Motion plateformes logistiques
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La Région Nouvelle Aquitaine dit non aux plateformes logistiques des géants du e-commerce Motion présentée par le groupe écologiste et citoyen EELV le groupe Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) et le groupe socialiste et apparentés Séance plénière du 3 juillet 2020 du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine Les deux géants du e-commerce que sont Amazon et Alibaba ont décidé de renforcer considérablement leur implantation en France par l’installation de nouvelles plateformes logistiques. Ces plateformes sont des entrepôts gigantesques qui ont pour fonction de recevoir, stocker, trier les produits qui seront ensuite acheminés vers des centres de stockage secondaires puis distribués aux consommateurs par une myriade de sous-traitants. Ainsi l’américain Amazon projette de doubler sa surface de stockage et de distribution en France en créant une douzaine de ces entrepôts. Ali Baba, son concurrent chinois, ne veut pas être en reste et œuvre dans le même sens. La crise sanitaire actuelle leur a été d’ailleurs profitable et n’a fait que renforcer leur stratégie d’implantation. Cette stratégie se fait dans l’opacité la plus totale. Ces deux géants n’apparaissent jamais directement dans la prospection et l’achat des terrains mais ce sont des investisseurs intermédiaires qui sont à la manœuvre.

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Publié le 03 juillet 2020
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Langue Français

Extrait

La Région Nouvelle Aquitaine dit non aux plateformes logistiques des géants du e-commerce
Motion présentée par le groupe écologiste et citoyen EELV le groupe Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) et le groupe socialiste et apparentés
Séance plénière du 3 juillet 2020 duConseilrégionaldeNouvelle-Aquitaine
Les deux géants du e-commerce que sont Amazon et Alibaba ont décidé de renforcer considérablement leur implantation en France par l’installation de nouvelles plateformes logistiques. Ces plateformes sont des entrepôts gigantesques qui ont pour fonction de recevoir, stocker, trier les produits qui seront ensuite acheminés vers des centres de stockage secondaires puis distribués aux consommateurs par une myriade de sous-traitants.
Ainsi l’américain Amazon projette de doubler sa surface de stockage et de distribution en France en créant une douzaine de ces entrepôts. Ali Baba, son concurrent chinois, ne veut pas être en reste et œuvre dans le même sens. La crise sanitaire actuelle leur a été d’ailleurs profitable et n’a fait que renforcer leur stratégie d’implantation.
Cette stratégie se fait dans l’opacité la plus totale. Ces deux géants n’apparaissent jamais directement dans la prospection et l’achat des terrains mais ce sont des investisseurs intermédiaires qui sont à la manœuvre. Leur choix géographique d’implantation se porte de préférence sur des communes en dehors des métropoles et des centres urbains, tout en restant à proximité des grands bassins de vie. Des élus locaux sont approchés puis, appâtés par la perspective de création de centaines d’emplois sur leur commune et de rentrées fiscales, signent des clauses de confidentialité. Le plus souvent, les habitants découvrent très tardivement les projets, une fois que les permis de construire et les autorisations administratives ont été accordés.
Les impacts environnementaux de ces implantations sont désastreux : -Sur la biodiversité : écocide avec l’artificialisation des sols, le défrichement de zones naturelles, forestières et agricoles, la destruction de zones humides… ; -: pollutions de l’air et sonoresSur la qualité de l’air et les nuisances sonores engendrées par l’augmentation importante du trafic routier, notamment des poids lourds mais aussi par l’augmentation du trafic aérien ; -Sur le climat et la consommation des ressources : le type de e-commerce développé par ces géants est irresponsable et climaticide. Basé sur la surproduction de biens produits à l’autre bout de la planète et la consommation de masse, il est à l’origine d’un gaspillage insensé des ressources et d’émissions de gaz à effet de serre incompatibles avec la lutte contre le changement climatique.
Quant aux impacts sociaux et économiques, ils sont tout aussi importants. Les promesses de création de centaines d’emplois à court terme, s’avèrent à l’arrivée bien moindre et en réalité ne sont qu’un leurre. Chaque implantation va entrainer la destruction de centaines
voire de milliers d’autres emplois sur les territoires. Mais comme cette destruction est diffuse dans l’espace et dans le temps, elle est insidieuse et masquée. On estime aujourd’hui que cette forme de commerce détruit deux emplois chaque fois qu’il en crée un. Une réalité qu’avait confirmée l’ex-secrétaire d’état au numérique.
Si les petits commerces de proximité en sont les premières victimes, aujourd’hui également dans le secteur non alimentaire, beaucoup d’enseignes, des grandes et moyennes franchises, de multiples entreprises commerciales sont mises en grandes difficultés et déposent leur bilan. Des milliers d’emplois sont donc détruits ou gravement menacés et la crise sanitaire n’a fait qu’aggraver le phénomène.
Le phénomène de supposée « destruction créatrice », n’est en réalité, que la conséquence d’une concurrence déloyale et scandaleuse de ces géants du e-commerce : -dumping généralisé sur les prix (en général 20% moins chers), -soupçons de fraude sur la TVA des vendeurs de la « market place » d’Amazon (le manque à gagner pour l’Etat serait de 1 Md€) -et une productivité très élevée des salariés de ces entrepôts que certains qualifient même d’une forme d’esclavage moderne.
En effet, ces salariés sont soumis à des conditions de travail très dures : la recherche de la productivité maximale entraîne des cadences infernales et un management sans concession, engendrant une croissance des troubles psychosociaux et de souffrance au travail.
Pour exemple, pendant la crise sanitaire, la direction d’Amazon a fait tourner à plein régime tous ces entrepôts, sans se préoccuper prioritairement de la santé de ses salariés et des mesures de sécurité sanitaires. Il a fallu une action en justice pour qu’Amazon applique la loi.
La Nouvelle-Aquitaine n’échappe pas à la convoitise de ces géants du e-commerce. Ainsi, un « projet exemplaire » de tout ce qu’il ne faut pas faire à Belin-Beliet et que la présente motion dénonce, vient d’être révélé au grand jour. Cette commune, proche de l’autoroute A63, fait partie de la Communauté de Communes (CDC) Val de Leyre et du Parc Naturel des Landes de Gascogne.
Ce projet d’implantation a séduit la CDC du Val de L’Eyre. Il prévoit 71 000 m2 d'entrepôts et des voiries associées pour une artificialisation globale de 19ha et la destruction de 13ha de zone humide avec une biodiversité remarquable et une demande de classement ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement). La CDC n’a que très tardivement (après avoir démenti) reconnu, à demi-mots, la nature des activités qu’elle prévoit depuis 2018 pour l’extension de la zone industrielle Sylva 21 sur laquelle est localisé le projet d’entrepôt.
La destruction de 13 ha de zone humide aura un impact sur son rôle de capacité de rétention d'eau indispensable en cas de fortes pluies et de sécheresse. Le territoire vient d’ailleurs, il y a quelques semaines, de subir un phénomène climatique qui a engendré des inondations et autres coupures de routes pendant plusieurs jours. La commission locale de l’eau du SAGE Leyre a d’ailleurs émis un avis défavorable sur ce projet.
Ce projet est en contradiction avec nos politiques publiques de préservation de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique. Des projets écotouristiques à proximité seraient mis en péril et l’image du Parc Naturel Régional, dans lequel se trouve le projet s’en trouverait dégradé.
Il est également en contradiction avec notre politique d’aide à la revitalisation des centres bourgs. Dans le cadre de l’application du SRADDET, la Région ne peut appeler à un
moratoire sur les zones commerciales et en même temps encourager ou rester indifférente à ce type d’activité encore plus destructeur d’emplois locaux et consommateurs d’espaces naturels et forestiers.
Pour toutes ces raisons, le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, réuni en séance plénière le 3 juillet 2020 :
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Affirme que ce type de projet est incompatible avec les ambitions affirmées dans la feuille de route Néo Terra ni avec les objectifs du SRADDET ; qu’il est en contradiction avec des politiques régionales en matière de biodiversité et avec la volonté de définir une transition globale et ambitieuse vers une économie durable, permettant de lutter contre le changement climatique, sachant que la Région sera un des territoires les plus impactés de France ;
Se prononce pour un moratoire général sur ce type de projets de plateformes des géants du e-commerce et demande à l’Etat de ne pas accorder les autorisations nécessaires aux nouvelles implantations en Nouvelle Aquitaine considérant leur incompatibilité avec notamment, la loi énergie climat du 8 Novembre 2019 qui fixe l’objectif neutralité carbone à 2050 en réduisant les émissions de gaz à effet de serre par un facteur 6, et avec la loi mobilité du 26 Décembre 2019 qui fixe l’objectif moins 37,5% d’émission de CO2 en 2030 ;
Emet un avis défavorable sur le projet de plateforme logistique de Belin-Beliet, situé dans le bassin de la Leyre, un des territoires sensibles du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, compte tenu qu’il est en contradiction avec les objectifs du SRADDET et avec le SAGE de la Leyre.
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