L horizon local de la communication politique. Retour sur la diffusion d une expertise - article ; n°28 ; vol.7, pg 76-99
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L'horizon local de la communication politique. Retour sur la diffusion d'une expertise - article ; n°28 ; vol.7, pg 76-99

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Politix - Année 1994 - Volume 7 - Numéro 28 - Pages 76-99
The regional side of political communication. Corning back on the diffusion of an expertise.
Jean-Baptiste Legavre [76-99]
Communication and opinion poil techniques are spreading in the regions. The situations are diverse, and the area remains blurred but institutionalization is getting obvious. It is, therefore, useful to corne back on the explanations provided by academic specialists in this matter on the origins of this diffusion. Eventually, even if ten or so assumptions can be spotted in scientific works, there are three dominant «paradigms» : the first one puts an emphasis on the technique, the second one on the actors, the third on institutionnal rules. It is, however, useful to «reframe» these paradigms in order to show the mistakes they encompass, all the more so since they take up a view of the regional level that may not provide a good apprehension of its specific logics.
L'horizon local de la communication politique. Retour sur la diffusion d'une expertise.
Jean-Baptiste Legavre [76-991
Les techniques de communication et de sondages se diffusent au «local». Les situations sont diversifiées, le secteur reste flou mais l'institutionnalisation est de plus en plus nette. Il peut paraître utile, en conséquence, de revenir sur les explications qui sont fournies par les spécialistes universitaires en cette matière sur «l'origine» de cette diffusion. En définitive, même si une dizaine d'hypothèses sont repérables dans les travaux savants, trois «paradigmes» sont dominants : l'un met l'accent sur les techniques, le second sur les acteurs, le troisième sur les règles institutionnelles. Il est cependant utile de les «recadrer» afin d'indiquer quelles ereurs ces paradigmes peuvent parfois renfermer, d'autant qu'ils adoptent une vision du «local» dont il n'est pas certain qu'elle permettent une juste appréhension de ses logiques propres.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 60
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Baptiste Legavre
L'horizon local de la communication politique. Retour sur la
diffusion d'une expertise
In: Politix. Vol. 7, N°28. Quatrième trimestre 1994. pp. 76-99.
Abstract
The regional side of political communication. Corning back on the diffusion of an expertise.
Jean-Baptiste Legavre [76-99]
Communication and opinion poil techniques are spreading in the regions. The situations are diverse, and the area remains
blurred but institutionalization is getting obvious. It is, therefore, useful to corne back on the explanations provided by academic
specialists in this matter on the origins of this diffusion. Eventually, even if ten or so assumptions can be spotted in scientific
works, there are three dominant «paradigms» : the first one puts an emphasis on the technique, the second one on the actors,
the third on institutionnal rules. It is, however, useful to «reframe» these paradigms in order to show the mistakes they
encompass, all the more so since they take up a view of the regional level that may not provide a good apprehension of its
specific logics.
Résumé
L'horizon local de la communication politique. Retour sur la diffusion d'une expertise.
Jean-Baptiste Legavre [76-991
Les techniques de communication et de sondages se diffusent au «local». Les situations sont diversifiées, le secteur reste flou
mais l'institutionnalisation est de plus en plus nette. Il peut paraître utile, en conséquence, de revenir sur les explications qui sont
fournies par les spécialistes universitaires en cette matière sur «l'origine» de cette diffusion. En définitive, même si une dizaine
d'hypothèses sont repérables dans les travaux savants, trois «paradigmes» sont dominants : l'un met l'accent sur les techniques,
le second sur les acteurs, le troisième sur les règles institutionnelles. Il est cependant utile de les «recadrer» afin d'indiquer
quelles ereurs ces paradigmes peuvent parfois renfermer, d'autant qu'ils adoptent une vision du «local» dont il n'est pas certain
qu'elle permettent une juste appréhension de ses logiques propres.
Citer ce document / Cite this document :
Legavre Jean-Baptiste. L'horizon local de la communication politique. Retour sur la diffusion d'une expertise. In: Politix. Vol. 7,
N°28. Quatrième trimestre 1994. pp. 76-99.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_1994_num_7_28_1884L'horizon local
de la communication politique
Retour sur la diffusion d'une expertise
Jean-Baptiste Legavre
Université Strasbourg II
CEUX qui s'attachent, aujourd'hui encore, à construire «la
communication politique» comme objet parmi d'autres de la sociologie
politique risquent de se heurter à une indifférence croissante. La
«communication a probablement épuisé les charmes —
relatifs — qu'elle suscitait il y a seulement dix ans. Sa médiatisation lui
donnait l'apparence de la nouveauté et l'illusion d'être en phase avec la
«demande sociale». À l'époque, de drôles de spécialistes toujours bronzés
envahissaient les écrans de télévision, commentant les stratégies et résultats
des hommes politiques. Quelques «porte-parole» de la communication
expliquaient qu'il était temps de faire de la politique en couleur et
demandaient aux hommes politiques d'être plus humains, plus proches du
commun. Les temps changent : les communicateurs les plus caricaturaux se
font discrets, après quelques faillites, mises en examen ou rappels à l'ordre de
leurs clients, et la communication politique universitaire a produit, depuis,
quelques travaux susceptibles de s'éloigner des seules analyses des experts. Il
faut en profiter et tirer avantage du probable désintérêt qui guette, du coup,
une communication politique moins «médiatique», banalisée, plus
confidentielle. En profiter, c'est-à-dire reposer des questions qui semblaient
résolues ou s'attacher à des questions moins visibles parce que touchant
moins les médias «nationaux», comme par exemple la question de la diffusion
assez générale de la communication politique au «local».
Comment expliquer ce recours croissant aux techniques de communication et
de sondages par les élus locaux ? On pourrait croire la question banale tant se
multiplient livres et articles d'universitaires qui traitent de «la
politique»1. Mais ils sont souvent généraux et la polysémie du terme
«communication» est — classiquement — productrice de parasitages qui
nuisent à l'analyse. Il vaut donc mieux, au «local» et ailleurs, éviter de penser
«la communication politique» comme un échange entre gouvernants et
1. Sans souci d'exhaustivité et pour s'en tenir à la seule science politique et aux seuls ouvrages
récents, cf. Cotteret (J--M-). Gouverner c'est paraître, Paris, PUF, 1991 ; CURAPP, La communication
politique, Paris, PUF, 1991 ; Le Bart (Ch.), La rhétorique du maire entrepreneur, Paris, Pedone,
1992 ; Gerstlé (J)> La communication politique, Paris, PUF, 1992 ; Maarek (Ph.-J.), Communication
et marketing de l'homme politique , Paris, LITEC, 1992 ; Mabileau (A.), Tudesq (A.-J.), dir., La
communication dans l'espace régional et local, Bordeaux, Les Cahiers du CERVEL, 1992 ; Sfez (L.),
dir., Dictionnaire critique de la communication, Paris, PUF, 1993 ; Lecomte (B.), Communication.
Télévision et démocratie, Lyon, PUL, 1993 ; Albouy (S.), Marketing politique et communication
politique, Paris, L'Harmattan, 1994 ; Neveu (E.), Une société de communication ?, Paris,
Montchrestien, 1994 ; Nay (O.), Le chant local. Politique de et stratégie de
développement local à Montpellier (1982-1993) , Bordeaux, Les Cahiers du CERVEL, 1994 ;
Brugidou (M.), Discours et enjeux politiques. Une analyse de l'offre politique, Paris, L'Harmattan,
1994.
76 Mitix, n°28, 1994, pages 76 à 99 L'horizon local de la communication politique
gouvernés — comme une littérature moins dominante qu'hier nous y invite
encore. La communication politique est plutôt un ensemble d'actions sociales
ou, pour mieux le dire, un ensemble de pratiques.
Il serait souhaitable, dans cette perspective, de s'attacher à mieux comprendre
comment des pratiques politiques de ce type (commander des sondages ou
des affiches de type commerciales, s'entourer de communicateurs, anticiper
les réactions de la presse, s'entraîner à «passer» à la télévision ou à parler en
public, créer des «événements», proposer des bulletins municipaux sous forme
de news magazine, etc.) sont sans doute travaillées par des techniques et des
règles formelles mais aussi par des croyances, des calculs et des dispositions.
Adopter cette problématique, c'est du coup prendre au sérieux cette idée que
la communication est faite d'une adhésion plus ou moins forte à des manières
spécifiques de penser et d'agir au regard de ce que élus et conseillers,
aujourd'hui, croient qui «compte», qui «pèse», qui a du «poids» dans le jeu
politique. Autrement dit, c'est s'intéresser, en situation, à Y institutionnalisation
de la communication politique c'est-à-dire une fois admis que la
communication politique est un ensemble de pratiques sociales, saisir à
chaque fois le processus historique concret qui la rend évidente et les rôles
(celui de communicateur notamment) qui l'objectivent1. Le risque, avec le
vocable d'institutionnalisation, est sans doute de faire sien un mot devenu un
peu trop «fétiche» qui peut, pour cause de trop grande... diffusion, masquer
plus qu'expliquer. L'avantage est incontestable pourtant : analyser
l'institutionnalisation, pour la communication politique, suppose d'analyser les
ajustements entre structures et acteurs, sans s'interdire d'appréhender ces
acteurs comme des agents calculateurs et déterminés.
Cette conception de la communication politique est néanmoins peu présente
dans les travaux universitaires s'attachant à comprendre la diffusion des
techniques de communication et de sondages au niveau «local». Avant de s'en
persuader, il est cependant souhaitable, rapidement, de mieux «mesurer» la
dite diffusion. Il restera alors à «recadrer» les explications universitaires
prédominantes. Non pas tant pour «dénoncer» des lacunes mais, plutôt, pour
pointer quelques limites et oublis qui empêchent d'aller plus loin dans
l'analyse2.
Mesurer la diffusion
Sur cette question de la diffusion, quelques analyses de cas effectuées à la fin

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