Questions de géographie de la population en République fédérale allemande - article ; n°447 ; vol.81, pg 525-537
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Description

Annales de Géographie - Année 1972 - Volume 81 - Numéro 447 - Pages 525-537
Topics of population geography in the Federal Republic of Germany.
The original fact about the afterwar German population was its involvement in new geographical contexts. The German people repatriated from the non-German states of Central and Eastern Europe — near nine million — and the refugees come from the Soviet-occupied zone, later till August 1961 (building of the Berliner wall) from the Democratic Republic of Germany — near two million — entered during the decade 1950-1960 the German economy and settled on the Federal Republic's territory, most often by successive steps. The financial effort made to enable the entry of almost five million working people in rather high technological levels led to call for a great number of foreign unskilled workers (this took place in the so-called « German miracle ») : in 1970 there were more than 1,5 million foreign workers, more than 3 million foreigners in Germany. The economic development, that is at the same time characterized by the persevering power of the Rhenan industries and by some important settlements in Southern Germany, causes internal migrations which continue the German population's setting. But the demographic future is jeopardized by an important decrease of the birth rate (13,7 %o in 1970).
La période de l'après-guerre a été caractérisée au point de vue démographique par l'insertion de la population allemande dans des cadres géographiques nouveaux. Les populations allemandes rapatriées des territoires des États non allemands d'Europe centrale et orientale, près de 9 millions, et les réfugiés venus de la zone d'occupation soviétique, plus tard, jusqu'en août 1961 (construction du « mur de Berlin ») de la République démocratique allemande, près de 2 millions, se sont insérées au cours de la décennie 1950-1960 dans l'activité professionnelle allemande et implantées sur le territoire de la République fédérale, le plus souvent par étapes migratoires successives. L'effort d'investissement accompli pour assurer l'intégration de près de 5 millions de personnes actives à des niveaux technologiques relativement élevés a eu pour résultat, dans le cadre de ce que l'on appelle le « miracle allemand », de provoquer un vigoureux appel à la main-d'œuvre non qualifiée d'origine étrangère : en 1970 plus d'1,5 million de travailleurs étrangers, près de 3 millions d'étrangers en Allemagne. Le développement économique qui est caractérisé à la fois par la persistance de la puissance industrielle de l'axe rhénan et par d'importantes implantations en Allemagne du Sud provoque des migrations intérieures qui poursuivent la remise en place de la population allemande. Mais l'avenir démographique est compromis par une réduction importante du taux de natalité (13,7 p. 1 000 en 1970).
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Pierre George
Questions de géographie de la population en République
fédérale allemande
In: Annales de Géographie. 1972, t. 81, n°447. pp. 525-537.
Citer ce document / Cite this document :
George Pierre. Questions de géographie de la population en République fédérale allemande. In: Annales de Géographie. 1972,
t. 81, n°447. pp. 525-537.
doi : 10.3406/geo.1972.18797
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1972_num_81_447_18797Abstract
Topics of population geography in the Federal Republic of Germany.
The original fact about the afterwar German population was its involvement in new geographical
contexts. The German people repatriated from the non-German states of Central and Eastern Europe
— near nine million — and the refugees come from the Soviet-occupied zone, later till August 1961
(building of the Berliner wall) from the Democratic Republic of Germany — near two million — entered
during the decade 1950-1960 the German economy and settled on the Federal Republic's territory,
most often by successive steps. The financial effort made to enable the entry of almost five million
working people in rather high technological levels led to call for a great number of foreign unskilled
workers (this took place in the so-called « German miracle ») : in 1970 there were more than 1,5 million
foreign workers, more than 3 million foreigners in Germany. The economic development, that is at the
same time characterized by the persevering power of the Rhenan industries and by some important
settlements in Southern Germany, causes internal migrations which continue the German population's
setting. But the demographic future is jeopardized by an important decrease of the birth rate (13,7 %o in
1970).
Résumé
La période de l'après-guerre a été caractérisée au point de vue démographique par l'insertion de la
population allemande dans des cadres géographiques nouveaux. Les populations allemandes
rapatriées des territoires des États non allemands d'Europe centrale et orientale, près de 9 millions, et
les réfugiés venus de la zone d'occupation soviétique, plus tard, jusqu'en août 1961 (construction du «
mur de Berlin ») de la République démocratique allemande, près de 2 millions, se sont insérées au
cours de la décennie 1950-1960 dans l'activité professionnelle allemande et implantées sur le territoire
de la République fédérale, le plus souvent par étapes migratoires successives. L'effort d'investissement
accompli pour assurer l'intégration de près de 5 millions de personnes actives à des niveaux
technologiques relativement élevés a eu pour résultat, dans le cadre de ce que l'on appelle le « miracle
allemand », de provoquer un vigoureux appel à la main-d'œuvre non qualifiée d'origine étrangère : en
1970 plus d'1,5 million de travailleurs étrangers, près de 3 millions d'étrangers en Allemagne. Le
développement économique qui est caractérisé à la fois par la persistance de la puissance industrielle
de l'axe rhénan et par d'importantes implantations en Allemagne du Sud provoque des migrations
intérieures qui poursuivent la remise en place de la population allemande. Mais l'avenir démographique
est compromis par une réduction importante du taux de natalité (13,7 p. 1 000 en 1970).Questions de géographie de la population
en République fédérale allemande
par Pierre George
Professeur à l'Université de Paris I
r. VINGT-CINQ ANS D'HISTOIRE
En 1945, l'Allemagne est en plein bouleversement, son territoire frac
tionné entre les diverses zones d'occupation, amputé des pays de l'Est
attribués à la Pologne, ses villes gravement endommagées par les bombar
dements, évacuées par une partie de leurs habitants ; la population est en
mouvement, surchargée de l'afflux de réfugiés, et, bientôt, des expulsés de
l'Europe orientale et centrale. Elle a perdu quatre millions et demi d'hommes,
d'adultes jeunes de 20 à 45 ans en majeure partie.
En dix ans, elle reçoit près de 12 millions de rapatriés et de réfugiés,
8,8 millions de personnes chassées des territoires de l'ancienne Allemagne
attribués à la Pologne ou appartenant aux minorités allemandes résidant
dans les États slaves de l'Europe centrale, en Hongrie et en Roumanie, et
plus de 2 millions de réfugiés venus de la zone d'occupation soviétique, plus
tard de la République démocratique allemande, y compris des « Volks-
deutsche » transités par l'Allemagne orientale.
Au bout de vingt ans, on n'a pas hésité à considérer cet afflux de popul
ation comme un des facteurs du « miracle allemand » et comme un des
stimulants de 1' « appétit de main-d'œuvre » de l'économie allemande : simpli
fication quelque peu excessive qui enjambe les phases les plus délicates de
l'intégration. L'insertion d'une masse hétérogène, égale au sixième de la
population totale, dans une période de pénurie et d'incertitude économique
et politique, a été, en fait, une opération difficile, dont le succès a accom
pagné, vers la fin de la décennie 1950, la forte poussée ascensionnelle de
l'économie allemande.
Il n'est pas douteux que l'afflux des transférés ou expulsés (Vertriebené)
et des réfugiés (Zugewanderte, Fliichtlinge) a contribué à compenser la
perte de population masculine d'âge actif due à la guerre, mais on donnerait ANNALES DE GÉOGRAPHIE 526
une image inexacte du processus de compensation en ne le représentant-
qu'en termes arithmétiques. La masse des populations transférées est une
masse hétérogène. Elle est dirigée, dans l'immédiat, vers des régions d'ac
cueil qui sont les régions de subsistance des années 1946-1948. C'est à partir
de ces deux données que s'est faite, non sans difficulté, l'intégration.
Hétérogène, la population de transférés et de réfugiés de la première
heure l'est par sa provenance géographique : 5,6 millions viennent des
territoires situés à l'est de la ligne Oder-Neisse, 2,4 sont des « All
emands sudètes » originaires des districts périphériques de la Bohême et de
la Moravie tchécoslovaques, 1,6 million habitaient la Hongrie, la Yougoslavie,,
la Roumanie. Quelle que fut la force de la « germanité » des collectivités-
dispersées de la diaspora allemande, le dépaysement de familles transport
ées, dans la confusion de la fin de la guerre et de l'immédiate après-guerre,,
vers des régions elles-mêmes éprouvées et mal préparées à les recevoir a
été grand. Une proportion importante de ces « rapatriés » se composait de-
paysans, petits exploitants de Transylvanie, de Croatie, des pays « sudètes *
ou ouvriers agricoles des grands domaines aristocratiques de Prusse ou de
Poméranie ; beaucoup aussi étaient des artisans, assez peu des ouvriers-
d'usine, étant donné le faible développement de l'industrie dans les pays-
d'origine, Tchécoslovaquie et Silésie exceptées. La composition par âge est
généralement démographiquement avantageuse pour le pays d'accueil. La
fécondité avait été un peu plus grande dans les collectivités allemandes de
la diaspora qu'en Allemagne même entre les deux guerres, sans que les diff
érences soient très considérables. L'apport d'une population masculine au
moment où l'Allemagne souffrait de la perte d'une fraction importante de
sa population active jeune était en principe précieux. Mais il fallait, avant
de la mobiliser globalement, remettre en route l'économie et rétablir l'ha
rmonie spatiale entre demande et offre de travail.
Or, au moment de la grande migration, la préoccupation essentielle a
été d'assurer la subsistance quotidienne des réfugiés. Ils ont été dirigés vers-
les régions rurales où l'habitat villageois permettait de leur donner asile, où
il était plus facile d'organiser des campements provisoires que dans les régions-
industrielles désorganisées, et surtout où l'on pouvait plus facilement assu
rer la couverture des besoins alimentaires. En septembre 1950, les rapatriés
représentaient 33 p. 100 de la population du Schleswig-Holstein, 27 p. 10O
de celle de la Basse-Saxe (Niedersachsen) et 21 p. 100 d

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