Étude d une station d objets en forme de T de la vallée moyenne de l oued Guir (Sahara occidental). La Station 458 - article ; n°5 ; vol.46, pg 204-215
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Étude d'une station d'objets en forme de T de la vallée moyenne de l'oued Guir (Sahara occidental). La Station 458 - article ; n°5 ; vol.46, pg 204-215

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1949 - Volume 46 - Numéro 5 - Pages 204-215
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Fitte
Étude d'une station d'objets en forme de T de la vallée moyenne
de l'oued Guir (Sahara occidental). La Station 458
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N. 5-6. pp. 204-215.
Citer ce document / Cite this document :
Fitte Paul. Étude d'une station d'objets en forme de T de la vallée moyenne de l'oued Guir (Sahara occidental). La Station 458.
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N. 5-6. pp. 204-215.
doi : 10.3406/bspf.1949.2545
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1949_num_46_5_2545SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 204
Etude d'une station d'objets en forme de T
de la vallée moyenne de l'oued Guir (Sahara occidental).
La Station 458.
Considérations générales sur cette culture énigmatique.
PAR
Paul FITTE.
I. — Nos investigations dans la partie moyenne de la vallée de
l'oued Guir, au cours de ces dernières années, nous mirent en pré
sence d'une culture préhistorique énigmatique. Nous ne reviendrons
pas sur les travaux publiés par différents auteurs sur cette question.
Ce mémoire est la description complète d'un des nombreux gis
ements que nous avons rencontrés dans cette contrée.
Situation. — Abadla est un poste saharien à quelques 80 kilomèt
res au Sud-Ouest de Colomb-Béchar. Situé sur la terrasse de 10-
15 mètres de la rive gauche de l'oued Guir, il commande l'accès de
la grande hammada du Guir et du Tafllalelt.
Après avoir franchi l'oued Guir à la Gara Wimpffien (1) on aban
donne la piste de Tabelbala et l'on suit la piste chamelière de Béni-
Abbès qui longe la rive droite du Guir. On atteint l'embouchure
de l'oued Oudi-Jerda. Cet oued au large lit encombré d'une abon
dante végétation de graminées et de tamaris, s'encaisse fortement
dans ses alluvions. Il prend sa source vers la chute de l'immense
plateau qu'est la hammada du Guir, à la hauteur de la Téniet Oulad-
Jerda. Nous remontons le lit de l'oued pendant trois kilomètres
environ pour atteindre la terrase alluviale de 20-25 mètres du Guir,
constituée par un épais conglomérat contenant une industrie acheu-
léo-levalloisienne, en place. C'est sur la rive gauche et sur cette
terrasse qu'est située notre station 458, objet de ce mémoire.
Le gisement occupe une superficie d'environ 3 mètres carrés.
Deux blocs de pierre, qui ont probablement servi d'enclumes et une
quantité énorme de galets et objets brisés en deux jonchent le sol.
A proximité, on distingue six aires rectangulaires emplies de pierres
brutes. C'est ainsi que se présente la station.
Matériel lithique. — Cet « outillage » a été confectionné dans sa
totalité avec des galets en calcaire siliceux du carbonifère et du
Permo-Trias, lesquels ont subi, antérieurement à leur utilisation,
une action éolienne intense, comme en témoignent les vermicu-
lations qui les recouvrent. Ces galets constituent le matériau prédo
minant du conglomérat de la terrasse de 20-25 mètres de l'oued Guir.
L'outillage, si nous pouvons admettre qu'il s'agisse là d'un ensemb
le industriel homogène, est constitué par :
(1) Au sommet de cette Gara s'élève un monument commémoratif du
combat de l'oued Guir, livré par la colonne du Général de Wimpffen le
15 avril 1870. PI. I. — Station n° 458 de l'oued Guir (Sahara occidental). Ech. : 1/2. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 200
— une pièce intacte en forme d'Y massif. Dans les trois enco
ches, on remarque des traces d'usure (façonnage ou utilisation). Une
face de la pièce présente des sortes d'écrasements qui paraissent
êtres des coups donnés dans le but de la détruire (PI. II, fig. 3) ;
— - 5 galets munis de deux encoches à la base formant une espèce
de grossier et court pédoncule. Tous sont brisés. Trois ont pu être
reconstitués (PI. I, fig. 1 et 7; PI. II, fig. 1 et 6; PL III, fig. 5);
— un galet brisé avec une encoche à la base formant un massif
pédoncule latéral. Nous n'avons pu retrouver le second fragment
(PL III, fig. 4) ;
— 127 galets brisés en deux, de formes les plus diverses (PL I,
fig. 2 à 6; PL II, fig. 2-4-5-7);
— 159 fragments de galets non reconstitués;
— 2 gros galets ayant vraisemblablement servi d'enclumes pour
la destruction des objets.
Il est intéressant de noter les différentes patines de ces objets, la
surface reposant sur le sol est terne, tandis que celle exposée à
l'air est fortement lustrée par l'action éolienne.
II. De l'utilisation de ces objets.
Nous avons, dans une précédente communication, envisagé l'hypo
thèse qu'il fallait peut-être voir dans les formes en ï ou Y et galets
brisés des ex-votos, objets symboliques servant à des rites magiques
ou funéraires (14).
Le T ou l'Y remplace, à notre avis, une figurine fortement stylisée
dans laquelle nous croyons reconnaître la déesse néolithique, déesse
des morts, idole féminine, gardienne des sépultures, la même qui
est représentée sur les parois des grottes sépulcrales artificielles de
Coizard (PL III, fig. 7), dans la vallée du Petit-Morin ; sur les dalles
des dolmens et allées couvertes de Courjeonnet (Marne), d'Epône
(Seine-et-Oise), d'Aveny (Eure), de la Bellée près de Boury-en-Vexin
(Oise), de Dampont, près d'Us-Marines (Seine-et-Oise); sur les stèles
funéraires, dites anthropomorphes, de l'énéolithique, celle de Cas-
telnau-Valence (Gard) offre une stylisation presque totale, seuls le
nez et les arcades sourcilières sont représentés; sur la céramique
d'Hissarlik, etc..
En Afrique, Flamand décrit un bétyle à face humaine provenant
de la région de Tabelbala (Sahara occidental) dans lequel on peut
reconnaître cette même figuration (PL HI, fig. 6). Le lieutenant
Minette de Saint-Martin a aussi rencontré des idoles analogues à
Tifernine. Elles sont en pierre polie et peinte (3). Deux autres pro
venant de la même région sont au Musée d'Alger. Tabelbala et Tifer
nine sont actuellement le foyer principal des objets en T ou Y. La
station 458 est située à 100 kilomètres au Nord-Est de la première
de ces deux localités.
Les formes en T ou Y sont de dimensions extrêmement variables:
de la mince plaquette de schiste et test d'oeuf d'autruche (PL III,
fig. 1-2-3) à l'épais quartzite et calcaire siliceux (PL II, fig. 3).
Nous avons vu que certains objets présentent des traces de polis
sage dans leurs encoches qui seraient peut-être consécutives à un PI. II. — Station n° 458 de l'oued Guir (Sahara occidental). Ech. 1/2. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 208
usage prolongé. Peut-être faut-il tout simplement voir là le souci de
régulariser une forme déterminée. Il n'en est pas moins vrai que
90 % de ces pièces sont impropres à un emploi quelconque comme
outil ou arme. Elles paraissent avoir été confectionnées le plus
souvent rapidement; on a cherché à donner une forme générale
imposée par la tradition. De là à recueillir un simple galet, sans
forme définie, qui aura le même symbole, il n'y avait qu'un pas.
Les pièces brisées ne marqueraient-elles pas la présence d'un
parent ou d'un ami à la cérémonie funéraire? on jette à proximité
de la sépulture, tantôt un ex-voto, stylisation exécutée sur place de
la déesse des morts, tantôt, méthode plus rapide, un simple galet
que l'on brise. Y aurait-il analogie entre ce rite et celui de la des
truction de l'arme du défunt? Comme le précise si bien G. Goury :
« Le geste symbolique était accompli et avait satisfait au rite » (6).
Notre hypothèse paraîtra à certains assez téméraire, mais des
faits semblent venir préciser et plaider en faveur de notre point
de vue. Ces pièces en forme de T ou d'Y, sont groupées, pour ne
pas dire entassées, sur des aires restreintes qui n'excèdent jamais
3 mètres carrés.
Ces sites sont-il des lieux cultuels où des cérémonies magiques ou
funéraires étaient pratiquées assez loin des campements? Il faudrait
alors retrouver l'emplacement de ces campements, trouver ces objets
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