Outre-Mer 1989 - article ; n°1 ; vol.10, pg 97-111
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Description

Annuaire des collectivités locales - Année 1990 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 97-111
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 72
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Fred Reno
Hélène Gold-Dalg
2. Outre-Mer 1989
In: Annuaire des collectivités locales. Tome 10, 1990. pp. 97-111.
Citer ce document / Cite this document :
Reno Fred, Gold-Dalg Hélène. 2. Outre-Mer 1989. In: Annuaire des collectivités locales. Tome 10, 1990. pp. 97-111.
doi : 10.3406/coloc.1990.1070
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/coloc_0291-4700_1990_num_10_1_10702. L'OUTRE-MER 1989
LE TEMPS DES INCERTITUDES
Fred RENO,
avec le concours d'Hélène GOLD-DALG
97 2
- Fred l'année et année Le d'incertitudes. RENO changement précédente, du avec bicentenaire OUTRE-MER LE le concours TEMPS Interrogations s'accompagne qui - d'Hélène avait d'interrogations DES caractérisé GOLD-DALG en notam1989: 1989 INCERTITUDES
Dans les collectivités autres que la
Nouvelle-Calédonie, l'apaisement se
mêle à de l'inquiétude (I). En Nouvelle-
Calédonie, malgré le soutien électoral
ment quant aux effets ambigus de la Ré reçu par les signataires des accords de Mat
volution française dans les colonies, incer ignon, l'incertitude reste de mise après
titudes sur l'avenir de l'outre-mer dans les l'assassinat des deux principaux responsab
années 1990. Les autorités centrales cons les du FLNKS (II).
cientes des inquiétudes que suscitent
l'Acte Unique Européen et la question c I. APAISEMENT alédonienne adoptent vis-à-vis de l'outr
ET INQUIÉTUDES emer une double démarche. L'État tend à
DANS LES COLLECTIVITÉS accentuer la localisation du pouvoir tout
ULTRA-MARINES en renforçant l'encadrement diplomati
que des DOM-TOM. Le gouvernement
renforce la modulation de la décentralisa 1. L'apaisement social et politique
tion dans le département, il met fin au r dans les DOM
égime d'administration directe en Même si certains départements ont
Nouvelle-Calédonie. Parallèlement, il re connu des événements importants, dans
définit les modalités de la présence fran l'ensemble, l'actualité sociale et politique
çaise dans la Caraïbe et dans le Pacifique. a été relativement peu mouvementée.
Le 19 janvier, le ministre des DOM- Deux collectivités font quelque peu ex
TOM et le ministre délégué aux Affaires ception : la Réunion avec ses conflits so
Etrangères annoncent la création d'un ciaux, la Guadeloupe avec l'amnistie ac
poste de délégué ministériel à l'action ca cordée aux militants indépendantistes.
raïbe. Le 12 février, les hauts fonctionnair
es civils et militaires français dans le Paci a) Une activité sociale et politique
fique sud se réunissent et proclament la relativement calme
« nécessité d'ouvrir les territoires d'outre En Guadeloupe, l'événement majeur a
mer. . . sur une coopération plus dynami été le passage sur l'île du cyclone Hugo.
que de la région ». Dans la nuit du 16 au 17 septembre, des
vents violents de 220 à 230 km/h ont raPar ces différentes initiatives, Paris es
père établir en réalité, un dialogue plus vagé le pays faisant 15 morts, environ
régulier avec les Etats voisins et limiter 10 000 sans abris, laissant un paysage de
ainsi les critiques que sa politique pourrait désolation, des dégâts matériels import
ants. La catastrophe - une des plus graves générer, d'autant que l'outre-mer entre
qu'a connu l'archipel — a mis en évidence dans une phase de turbulences.
99 OUTRE-MER 1989
la fragilité de l'économie locale et les lour mais ils (les emprisonnés) n'ont commis
deurs administratives. Elle a permis aussi de crimes de sang et n'ont attenté à la vie
de redécouvrir parallèle, l'en de qui que ce soit, (que) des actes de même
traide familiale et la solidarité entre Gua- nature que ceux pour lesquels ils ont été
deloupéens et Martiniquais. Le 18 oc condamnés ou seront jugés et même par
tobre, le Conseil des ministres décidait de fois plus graves, commis en Corse ou en
prendre des mesures exceptionnelles accé Nouvelle-Calédonie ont été graciés dans
des circonstances comparables... ». Le lérant l'indemnisation et la reconstruct
ion. 14 mai, Roger BAMBUCK, secrétaire
d'Etat à la Jeunesse et aux Sports, origiSur le plan judiciaire, le démantèlement naire de la Guadeloupe, déclare que l'amd'un réseau de cocaïne confirme l'impor nistie serait « une bonne mesure d'apaistance du trafic de drogue dans la région. ement ». Le même jour à Solutré, le chef La Guadeloupe et la Martinique, du fait de l'Etat affirme à son tour qu'il est favode la surveillance accrue des côtes améri rable à une telle mesure. Le 15 mai, Dicaines, deviennent des escales privilé dier JULIA, député RPR (Seine-et-
giées. Dans l'affaire des 445 kg de cocaïne Marne), ancien délégué national de son - une des plus grosses prises sur le terri parti pour les DOM-TOM, annonce qu'il toire - saisis le 6 décembre 1987 sur l'île voterait l'amnistie. Le 16 mai, Louis de Marie-Galante (dépendance de la Gua MERMAZ, président du groupe socialdeloupe), le tribunal correctionnel de iste, annonce le dépôt d'une proposition Pointe-à-Pitre a condamné par défaut de loi en faveur des indépendantistes gua-
trois trafiquants à vingt ans de prison. deloupéens. Parmi les condamnés, figure Pablo E Le procès, curieusement fixé au 22 mai SCOBAR, ancien député libéral de Co - date commémorant la fin de l'esclavage lombie et membre du cartel de Medellin.
à la Martinique —, sera ajourné. Le 5 juin,
Sur le plan politique, l'année a compar 304 voix contre 221 , les députés adopt
mencé avec l'inculpation de plusieurs mi ent un projet de loi portant amnistie des
litants de l'UPLG (Union pour la libéra infractions commises avant le 14 juillet
tion de la Guadeloupe) pour entraves à la 1988, à l'occasion d'événements d'ordre
circulation publique et détention de subs politique et social en « relation avec une
tances explosives. Ces arrestations fa entreprise tendant à soustraire à l'autorité
isaient suite également à une enquête sur de la République le département de la
Guadeloupe ». A l'exception de Mme Lu- des attentats dans l'île l'année précédente.
Parallèlement à ces arrestations, des cette MICHAUX-CHEVRY, député
membres présumés de l'ex-ARC (Al RPR (Guadeloupe), Jean-Paul de
liance Révolutionnaire Caraïbe), dont ROCCA-SERRA, RPR (Corse) et José
Luc REINETTE, entamaient une grève ROSSI, UDF (Corse) qui se sont abste
de la faim, réclamant une « amnistie to nus, MM. LAFLEUR, NENOU-PWA-
tale ». Il faut noter à ce propos la quasi- TAHO, tous deux députés RPR de
unanimité de la classe politique antillaise Nouvelle-Calédonie et LÉOTARD, de
qui, soucieuse d'un retour au calme, s'est l'UDF, qui n'ont pas participé au vote, les
deux principales formations de l'opposiprononcée pour une mesure d'apaise
ment. En métropole on a assisté à une tion ont voté contre le texte. Comment
multiplication des appels à l'amnistie. Le ant les résultats des votes, M. Jean-Louis
8 mai, Harlem DÉSIR, responsable de DEBRÉ, RPR (Eure) considère que cette
SOS-Racisme, adresse une lettre au Prési loi est un « encouragement aux adversair
dent de la République précisant que « ja- es de la démocratie et des libertés ».
100 OUTRE-MER 1989
été « l'affaire CALOC » du nom d'un arMme MICHAUX-CHEVRY, elle, s'i
nterroge sur « la contrepartie à laquelle le tisan qui aurait subi des sévices dans les
gouvernement s'est engagé ». Pour l'exé locaux de la gendarmerie de sa localité. Le
cutif, par la voix de M. ARPAIL- conflit a éclaté lorsque l'un des magist
LANGE, garde des Sceaux, « l'amnistie rats, M. BELLENGER, a affirmé que les
avocats ne « connaissent pas le code ». Le doit constituer les prémices d'une ère
différend fut porté sur le terrain politique nouvelle ».
à la suite des déclarations du défenseur de Les neuf militants guadeloupéens de
M. CALOC, Maître MANVILLE, l'ex-ARC (Alliance Révolutionnaire Ca
Doyen du Barreau, connu pour ses opiraïbe) étaient amnistiés. Cette mesure
nions indépendantistes. Evoquant d'auétait étendue à la Martinique à la suite
tres affair

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