Columbia. Il a finalement pris un volant en compétition en 2003, en participant au championnat de Formule Campus, avant de courir en Formule Renault (2005), en Grand-Tourisme, en Formule 3 (2006), en Auto GP (2008), avec une pole-position dès sa première course. Et après avoir conduit la voiture de la France en A1 GP (2007-2008 et 2008-2009), et participé aux 24 heures du Mans en catégorie GT1 puis en Le Mans Series (3e du championnat en 2010 avant de poursuivre en 2011), Nicolas Prost a eu l'occasion de retrouver son papa à l'occasion du Trophée Andros en 2010 et 2011, remportant à chaque fois la catégorie Trophée Andros Electrique. Ce bagage complet et éclectique devrait bien finir par lui ouvrir les portes de la F1. Ce n'est pas encore fait, loin de là, mais après avoir impressionné Eric Boullier, team principal de Renault en 2010 à l'occasion d'essais privés à Magny-Cours, il pourrait bien avoir une seconde chance, en Angleterre cette fois-ci.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents