Centre-ville et antagonismes sociaux : l exemple stéphanois - article ; n°1 ; vol.48, pg 5-44
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1973 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 5-44
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

André Vant
Centre-ville et antagonismes sociaux : l'exemple stéphanois
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 48 n°1, 1973. pp. 5-44.
Citer ce document / Cite this document :
Vant André. Centre-ville et antagonismes sociaux : l'exemple stéphanois. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 48 n°1, 1973.
pp. 5-44.
doi : 10.3406/geoca.1973.1618
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1973_num_48_1_1618CENTRE-VILLE ET ANTAGONISMES SOCIAUX
L'EXEMPLE STÉPHANOIS
par André Vant
En France, la confiance générale dans la pérennité du rôle des
centres-villes, déjà ébranlée lors de la préparation du Ve Plan, s'est
peu à peu transformée en inquiétude. Bien que l'enjeu de « l'évolution
de l'objet urbain » ne soit pas devenu « y aura-t-il encore des centres ? »,
il est désormais posé en ces termes « comment faut-il réorganiser les
centres principaux et comment faut-il organiser en banlieue les groupe
ments d'activités nouvelles de commerces et de services ? » \ A l'échelon
régional — et, en ce qui concerne Saint-Etienne — l'O.R.E.A.M. a
statué, en projetant trois phases d'intervention : de 1970 à 1978, création
de deux centres secondaires intra-urbains ; de 1978 à 1985, rénovation
totale du centre principal ; de 1985 à 2000, création d'un centre dans la
nouvelle agglomération d'Andrézieux-Bouthéon 2. A l'échelon local, les
discussions et les lenteurs dans l'élaboration du S.D.A.U. traduisent un
certain scepticisme quant à une action efficace dans le Centre ; au niveau
de la Municipalité, le court terme semble l'emporter sur le long terme
alors que l'urbanisation périphérique paraît primer sur la reconquête
urbaine interne.
Il existe donc, plus inavoué qu'inconscient, un conflit entre deux
politiques qui sont des prises de positions politique. Le centre est traité
soit comme une entité passible d'options générales qui sont celles de la
société globale, soit comme un ensemble d'espaces différenciés susceptibles
d'actions particularisées au niveau de la société locale. De toute manière,
il s'agit là de positions de pouvoir, mais d'un pouvoir issu de quel savoir,
de quelles ambitions, de quelles pressions 3 ? Et n'est-ce pas au géographe
1. Commissariat Général du Plan, les Villes. I. L'Urbanisation. Plan et Prospectives,
A. Colin, 1970, 225 pages, princ. p. 86.
2. Service Régional de l'Equipement - O.R.E.A.M. - La Métropole Lyon-St-Etienne-
Grenoble : projet de schéma ď aménagement, 1970, 223 pages.
3. Le livre blanc de la Région Stéphanoise mis au point par l'E.P.U.R.E.S.,
Saint-Etienne vers l'avenir, Le Hénaff, janvier 1971, 136 pages, portait en exergue :
« ce document est une étude destinée à susciter les réactions et les apports de tous ceux
qui se sentent concernés par l'avenir de la région stéphanoise. Ce n'est qu'après avoir
recueilli vos observations que les directives nécessaires à l'établissement du S.D.A.U. ANDRE VANT 6
de comprendre la lutte dont l'espace est l'enjeu entre les différents groupes
sociaux ? Si l'on souscrit à l'hypothèse de travail que les nuances
spatiales de localisations et de fréquentations dérivent des structures
sociales 4, ce propos nécessite deux analyses préalables : d'une part, la
reconnaissance d'une micro-géographie de l'espace central, d'autre part,
l'étude de la constitution et de l'appropriation historique de cet
espace central. Il s'agit en fait de reconnaître au travers des disparités
spatiales, deux temps distincts : un temps synchronique appartenant à la
dynamique interne de chaque groupe social et un temps diachronique
exprimant la résultante des confrontations entre différents groupes 5.
Autrement dit, si nous voulons caractériser le Centre et les politiques dont
il fait l'objet, il est nécessaire de partir « des spécifications internes de
l'action définie comme système, et non du sol avec ses qualités concrètes,
ou des distances géométriques, ou encore de telles ou telles valorisations
économiques... comme s'il s'agissait de qualités qui lui appartiennent en
propre... » e. Encore faut-il, dans l'étude des rapports structures socio-
économiques-structures urbaines, abandonner toute vision mécaniste car
ils relèvent plus de l'interférence que de l'inférence. Il est même permis
de se demander, à la suite de C. Soucy, si une organisation spatiale définie
n'a pas de conséquences sur la régulation sociale d'ensemble 7. C'est
alors et alors seulement que la reconquête urbaine prendra sens, que les
options, les modifications, les délais, les atermoiements qui caractérisent
les opérations de restructuration et de rénovation s'inscriront dans un
contexte de stratégie de groupes.
LES NUANCES SPATIALES
DU CENTRE DE SAINT-ETIENNE
De composante linéaire, le centre-ville s'allonge sur 1,6 kilomètre, de la
place Anatole-France au sud à la rue du Grand-Gonnet au Nord 8.
De 200 mètres de largeur à ses extrémités, il ne gagne en épaisseur qu'au
seront arrêtées •». Mais cet appel n'a guère été entendu de l'homme de la rue qui a les
réactions de l'ignorance (au sens de manque d'information) et du sentiment d'impuissance
(pour ce que ça changerait...).
4. M. Casteixs, Le Centre urbain. Projet de recherche sociologique, « Cahiers Inte
rnationaux de Sociologie », vol. 46, 1969, pp. 83-106.
5. L. Althusser, E. Balibar, Lire le Capital, tome II, Maspéro, 1968, 226 pages,
cf. Dynamique et histoire, pp. 205-217.
6. S. Cernuschi-Salkoff, L'historicité du concept de ville, « Cahiers Internationaux
de Sociologie», vol. 2, 1971, pp. 83-94, princ. p. 83.
7. С Soucy, La crise des centres, Centre de Sociologie Urbaine, fascicule I, 1969,
83 pages.
8. A. VaNT, L'objectif et le subjectif : problème de délimitation du Centre-ville de
Saint-Etienne, «Revue de Géographie de Lyon», 1971, n° 2, pp. 199-225. CENTRE-VILLE ET ANTAGONISMES SOCIAUX 7
niveau de la place du Peuple entre le Lycée Claude- Fauriel à l'Est et la
place Roannelle à l'Ouest. Il couvre environ 45 hectares et sa forme
semble déterminée par le site. Avec une pente de 1 % en direction du
Nord, il s'étire le long de la vallée du Furan qui dessine au niveau de la
place du Peuple une petite cuvette aux alentours de 520 mètres d'altitude,
marquée par la confluence du Chavanelet et limitée par les collines toutes
proches de Sainte-Barbe (589 m) au Sud-Ouest, du Crêt de Roch (566 m)
au Nord-Est, ainsi que par les collines situées plus en retrait de Villebœuf
(664 m) au Sud-Est et de Montaud (645 m) au Nord-Ouest. Rien dans
le cadre physique ne suggère les nuances que va révéler l'analyse humaine.
I ) Les sources et la méthode d'analyse :
La collecte des données au niveau de l'îlot a constitué la première
phase de l'étude. Pour ce faire, quatre sources ont été utilisées.
L'I.N.S.E.E. fournit d'abord, pour le recensement de 1968, un ensemble de
tableaux relatifs aux structures de l'habitat, de la population totale et
de la population active. Mais la précision de 1962 a été aban
donnée : ne sont plus distingués industriels et gros commerçants
d'un côté, artisans et petits commerçants de l'autre (ils sont regrou
pés sous l'appellation « patrons de l'industrie et du commerce » ) .
Ensuite, l'Association pour l'Etude des Plans d'Urbanisme de la
Région Stéphanoise (E. P. U. R. E. S.) a mis au point un système
d'information sur les sols (S. I. S. O. L. ) permettant de connaître
les densités à l'hectare, l'importance des surfaces bâties ou non
bâties et l'utilisation des surfaces de planchers. Cependant, la
parcelle ayant été définie pour des contraintes de fait comme l'espace
d'un seul tenant correspondant à une même adresse postale (il n'y a pas
eu de révision du cadastre depuis la fin du xixe siècle) il devient difficile
d'apprécier cet élément essentiel de rigidité que constitue le parcellaire
dans toute intervention sur les structures urbaines. Aussi nous en avons
suivi l'évolution depuis 1914 (le maniement en est relativement aisé en
ce qui co

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