François PATRIAT Ancien Ministre Sénateur de la Côte-d’OrMembre de la Commission des Finances
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Paris, le 6 mars 2017Monsieur le Premier Secrétaire, J’ai reçu ce matin - avec un peu de tristesse, mais un certain détachement -la lettre-circulaire, envoyée le jeudi 2 mars, me menaçant d’exclusion. Les propos qu’elle contient viennent sans doute récompenser la loyauté dont j’ai toujours fait preuve à l’égard du chef de l’Etat, le soutien indéfectible que j’ai apporté au gouvernement, et l’engagement qui a été le mien pour la gauche et le Parti socialiste pendant près de 40 ans. J’ai savouré collectivement de très nombreuses et belles victoires, et assumé -seul - les deux défaites que j’ai connues. J’ai exercé avec enthousiasme les fonctions qui m’ont été confiées par le suffrage universel, avec pour seules valeurs la passion, le travail et l’amitié. La menace d’exclusion demeure pour moi un aveu de faiblesse d’un parti sanctionnant ceux qui font preuve de loyauté à l’égard de leur idéal et de leurs convictions, et non pas à des appareils politiques. Ce week-end, j’ai souri en me voyant traité de « frondeur » dans la presse, alors que l’un des premiers d’entre eux aspire à la magistrature suprême sous les couleurs du Parti socialiste. Sache que le seul critère qui a guidé ma décision de parrainer la candidature d’Emmanuel Macron est le choix de la conviction et d’une volonté de porter à la présidence de la République un candidat charismatique et visionnaire, et de ne pas avoir à choisir entre une droite dure et l’extrême droite, qui risquerait de laisser le champ libre à toutes les régressions. C’est donc en mon nom personnel, et non en référence à un appareil replié sur lui-même que je me mets en marge du Parti socialiste, et « En Marche » aux côtés d’Emmanuel Macron. Prenant acte de ta notification, François PATRIAT
Sénat 15, rue de Vaugirard–75291 PARIS Cedex 06 01.42.34.31.15 / f.patriat@senat.fr