Un signe de vie fragile plein d espoir
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Un signe de vie fragile plein d'espoir

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Description

Un signe de vie fragile plein d'espoir On dit que la nature reprend toujours ses droits, autrement dit qu'après un incendie la forêt se régénère. En zone tropicale humide et en zone tempérée, si les feux sont naturels et peu habituels la forêt dispose de capacités de résilience écologique suffisante pour reconstituer un couvert végétal capable de protéger le sol en quelques mois. Certains types d'habitats dépendent d'incendies pour se maintenir et conserver leur biodiversité : c'est le cas surtout des forêts de pins des marais du sud-est des États-Unis, qui ne se régénèrent pleinement qu'en présence de feux de forêts assez réguliers, sans lesquels des feuillus peu résistants aux incendies prennent le dessus. Des feux de forêts réguliers et contrôlés y sont allumés, dans des conditions spécifiques de température, vent et humidité, pour pouvoir les maîtriser et de ne pas indisposer ou mettre en danger les habitations alentour. Les feux de forêt font partie d'une dynamique naturelle dans les forêts méditerranéennes, de nombreuses espèces s'y sont adaptées, certaines ont même besoin du feu pour vivre. Ces feux causent cependant des dommages économiques importants et présentent un danger pour l'être humain. Leur trop grande répétition appauvrit les sols et modifie de façon irréver sible l'état biologique caractéristique de ces forêts. Selon certains spécialistes quatre incendies sur un même site conduisent à sa totale disparition.

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Publié le 24 juillet 2012
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Langue Français

Extrait

Un signe de vie fragile plein d'espoir

On dit que la nature reprend toujours ses droits, autrement dit qu'après un incendie la forêt se régénère. En zone tropicale humide et en zone tempérée, si les feux sont naturels et peu habituels la forêt dispose de capacités de résilience écologique suffisante pour reconstituer un couvert végétal capable de protéger le sol en quelques mois. Certains types d'habitats dépendent d'incendies pour se maintenir et conserver leur biodiversité : c'est le cas surtout des forêts de pins des marais du sud-est des États-Unis, qui ne se régénèrent pleinement qu'en présence de feux de forêts assez réguliers, sans lesquels des feuillus peu résistants aux incendies prennent le dessus. Des feux de forêts réguliers et contrôlés y sont allumés, dans des conditions spécifiques de température, vent et humidité, pour pouvoir les maîtriser et de ne pas indisposer ou mettre en danger les habitations alentour. Les feux de forêt font partie d'une dynamique naturelle dans les forêts méditerranéennes, de nombreuses espèces s'y sont adaptées, certaines ont même besoin du feu pour vivre. Ces feux causent cependant des dommages économiques importants et présentent un danger pour l'être humain. Leur trop grande répétition appauvrit les sols et modifie de façon irréver sible l'état biologique caractéristique de ces forêts. Selon certains spécialistes quatre incendies sur un même site conduisent à sa totale disparition. À noter, qu'en cas d'incendie important, une forêt met à peu près une quinzaine d'années à se régénérer et entre trente et cinquante ans pour retrouver son aspect initial. Si pour certains, un feu de forêt n'est pas mauvais en soi car il apporte au sol des engrais laissés par l'incendie et permet la germination des graines tombées de différentes espèces d'arbres, tout doit être fait selon une logique sérieusement calculée. Selon les écologistes de l'Euzières (Hérault), la diversité biologique antérieure et périphérique semble être un élément important de cette résilience.

Un hectare de forêt

Un hectare de forêt rapporte un équivalent financier de 969 € an à la collectivité : 50 € pour la chasse, 90 € pour la production de bois, 90 € pour la régulation et la filtration des eaux, 200 € pour la fonction récréative et 529 € pour la séquestration du CO2. À noter également que sur la France entière, les forêts fixent environ 70 millions de tonnes de CO2, soit l'équivalent de 20 % des émissions du pays.

Il faut environ vingt ans aux oiseaux après un incendie pour retourner sur le site sinistré

À titre d'exemple, les coléoptères saproxylophages et surtout le longicorne noir au Canada contribuent à la régénération des forêts résineuses qui ont brûlé, grâce à ses déjections qui réapprovisionnent le sol en nutriments utiles à l'activité microbienne et fongique, lesquelles dopent la régénération naturelle. Supprimer le bois mort des forêts en pensant que cela limite les incendies pourrait par conséquent ne pas être une bonne solution. Tyler Cobb (université d'Alberta au Canada) recommande même d'en laisser volontairement dans les forêts pour nourrir les invertébrés qui entretiennent les sols forestiers en les rendant capables de mieux conserver l'eau, et les rendent plus résilients face aux incendies. Une équipe de scientifiques de la division « agriculture et forêt méditerranéenne » a tenté de mesurer et de comprendre ce qui se passe dans la nature après un incendie à partir de prélèvements du sol et de la litière recueillis au lendemain même de l'incendie. Chose surprenante au bout de quelques semaines, ils ont vu apparaître ça et là des petites pousses vertes et des espaces s'ouvrent pour permettre aux plantes et aux insectes de se développer. Dans les deux premières années la diversité biologique se rééquilibre dans de nombreux endroits, même dans de petites zones dépassées, la diversité de la forêt ancienne. Un changement notable dans la composition des espèces de plantes et d'animaux a été étudié et cette biodiversité semble améliorer la capacité des sols et de l'écosystème forestier à utiliser l'eau et à l'exploiter à différentes profondeurs, y compris sous forme de rosée ou condensats de brume.

Les forêts tempérées bio-diversifiées non exploitées produisent également un humus plus riche et épais que celui des forêts cultivées, plus riche en mycéliums et en une microfaune plus diversifiée permettant une meilleure résilience écologique, limitant le risque de retour rapide d'incendie. Mais l'augmentation des incendies volontaires a contrarié ce système freinant et appauvrissant par la recolonisation d'espèces. De ce fait, la biodiversité des zones diminue avec le risque d'extinction de certaines espèces comme la tortue d'Hermann. Le programme de suivi des oiseaux des Albères (Pyrénées-Orientales) sur des parcelles incendiées, réalisé par Roger Prodon sur une durée de trente années, confirme ce dérèglement lié aux incendies volontaires. Ainsi, il faut environ vingt ans aux oiseaux après un incendie pour retourner sur le site sinistré.

Dans une logique de gestion durable, de plus en plus d'opérations de reboisement sont envisagées pour accélérer le processus vital et le retour de la faune dans les forêts incendiées. Elles ne sont pas systématiques, mais permettent de reconstituer les paysages en diminuant l'impact visuel, ou d'éviter une érosion des sols.

Le saviez-vous ?

Par opposition aux organismes xylophages qui consomment le bois vivant et/ou mort, les organismes saproxylophages ne regroupent que des espèces qui ne consomment que le bois mort et qui participent à sa décomposition. Ces espèces constituent une part très importante de la pyramide alimentaire et du réseau trophique des écosystèmes forestiers. Eles contribuent à la résilience écologique des forêts en accélérant le recyclage du bois mort dans les sols et dans l'écosystème forestier.

.... À QUI PROFITENT ... LES INCENDIES !

ux pyrophiles ! Ce sont des insectes qui captent les feux à près de 6 km et profitent des grands feux pour t\ se reproduire. Ces insectes sont utiles car ils participent à la disparition du bois mort et au renouvellement des forêts. Pourquoi des centaines d'espèces d'insectes sont attirées par les bois brûlés ? Michel Saint-Germain, entomologiste qui travaille pour le groupe de recherche en écologie forestière a une réponse. «La fumée est un de la ressource. Lors d'un feu, des milliers d'arbres meurent en même temps. C'est à la mort d'un arbre que la qualité nutritive est à son meilleur. La ressource est donc à son maximum ».

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