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Émigrés antinazis durant la Seconde Guerre mondiale : le centre de ...
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LE PATRIOTE RÉSISTANT mémoire 8845- septembre 2010 Émigrés antinazis durant la Seconde Guerre mondiale: le centre de Mexico de situation révolutionnaire et ses gouverne-nazisme. Cette annonce fut accueillie cha-LE MExiqUE fUt ’UNE ments, depuis les années 20, étaient plutôtleureusement au Mexique, et de même pa dEs dEstiNàtioNs dEs AEmàNds à gauche. C’était par exemple le seul gou-les scientifiques et écrivains réfugiés sur l àNtiNàzis. DE NombREUx vernement, avec celui de l’URSS, à avoir re-continent américain, comme Bertolt Brecht iNtEECtUEs EN pàRtiCUiER connu la République espagnole que FrancoLion Feuchtwanger, Ferdinand Bruckner s’y RéfUGièRENt, s’ENGàGEàNt finit par renverser. La présence de l’émigra-Albert Einstein, Heinrich Mann et son frèr RésoUmENt CoNtRE à diCtàtUREtion allemande antinazie s’y est manifestéeomas, qui se déclarait« point par poin sous forme organisée dès 1937, lorsque l’écri-d’accord et satisfait »au sujet du program-hitéRiENNE. vain Ernst Toller, réfugié aux États-Unis,me, salué également par de nombreux Sud-e es centaines de milliers d’Alle-américains comme Pablo Neruda.anniversaire devenu à Mexico pour le 20 mands ont émigré à la suite dela Révolution d’octobre, y inspira la créa-janvDier 1933. Selon leurs motifs, politiqueCette association devint rapidement unUne vie intellectuelle brillante l’arrivée des nazis au pouvoir ention de la « Liga Pro-Cultura Alemana ». ou « racial », et selon bien d’autres donnéescentre officieux de propagande anti-nazie.À partir du mois de novembre 1941, matérielles ou personnelles, sans oublierLe pacte Hitler-Staline jeta naturellementune revue avait commencé à paraître à chance ou malchance, ils cherchaient unle trouble parmi ses membres, communis-Mexico sous ce titre deFreies Deutschland pays d’accueil. L’espoir d’un retour prochaintes ou non, entraînant un long processus de(Allemagne libre). Les exilés allemands à leur fit souvent choisir un pays frontalier,mise au point jusqu’à l’agression hitlérien-Paris avant la guerre avaient déjà utilisé ce Autriche ou Tchécoslovaquie, Pays-Bas,ne contre l’URSS. En octobre 1941, quelquetitre pour un bulletin de liaison de leur bi-Belgique ou France. Au plus tard au mo-900 émigrés de langue allemande et espa-bliothèque (Deutsche Freiheitsbibliothek, ment de la défaite de la France, avec l’oc-gnole arrivèrent à Mexico. L’idée de la créa-Bibliothèque allemande de la liberté). Le cupation de l’Europe occidentale, toustion d’un mouvement « Allemagne libre »Freies Deutschlandde Mexico prit rapide-C’estàMexiCoen1942queparutenceux qui en avaient la possibilité parti-(Bewegung Freies Deutschland,BFD) com-ment une importance certaine. ParaissantalleMandleroMand’annaseghersLaseptièmecroix(DersiebteKreuz),quirent plus loin, en Grande-Bretagne et auxmença très vite à prendre pied, avec poursur 32 à 36 pages, il était diffusé, non seu-relatelévasiondeseptdétenusduCaMpdeÉtats-Unis surtout. Diverses autres des-thème directeur :« Contre Hitler - aux cô-lement à Mexico, mais dans d’autres pays ConCentrationdeWesthofen. lelivrefuttinations, parfois surprenantes, ont atti-tés des démocraties ».d’Amérique latine, aux USA et dans d’autrestraduitenfrançaisen19 47 ré également des émigrés, plus ou moinsC’est le 30 janvier 1942, lors du congrèscontinents, le nombre de ses lecteurs étantg ).(e . d alliMard nombreux, comme la Turquie (surtout desde l’« Accion Democratica Internacional »000. Des écrivains,estimé autour de 20 scientifiques, des économistes et des artis-(ADI), qui réunissait 178 délégués de 78journalistes et hommes politiques de gran-Le « Mouvement Allemagne libre » (BFD), tes), ou même Shanghai, où naquit une vé-groupes antinazis, que le BFD se présenta ende notoriété y étaient publiés, formant uneen dehors de ses publications, était actif, ritable « colonie » d’émigrés. La plupart despublic. Son président était l’écrivain (d’ori-liste impressionnante, même si aujourd’huiautant que les occasions le permettaient. intellectuels, quant à eux, se retrouvèrentgine noble) Ludwig Renn, auteur d’ouvra-et en France beaucoup de leurs noms sontAprès la déclaration de guerre du Mexique (1) soit à Londres, soit aux États-Unis, com-ges pacifistesqui énonça un programmeinconnus : citons pourtant Ludwig Renn,aux puissances de l’Axe, c’est devant 100 000 me omas Mann ou Bertolt Brecht, oud’action en huit points. Le BFD,« AlemaniaAlexander Abusch, Egon Erwin Kisch,personnes que son président Ludwig Renn au Mexique, comme Anna Seghers et bienlibre », prend place dès lors aux côtés d’orga-Anna Seghers, Heinrich et omas Mann,fit un discours dans la capitale le 24 mai d’autres. La revueDRAFD Information, or-nisations nationales d’émigrés de nombreuxLion Feuchtwanger, Kantorowicz, eodor1942. À de nombreuses occasions à par-gane de la « Fédération des Allemands danspays, France, Italie, Espagne, Belgique,Plivier, par exemple, ou encore Vincentetir de ce moment, le BFD prit position en la Résistance, dans les forces armées de laPays-Bas, Tchécoslovaquie, Pologne etLombardo Toledano ou Pablo Neruda. Parorganisant des réunions publiques ou en coalition antihitlérienne et le MouvementHongrie. Avec Ludwig Renn, c’est une ac-la suite, d’autres publications virent le jour,y participant. Début mai 1943 il tenait son “Allemagne libre” », a publié dans ses nu-tion commune de tous les représentants descomme, encore en 1941,Alemania libreenpremier congrès à Mexico. Il s’agissait sur-méros d’août et octobre 2009 une étude surpays démocratiques qui est prônée. Il s’agitespagnol, et en 1943 laDemokratische Post.tout pour ses membres, en même temps le« Centre de l’exil antifasciste de Mexico ».Créés par des émigrés communistes, cesd’étendre l’action des organismes d’émi-que pour le « Comité latino-américain des En voici un résumé.grés au-delà du Mexique, pour en faireorganes se sont toujours efforcés de garderAllemands libres » (LAK), de faire valoir (2) Le Mexique avait connu de longues annéesun instrument utile après la défaite dudes positions non partisanes. leurcaractère représentatif. Il en allait de même pour le Club HeinrichLe LAK, fondé début 1943, et dont le pré-Heine, qui visait à rassembler les mem-sident d’honneur était Heinrich Mann, et le bres de l’émigration sur une base cultu-BFD défendirent une position d’identifica-Le Programme en huit points relle. Présidé par Anna Seghers, ce Clubtion avec les buts des Alliés, cela après cha-du « Mouvement Allemagne libre » avait une activité intellectuelle multiple :cune des conférences entre les « Grands » conférences (aussi sur la culture mexicai-à Casablanca, Téhéran, Yalta ou Potsdam. « POUR une Allemagne libre et démocratique, sans distinctions de race, de religion ou de parti, ne), discussions, présentation de films etCeci incluait par exemple, l’acceptation de ÊTRE prêt à défendre le pays d’accueil(on craignait une action japonaise contre le même de pièces de théâtre, présentationsla division de l’Allemagne lorsqu’elle serait Mexique), erde livres, etc. Le 9 mai 1942, anniversai-vaincue, et pour elle la perte de territoi-SOUTIEN à tous les alliés du Pacte de Washington du 1janvier 1942, re de l’autodafé de livres par les nazis enres, en particulier à l’est. D’autres organi-SOUTIEN de la Résistance en Allemagne, 1933, le club fonda une société d’éditions,sations d’émigrés (Groupe Stampfer aux POUR l’autodétermination des peuples et le soutien à toutes les organisations démocratiques, eEl libro libre(Le livre libre), qui publia auUSA, Organisation « L’autre Allemagne » DESTRUCTION de la 5colonne et lutte contre l’action des organisations nazies à l’étranger, cours des quatre années suivantes quel-à Buenos Aires) défendaient des points de ACTION pour la “culture de liberté”, que 20 titres en allemand, avec un tiragevue différents, par exemple sur des bases DENONCIATION des crimes fascistes contre le peuple allemand et les autres peuples de total de 36000 exemplaires, et six titresnationalistes, et les points de désaccord la Terre. » en espagnol (18 000 exemplaires). Citonsétaient nombreux. Il était par ailleurs clairement établi que tous les membres du BFD étaient égaux, aucun comme exemples de ces publications en al-Entre autres points de discorde, c’est le parti ou organisation ne devant prétendre à un rôle dirigeant. L’idée clairement exprimée lemandLa septième croixd’Anna Seghers,jugement sur l’attitude du peuple allemand était de faire de l’organisation et de Mexico un centre international antinazi. etStalingradde eodor Plivier.face au nazisme qui était un facteur lll
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