Le Magazine de l Union - 62
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Sommaire : Mesures d'urgence pour redresser la France / Editorial de Jean-François Copé / Dossier - Immigration : pour une politique ferme et juste / Le point sur - Rythmes scolaires : pour un report de la réforme

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Publié le 28 avril 2014
Nombre de lectures 9
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

ÉDITORIAL DOSSIERLE POINT SUR JEAN-FRANÇOIS COPÉ,RYTHMES SCOLAIRES : POURIMMIGRATION : POUR UNE PRÉSIDENT DE L’UMPP. 3POLITIQUE FERME ET JUSTEP.6UN REPORT DE LA RÉFORMEP.14 Mgdela’Unıon aınweww.u-m-p.org Le
NUMÉRO 62IOCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 I5 EUROSIISSN 2117-0991
Magazıne Le de l’Unıon
Photo de couverture : M. Bureau/AFP
Le coin du livre politique
Les Éditions de l’Union, 238, rue de Vaugirard, 75015 Paris. Directeur de la publication :Éric Cesari. Rédacteur en chef/conception graphique :Xavier Jacobi. Ont participé à ce numéro :direction des Études, Jean-Michel Lefèvre.Service adhésion de l’UMP : 01 40 76 60 62 Service abonnements : 01 40 76 27 16. Courriel :umpmagazine@club-internet.frAbonnement annuel : 10 euros. e Dépôt légal : 4trimestre 2013. Commission paritaire : 0615 P 11080. ISSN 2117-0991. Imprimerie de Compiègne : 2, avenue Berthelot, ZAC de Mercière - 60205 Compiègne Cedex
Clin d’œil
Courrier des lecteursl
VOUS AVEZ LA PAROLE PAR LETTRE OU PAR COURRIEL, PAR TÉLÉPHONE OU SUR LE SITE INTERNET, TOUS VOS MESSAGES CONTRIBUENT À FAIRE AVANCER L’UMP.
’IDENTITÉ MALHEUREUSE arouche opposant aux excès du multicultura-lisme, le philosophe Alain Finkielkraut revient, dans son nouvel essail’Identité malheureuse, sur l’intégration de l’islam en France. L’auteurnous délivre une vision acérée du monde actuel et nous adresse un vibrant plaidoyer pour la culture des racines et des valeurs républicaines, pour l’idéal de laïcité comme unique rempart aux dérives communautaristes, religieuses et sectaires. L’Identité malheureuse, d’Alain Finkielkraut, Stock, octobre 2013, 19,50 €.
Une fois à la retraite, j’ai fait, pendant douze ans, partie de l’Egee[Entente des généra-tions pour l’emploi et l’entre-prise].J’ai, de ce fait, en Bretagne, assisté bénévo-lement 26 PME-PMI, utilisant mon expérience d’ingénieur dans l’industrie. J’ai constaté que très souvent des PME se calaient à 9 salariés afin d’éviter 10 et à 48 ou 49 sala-riés afin d’éviter 50, alors que quelques embauches supplémentaires auraient été possibles. Le passage des seuils de 10 à 20 salariés et de 50 à 100 permettrait de gagner des emplois dans ces secteurs. E.Q., Vannes Dans la mesure où près de un Français sur trois est exonéré de l’impôt sur le revenu dans notre beau pays, en cette période où la solidarité nationale est plus que jamais d’actualité, pourquoi ne pas soumettre ces non-imposables à
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par appliquer les conditions de calcul de droit à la retraite du privé ! P.T., Mouans-Sartoux Je compte vraiment sur vous pour tout mettre en œuvre afin de gagner ces élections et de redynami-ser notre pays, car la situa-tion est très grave et nous ne pouvons pas laisser la France partir à la dérive. J.P., Nançay Sans doute est-il trop tôt pour penser à 2017. Mais, pour la présidentielle, proposer aux Français un programme de quelques réformes majeures, avec la possibilité de gouverner par ordonnances pendant six mois, afin de les mettre en œuvre, peut-être cette vieille recette, imaginée en 1958 par de Gaulle, permet-trait-elle une fois encore de sortir la France de la chien-lit ? Autrement, tout redres-sement est voué à l’échec, les syndicats, uniquement
l’effort national avec un impôt forfaitaire à hauteur de 100par an, soit moins de 8,50par mois. La contribution nationale serait l’effort de tous. R.M.-A., Villeurbanne J’ai été dix ans sans payer d’impôts puisque je suis veuve depuis dix ans. En septembre, je reçois ma feuille d’impôts : 300à payerillico. Aujourd’hui, je reçois les impôts locaux augmentés et la redevance télévision. J.D., Drancy Nous, professionnels libé-raux, sommes scandalisés par les mesures annoncées par le gouvernement qui envisage tout simplement de ponctionner les réserves de trésorerie des régimes de base et complémentaires des professionnels libéraux pour alimenter les caisses de retraite publique déficitaires. Que les caisses de la fonc-tion publique commencent
revendicatifs, préférant grève générale et France en panne plutôt que la moindre atteinte aux « avantages acquis ». F. de G., Biéville-Quétiéville Fidèle électeur de la droite depuis toujours, j’ai pris récemment ma carte de l’UMP, afin de soutenir votre action. Dans la période catastrophique que nous vivons – pauvreté massive, diminution du pouvoir d’achat, hausse inconve-nante des prélèvements, chômage de masse, insécu-rité, immigration non contrô-lée –, je vous encourage très vivement à poursuivre votre action et celle de notre parti, structuré, fort et surtout décomplexé. Dr J.-C.C., Plouaret Quand on ose se dire de droite, on se fait parfois qualifier de réactionnaire, voire de facho, par des bien-pensants de gauche. Où se situe la tolérance ? J.-C.C., Nanterre
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lÉditorial
L’ALTERNANCE COMMENCE EN 2014 !
PARJEAN-FRANÇOIS COPÉ,PRÉSIDENT DE L’UMP près l’explosion des impôts et dul’excellence, mieux vaut l’être dans la médiocrité. chômage, les Français sont mena-Je veux renouer avec l’égalité des chances. Cela fiscaAlement qui sont au bord de l’asphyxie :tout au long du primaire jusqu’à un examen d’en-cés d’appauvrissement. Je pense àpasse par le retour de l’autorité à l’école et l’ap-ces millions des Français matraquésprentissage des savoirs fondamentaux évalués classes moyennes, commerçants, artisans,trée au collège. Je veux renouer avec le mérite : professions libérales, agriculteurs, entrepre-l’égalité, c’est de faire en sorte qu’une personne neurs, familles, retraités… Je pense aussi àqui travaille gagne toujours plus qu’une personne ces 1,3 million de ménages qui sont dans l’in-qui vit des revenus de l’assistance. Égalité devant capacité totale de payer leurs impôts. Je pensel’effort aussi. Pour relever la France, chacun devra à ce million de Français qui n’a d’autre choixy mettre du sien, à commencer par l’État qui doit que de s’inscrire aux Restos du Cœur. Toutmontrer l’exemple. Il faut notammentréduire le cela en dit long sur l’aggravation de la crise depuis l’électionnombre d’élus, fusionner départements et régions, revoir les de François Hollande.régimes spéciaux de retraite… Ce contexte de dépression donne une responsabilité signa-Fraternité et non communautarisme. La gauche, soit par lée à notre mouvement. Seule l’UMP peut montrer aux Fran-opportunisme électoral, soit par idéologie, veut en finir avec çais qu’ils ne sont frappés d’aucunefatalité. La prospérité estl’assimilation républicaine. Je ne l’acceptepas. Pour vivre un horizon réaliste pour une grande nation comme la France.en fraternité, nous devons défendre une vision exigeante de C’est dans cet esprit que j’ai réuni toute l’équipe dirigeante del’intégration. La laïcité, l’égalité homme-femme, la maîtrise notre mouvementlors d’un séminaire exceptionnel. L’UMP estdu français, la connaissance de notre histoire ne sont pas rassemblée pour travailler aux grandes lignesnégociables. Pour devenir français, il faut d’un projet d’alternative pour la France.épouser la France ! Nous devons aussi mieux L’UMP est rassemblée notre devise, Liberté, Égalité, Fraternité. Ellepour travailtin n’a pas vocation à rester en France. Pour Ce projet vise à renouer avec le sens demaîtriser les flux migratoires : un clandes-ler aux n’a rien d’un lieu commun, c’est un retourgrandes lignes d’unvivre en fraternité, nous devons refuser tout salutaire aux fondements de la République.projet d’alternative pourlaxisme : un délinquant doit effectuer l’in-Liberté et non ultralibéralisme. Sous letégralité de sa peine. la France. poids de mille et une contraintes, notre paysBeaucoup de Français partagent ces idées. étouffe lentement. Je veux renouer avec la liberté de travailler,Mais beaucoup doutent aussi de notre capacité à les mettre en en sortant du carcan des 35 heures, qui ont détruit des emploisœuvre. Je leur propose donc un pacte de confiance. Comme et figé les salaires. Dans la compétition internationale, notrele général de Gaulle en 1958, nous devrons faire passer en pays ne peut pas s’en sortir s’il ne travaille pas davantage ! Ilsix mois, par voie d’ordonnances, ces réformes indispen-faut réduire les dépenses publiques, les impôts et les normessables pour donner immédiatement aux Français un souffle afin de laisser plus d’initiative aux Français. Je veux renouerde liberté. C’est l’assurance d’avoir des hommes politiques avec la liberté de réussir sans être jalousé ou d’échouer sansqui n’aurontpas la main qui tremble ! être méprisé ; avec la liberté de penser sans être épinglé par lesen étant rassemblés autour de nos valeurs et crédiblesC’est zélateurs du politiquement correct de la gauche bien-pensante.dans nos propositions que nous regagnerons la confiance Égalité et non égalitarisme. La France ploie sous le jougdes Français dès les élections municipales. L’alternance d’une idéologie qui pense que, faute de pouvoir être égaux danscommence en 2014 !
SOMMAIRE P. 2 :Courriers des lecteurs. P. 3 :Éditorial. P. 4-5 :Vie du mouvement. Séminaire de l’équipe dirigeante : mesures d’urgence pour redresser la France
Ce numéro comporte un encart jeté.
P. 6-9 :Dossier. Immigration : pour une politique ferme et justeP. 10 :Analyse. Impôts : une dangereuse remise à plat P. 11-12 :Défendre et agir. Loi de programmation militaire l
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l Politique économique de la france P. 13 :Europe.Interview de Joseph Daul,président du Parti populaire européen P. 14-15 :Le point sur. Rythmes scolaires : pour un report de la réforme
P. 15 :Billet d’humeur. Désintégration : mes propositions au Premier ministre P. 16-18 :La parole à. Les mouvements de l’UMP P. 19 :En coulisse. P. 20 : Renouvelez votre adhésion pour 2014
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Vie du mouvementI
SÉMINAIRE DE L’ÉQUIPE DIRIGEANTE MESURES D’URGENCE POUR REDRESSER LA FRANCE
L’équipe dirigeante de l’UMP s’est réunie le 18 décembre afin de proposer une autre politique aux Français.Les leaders de l’UMP ont ainsi tracé les grandes lignes d’un nouvel optimisme français, un chemin d’espoir qui éloignera les Français de la politique catastrophique de François Hollande. Cette autre politique n’est pas seulement souhaitable, elle est aujourd’hui indispensable.
ean-François Copé, Jean-Pierreont aussi décidé que l’indemnisation du Les mesures décidées l J Raffarin, Alain Juppé, Françoischômage serait conditionnée au bout C’est un plan d'urgence Fillon, Michèle Tabarot, Brunode trois mois au suivi d’une formation Le Maire, Laurent Wauquiez, Xavieret les allocations deviendraient dégres-Bertrand et tous les leaders de notresives au bout de six mois. Pour facili-aussi libérer nos artisans et commer-mouvement ont identifié ensembleter l’embauche, la fusion CDD et CDIçants du fardeau réglementaire et fiscal. les mesures essentielles et urgentes enavec des droits progressifs a été propo-Il a donc été convenu de faire bénéfi-matière économique et sociale afin desée, ainsi que l’apprentissage à 14 ans.cier les artisans et les commerçants des préparer un sursaut L’idée, c'est de dire ce que nous ferions pour rétablir la confia français. Chacune de soumise au vote lorsces propositions sera dans une situation d’urgence si nous étions aux affaires dem du conseil national du 25 janvier 2014.Enfin, pour en finir avec l’assis-tanat, les revenus de la solida-
Baisser les dépenses pour baisser les impôts Sous la conduite de Luc Chatel, Hervé Mariton et Éric Woerth, les travaux préparatoires de ce séminaire avaient mis en évidence trois grands axes de réformes urgentes : faire enfin le choix du travail, libérer la produc-tion en France, baisser les dépenses pour baisser les impôts. La philoso-phie commune à ces trois axes est la liberté : il est temps de libérer les Fran-çais de toutes les contraintes réglemen-taires et économiques qui les étouffent. Pour remettre la France au travail, la sortie définitive des 35heures a recueilli l’unanimité des participants au séminaire. Dans le privé, des accords d’entreprise permettraient de sortir de ce carcan. Dans le public, des accords par employeurs (État, collectivités locales, hôpitaux, etc.) seraient mis en place. Ils
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rité ne pourront excéder 75 % du Smic et des contreparties seront demandées aux bénéfi-ciaires du RSA.
130 milliards d’euros d’économies Les idées et propositions qui Pour libérer la production en ont été retenues au cours de ce séminaire ont été inspirées des France, il a été décidé de trans-11 conventions UMP organisées férer les cotisations sociales depuis janvier 2013. famille qui sont aujourd’hui prélevées sur le travail. Elles repré-mêmes avantages que les autoentrepre-sentent un poids de 34 milliards d’eu-neurs. De la même façon, la non-rétroac-ros sur le coût du travail. Il faut donctivité et la stabilité dans le temps des les transférer, en partie sur la TVA anti-mesures fiscales permettront de réta-délocalisation, en partie sur la baisseblir la confiance en France. des dépenses publiques. Pour relan-Pour baisser les impôts et les cer la production en France, il faudradépenses, un cap a été fixé : 130 milliards
Nous voulons montrer que si, demain, nous reven que nous ferionsmieux que le gouvernement act
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La journée de séminaire a réuni les membres du comité politique qui ont présenté leurs propositions communes pour 2017.
s de ce séminaire sont exclusivement d’ordre économique et social. avec des mesures ciblées, lisibles et applicables immédiatement.Luc Chatel
d’euros de baisse des dépenses publiques en cinq ans pour revenir à la moyenne européenne de dépenses publiques. Pour remplir cet objectif, la réduction des
nce et la croissance ain.Éric Woerth
dépenses se portera à 50 % sur l’État et à 50 % sur la Sécurité sociale et les collec-tivités locales: 65 milliards d’euros de cette baisse des dépenses publiques seront affectés à la baisse des impôts, les 65 autres au remboursement accéléré de la dette. La règle du non-remplacement
d’un fonctionnaire sur deux seraégalement réintroduite et chaque nouveau fonctionnaire pourra renoncer à l’emploi à vie au profit d’un contrat
LES MESURES PHARES
Sortie définitive des 35 heures 1. avec une négociation entreprise par entreprise. La durée du travail et le seuil 2. de déclenchement des heures supplémentaires ne sont plus définis par la loi mais négociés entreprise par entreprise. 130 milliards de réduction 3. des dépenses publiques. Revenir à un taux de dépenses 4. publiques de 50 % du PIB en cinq ans, soit 130 milliards d’euros d’économies (50 % pour l’État, 50 %
de travail de droit privé plus intéressant financièrement. Le jour de carence sera aussi rétabli dans la fonction publique. Enfin, les régions pourraient être fusion-nées pour une nouvelle carte de seule-ment huit grandes régions en France. Une forte convergence entre tous
les participants a permis d’identifier ces 21 mesures urgentes pour redres-ser notre pays. Ce séminaire de travail a aussi été
pour la Sécurité sociale et les collectivités locales). 34 milliards d’euros de baisse 5. du coût du travail. Pour relancer la production 6. en France et en finir avec les délocalisations. En finir avec 7. l’assistanat. Les revenus de la solidarité ne 8. pourront excéder 75 % du Smic et des contreparties seront demandées aux bénéficiaires du RSA.
l’occasion d’adresser un message de confiance aux Français. Il n’y a aucune fatalité au désastre de la politique socia-liste et, dès 2014, nous avons l’occasion d’envoyer un signal fort au gouver-nement pour qu’il cesse sa politiquedésastreuse.
ions aux affaires, nous aurions un programme cohérent, prêt à être appliqué et vons être vigoureux, réalistes et pédagogues.Hervé Mariton
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DossierI
IMMIGRATION POUR UNE POLITIQUE FERME ET JUSTE
L’échec de l’assimilation républicaine a fait de l’immigration un problème aux yeux des Français.Pour ne pas laisser ce sujet en otage à une gauche laxiste et moralisatrice et à un FN outrancier, l’UMP propose de reprendre le contrôle de notre politique d’immigration. Il s’agit pour la France de décider souverainement du nombre et du profil des personnes qu’elle accueille sur son sol.
L’affaire Leonarda Il s’est écoulé près de cinq ans entre le dépôt indu de la première demande d’asile par la famille de Leonarda et l’épuisement des recours. Cinq ans durant lesquels cette famille a été nourrie, soignée, logée grâce à la géné-rosité des Fran-çais (AME, hébergement en centre d’urgence, scolarisation des enfants, aides du conseil général). Cinq ans perdus pour cette famille comme pour la République. Cela montre les failles de notre politique d’immi-gration, en parti-culier pour l’asile.
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a France a toujours été une terre d’accueil pour l’immigration. le reLdevenir. Mais aujourd’hui elle est L’immigration a pu être une chance pour notre pays et peut vécue comme un échec par les Français. Parce que, en période de crise, nous n’avons plus les moyens d’accueillir convenablement la plupart des immi-grés. Nous n’arrivons pas à leur trouver des logements ou des emplois. Le taux de chômage des immigrés est beaucoup plus fort que celui des non-immigrés : 16,3 %, contre 8,5 % en 2011. Il est même de 23 % pour les personnes originaires du Maghreb ou de l’Afrique subsaharienne. Parce que cette immigration est beau-coup plus subie que choisie. L’immi-gration économique représente à peine 10 % des flux. Une minorité d’immigrés seulement vient en France avec l’idée d’y travailler, tandis que l’immigration irrégulière est en augmentation.
L’assimilation républicaine en panne Parce que l’assimilation républicaine, qui est la condition d’une immigration réussie, ne fonctionne plus. Ainsi, les mariages mixtes concernent en grande majorité des Français d’origine étran-gère avec des étrangers. Parmi les 50 000 mariages mixtes par an en France, un tiers unissent un Français né en France de deux parents nés en France et un étranger. Les
Cette capacité d’attraction peut être d’être exigeants pour ceux qui arriv nationale. À condition de susciter l’adhésio
deux tiers restants, des Français d’ori-gine étrangère et des étrangers. Cela veut dire que, parmi ces mariages, on compte beaucoup d’unions de Français d’origine immigrée épousant quelqu’un qui vient de leur pays d’origine.
3 QUESTIONS À FRANÇOIS-NOËL BUFFET,sénateur LE MAG :Est-il encore possible, en France, de parler d’immigration ? RANÇOIS-NOËL BUFFET :L’immigration est un sujet délicat et difficile, car il est l’objetde tous les fantasmes et nécessite cependant d’être traité avec justesse et pragmatisme, en affirmant une politique qui soit à la fois ferme, claire et cohérente. La France doit ainsi pouvoir choisir son immigration, sans tabous et en s’inspi-rant des pratiques mises en place par bon nombre d’autres grands pays démocratiques. Nous devons également redire à nos concitoyens que l’« immigration zéro » est une chimère aussi irréaliste que non souhaitable, agitée par les déma-gogues de l’extrême droite.
LE MAG :Quels sont les moyens de contrôle ou de régulation ? F.-N.B. :Il faut tout d’abord distinguer deux choses qui sont trop souvent l’objet d’amalgames. Il y a, d’une part, l’immi-gration régulière et ses conditions (installation, résidence, regroupement…) que nous devons redéfinir précisément et sans angélisme et, d’autre part, l’immigration clandestine qui
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Depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002, les clandes-tins arrivés sur la Côte d’Opale tentent leur chance pour passer en Angleterre. Ici, lors de la distribution de repas.
 une force à condition d’avoir les capacités d’accueil suffisantes. À condition ent, travaillent et partagent l’essentiel de ce qui fonde la communauté n et même l’amour, l’amour de la France.Jean-François Copé, le 13 décembre 2013
Dans ce contexte, une large majo-rité de Français s’inquiète. Selon l’en-quête Ipsos de janvier 2013 (« France 2013 : les nouvelles fractures »), 70 % des Français pensent qu’« il y a trop d’étrangers en France » et 55 % estiment
, maire d’Oullins
est un fléau que nous devons combattre avec la plus grande fermeté. Sur ce point, nous devons nous donner les moyens au niveau national de nous assurer du caractère effectif des reconduites et, au niveau européen, de renforcer la protection des frontières extérieures de la zone Schengen.
LE MAG :Qu’en est-il du droit d’asile ? F.-N.B. :Il n’est pas question de remettre en cause le principe du droit d’asile, qui répond aux critères de la convention de Genève et à l’esprit de la France, terre d’ac-cueil. Nous devons cependant lui redonner sa véritable vocation, qui est de protéger ceux dont la vie est menacée dans leur pays d’origine. Parce qu’il est mal contrôlé et que ses délais d’instruction sont trop longs, le droit d’asile est aujourd’hui massivement dévoyé par des filières clandestines qui profitent de la misère et de la crise pour faire venir sur notre territoire des personnes qui seront en grande majorité déboutées et qui, pour certaines, s’y maintiendront illégalement. Une grande réforme du droit d’asile doit mettre sur la table la question de la réduction des délais d’instruc-tion et de la redéfinition des « pays d’origine sûre ».
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que « les immigrés ne font pas d’effort pour s’intégrer en France ». Il est de notre devoir, à l’UMP, de répondre à cette angoisse des Français, avec pragmatisme. Sans se laisser muse-ler ni par la censure du politiquement correct cher au PS, qui a ouvert sans discernement les vannes de l’immigra-tion, ni par les outrances du FN qui, profitant des largesses de la gauche, tient un discours irréaliste. Il faut briser l’allianceobjective du PS et du FN qui se font la courte échelle sur la question de l’immigration de manière à renforcer leur pouvoir chacun de son côté.
Une politique d’immigration et d’intégration obsolète Le constat est clair: notre poli-tique d’immigration date des Trente Glorieuses, quand la France avait besoin de main-d’œuvre étrangère pour se reconstruire et répondre à la demande économique ; quand les flux d’immigration étaient beaucoup plus limités qu’aujourd’hui, avec des fron-tières hermétiques et moins de facilité de transports. Notre politique d’accueil était donc très généreuse. Les Trente
LE CHIFFRE + 30 % C’est l’explosion des régularisa-tions de clandestins en 2013 par rapportà 2012. Cette forte augmen-tation est la conséquence directe de l’assouplisse-ment des critères de régularisation inscrit dans la circulaire Valls de novembre 2012.
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DossierIImmigration
EXTRAITS
Intervention deDaniel Gibbs, député de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, le 12 décembre, lors de la convention immigration En outre-mer, comme dans l’Hexa-gone, le contrôle de l’immigration et l’assimilation républicaine en panne sont deux défis cruciaux que doit rele-ver l’UMP[…]La question de l’im-migration illégaleoutre-mer, source de nombreuses tensions et d’exaspérations, est une question peut-être plus sensible encore qu’en métropole […]Le nombre d’expulsions chaque année équivaut à la moitié des expul-sions réalisées sur l’ensemble du territoire natio-nal[…]Sur le plan législatif, il faut aller plus loin dans la différen-ciation des règles applicables dans les territoires outre-mer du reste du territoire français, dans les domaines de la nationalité, de l’état civil et des prestations sociales.
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Glorieuses sont désormais loin derrière nous : la France est en crise, les frontières sont plus poreuses, les flux d’immigration se sont multipliés. Notre politique d’immigration et d’intégration est devenue obsolète. Nous avons changé d’époque, il faut donc changer de politique d’immigra-tion. Adopter une politique d’immigra-e tion duxxisiècle, comme dans tous les grands pays modernes. L’UMP propose ainsi sans tabous de renforcer nos fron-tières, d’être intraitables avec l’immi-gration irrégulière, d’être socialement moins attractifs et de choisir qui peut rester sur notre territoire.
La question de l’espace Schengen Il faut réformer l’espace Schengen qui ne doit plus être une passoire. Ce sujet sera au cœur de la campagne européenne à venir. Il ne s’agit pas de mettre fin à la libre circulation des Européens, mais de pouvoir sortir de Schengen les États défaillants (comme la Grèce), le temps qu’ils rendent étanches leurs frontières qui sont les portes d’entrée en Europe. De même, il faut s’opposer à l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espaceSchengen, tant qu’elles ne sont pas en
À NOTER – 40 % d’expulsions de clandestins sur les huit premiersmois de l’année 2013. Le discours de fermeté de Manuel Valls ne peut occulter un laxisme dans les faits : depuis que la gauche est au pouvoir, la lutte contre l’immigration illégale n’a rien d’une priorité.
Lutte contre l’usurpation d’identité à la police de l’air et des frontières.
mesure d’assurer le contrôle efficace des frontières extérieures de l’Union. À rebours de la politique socialiste (Manuel Valls assume + 30 % de régu-larisations en 2013), nous nous donnons comme objectif qu’il n’y ait plus de régu-larisation de personnes qui entrent et demeurent illégalement sur le territoire national, sauf cas humanitaires excep-tionnels ou combattants de la liberté dans le cadre de l’asile. Il faut conditionner systématiquement l’obtention d’un titre de séjour et de la nationalité à une entrée régulière sur le territoire. Dans la même
LES PROPOSITIONS DE L’UMP Réformer la politique de l’immigration Réformer Schengen : il faut sortirAugmenter le prix des visas que 1. 6. de Schengen les États défaillantsle gouvernement socialiste a baissé le temps qu’ils rendent hermétiques leurs(de 110 à 50). frontières qui sont les frontières extérieures Durcir les conditions du regroupement 7. de l’Europe. et du rapprochement familial (augmenter Objectif zéro régularisation : unela durée de présence régulière sur le territoire 2. personne entrée illégalement enpour demander un regroupement familial de France doit être expulsée.dix-huit à vingt-quatre mois, maximum prévu au niveau européen, maîtrise de la langue). Pas de droit du sol pour les enfants 3. nés de parents séjournant illéga-Supprimer de l’aide médicale d’État, 8. lement en France, sauf cas humanitairequi offre un accès aux soins 100 % exceptionnel. gratuitpour les clandestins, sauf pour les cas d’urgencevitale. Imposer un délai maximal d’examen 4. de six mois des demandes d’asile etFixer chaque année au Parlement, 9. créer une agence unique de l’asile.après consultation de la société civile, Le rejet d’une demande vaut obligation dela proportion d’immigration régulière quitter le territoire français.nécessaire pour notre économie. Ne verser les allocations non contribu-Prévoir une expulsion du territoire 5. 10. tives (familiales) qu’à la condition d’unnational pour les délinquants séjour régulier sur le territoire d’au moinsétrangers condamnés à une peine supérieure deux années.à un an de prison ferme.
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logique, les enfants nés de parents séjour-nant illégalement en France ne doivent pas bénéficier du droit du sol. L’illéga-lité ne peut être « récompensée » par une régularisation ou une naturalisation. L’affaire Leonarda a montré les limites de notre droit d’asile, dont la générosité louable est exploitée par des filières d’immigration clandestine. La famille Dibrani a ainsi pu rester près de cinq ans en France, aux frais du contribuable, uniquement en abusant des multiples procédures et recours qui existent. Nous proposons de créer une procédure définitive de demande d’asile qui ne pourra excéder six mois à comp-ter de l’entrée sur le territoire. En cas de rejet de la demande, le requérant doit être expulsé automatiquement.
Un pays très attractif La France est le pays le plus attrac-tif socialement pour les immigrés. Par exemple, seule la France, avec la Belgique, offre un accès aux soins 100 % gratuit aux clandestins avec le disposi-tif de l’aide médicale d’État (AME). La plupart des autres pays réservent les soins aux cas d’extrême urgence. Même l’Espagne, qui disposait d’une forme d’AME depuis 2002, l’a supprimée le er 1 septembre2012. Nous avions imposé une franchise de 30 € pour bénéficier de l’AME. La gauche s’est empressée de la supprimer, ce qui a entraîné une explosion du nombre de bénéficiaires et du coût de ce dispositif. Nous ne pouvons plus conti-nuer comme cela, alors que près de 15 % des Français renoncent à des soins faute de moyens. Notre but n’est pas de devenir le pays le plus répressif au monde, mais simplement de revenir dans les standards européens. C’est pourquoi nous propo-sons de supprimer l’AME sauf pour les cas d’urgence humanitaire. Nous voulons aussi ne verser les allocations non contri-butives (allocations familiales…) qu’à la condition d’un séjour régulier sur le terri-toire d’au moins deux années, et durcir les conditions du regroupement et du rappro-chement familial. Pour avoir une immigration de qualité dont le travail bénéficie à la France, nous proposons de fixer chaque année au Parlement, après consultation de la société
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3 QUESTIONS À
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FRANÇOISE GROSSETÊTE,députée européenne, conseillère régionale de Rhône-Alpes
LE MAG :Y a-t-ilCe système Eurosur met en place ne réelle stratégieun réseau de sécurité et d’échange européenne en matièred’informations qui nous permettra d’immigration ? Où en est-on ?de connaître en temps réel la FRANÇOISE GROSSETÊTE :situation à nos frontières. Je regrette le manque d’initiativeMais nous devons aller plus loin, politique visant à s’accorder suren donnant de réels moyens une stratégie claire avec les paysà l’agence européenne pour les d’origine des migrants. Il faut défi-frontières Frontex pour disposer nir une politique européenne d’im-de garde-côtes européens. migration choisie en fixant à termeJe déplore d’ailleurs la diminu-des quotas d’immigration sur destion de son budget, passé de critères identiques entre pays118 millions à 85 millions d’euros de l’espace Schengen. Françoisavec l’aval de François Hollande ! Hollande brille par son silence à Bruxelles sur cette questionLE MAG :La question des Roms pourtant cruciale.et des campements illégaux se L’Europe tente,pose régulièrement cependant, deen France, à propos Il faut définir une se donner lesde laquelle les élus politique européenne moyens de mieuxlocaux restent contrôler ses fron-démunis. Quelle est d’immigration choisie tières : la récentela réponse en fixant à terme des réforme deapportée par l’Union Schengen, votéequotas d’immigrationeuropéenne ? par le ParlementF.G. :Une partie de sur des critères européen enla solution réside identiques entre pays de juin, a donné dedans nos relations nouveaux moyensl’espace Schengen.avec les pays aux États pourd’origine de ces rétablir des contrôles temporairespopulations roms. La Commission ainsi qu’une évaluation régulièreeuropéenne a alloué 17,5 milliards de la gestion des frontières pard’euros aux Roms et autres la Commission européenne.groupes vulnérables entre 2007 et 2013. C’est une somme considé-LE MAG :Concrètement, que faitrable dont on ignore aujourd’hui la l’Union européenne pour tenter deréelle utilisation : c’est ahurissant ! lutter efficacement contre l’immi-Ces pays doivent prendre leurs gration clandestine et d’éviter ainsiresponsabilités pour intégrer un énième drame humain ?ces populations au lieu de F.G. :L’Union européenne a activéles chasser hors de leurs fron-le 2 décembre dernier un nouveautières. Je me suis d’ailleurs asso-système de surveillance de sesciée à l’initiative prise par Brice frontières extérieures pour renfor-Hortefeux au Parlementeuropéen cer la lutte contre l’immigrationvisant à lancer une commission clandestine et éviter de nouveauxd’enquête parlementaire quant naufrages au large de ses côtes.à l’utilisation de ces fonds.
civile, la proportion d’immigration régu-lière nécessaire à notre économie. Si nous ne reprenons pas la main dans le contrôle des flux migratoires, nous ne pourrons pas réussir l’assimilation répu-blicaine. Cela deviendra explosif pour notre société. C’est ce que veut éviter l’UMP : il faut d’urgence réduire l’im-migration pour réussir l’intégration.
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qu’une telle réforme pourrait en engendrer 10 millions. Vouloir faire rentrer le gros morceau de la CSG (92,5 milliardsd’euros) payée par tous les Français dans la petite case de l’impôtsur le revenu mité par de La fusion de la CSG et nombreuses niches fiscalesde l’impôt sur le revenu pourrait faire inutiles et payé par un foyer 10 millions perdants. fiscal sur deux est une héré-sie. Les Français, en particu-LE CHIFFREune fiscalité dont les règles lier les classes moyennes, lene changent pas tous les ans comprennent bien.10 anset qu’ils comprennent. Une C’est la durée Loin d’un grand soir fiscal,bonne fiscalité, c’est une qu’a estimée qui risque, comme beaucoupfiscalité simple, stable et plus nécessaire Jean-de promesses de campagne,compétitive. Marc Ayrault de n’arriver qu’à la Saint-pour mettreLe gouvernement doit en œuvre sa Glinglin, ce que demandentdonc mettre fin au recours réforme fiscale. les Français tout de suite,systématique à l’augmen-c’est la baisse des impôts, car ils n’entation d’impôt pour résoudre tout peuvent plus, de payer toujours plus sansproblème. Il doit désormais avoir le voir la situation de notre pays s’amé-courage de s’attaquer à la baisse des liorer. Ce qu’ils veulent aussi, c’estdépenses publiques.
LE MAG :Estimez-vous cependant nécessaire cette remise à plat ? É.W. :Il est surtout nécessaire d’arrêter le jeu de massacre ! Les Français ont subi trop de hausses d’impôtset des prélèvements obligatoires. Notre objectif doit être de baisser les dépenses et de bais-ser les impôts. La vraie question est de savoir comment dépenser moins pour prélever moins. Mais François Hollande a brisé le consentement à l’impôt, c’est pourquoi il faut reconstruire la confiance et redonner à la parole publique sa crédibilité. LE MAG :Comment, selon vous, recréer cette confiance ? É.W. :Nos concitoyens ont besoin d’un véritable choc de confiance qui leur redonne envie de croire en l’avenir. Il est nécessaire de présenter des mesures d’urgencequi sauront rendre à la parole publique sa crédibilité et à l’action politique son efficacité. Il nous faut un gouvernement prêt à ouvrir les yeux sur la situation économique et sociale et à assumer des réformes courageuses pour relancer la croissance et retrouver notre compétitivité. C’est cette volonté qui guide notre action et a alimenté nos propositions lors du séminaire du 18 décembre.
LE MAG :Avec la décision de Jean-Marc Ayrault de remettre à plat notre fiscalité, vous sentez-vous enfin entendu ou pensez-vous qu’il est trop tard pour n faire ? ÉRIC WOERTH :Cette décision est avant tout une annonce d’un Premier ministre en sursis politique afin de repousser un éventuel remaniement. Ce coup médiatique sert les intérêts d’un homme et non l’intérêt général. La presse s’est d’ailleurs fait l’écho des tensions entre Bercy et Matignon, sujet d’amusement pour certains, mais surtout d’inquiétude pour nous autres, responsables politiques décidés à renouer avec la croissance. Depuis dix-huit mois, nous n’avons eu de cesse d’alerter le gouvernement sur les conséquences d’une politique propre à allumer le feu fiscal, étouffant les classes moyennes et tuant l’esprit d’entreprise. Le pyromane se dit désormais pompier… Je ne me berce d’aucune illusion, car je sais l’enfermement doctrinal du gouvernement malgré l’urgence de rompre avec toute idéologie fiscale ! Cette annonce de réforme n’est donc qu’un leurre destiné à acheter la gauche de la gauche.
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ÉRIC WOERTH,député-maire de Chantilly
IMPÔTS UNE DANGEREUSE REMISE À PLAT
AnalyseI
Après plus de 50 milliards de hausses d’impôts en dix-neuf mois,le consentement à l’impôt en France a atteint ses limites. Pour tenter d’y remédier, Jean-Marc Ayrault a promis une réforme fiscale improvisée qui s’étalerait sur dix ans. Entre sauvetage politique personnel, bricolage et amateurisme, retour sur une idée dangereuse. e projet socialiste de fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu L n’est qu’un nouveau moyen pour alourdir les impôts des classes moyennes et des familles déjà lourdement touchées par les hausses d’impôts successives de François Hollande. À niveau d’impôts constant, il est rigoureusement impossible de fusion-ner la CSG et l’impôt sur le revenu sans faire de nombreux perdants. Un rapport confidentiel de 2012 souligne, en effet,
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3 QUESTIONS À
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lDéfendre et agir
LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE RISQUE DE DÉCLASSEMENT STRATÉGIQUE DE LA FRANCE
stratégique de la France. Manquant de courage pour faire les réformes nécessaires, À vouloir concilier une François Hollande considère le budget de la défense comme armée aux ambitions une variable d’ajustement. Que ce soit dans le budget rectificatif élevées et une réduction pour 2013 ou dans le cadre de la loi de programmation militaire des déficits publics, le 2014-2019, la défense est perdante. Ce choix idéologique revient gouvernement ne réalise à hypothéquer la sécurité de la France. ni l’une ni l’autre : la LPM dessine un modèle militaire a loi de programma-s’est jamais réalisé par leréduit à la portion congrue, À SAVOIR tion militaire (LPM)passé. Autre pari, le hautinadapté aux menaces Ld’euros :c’estle déficit n’a cessé d’êtreexceptionnelles, finance-e traduit budgétaire-31,4 milliardsduniveau des ressourcesXXIsiècle tandis que ment les objectifs du Livre le budget blanc de 2013. Discutéements aléatoires dans leurrevu à la hausse : 3 % en annuel de et adoptée par les parle-montant et leur calendrier.septembre 2012 pour finale-la défense mentaires, elle planifie lessur les troisEnfin, comment le gouver-ment atteindre 4,1 %. prochaines grands axes de notre poli-nement peut-il baisserIl y a là un motif réel années, avant tique de défense (effectifs,les crédits des opérationsd’inquiétude quant aux une hypothé-programme d’acquisition)extérieures (Opex), de 630capacités de notre armée à tique augmen-sur la période 2014-2019.tation à partirà 450 millions d’euros, alorsmener les missions qui lui François Hollande, chefde 2016.que la moyenne pour 2011-sont confiées.Notre pays des armées, a affirmé à60 % :c’est2012 est de 1,252 milliardest face à un risque de la part des plusieurs reprises vouloird’euros ?déclassement baisses sanctuariser le budgetComment stratégique LE CHIFFRE d’effectifs de la défense.C’est unepar rapportassumer le de l’État que déclaration d’affichage quisupporterala Russie,paradoxe à ne prend pas en comptela défense ende décider23 500à la Chine 2014. C’estle nombre de suppres-l’augmentation des coûtsd’opérations etaux pays sions de postes au sein – 150 millions de fonctionnement (masseémergents quiau Mali et en des armées d’ici à 2019. d’euros :c’est salariale, maintenance desCentrafrique investissent Cela représente 8,5 % du total la perte sèche matériels, etc.). De plus, laet de parierde nos forces. En volume,massivement impactée du c’est l’équivalent de près de défense supportera en 2014budget de ladans leurssur la baisse 40 usines Florange à travers défense en 60 % des baisses d’effectifsdu coûtarmées. toute la France. 2013. de l’État,des Opex ?payant ainsiL’UMP prend Perte de maté-l’absence de réformes dansCette invraisemblancel’engagement d’une défense riel : – 63 %de les autres ministères. Cettefait courir le risque d’uneforte, dotée d’un budget l’artillerie, réduction du budget est unsurchauffe de notre armée.important à l’abri des 25 %de non-sens économique etl’aviation decoupes budgétaires. NousCes incertitudes plombent chasse et social puisque le ministèrela réalisation de la loi dansdevons garantir à notre – 21%de chars de la Défense est leson intégralité. Or,unearmée les moyens d’accom-Leclerc. premier investisseur publicinexécution signifierait laplir ses missions et d’assurer – 180 millions (17 milliards d’euros parfin de la cohérence de notrenotre indépendance d’euros :c’est an) et qu’il recrute par anarmée et le déclassementnationale.la perte de 17 000personnes, dont uncrédit pour le financement grand nombre de jeunes des opéra-non qualifiés.À RETENIR tions exté-Or, ce ne sont pas les seulsLa défense nationale est victime du manque de courage du rieures (Opex) paris trompeurs. L’Étatpour l’annéegouvernement. compte sur l’exportation2014 alors que De nombreux paris budgétaires fragilisent la programmation la France s’est de certains matérielsmilitaire, faisant redouter une exécution incomplète, qui hypo-engagée en afin d’étaler ses propresthéquerait la cohérence de notre armée. Centrafrique. commandes, notamment L’UMP veut sanctuariser la défense, garante de notre souverai-pour le Rafale, pari qui neneté nationale.
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