Pourquoi la solitude fait du bien

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• Publié par: science-magazine
• Publié le: 25 octobre 2011
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• Langue: Français

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Pourquoi la solitude fait du bien

Est-ce que vous prenez le temps de jouer le Robinson en vous isolant de temps à autre ? De couper votre téléphone portable, télévision, radio ? De faire des voyages en solo, des temps de retraite, de lecture, de jardinage... ? À l'heure d'un monde où il faut sans cesse être relié et communiquer, dans nos existences frappées d'hyper-occupation, il est judicieux de prendre le temps de se retrouver et de se confronter à soi-même. Que ce soit sur une longue durée ou quelques instants par jour, grappillés surdes emplois du temps chargés de rendez-vous et relations en tout genre, apprenez à être seul. Pressurisés par des rythmes de moins en moins naturels, nousaurionsplusque jamais intérêt à apprendre à « habiter notre solitude » selon les mots d'Éric Donfu, sociologue. Des parenthèses nécessaires pour penser, réfléchir aux grandes décisions à prendre, s'occuper de soi...

Il explique qu' « être seul n'est pas mauvais en soi. C'est ce qu'on en fait qui donne tout son sens à notre solitude ». Pour ce sociologue, « celleci est bénéfique quand on l'intègre à un profond processus de changement. Car dans l'expérience solitaire, dès lors qu'on ne la fuit pas, on découvre que l'on n'est pas dénué de pouvoir. En nous dépouillant, la solitude nous incite à aller puiser dans nos ressources intérieures-». Très souvent, cette initiation passe par un apprentissage. Pour ceux qui n'y ont pas été accoutumés dès l'enfance, il faut apprendre à considérer autrement sa solitude. « lacces à la solitude résulte d'une décision courageuse, écrit Hervé Magnin, psychothérapeute et auteur de La Positive Solitude (Éd. Jouvence). Oui OH non, êtes-vous prêt à écouter votre corps ? À accueillir vos émodons ? À explorer vos pensées, aussi tristes soient-elles ? » Éric Donfu, résume les enjeux du temps libre dans nos vies en 3 D : «Distraction, Délassement et Développement intérieur».

La société actuelle véhicule une image très négative de la solitude

Et pourtant, dans notre société actuelle, tout ce qui relève de « l'existence en solo » fait peur. Un récent sondage la présentait comme « un problème pour 78 % des Français interrogés », voire la considérait comme une « menace ». La lutte contre la solitude apparaissant même comme une possible « cause nationale ». C'est dire le peu d'attrait qu'elle a dans notre société, d'autant qu'elle est trop souvent confondue avec l'isolement. « Et les actes solitaires sont perçus comme suspects », renchérit Hervé Magnin, Catherine Audibert, psychologue et psychanalyste, auteur de ^incapacité d'être seul ; essai sur l'amour la solitude et les addictions (éditions Payot) va dans le même sens. Selon elle, la société actuelle « véhicule une image très négative de la solitude, en même temps quelle favorise des modes de vie de plus en plus individualistes

». Et d'expliquer le rôle fondamental des parents dans la construction psychique des enfants et dans leur capacité à être seul : « La mère doit permettre à son enfant, même tout petit, de jouir de « son être seul », La capacité d'être « seul en présence de la mère » est la façon dont les bébés et les jeunes enfants peuvent s'abandonner, se détendre, pour, en grandissant, être en mesure de se concentrer sur une activité, comme le jeu ou les apprentissages. Si les parents ne laissent pas leurs enfants développer cette relation à soi, à l'âge adulte, dans le couple, les sujets en question seront dans un état de dépendance à l'autre. Par crainte de la solitude. •