Ni dieu, ni maître, ni impôts - AYN RAND, romancière fétiche de la droite américaine
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Ni dieu, ni maître, ni impôts - AYN RAND, romancière fétiche de la droite américaine
Auteur : François FLAHAUT

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Langue Français

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Ni dieu, ni maître, ni impôts
1 sur 4
http://www.mondediplomatique.fr/imprimer/16182/5f5c764e97
http://www.mondediplomatique.fr/2008/08/FLAHAUT/16182 AOÛT 2008
AYNRAND,ROMANCIÈREFÉTICHEDELADROITEAMÉRICAINENi dieu, ni maître, ni impôts
Très populaire aux Etats-Unis et vénérée par Ronald Reagan, la philosophe et romancière Ayn Rand (1905-1982) met en scène dans ses œuvres de fiction des héros solitaires en butte au conformisme borné de leurs semblables. Un tel éloge du créateur incompris permet d’accréditer la vision d’un individu existant en dehors de tout lien, ne trouvant son salut qu’en lui-même et ne devant rien à personne. Et puis, la célébration du génie prométhéen déboucha sur celle du moins d’Etat et des paradis fiscaux...
Par FRANÇOIS FLAHAUT
Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
En 2004, à la faveur d’une réunion du Fonds monétaire international (FMI), le conseiller économique de M. Vladimir Poutine, M. Andreï Illarionov, a abordé M. Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale américaine (Fed), se réjouissant de pouvoir s’entretenir avec lui d’une femme que tous deux admirent et que M. Greenspan a longtemps côtoyée : Ayn Rand(1).
Peu de gens ont entendu parler d’elle en Europe, alors qu’elle est l’auteure de deux immenses best-sellers aux Etats-Unis :The Fountainhead(1943) etAtlas Shrugged(1957). Ce dernier est une saga où se mêlent grands entrepreneurs américains, enquête et utopie. Des individus d’exception disparaissent mystérieusement, les uns après les autres. Résultat : la civilisation américaine s’effondre. L’enquête tourne autour d’un ingénieur, John Galt, qui manque à l’appel, lui aussi. Une disparition d’autant plus surprenante qu’il laisse derrière lui, inachevée et inexploitée, une invention révolutionnaire, un moteur qui s’alimente à une source inépuisable, omniprésente et gratuite : l’électricité statique contenue dans l’atmosphère. Galt, apprend-on, s’est volontairement retiré de la société. Il considère en effet que ses membres improductifs y sucent le sang des individus qui créent et produisent — un pouvoir abusif relayé par l’Etat. Les autres disparitions s’expliquent : Galt a incité un certain nombre d’esprits supérieurs à le suivre, les entraînant ainsi dans la grève la plus désastreuse de l’histoire des Etats-Unis.
Galt et ses compagnons fondent la cité de Galt’s Gulch dans une région isolée et montagneuse des Etats-Unis où ces « hors-la-loi économiques »(economic outlaws)peuvent exprimer en toute liberté leurs capacités de créer, d’inventer et d’entreprendre. Un film tiré d’Atlas Shruggedest actuellement en préparation ; avec, dit-on, Brad Pitt et Angelina Jolie (admirateurs d’Ayn Rand) dans les rôles principaux.
La popularité d’Ayn Rand étant comparable à celle de Ron Hubbard, le fondateur de l’Eglise de scientologie, il n’est pas étonnant qu’un groupe de disciples ait voulu réaliser l’utopie. En 1995, treize ans après la mort d’Ayn Rand, paraissait dansThe Economistet dansTime Magazineune pleine page de publicité : la grande idée du « génie prophétique »(prophetic genius)n’est plus un rêve, c’est une entité vivante et légale, Laissez Faire City ; les volontaires du monde entier sont appelés à s’y joindre. En 1998, les membres de Laissez Faire City projettent d’acheter des terres au Costa Rica. Puis, devant les difficultés, ils s’orientent vers l’idée d’un territoire virtuel sur Internet. Enfin, comme il s’agit au fond de ne pas payer d’impôts (prélèvement immoral, selon Ayn Rand, par lequel l’Etat s’empare de l’argent des particuliers), les promoteurs de l’utopie finissent par comprendre que celle-ci est déjà réalisée, sous une forme certes moins enthousiasmante, mais de plus en plus florissante : les paradis fiscaux.
L’humanité justifiée par ses grands hommes
L’itinéraire d’Ayn Rand explique sans doute son idéologie. Née en Russie au début du XXe siècle, de son vrai nom Alice Rosenbaum, elle a fui l’URSS en 1926 pour gagner les Etats-Unis. Or,
28/06/2009 23:30
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