M. Philippe Chassaigne Madame Thatcher séance du lundi 5 mai 2003 Le 10 juin 2002, dans une tribune libre publiée par le Times, Peter Mandelson, ancien ministre et proche conseiller du Premier ministre travailliste Tony Blair, déclarait « Nous sommes tous des thatchériens ». Sans doute une lecture attentive montrait-elle que cette affirmation était assortie de quelques nuances : « dans ce sens étroit, et dans le besoin urgent d’affranchir les marchés des rigidités du capital, de la production et du travail, nous sommes tous… ». Il n’empêche : émanant d’une figure de premier plan du parti, l’aveu traduisait bien le caractère essentiel des onze années, de mai 1979 à novembre 1990, passées par Margaret Thatcher au 10, Downing Street. Pour autant, elle a provoqué plus que le lot habituel de controverses qui accompagne l’action de tout dirigeant national elle a suscité admiration sans borne et dénonciations véhémentes, voire haineuses elle est le premier dirigeant britannique à avoir fait l’objet d’une tentative d’attentat (en 1984, à Brighton) depuis celui qui coûta la vie à Spencer Perceval, en 1812. Elle a conduit les conservateurs à la victoire à trois reprises consécutives (1979, 1983, 1987) et son mandat est l’un des plus longs de l’histoire britannique depuis deux siècles. Très vite, on n’a plus parlé de conservatisme, mais « thatchérisme », et on continue encore de le faire, comme on vient de le voir sous la plume de Peter Mandelson or, la ...
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