Monnaie et système de paiement: le problème de la formation de l équilibre - article ; n°3 ; vol.6, pg 3-37
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Revue française d'économie - Année 1991 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 3-37
During the past forty years stability of equilibrium theoty revealed itself as a very difficult topic. One of the most significant problem concerns an inconsistency of non-tâtonnement models: efficiency of market appears incompatible with barter or, alternatively, existence of money is ruled out by the fundamental usual assumptions of Arrow-Debreu model. As a result, modern theory gives a very special picture of the working of a market economy, dramatically different from that commonly accepted by economists since Adam Smith. A striking (and undesired) feature of the former is the dichotomy between determination of prices and quantities, on one hand, and the realisation of transactions, on the other. Starting from alternative assumptions, namely the existence of a payment system as a mean of coordination between individual agents, it is possible to build consistent non- tâtonnement models converging toward equilibria very different of those obtained through static analysis (path-dependence). Moreover the dichotomy alleged above no longer holds. This paper is mostly devoted to the issue raised by effective dise- quilibria and to the minimal hypotheses required for the existence of a payment system.
Parmi les difficultés de l'étude de la stabilité de l'équilibre, révélées par la théorie moderne, la plus significative semble être l'impossibilité de construire des modèles acceptables de non-tâtonnement, c'est-à-dire conciliant l'efficacité des marchés et le recours aux seules hypothèses usuelles de la théorie statique standard (absence de monnaie, notamment). Il en est résulté que l'image produite par la théorie économique diffère dramatiquement de celle que les économistes, depuis plusieurs siècles, pensent être celle du marché. Il est soutenu qu'en adoptant comme point de départ la notion de système de paiement, il est possible de lever quelques-uns des principaux obstacles de principe rencontrés par la théorie actuelle. En interprétant la monnaie comme le mode d'accord et le moyen de coordination entre les individus, il devient concevable de construire des dynamiques effectives aboutissant à des équilibres différents de ceux déterminés par la théorie statique et de donner du marché une représentation plus conforme aux exigences de l'intuition commune (en particulier, refus de la séparation entre détermination des prix et quantités, d'une part, et réalisation des transactions, d'autre part.)
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Carteller
Monnaie et système de paiement: le problème de la formation
de l'équilibre
In: Revue française d'économie. Volume 6 N°3, 1991. pp. 3-37.
Citer ce document / Cite this document :
Carteller Jean. Monnaie et système de paiement: le problème de la formation de l'équilibre. In: Revue française d'économie.
Volume 6 N°3, 1991. pp. 3-37.
doi : 10.3406/rfeco.1991.1287
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1991_num_6_3_1287Abstract
During the past forty years stability of equilibrium theoty revealed itself as a very difficult topic. One of
the most significant problem concerns an inconsistency of non-tâtonnement models: efficiency of
market appears incompatible with barter or, alternatively, existence of money is ruled out by the
fundamental usual assumptions of Arrow-Debreu model. As a result, modern theory gives a very special
picture of the working of a market economy, dramatically different from that commonly accepted by
economists since Adam Smith. A striking (and undesired) feature of the former is the dichotomy
between determination of prices and quantities, on one hand, and the realisation of transactions, on the
other. Starting from alternative assumptions, namely the existence of a payment system as a mean of
coordination between individual agents, it is possible to build consistent non- tâtonnement models
converging toward equilibria very different of those obtained through static analysis (path-dependence).
Moreover the dichotomy alleged above no longer holds. This paper is mostly devoted to the issue raised
by effective dise- quilibria and to the minimal hypotheses required for the existence of a payment
system.
Résumé
Parmi les difficultés de l'étude de la stabilité de l'équilibre, révélées par la théorie moderne, la plus
significative semble être l'impossibilité de construire des modèles acceptables de non-tâtonnement,
c'est-à-dire conciliant l'efficacité des marchés et le recours aux seules hypothèses usuelles de la théorie
statique standard (absence de monnaie, notamment). Il en est résulté que l'image produite par la
théorie économique diffère dramatiquement de celle que les économistes, depuis plusieurs siècles,
pensent être celle du marché. Il est soutenu qu'en adoptant comme point de départ la notion de
système de paiement, il est possible de lever quelques-uns des principaux obstacles de principe
rencontrés par la théorie actuelle. En interprétant la monnaie comme le mode d'accord et le moyen de
coordination entre les individus, il devient concevable de construire des dynamiques effectives
aboutissant à des équilibres différents de ceux déterminés par la théorie statique et de donner du
marché une représentation plus conforme aux exigences de l'intuition commune (en particulier, refus de
la séparation entre détermination des prix et quantités, d'une part, et réalisation des transactions,
d'autre part.)Jean
CARTELIER
Monnaie et système de
paiement : le problème
de la formation
de l'équilibre
années, la théorie économique lu cours a connu des quarante de profondes dernières tran
sformations dans ses méthodes et dans ses outils. Il en est
résulté de nombreux résultats intéressants et l'exploration
de nouveaux domaines (théorie des jeux, équilibres à prix 4 Jean Cartelier
fixes, modèles à générations imbriquées, etc.) et l'explica
tion d'anciennes hypothèses (anticipations rationnelles,
processus d'apprentissage, etc.). Cependant, concernant
le problème fondamental de l'économie politique, celui du
fonctionnement d'une économie décentralisée où le
marché assure la coordination des actions individuelles, il
n'est pas certain que ces progrès récents aient réussi à
réduire l'écart existant entre l'intuition que chacun a du
marché et l'image que la théorie est capable d'en donner.
Il ne s'agit pas ici de vouloir aligner la connaissance théo
rique sur les préjugés communs. Il s'agit plutôt de souligner
que l'image produite par la théorie économique diffère (de
plus en plus) dramatiquement de celle que les économ
istes, depuis plusieurs siècles, pensent être celle du
marché.
Pour dire les choses de façon plus technique, des
trois grandes questions relatives à l'équilibre général d'une
économie décentralisée, à savoir l'existence, l'unicité et la
stabilité, seules les deux premières ont fait l'objet de dé
veloppements positifs ; l'étude de la stabilité a produit, au
contraire, des résultats décevants et a été progressivement
négligée. Exprimé en langage plus simple, ceci signifie que
la théorie économique peut dire beaucoup de choses sur
les situations dans lesquelles les individus désirent des
transactions mutuellement compatibles (équilibre walra-
sien) ou dans lesquelles ils n'ont pas intérêt à modifier
leurs actions (équilibres de Nash, K-équilibres, etc.) mais
que l'économiste est dans l'embarras lorsqu'il lui faut ex
pliquer comment le marché conduit l'économie à de telles
situations.
La difficulté essentielle tient à ce que les situations
transitoires, formant le processus observable censé
conduire à l'équilibre, sont nécessairement des positions
de déséquilibre effectif. Or, ce sont précisément ces états
que les progrès de la théorie économique, évoqués plus Jean Cartelier 5
haut, ont rendu impossible à analyser et, sont par consé
quent, totalement exclus de son champ.
L'objet du présent article est de rappeler l'impor
tance de la question des processus d'ajustement, partie
intégrante du « cahier des charges » de l'économiste, d'évo
quer la nature des obstacles, pas tous techniques, qui
s'opposent à son étude et de suggérer que c'est en plaçant
la monnaie et le système des paiements au centre du dis
positif de coordination entre les individus que certaines
difficultés conceptuelles peuvent être levées.
Marché, équilibre et situations
effectives
Pour la quasi-totalité des économistes depuis A. Smith, le
marché est un mode de coordination qui permet aux
agents, à partir de situations non équilibrées, de modifier
leurs actions désirées, d'ajuster leurs plans, de telle sorte
que l'économie converge progressivement vers un équil
ibre, défini comme un état où aucun ajustement ne s'opère
plus. Cette idée simple mais forte a conduit les grands
économistes du passé à considérer que l'existence et la
stabilité de l'équilibre étaient une seule et même question.
Un tel point de vue a été accepté tant que les
exigences de la profession, quant à la recevabilité des a
rguments et des preuves, demeurèrent limitées. Walras, par
exemple, fut critiqué par ses contemporains pour avoir cru
possible de mathématiser l'économie et les comporte
ments humains, non pour s'être satisfait de preuves insuf
fisantes de l'existence de l'équilibre général et de la stabilité
du tâtonnement. Ce sont les progrès mêmes de la discipline
et la formalisation systématique de la théorie qui ont détruit
cette conviction. Il est alors apparu à la fois que l'étude de 6 Jean Cartelier
l'existence et des propriétés des équilibres était possible
et prometteuse et que celle des preuves de la convergence
des processus de marché vers l'équilibre était difficile, dé
cevante et aboutissait à des résultats surtout négatifs1.
Il n'est pas question d'entrer dans le détail de la
façon dont le divorce s'est opéré entre l'étude de l'exi
stence et celle de la stabilité. En revanche, il paraît essentiel
d'en souligner quelques conséquences. Deux doivent être
mentionnées : le rôle exclusif du concept d'équilibre sta
tique et l'appauvrissement de la contribution de la théorie
économique au débat de fond sur le rôle du marché.
Le caractère exclusif de l'équilibre
Un des aspects les plus spectaculaires du nouveau cours
de la théorie est la disparition de la description des désé
quilibres et l'attention excl

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