LE SAVOIR AFRICAIN ET SES FORMES : YAMBO OULOGUEM « NOMOTHÈTE »

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Alain Chouinard

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David KOFFI N’GORAN LE SAVOIR AFRICAIN ET SES FORMES : YAMBO OULOGUEM « NOMOTHÈTE » La formation et la transmission du savoir ne peuvent se résumer uniquement en une histoire de sa seule pédagogie ou même de ses simples substrats (idéelles de consommation et matérielles de transmission). Ce nous semble être en grande partie, une histoire de ses acteurs. Non pas que ces derniers en soient l’origine suivant le modèle du « créateur incréé », mais plutôt selon la démarche dialectique de sa constitution à partir de différents paradigmes, offrant ainsi les conditions d’une forme totale ou achevée de tout savoir. Dans le domaine des littératures africaines et francophones, Yambo Ouloguem, auteur malien de la génération 1960-1970, semble avoir joué ce rôle ou occupé cette position. En nous situant dans la perspective ce que nous nommons « un savoir africain et africaniste », cet écrivain prend la figure du « nomothète » au sens où Bourdieu parlait de « héros fondateur » d’un “nomos” spécifique. Aussi cette réflexion vise-t-elle à montrer comment, par analogie aux références baudelairienne et flaubertienne du XIX ème siècle français, Yambo Ouloguem apparaît comme une des origines de l’autonomisation actuelle des littératures africaines à travers, une redéfinition de leur nature, de leur pratique et de leur fonction. INTRODUCTION Cette réflexion vise à esquisser une brève "archéologie" du savoir africain, voire africaniste dans son aspect littéraire à partir de Yambo Ouologuem, écrivain malien de la période 1960-1970, auteur notamment deLe devoir de violence, paru chez Seuil en 1968. Il s’agira de voir comment, au-delà de sa dimension anecdotique ou encore des émotions suscitées par le "scandale" de

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