La relation entre l'étudiant et son système de formation : un essai de modélisation et d'évaluation - article ; n°4 ; vol.18, pg 137-155

Nathalie Guibert, Yves Dupuy

Description

Politiques et management public - Année 2000 - Volume 18 - Numéro 4 - Pages 137-155
L'objet de cet article est d'identifier les dimensions de la relation étudiant - système de formation et d'explorer ses liens avec l'implication de l'étudiant dans ses études. Le cadre conceptuel inclut plusieurs domaines théoriques : la formation de l'attitude, l'implication et les théories comportementales en Gestion des Ressources Humaines et en Marketing. Un modèle intégrant les principales dimensions de la relation qui résulte de l'interaction entre un étudiant et son système de formation à travers son accumulation d'expérience est suggéré et mis à l'épreuve sur un échantillon de 1 106 étudiants d'IUT. Les résultats obtenus guident une réflexion sur l'évaluation de la performance et la gestion des systèmes publics d'enseignement et ouvrent des perspectives de recherches complémentaires.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: POLITIQUES_ET_MANAGEMENT_PUBLIC
• Publié le: 01 janvier 2000
• Nombre de lectures: 30
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Nathalie Guibert
Yves Dupuy
La relation entre l'étudiant et son système de formation : un
essai de modélisation et d'évaluation
In: Politiques et management public, %vol. 18 n° 4, 2000. Numéro spécial - "Le management public et la mesure :
des lettres aux chiffres". pp. 137-155.
Résumé
L'objet de cet article est d'identifier les dimensions de la relation étudiant - système de formation et d'explorer ses liens avec
l'implication de l'étudiant dans ses études. Le cadre conceptuel inclut plusieurs domaines théoriques : la formation de l'attitude, et les théories comportementales en Gestion des Ressources Humaines et en Marketing. Un modèle intégrant les
principales dimensions de la relation qui résulte de l'interaction entre un étudiant et son système de formation à travers son
accumulation d'expérience est suggéré et mis à l'épreuve sur un échantillon de 1 106 étudiants d'IUT. Les résultats obtenus
guident une réflexion sur l'évaluation de la performance et la gestion des systèmes publics d'enseignement et ouvrent des
perspectives de recherches complémentaires.
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Guibert Nathalie, Dupuy Yves. La relation entre l'étudiant et son système de formation : un essai de modélisation et
d'évaluation. In: Politiques et management public, %vol. 18 n° 4, 2000. Numéro spécial - "Le management public et la mesure :
des lettres aux chiffres". pp. 137-155.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_2000_num_18_4_2649LA REUTION ENTRE L'ÉTUDIANT ET SON SYSTÈME DE FORMATION :
UN ESSAI DE MODÉLISATION ET D'ÉVALUATION
Nathalie GUIBERTi*
Yves DUPUY"
Résumé L'objet de cet article est d'identifier les dimensions de la relation étudiant • système de
formation et d'explorer ses liens avec l'implication de l'étudiant dans ses études. Le
cadre conceptuel inclut plusieurs domaines théoriques: la formation de l'attitude,
l'implication et les théories comportementales en Gestion des Ressources Humaines
et en Marketing. Un modèle intégrant les principales dimensions de la relation qui
résulte de l'interaction entre un étudiant et son système de formation à travers son
accumulation d'expérience est suggéré et mis à l'épreuve sur un échantillon de 1 106
étudiants d'IUT. Les résultats obtenus guident une réflexion sur l'évaluation de la
performance et la gestion des systèmes publics d'enseignement et ouvrent des
perspectives de recherches complémentaires.
" * CRIISEA, CREGO-COST, Université Université de Picardie Montpellier Jules Verne. II.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 18, n° 4, décembre 2000.
© Institut de Management Public - 2000.
1 Les auteurs remercient l'équipe de direction de l'IUT de Montpellier 2 sans laquelle ce travail n'aurait pu être Nathalie GUIBERTet Yves DUPUY 138
Depuis plusieurs années le débat sur la modernisation du service public se développe
(Cauchon, 1998 ; Hardy, 1996). La démarche se révèle problématique : le service
public apprend mais il apprendrait mal (Gibert et Thoenig, 1993). En particulier,
comme le notent ces auteurs, le respect des consignes de mise en place d'un outil de
gestion préconisé par le centre importe bien souvent d'avantage que les améliorations
dans le fonctionnement de l'organisation que cet outil est censé apporter. Nous
pensons que c'est en effet le cas en matière d'outils d'évaluation des services publics
de formation. On ne compte plus les démarches bureaucratiques (centralisées et sur
directives) d'évaluation dans les universités et dont les résultats ne font pratiquement
pas l'objet de discussions avec les équipes d'encadrement et d'enseignement. En
outre, bien des discours calculateurs se croisent dans lesquels l'étudiant est analysé,
à l'instar d'un produit, en termes de coûts, illustrant l'oubli de ce que Guy Solle (1995)
appelle : « la nécessaire adaptation des outils de gestion issus du secteur commercial
et industriel ». Il est vrai que dans le domaine des services publics de formation, la
simplification des mesures de performance, dénoncée dans un autre cadre par
Knoepfel et Varone (1999) conduit à des représentations sans grande signification.
Ainsi en est-il non seulement des calculs de coûts évoqués ci-dessus mais aussi des
analyses en termes de débouchés ou de trajectoires professionnelles des cohortes
d'étudiants souvent présentées comme la panacée alors même qu'elles posent des
problèmes de méthode et d'interprétation généralement mal ou pas résolues faute de
moyens. Est-il néanmoins possible dans ce domaine des systèmes publics de
formation, de concevoir une démarche d'évaluation à la fois praticable et mieux
adaptée du point de vue des enseignants et des animateurs, comme de celui des
étudiants ?
Même si une abondante littérature sur la didactique et l'apprentissage et de
nombreuses recherches ont été effectuées dans un but d'amélioration de la
pédagogie et de la relation étudiant • enseignant en situation de cours, il n'existe que
peu de recherches qui se préoccupent directement de la gestion (au sens large) des
processus de formation. Les responsables de diplômes s'en réfèrent donc, de fait, à
leur expérience immédiate ou à des études psychologiques ou sociologiques
spécifiques sur les perceptions et le comportement des étudiants (O.V.E., 1998).
Pourtant, le souci d'amélioration d'un système de formation, donc de mesure et de
représentation de sa performance dépend d'une compréhension globale - dans
l'espace et dans la durée - de la relation qui s'établit entre l'étudiant et ce système de
formation.
Cette relation, dénommée par la suite « relation E-F », constitue l'objet de cette
contribution. Plus spécifiquement, l'ambition est d'identifier les dimensions de la
relation, et en particulier d'évaluer son rôle du point de vue de l'implication dans les
études. Après la présentation d'une conceptualisation opératoire de la relation E-F, un
essai de validation utilisant l'exemple de la formation au DUT est exposé et les
résultats obtenus à propos de l'analyse de la structure de la relation E-F et de ses
liens avec l'implication sont discutés. 139 La relation entre l'étudiant et son système de formation :
un essai de modélisation et d'évaluation
"Gérer" des systèmes de formation suppose de comprendre le processus de formation Eléments pour une
dans son ensemble, c'est à dire de ne pas se limiter aux seuls acquis scientifiques ou compréhension
« relationnelle » empiriques relatifs à l'interface étudiant - enseignant. Ce développement d'une
approche globale du processus de formation suppose une compréhension étendue de du processus
de formation la relation E-F, considérée comme résultante d'une accumulation d'expériences
réciproques, et non d'une série d'expériences unilatérales, ponctuelles et
indépendantes les unes des autres, effectuées par l'étudiant dans le cadre de son
cursus. Toutefois, elle implique d'appréhender d'abord la relation du point de vue
spécifique de l'étudiant. L'approche de cette relation du point de vue réciproque du
système de formation constitue une étape ultérieure de recherche non abordée dans
cet article. La conception de systèmes de formation efficaces paraît devoir résulter en
premier lieu de la connaissance des perceptions des étudiants. Ainsi, la relation E-F
est considérée comme un ensemble d'interactions servant de multiples logiques. Du
point de vue de la gestion de systèmes de formation, il se pose avant tout un
problème d'évaluation de la qualité de la relation.
Deux champs théoriques de la psychologie sociale permettent d'éclairer la
compréhension de cette relation : celui de l'analyse des attitudes d'une part, et d'autre
part, celui de l'implication. Ces deux perspectives complémentaires se rattachent en
outre aux lectures gestionnaires développées notamment par le marketing
(Athiyaman, 1997) et la gestion des ressources humaines (Allen, Meyer & Smith,
1993 ; Fabre, 1997). Dans une perspective com