Pilotage d établissement scolaire : auto-évaluation et évaluation - article ; n°2 ; vol.14, pg 71-103
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Description

Politiques et management public - Année 1996 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 71-103
Le ministère de l'Education nationale a lancé une politique visant à donner une certaine autonomie aux lycées et collèges, de façon à ce qu'ils puissent mieux adapter leurs actions aux spécificités des élèves qu'ils accueillent. Ceci suppose qu'ils disposent d'outils adéquats pour s'auto-évaluer.
Dans cette optique, des indicateurs de plus en plus sophistiqués leur sont fournis par le ministère, par sa Direction de l'Evaluation et de la Prospective (DEP). Mais, au moment de notre recherche, en 1992-1993, ils étaient encore peu utilisés, et l'auto- évaluation formalisée restait embryonnaire.
Il faut dire que la marge de manœuvre réelle des chefs d'établissement est faible, et les façons de l'utiliser toujours un peu les mêmes. Un souci essentiel est en fait la 'bonne tenue de l'établissement, et d'y conserver de bons élèves, facteurs d'efficacité et d'image qui se renforcent mutuellement. Les indicateurs de performance sont alors plutôt utilisés comme argumentaire dans ce qui s'apparente à une concurrence entre établissements.
Ces indicateurs pourraient pourtant jouer un rôle enrichi s'ils réussissaient à servir d'instrument de connaissance, en permettant de mieux prendre en compte les caractéristiques des élèves de chaque établissement.
En prolongement de notre étude pour la DEP, nous avons avancé l'idée qu'à l'instar de ce qui se fait pour le pilotage des hôpitaux, où l'on a défini une typologie en groupes homogènes de malades (GHM), on pourrait élaborer une classification des élèves qui permettrait de comparer leur traitement entre établissements (actions engagées pour chaque catégorie) et de moduler les moyens alloués en fonction du mix d'élèves propre à chaque établissement, et non plus seulement en fonction de leur taille.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Daniel Fixari
Frédéric Kletz
Pilotage d'établissement scolaire : auto-évaluation et évaluation
In: Politiques et management public, vol. 14 n° 2, 1996. pp. 71-103.
Résumé
Le ministère de l'Education nationale a lancé une politique visant à donner une certaine autonomie aux lycées et collèges, de
façon à ce qu'ils puissent mieux adapter leurs actions aux spécificités des élèves qu'ils accueillent. Ceci suppose qu'ils disposent
d'outils adéquats pour s'auto-évaluer.
Dans cette optique, des indicateurs de plus en plus sophistiqués leur sont fournis par le ministère, par sa Direction de
l'Evaluation et de la Prospective (DEP). Mais, au moment de notre recherche, en 1992-1993, ils étaient encore peu utilisés, et
l'auto- évaluation formalisée restait embryonnaire.
Il faut dire que la marge de manœuvre réelle des chefs d'établissement est faible, et les façons de l'utiliser toujours un peu les
mêmes. Un souci essentiel est en fait la 'bonne tenue" de l'établissement, et d'y conserver de bons élèves, facteurs d'efficacité et
d'image qui se renforcent mutuellement. Les indicateurs de performance sont alors plutôt utilisés comme argumentaire dans ce
qui s'apparente à une "concurrence" entre établissements.
Ces indicateurs pourraient pourtant jouer un rôle enrichi s'ils réussissaient à servir d'instrument de connaissance, en permettant
de mieux prendre en compte les caractéristiques des élèves de chaque établissement.
En prolongement de notre étude pour la DEP, nous avons avancé l'idée qu'à l'instar de ce qui se fait pour le pilotage des
hôpitaux, où l'on a défini une typologie en "groupes homogènes de malades" (GHM), on pourrait élaborer une classification des
élèves qui permettrait de comparer leur "traitement" entre établissements (actions engagées pour chaque catégorie) et de
moduler les moyens alloués en fonction du mix d'élèves propre à chaque établissement, et non plus seulement en fonction de
leur taille.
Citer ce document / Cite this document :
Fixari Daniel, Kletz Frédéric. Pilotage d'établissement scolaire : auto-évaluation et évaluation. In: Politiques et management
public, vol. 14 n° 2, 1996. pp. 71-103.
doi : 10.3406/pomap.1996.2099
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1996_num_14_2_2099PILOTAGE D'ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE :
AUTO-ÉVALUATION ET ÉVALUATION
Daniel FIXARI *
Frédéric KLETZ*
Résumé Le ministère de l'Education nationale a lancé une politique visant à donner une
certaine autonomie aux lycées et collèges, de façon à ce qu'ils puissent mieux adapter
leurs actions aux spécificités des élèves qu'ils accueillent. Ceci suppose qu'ils
disposent d'outils adéquats pour s'auto-évaluer.
Dans cette optique, des indicateurs de plus en plus sophistiqués leur sont fournis par
le ministère, par sa Direction de l'Evaluation et de la Prospective (DEP). Mais, au
moment de notre recherche, en 1992-1993, ils étaient encore peu utilisés, et l'auto-
évaluation formalisée restait embryonnaire.
Il faut dire que la marge de manœuvre réelle des chefs d'établissement est faible, et
les façons de l'utiliser toujours un peu les mêmes. Un souci essentiel est en fait la
'bonne tenue" de l'établissement, et d'y conserver de bons élèves, facteurs d'efficacité
et d'image qui se renforcent mutuellement. Les indicateurs de performance sont alors
plutôt utilisés comme argumentaire dans ce qui s'apparente à une "concurrence" entre
établissements.
Ces indicateurs pourraient pourtant jouer un rôle enrichi s'ils réussissaient à servir
d'instrument de connaissance, en permettant de mieux prendre en compte les
caractéristiques des élèves de chaque établissement.
En prolongement de notre étude pour la DEP, nous avons avancé l'idée qu'à l'instar
de ce qui se fait pour le pilotage des hôpitaux, où l'on a défini une typologie en
"groupes homogènes de malades" (GHM), on pourrait élaborer une classification des
élèves qui permettrait de comparer leur "traitement" entre établissements (actions
engagées pour chaque catégorie) et de moduler les moyens alloués en fonction du
mix d'élèves propre à chaque établissement, et non plus seulement en fonction de leur
taille.
Avertissement La recherche que nous présentons ici date de 1992-1993. Elle étudie l'usage
d'indicateurs de pilotage, notamment ceux élaborés par la DEP. Or depuis cette
période, actant certaines de leurs insuffisances, la DEP a construit une nouvelle
génération d'indicateurs, baptisée IPES, qu'elle teste actuellement. Notre recherche,
se situant antérieurement à IPES, ne prend pas en compte les changements qui ont
pu en résulter.
* Centre de Gestion Scientifique, Ecole des Mines de Paris.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 14, n° 2, juin 1996.
© Institut de Management Public - 1996. Daniel FIXARI et Frédéric KLETZ 72
A chaque rentrée scolaire fleurissent dans les journaux spécialisés des classements
de lycées. La question de l'évaluation du niveau des établissements scolaires est ainsi
régulièrement posée. Quels sont les les plus efficaces
pédagogiquement ? Quels sont ceux qui donnent le plus de chances aux élèves de
réussir leurs études ?
Mais comment juger ? Comment évaluer les performances d'un établissement ?
Traditionnellement, les journaux avaient choisi de retenir un indicateur unique : le taux
de réussite au bac. Mais, récemment, devant l'insatisfaction croissante face à la
pertinence de ce critère (il n'indique pas, par exemple, le nombre d'élèves du lycée
n'ayant pas atteint la terminale), la Direction de l'Evaluation et de la Prospective du
ministère de l'Education nationale (OEP) a élaboré plusieurs autres indicateurs (du
type : taux de réussite au bac pour les élèves entrés en seconde trois ans
auparavant).
Si ces indicateurs peuvent contribuer à mieux informer le public, les parents d'élèves
notamment, sur les résultats des établissements scolaires, la DEP estime que dans la
logique de la politique d'autonomie croissante des lycées et collèges impulsée depuis
plusieurs années, ils peuvent servir également en interne, au sein même de
rétablissement : ils pourraient aider le chef d'établissement à piloter et à décider des
orientations ou des actions à impulser. Mais le permettent-ils vraiment ?
C'est cette question que nous nous proposons d'étudier dans ce texte, à partir d'une
recherche menée en 1992-93. Nous nous arrêterons dans un premier temps sur les
attendus initiaux de la DEP quant au rôle que ces indicateurs pourraient jouer dans les
établissements scolaires. Puis, à partir du constat que peu de chefs d'établissement
utilisaient ces indicateurs (ou tout autre type de bilan d'évaluation formalisé) pour juger
leur collège ou lycée, nous serons amenés à explorer à la fois le fonctionnement
interne d'un établissement et les liens qu'il entretient avec son environnement (tutelle,
parents d'élèves, ...).
Nous tenterons ainsi d'expliquer pourquoi les indicateurs de performance ne jouaient
pas le rôle d'instrument de pilotage qui était attendu. Mais nous verrons également
que la DEP, actant ce constat, cherche aujourd'hui à faire évoluer la situation, en
imaginant de nouveaux indicateurs pour les chefs d'établissement, tentant ainsi de
faire naître progressivement une "culture de l'évaluation". Nous essaierons alors
d'étudier, en prolongeant la recherche menée pour la DEP par un parallèle dans le
domaine hospitalier (pilotage des établissements hospitaliers), à quelles conditions
ces nouveaux indicateurs pourraient être davantage utilisés. d'établissement scolaire : auto-évaluation et évaluation 73 Pilotage
Le point d'entrée de notre recherche fut une demande de la DEP qui cherchait à faire Une nouvelle
approche du le point sur les opérations d'auto-évaluation lancées par les établissements scolaires.
Ces opérations devaient, à ses yeux, se développer avec l'acquisition par les min

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