Malgré la censure 200 Turcs manifestent à Paris pour défendre la ...

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Malgré la censure 200 Turcs manifestent à

Paris pour défendre la libérté d'expression

Tête de Turc, 22.10.2006:

Malgré la censure que tente d’imposer en

France les groupes de pression arméniens,

200 Turcs ont manifesté samedi 21

octobre, à Paris, pour défendre leur liberté

de parole et dénoncer la loi liberticide votée

récemment par une centaine de députés à

l’Assemblée Nationale. Ce rassemblement

répondait à l’appel d’un collectif

d’organisations turques baptisé

"Mouvement Jeune-Turc".

Sous la pression des organisations arméniennes de lobbying, la Préfecture

de Police de Paris n’avait finalement pas autorisé cette manifestation.

Samedi, des compagnies de CRS avaient été déployées dans le quartier de

la Bastille, sur le lieu du rassemblement. Par ailleurs, plusieurs dizaines de

personnes venues de Turquie pour participer à la manifestation ont été

bloquées le jour même aux aéroports parisiens. Tout a donc été mis en

oeuvre pour empêcher les Turcs de se regrouper et de s’exprimer

librement sur la voie publique, comme le font pourtant très régulièrement

les Arméniens.

Bravant cet interdit et la loi du silence votée le 12 octobre dernier, qui

pénalise toute contestation publique de la thèse arménienne de

"génocide", plusieurs dizaines de Turcs

venus Place de la Bastille ont tenu à

manifester leur colère et leur indignation.

Certains sont montés sur le grand escalier

de l’Opéra, tandis que d’autres se

regroupaient devant les cordons de police

qui bloquaient l’accès aux marches.

Pour la majorité d’entre eux, ces

manifestants étaient des jeunes issus de la

seconde ou de la troisième génération de l’immgration turque en France.

Arborant fièrement des drapeaux de la Turquie, ils ont affirmé leur

attachement à la terre de leurs ancêtres et leur détermination à défendre

cet héritage culturel.

"Nous sommes Français d’origine turque, et fiers de l’être. Nous

n’acceptons pas et n’accepterons jamais que l’on accuse les Turcs de

génocide. Ces accusations sont mensongères et nous sommes en mesure

de le prouver. Et c’est bien pour cela que les Arméniens cherchent à nous

faire taire. Parce qu’ils ne veulent pas que la vérité éclate !" a déclaré en

marge de la manifestation Osman, jeune étudiant en droit à la Faculté de

Nanterre.

"Aucune loi, aucune pression, aucune menace ne pourra m’imposer le

silence. Je suis née ici, la France est ma patrie, comme l’est tout autant la

Turquie. Et je défendrai jusqu’au bout mon droit à dire ce que je pense et

ce que je crois être juste. Nous sommes des millions à penser qu’il n’y a

pas eu de génocide arménien. Nous allons le dire et le faire savoir. S’ils

veulent mettre des millions de personnes en prison, qu’ils le fassent !" a

affirmé pour sa part Belkiz, comptable.

"Je suis ici pour défendre la liberté d’expression, mais aussi pour défendre

la mémoire des Turcs qui ont été massacrés par les Arméniens durant la

Première Guerre Mondiale. Les Arméniens ne veulent pas que les Français

apprennent qu’ils ont exterminé des centaines de milliers de Turcs. Ça

ferait tache ! Cette loi de censure, elle a été votée pour ça : effacer de

l’histoire et des consciences les crimes et les atrocités que les Arméniens

ont commis" a indiqué de son côté Taylan, étudiant en médecine.

"Nous allons utiliser tous nos droits et employer tous les moyens

pacifiques et démocratiques pour rendre caduque cette loi anti-turque" a

enfin conclu Yilmaz, un responsable associatif. "Ce rassemblement a été

improvisé, car il fallait vraiment que nous exprimions notre colère. Voir le

peuple turc et son histoire constamment traînés dans la boue, c’est

humiliant, blessant et inacceptable. Il faut que les autorités françaises

entendent notre voix ! Nous sommes venus pour dire notre ras-le-bol, et

cette manifestation en annonce d’autres. Les Arméniens ne nous feront

pas taire. Ils ont essayé par le terrorisme en assassinant des dizaines de

diplomates turcs et d’innocents, mais nous sommes toujours là. Les Turcs

sont là, en France, en Europe, partout, et ils continueront à défendre la

vérité et leur honneur" a-t-il rajouté.

Des banderoles sur lesquelles figuraient

des slogans tels que "Arméniens,

assassins", "Liberté d’expression", ou "Il

n’y a jamais eu de génocide arménien" ont

été brandies par les manifestants.

Des activistes arméniens et des policiers en

civil ont été vus sur place en train de

prendre des photos de la manifestation. Les

ayant repérés, une poignée de jeunes, par

bravade, ont fait de la main le signe du loup, figure emblématique de la

mythologie turque. Ce geste symbolique est un référent identitaire

commun aux Turcs dans tout l’espace turcophone qui s’étend des Balkans

à la Sibérie. En Turquie, il a été récupéré et monopolisé par les

mouvements nationalistes. Toutefois, de nombreux Turcs, de gauche, de

droite ou sans affinité politique particulière, n’accordent qu’une valeur

culturelle à ce signe et n’hésitent pas l’employer.