Les élections de novembre 2013 à New York City, dans le New Jersey et en Virginie
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Les élections de novembre 2013 à New York City, dans le New Jersey et en Virginie

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Publié le 21 novembre 2013
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Langue Français

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Les élections de novembre 2013

à New York City, dans le New
Jersey et en Virginie


CHRONIQUES
Américaines
N° 5
Novembre 2013


La structuration d’un monde
Le 5 novembre 2013, trois scrutins ont eu lieu sur la côte
multipolaire ne gomme pas la
est des Etats-Unis : l’élection municipale à New York City et prééminence des Etats-Unis sur la
scène internationale. Politiquement, les élections pour le poste de Gouverneur dans le New
économiquement, culturellement, Jersey et en Virginie.
technologiquement, militairement,
démographiquement : à maints
Les cas de New York et du New Jersey ont polarisé
égards, l’hyperpuissance américaine
l'attention des observateurs politiques. Dans les deux cas, continue d’imprimer durablement sa
marque sur le cours du monde. les candidats élus ont emporté la victoire avec des marges
d’avance colossales rarement observées dans l’hexagone.
Cependant, depuis le début du siècle, Le démocrate Bill de Blasio a conquis la mairie de NYC avec
le pays est en proie au doute et fait
un score de 73%, soit 49 points de plus que son adversaire
face à de multiples interrogations sur
Joe Lhota (24%). Dans le Garden State, le républicain Chris la nature même de son modèle : ses
certitudes identitaires sont ébranlées Christie a conservé le poste de Gouverneur qu'il occupe
et des divisions profondes se sont depuis 2009 en étant plébiscité par 60% des électeurs, soit
creusées au sein de la population. un écart de 22 points avec son opposante, la démocrate

Barbara Buono.
Dans ce contexte de transformation
sociétale, l’Ifop a décidé de publier
A ces deux plébiscites, qui se sont réalisés chacun au profit régulièrement des notes d’analyse sur
la situation politique, économique et d’un camp politique différent, s’ajoute la victoire du
sociale aux Etats-Unis, en exploitant démocrate Terry McAuliffe en Virginie, Etat du sud dont la
les données d’opinion disponibles :
longue tradition républicaine est remise en cause depuis
sondages, intentions de vote, exit
quelques années. polls…

Intitulées « Chroniques américaines », Bien que renvoyant à des configurations locales
ces notes ont vocation à éclairer le spécifiques, ces trois scrutins apportent des éléments
public français sur l’état du débat
d'information sur l’état de l’électorat américain et sur la
outre-atlantique, tant reste valide la
situation politique actuelle aux Etats-Unis, à mi-chemin vieille idée tocquevillienne, selon
laquelle le présent de l’Amérique entre deux échéances majeures : un an après la réélection
constitue un miroir de l’évolution à de Barack Obama et douze mois avant les midterm
venir de la société française. elections.


Déjà publiées

N°1 - Septembre 2008 : L’état de l’opinion américaine à un mois du scrutin présidentiel.
N°2 - Septembre 2010 : Les « midterm elections » 2010 aux Etats-Unis.
N°3 - Mai 2011 : Radiographie du Tea Party.
N°4 - Octobre 2012 : L’opinion publique américaine et l’élection présidentielle de 2012.


1 Connection creates value I. L’élection municipale de New York City

A New York City, l’élection triomphale de Bill de Blasio vient clore deux décennies de gestion
républicaine.

Face au maire sortant David Dinkins, qui l’avait
New York City
battu de moins de 50 000 voix en 1989, Rudy
Giuliani développe en 1993 une campagne
électorale centrée sur l’aspect sécuritaire, en
promettant la « tolérance zéro » dès le premier
carreau brisé et le renforcement des moyens de
la police municipale, NYPD. Il devient le premier
maire républicain élu depuis John Lindsay en
1965. L’application de son programme est
plébiscité par les New Yorkais, qui constatent et
approuvent ses conséquences positives sur leur
qualité de vie. Times Square devient l’emblème
de cette transformation urbaine : sécurisé et rénové, l’ancien quartier des sex shops, peuplé de
prostituées et de toxicomanes, accueille l’implantation d’une boutique Disney et s’affirme comme le
cœur de l’attraction touristique.

Capitalisant sur ce bilan très concret, Rudy Giuliani est largement réélu (59%) en 1997 et devient le
premier républicain à entamer un second mandat de maire de New York depuis Fiorello LaGuardia en
1941. Au climax de sa popularité pour sa gestion des attentats du 11 septembre 2001, Rudy Giuliani,
surnommé « le Maire des Etats-Unis » par Oprah Winfrey et désigné « Person of the Year » par Time
en 2001, ne peut briguer un troisième mandat, en raison de la loi électorale.

Son successeur, l’homme d’affaires milliardaire Michaël Bloomberg est un ancien démocrate, qui
choisit l’étiquette du parti républicain pour éviter le processus des primaires. Elu en 2001 et 2005, il
supervise la reconstruction du World Trade Center et applique une politique conservatrice en
matière fiscale et économique, tout en donnant des gages à son électorat libéral : pro-choice,
favorable au mariage homosexuel, opposé aux armes à feu, il met en œuvre une politique
respectueuse de l’environnement et d’amélioration de la qualité de vie (interdiction du tabagisme
dans les lieux publics, mise en place d’un système calqué sur Velib…). Il impose une modification de
la loi sur le nombre de mandats consécutifs, afin de pouvoir se présenter une troisième fois devant
les électeurs... qui le réélisent en 2009.

Alors même qu’il avait accueilli la Convention républicaine de 2004 qui avait accordé l’investiture à
George W. Bush, Michaël Bloomberg se déporte sensiblement vers la gauche, quitte le parti
républicain en 2007 et soutient finalement la candidature de Barack Obama en 2012. Cette
trajectoire personnelle est emblématique de l'incapacité des Républicains à capitaliser durablement
sur les succès de Rudy Giuliani, pour acclimater la première ville du pays à un républicanisme bien
tempéré. Avec l’élection de Bill de Blasio, la ville revient dans le giron du parti démocrate, ce qui
signe la fin d’un cycle politique.

Dans ce cadre, le choix de Joe Lhota, ancien maire adjoint de Giuliani et président de la Metropolitan
Transportation Authority (MTA), pour porter les couleurs du parti républicain lors de l’élection
municipale de 2013 n’était sans doute pas le plus judicieux, tant le différentiel d’image entre les deux


2 Connection creates value 1opposants est patent : 65% des personnes inscrites sur les listes électorales déclarent avoir une
bonne opinion de Bill de Blasio, contre seulement 29% pour Joe Lhota. Le démocrate surpasse
systématiquement son adversaire dans tous les indicateurs d’opinion. Il est perçu comme le meilleur
candidat pour « améliorer les écoles publiques » (65% contre 18%), « s’occuper des finances de la
ville » (45% contre 35%), « lutter contre la délinquance » (44% contre 35%) et « diriger la ville en cas
de crise » (56% contre 30% »). Ce décalage est extrêmement stable tout au long de la campagne
électorale : l’évolution des intentions de vote fait apparaître un écart entre les deux candidats
toujours supérieur à plus de 35 points.

L’évolution des intentions pour l’élection municipale de New York City 2013
100%
90%
80% 71% 68% 68% 68%67%66%65% 64%70% 60% 59%58%57% 55% 52%60%
50%
40%
30%
20%
25% 24%23% 23% 23%22% 21%10% 19% 19%18% 18% 18%17% 15%
0%
Bill de Blasio (D) Joe Lhota (R)


Lors du scrutin, Bill De Blasio obtient un score majoritaire dans toutes les catégories de la population
new-yorkaise, quels que soient le sexe, l’âge, l’ethnie, le niveau de diplôme, le niveau de revenus ou
la religion de l’électeur. Joe Lotha est majoritaire auprès d’une seule catégorie : les électeurs
républicains.

L’analyse cartographique du vote fait ressortir les lignes de force traditionnelle de la géographie
électorale new-yorkaise :

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