L évaluation des infrastructures de transport. Quelle représentation théorique des liens entre l infrastructure et le développement ? - article ; n°1 ; vol.17, pg 17-35
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L'évaluation des infrastructures de transport. Quelle représentation théorique des liens entre l'infrastructure et le développement ? - article ; n°1 ; vol.17, pg 17-35

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Description

Politiques et management public - Année 1999 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 17-35
Avant d'être un jugement de valeur, une évaluation est un processus composé d'étapes dont la première est la représentation théorique des mécanismes qui aboutissent aux impacts. Cette première phase est souvent négligée, or elle détermine en grande partie les résultats. Cet article a pour objectif de proposer une typologie des différents modes d'évaluation des infrastructures basée sur la représentation théorique du lien infrastructure/développement et propose les fondements d'une approche non déterministe, de nature institutionnaliste, qui permet de relativiser le rôle des infrastructures dans le développement régional, et de mettre l'accent sur d'autres facteurs déterminants.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Kristian Colletis-Wahl
L'évaluation des infrastructures de transport. Quelle
représentation théorique des liens entre l'infrastructure et le
développement ?
In: Politiques et management public, vol. 17 n° 1, 1999. pp. 17-35.
Résumé
Avant d'être un jugement de valeur, une évaluation est un processus composé d'étapes dont la première est la représentation
théorique des mécanismes qui aboutissent aux impacts. Cette première phase est souvent négligée, or elle détermine en grande
partie les résultats. Cet article a pour objectif de proposer une typologie des différents modes d'évaluation des infrastructures
basée sur la représentation théorique du lien infrastructure/développement et propose les fondements d'une approche non
déterministe, de nature institutionnaliste, qui permet de relativiser le rôle des infrastructures dans le développement régional, et
de mettre l'accent sur d'autres facteurs déterminants.
Citer ce document / Cite this document :
Colletis-Wahl Kristian. L'évaluation des infrastructures de transport. Quelle représentation théorique des liens entre
l'infrastructure et le développement ?. In: Politiques et management public, vol. 17 n° 1, 1999. pp. 17-35.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1999_num_17_1_2216L'ÉVALUATION DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT.
QUELLE REPRÉSENTATION THÉORIQUE DES LIENS ENTRE
L'INFRASTRUCTURE ET LE DÉVELOPPEMENT ?
Krlstlan COLLETIS-WAHL*
Résumé Avant d'être un jugement de valeur, une évaluation est un processus composé
d'étapes dont la première est la représentation théorique des mécanismes qui
aboutissent aux impacts. Cette première phase est souvent négligée, or elle détermine
en grande partie les résultats. Cet article a pour objectif de proposer une typologie des
différents modes d'évaluation des infrastructures basée sur la représentation théorique
du lien infrastructure/développement et propose les fondements d'une approche non
déterministe, de nature institutionnaliste, qui permet de relativiser le rôle des
infrastructures dans le développement régional, et de mettre l'accent sur d'autres
facteurs déterminants.
* INRETS-TRACES.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 17, n° 1, mars 1999.
© Institut de Management Public - 1999. 18 Kristian COLLETIS-WAHL
Mettre l'accent sur la représentation théorique des liens de causalité qui sont l'objet de
l'évaluation permet de montrer que l'opposition, traditionnelle en évaluation, entre des
méthodes qualitatives et quantitatives devient secondaire (I). Une évaluation peut en
effet s'appréhender comme une succession d'étapes interdépendantes, dont la
première est la représentation théorique et la dernière la formulation du jugement
proprement dit (II). Le problème traité dans ce papier concerne le déterminisme de la
représentation théorique des liens infrastructure/développement. La remise en
question des approches dans lesquelles l'infrastructure figure en tant que ressource
s'est concrétisée par des approches non déterministes. Les démarches en termes
d'effets ont été remplacées au profit d'approches en termes de congruence (Offner
[15]), ou d'interaction (Plassard [18]). Or ces dernières posent le problème de ne plus
fournir d'indications relatives aux impacts. La démarche effectuée correspond à l'idée
qu'il reste possible de parvenir à l'identification d'impacts, mais avec l'aide d'une
représentation théorique non déterministe des relations de causalité, qui permet
d'identifier des effets négatifs ou nuls lorsque c'est le cas (III).
Evaluation et Les typologies concernant les méthodes d'évaluation sont nombreuses et souvent
représentation contradictoires. Vouloir bâtir des distinctions sur la nature quantitative ou qualitative
théorique des méthodes ne permet pas d'avancer le débat, comme on a pu le voir notamment
dans les discussions autour de l'évaluation des effets du tunnel sous la Manche (cf.
COST 317). Il reste néanmoins important de pouvoir justifier la distinction entre
différents types d'évaluation, étant donné que des méthodes différentes produisent
des résultats différents.
On considère dans ce qui suit qu'une évaluation est un processus dont la dimension
théorique est souvent négligée. En prenant comme point de départ la définition de
Scriven [20], une évaluation est un processus qui aboutit à la production d'un
jugement de valeur concernant une action : "Evaluation is the process of determining
the merit, worth and value of things, and évaluations are the products of that process",
(Scriven [20]). On peut s'appuyer également sur ce que Rossi [4] appelle la "theory
driven évaluation". En effet, Rossi [4] souligne qu'il est indispensable d'approfondir la
compréhension théorique d'un phénomène relevant des sciences sociales avant d'être
en mesure de produire un jugement concernant ses effets. L'approche développée par
Rossi [4] relève d'un champ particulier de l'évaluation, qui se distancie par rapport aux
approches a-théoriques dont Wortman dans Rossi [4] donne la définition suivante :
"Evaluation research is an applied, largely (and unfortunately) a-theoretic,
multidisciplinary activity". Chen et Rossi [4] mettent en cause les résultats issus de ces
approches : "An unfortunate conséquence of this lack of attention to theory is that the
outcomes of évaluation research often provide narrow and sometimes distorted
understandings of programs".
Le courant des approches "théorisées" de l'évaluation, pour lesquelles le jugement de
valeur n'est que l'étape finale d'un processus plus vaste, met l'accent sur la
représentation théorique du lien de causalité qui fait l'objet de l'évaluation. Ainsi, plutôt L 'évaluation des infrastructures de transport 1 9
Quelle représentation théorique des liens entre l'infrastructure
et le développement ?
que de baser la construction d'une méthode sur le choix d'un outil particulier (opposé
par exemple suivant sa nature quantitative ou qualitative), il devient possible de
déduire le choix des outils des représentations théoriques effectuées au début du
processus.
Une distanciation accrue par rapport aux outils d'évaluation permet de montrer que le
choix de ces derniers résulte souvent d'un ensemble de croyances, d'habitudes ou de
routines, plus que de l'adaptation des choix techniques aux finalités et particularités de
l'action qu'il s'agit d'évaluer.
Les finalités des évaluations
De manière traditionnelle, on distingue trois grandes familles d'évaluation. La
différenciation est basée sur les finalités :
(1) Les approches expérimentales sont basées sur l'hypothèse que les phénomènes
de causalité ne peuvent pas être observés directement. Elles doivent être inférées par
des méthodes expérimentales. Les pratiques américaines des années 60/70 sont
représentatives à cet égard. Il s'agit d'approches basées sur la quasi-expérimentation,
souvent de longue durée. Les résultats ont souvent été critiqués par les
commanditaires, en attente de conclusions opérationnelles, utilisables pour la mise en
œuvre des politiques, alors que les précautions méthodologiques retenues
aboutissaient la plupart du temps à des conclusions peu tranchées qui n'autorisent
pas la mesure d'impacts.
(2) Les approches naturalistes (ou démocratiques) partent du point de vue que le
monde politique et social est une construction collective. C'est le résultat de
l'interaction entre différents groupes sociaux, munis de représentations différentes des
phénomènes et enjeux. Dans cette optique, les programmes politiques sont des
compromis transitoires entre groupes d'acteurs dont les intérêts divergent. L'évaluation
joue alors un rôle de coordination, de conciliation, son objectif est de produire du
consensus et ainsi de faciliter la prise de décision. L'association des protagonistes au
processus d'évaluation vise la réduction des conflits. Les approches démocratiques
sont adaptées aux situations institutionn

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