Révolution numérique : le meilleur reste à venir
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Découvrez les 44 propositions de l'UMP sur le Numérique

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Extrait

CROISSANCE
RéVOLUTION NUMéRIQUE
LE MEILLEUR RESTE À VENIR
 
CROISSANCE
SOMMAIRE
CONSTAT.......................................................................................p.6
CE QUE NOUS AVONS DÉJÀ FAIT.......................................................p.14
NOS 45 PROPOSITIONS.....................................................................p.19 1. Un écosystème porteur..........................................................p.20 2. Des infrastructures puissantes accessibles partout...............p.21 3. ou turpo......s.................atioFormr vé nteoi nlotu.......................p22 4. La neutralité, un principe cardinal à garantir...........................p.26 5. Le numérique au service du mieux vivre.................................p.28
JUIN 2011
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CROISSANCE
Le numérique réinvente sans cesse notre quotidien : accès à l’information et à la culture, relations sociales, travail, politique, éducation, santé…. Il a déjà largement transformé nos vies et les changements ne sont qu’à leurs débuts. A tel point qu’il apparaît aujourd’hui difficile d’imaginer une société sans Internet. Le Conseil Constitutionnel, dans une décision rendue le 10 juin 2009, a d’ailleurs considéré que«la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme :tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi […] qu’en l’état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisédes services de communication au public en ligne ainsi qu’à l’importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l’expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d’accéder à ces services».
Nous voulons mettre le numérique au cœur de la campagne présidentielle de 2012, non pas en tant que thème isolé ou cloisonné, mais en le considérant de façon transversale et s’appliquant à tous les aspects de notre société.
Gisement de croissance, d’emplois et d’innovation, le numérique est un enjeu économique, bien sûr. Mais c’est aussi et surtout une question de société qui nous pousse à redessiner ensemble notre vision de l’avenir.
Il invite chacun à l’audace car de nouvelles opportunités s’ouvrent dans tous les domaines pour les plus dynamiques, les plus innovants, les plus entreprenants.
Il invite chacun à l’humilité parce que personne ne peut mesurer aujourd’hui toutes les conséquences des révolutions en cours.
Il invite enfin chacun à l’ouverture à l’autre, à l’ouverture sur le monde car le cœur du numérique, c’est l’échange, la construction de liens, le partage. Ainsi, laisser des citoyens au bord du chemin numérique serait une faute majeure.
Nous voulons que le numérique soit au service du mieux vivre ensemble et du progrès pour tous, et pas seulement pour une minorité d’utilisateurs actifs.
La France dispose de nombreux atouts : des femmes et des hommes de talent, des infrastructures performantes, une capacité d’investissements, de recherche et de développement… Avec toutes ces « briques », nous pouvons faire de la France un leader mondial du numérique. C’est notre ambition !
Sans naïveté mais avec enthousiasme, nous voulons donc porter un message positif qui invite les Français à mieux se saisir des opportunités ouvertes par les développements numériques.
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CROISSANCE
Nos propositions se déclinent en 4 axes majeurs : 1.Un internet neutre partout et pour tous Nous voulons faire de la neutralité d’Internet un objectif politique et donner au pouvoir régle-mentaire la capacité d’imposer des obligations pour la défendre. Nous voulons faire du déploiement du très haut débit, un grand projet national d’infrastructure avec une couverture d’ici 2025 de 100% du territoire.  2.srul  aerpsnoasbilité desenUlop iqit que muie is
JUIN 2011
 acteurs
La confiance est nécessaire au développement du numérique. Pour la consolider, il faut responsabi-liser chaque acteur du net. La loi ne doit pas tout régler dans le détail, au risque d’être inapplicable et vite dépassée par les évolutions technologiques. Au risque également de freiner les capacités d’innovation de la France et d’avoir un « coût » trop lourd en matière de libertés publiques. Plus encore que dans d’autres domaines, l’autorégulation est nécessaire dans le monde numérique pour que les acteurs s’approprient les règles et que ces dernières puissent être adaptées rapidement. La loi doit fixer un cadre général, avec des principes fondamentaux. C’est cette logique que nous voulons promouvoir, à l’échelle internationale avec le e-g8 et à l’échelle française avec le Conseil national du numérique. Cette auto-régulation n’est possible que si les relations entre les différents acteurs sont équilibrées. Or, cet équilibre est parfois remis en cause lorsque la concurrence est insuffisante et qu’un acteur privé est en mesure d’imposer ses propres règles à toute la société numérique. D’où l’importance d’une politique de concurrence exigeante et d’une action déterminée du législateur et du régulateur pour veiller à l’équilibre et le rétablir lorsqu’il est menacé. Nous faisons le choix d’une politique de l’équilibre entre les acteurs du numérique et nous rejetons l’idée d’une surveillance généralisée du réseau. La lutte contre les dérives est vitale pour établir la confiance, mais elle ne légitime pas tout : il faut que les moyens soient proportionnés aux fins. Nous proposons d’établir une procédure unique faisant intervenir systématiquement l’autorité judiciaire - hors circonstances exceptionnelles - pour la mise en place de blocage ou de filtrage sur le réseau.
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Dans la logique portée par l’UMP de faire du prochain quinquennat, le quiquennat des PME conqué-rantes, nous soutenons la création d’un « Small Business Act Numérique ».
Forts de ces investissements stratégiques de l’Etat, et grâce à un rapprochement des étudiants, des chercheurs, des entreprises et des investisseurs, permis notamment grâce à l’autonomie des univer -sités, nous encouragerons le développement de pôles de compétences du Web, par la création de nouvelles filières universitaires et d’incubateurs dédiés aux entreprises de l’Internet.
Le grand programme de 4,5 milliards d’euros d’investissement pour l’avenir est une bonne nouvelle pour la France. Nous soutenons avec conviction la poursuite de ce programme pour la prochaine mandature, ainsi que le maintien d’un Crédit Impôt Recherche, réel outil d’attractivité de la France pour la Recherche et l’Innovation, en particulier dans le secteur numérique.
Nous voulons continuer à « booster » cette croissance et développer davantage l’écosystème porteur pour le numérique.
Nous voyons dans le déploiement du très haut débit et l’investissement dans l’économie numérique l’un des principaux piliers de l’après-crise, tant les effets seront profonds, multiples dans pratique-ment tous les domaines de notre société.
F 4.d
Nous proposons notamment de réadapter la formation des jeunes générations au numérique, en passant rapidement à l’ère de l’école numérique en modernisant le brevet et le certificat informa-tique et internet, en créant une matière qui dispenserait un enseignement spécifique à internet et au numérique et en formant plus efficacement les enseignants à l’usage des technologies numériques.
Nous pensons que ces formations doivent systématiquement comporter une approche éthique, économique et technique de l’univers du numérique.
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CROISSANCE
3.Ua
L’un des enjeux majeurs pour la société numérique est la formation des enfants, des parents, des professeurs, des personnes âgées, bref de toute la société, aux outils mais surtout aux usages du numérique, à ses potentialités formidables… et aussi à ses risques.
L’Internet fait intégralement partie de notre société. Il faut apprendre à chacun des Français à utiliser « l’outil », à en comprendre les nouveaux usages et leurs conséquences: il faut former, éduquer, informer toujours plus, de façon concertée, avec les acteurs d’Internet, fournisseurs de service, avec les associations, avec l’Éducation nationale…
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CROISSANCE
Notre ambition est donc double : faire de la France une grande nation numérique en créant dans notre pays l’un des environnements numériques les plus avancés au monde, et ne laisser aucun territoire, aucune personne sur le bord de chemin des progrès du numérique
toers coéiét
CONSTAT 1Une révolution .qui bouleverse n > Un gisement de croissance et d’emplois à exploiter L’économie numérique est devenue un enjeu incontournable. C’estle secteur le plus dynamique de l’économie mondialede 25 % de la croissance mondiale.. Il représente plus Favoriser le développement du numérique, c’est exploiter un véritable gisement d’emplois et accélérer la croissance française. Selon l’étude McKinsey,Impact d’Internet sur l’économie française »« (mars 2011), la filière Internet a contribué à hauteur de 60 milliards d’euros au PIB français en 2009. Cette même contribution aurait atteint 72 milliards d’euros pour l’année 2010 (+ 20%).En 2009, ces chiffres correspondent à une part de 3,2% du PIB et de 3,7% pour 2010. En 2010, le numérique a contribuéà près du quart de la progression du PIBfrançais. Depuis quinze ans,Internet a assuré la création nette de 700 000 emplois, ce qui équivaut à un quart des créations d’emploi dans notre pays pendant cette période. Ce chiffre est mettre en rapport avec les 500 000 emplois industriels détruits dans les dix dernières années. Aujourd’hui,et 54% possèdent un site web93% des entreprises ont accès à du haut débit . Le numérique transforme les processus d’exploitation internes de l’entreprise et permet des gains de productivité et une gestion améliorée. Il apporte également une véritable plus-value par rapport aux publics externes : clients, actionnaires, parties prenantes… Le numérique ne profite pas qu’aux acteurs du web. Loin de là ! La part de contribution au PIB des entreprises dites traditionnelles s’élève à 75% de l’ensemble de la contribution de la filière internet contre 25% pour les entreprises « pure-player ». Toujours selon l’étude Mc Kinsey, pour les PME, chaque euro investi dans les technologies du numérique se traduit par deux euros de marge opérationnelle. Sur les trois dernières années, les entreprises « pure player » ont eu une croissance plus de deux fois supérieure à celle des entreprises traditionnelles. Leur capacité d’exportation est elle aussi en moyenne deux fois plus forte que les entreprises à moyenne et faible intensité sur le web. 6
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La dynamique numérique continue de croître.D’ici 2012, le PIB de la France lié à Internet devrait croitre de 14% pour atteindre 129 milliards d’euros, soit 5,5% du PIB total.
Selon les estimations, ce sont450 000 emplois directs et indirectsqui pourraient être créés grâce à la filière numérique d’ici 2015.
 FOCUS >  L’industrie du jeu vidéo : un marché à redynamiser Aujourd’hui, le chiffre d’affaire du secteur du jeu vidéo en France s’élève à environ 3 milliards d’euros, se plaçant ainsi troisième sur le marché européen derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. On estime qu’il pourrait atteindre les 3,8 milliards d’euros d’ici 2014. Il n’était que de 1,3 milliard d’euros en 2000. Depuis 2009, le secteur du jeu vidéo accuse pourtant un certain recul avec une baisse de -11,4 % en volume et -13,0 % en valeur.
La France dispose de nombreux atouts dans l’industrie du jeu vidéo, notamment du fait de sa forte créativité et de la qualité de formation des employés du secteur. Le jeu vidéo attire chaque jour de nouveaux talents et peut se reposer sur des entreprises compétitives et innovantes, comme Ubisoft. Le marché du jeu vidéo français représente plus de 10 000 emplois et qui, malgré certaines difficultés structurelles, reste dynamique. En 2008, la France comptait près de 430 entreprises évoluant dans ce domaine : prestataires techniques, développeurs de middleware, fournisseurs de technologie, studios de développement de jeux, éditeurs…
> Vivre ensemble à l’ère numérique Mais le numérique n’est pas qu’un enjeu économique : il bouleverse notre société.
L’impact du numérique sur notre société se mesure à l’aune de ce qui, aujourd’hui, nous apparaît comme évident mais ne l’était pas du tout hier.
Pouvions-nous imaginer, il y a plus de 20 ans, la généralisation à tous les publics de la possibilité de recevoir et d’envoyer des courriers et des documents de façon totalement dématérialisée en quelques secondes, partout dans le monde ?
Pouvions-nous imaginer être connecté à toutes nos connaissances, de l’enfance à l’âge adulte, et d’être dans la capacité de partager en temps réel des informations, des photos, des vidéos, des coups de cœur, d’entretenir en permanence le dialogue avec eux ?
Pouvions-nous imaginer qu’une personne puisse diffuser très simplement – sans l’appui d’un éditeur - et à un coût très réduit, ses écrits, ses vidéos, ses musiques à un large public, en dépassant toutes les frontières ?
Pouvions-nous imaginer que chaque citoyen puisse organiser, s’il le souhaite, sans moyens, de grands rassemblements publics en moins d’une semaine voire en quelques heures ?
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Pouvions imaginer que des dictateurs seraient chassés du pouvoir en quelques semaines, à la suite de contestations alimentées sur les réseaux sociaux numériques, donnant une tribune inédite à la liberté d’expression des peuples ? Comme le rappelait le Président de la République lors du e-G8, le 24 mai 2011, avec le « printemps arabe », « l’opinion internationale a pu ainsi constater qu’Internet était devenu, pour la liberté d’expression, un vecteur d’une puissance inédite. » Enfin, pouvions-nous imaginer avoir accès, à la demande et à domicile, à une offre de produits et de services immense, à un éventail de connaissances quasi-illimité ? Ces quelques exemples paraissent aujourd’hui banals pour les « natifs du numérique », qui ont toujours eu accès à Internet. Pourtant, ils illustrent clairement l’imprégnation du numérique dans notre façon de vivre, de travailler, de communiquer. Dans certains domaines, le numérique a entraîné des changements plus rapides en une décennie que dans tout le siècle dernier : diffusion de la culture, organisation du travail, santé, études supérieures, relations entre amis, participation démocratique… La non-utilisation d’Internet est devenue un facteur discriminant pour les jeunes générations. Ainsi, 75% des adolescents considèrent, selon le CREDOC, que « disposer d’internet est important pour se sentir intégrés dans notre société ». La vie démocratique peut se renouveler profondément grâce aux outils de participation qu’offre Internet : accès aux données publiques, suivi permanent de l’action des élus et des administrations, échanges directs et informels entre la « société civile » et les acteurs publics, outils de concertation on-line, dématérialisation des procédures administratives, foisonnement des blogs qui élargissent le spectre du débat public.... Des personnes qui se sentaient exclues de la sphère politique, à cause de « barrières à l’entrée » trop lourdes, sont désormais au cœur du jeu. Le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel euro-péen est resté comme un jalon de cette nouvelle donne dans la vie politique française : alors que les principaux leaders d’opinion des médias « traditionnels » soutenaient plus ou moins directement le « oui », le débat faisait rage sur le net, avec une place non négligeable pour les supporters du « non ». C’est bien sûr encore plus vrai aujourd’hui, où de nombreux débats naissent sur Internet, avant d’être repris par les médias traditionnels. Le lien social entretenu grâce à Internet est loin d’être virtuel : il est souvent le prolongement de relations pré-existantes ou il crée de nouvelles relations, permet aux personnes de débattre sur des sujets d’intérêt commun, ou de mobiliser de nombreuses personnes autour d’une cause commune... Le fonctionnement de notre société s’en trouve profondément modifié. La richesse de partage d’in-formation et d’expériences que permet Internet est indéniablement un facteur de progrès. De vastes champs pour renforcer la solidarité et lutter contre toute forme d’isolement peuvent être explorés !
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Certains le comparent à la révolution industrielle. D’autres à l’apparition de l’imprimerie, ou même de l’écriture. Quoi qu’il en soit, l’impact d’Internet nous invite à revoir notre conception de la vie en société, notre façon de travailler, de communiquer, de consommer, d’organiser les services pour la population dans les villes et les campagnes, de créer du lien social…
2.lU la justice Les impacts de ce bouleversement numérique ne sont pas entièrement mesurables, ni prévisibles.
> Lutter contre l’inégalité territoriale face aux développements à venir
Prétendre s’opposer à un changement de cet ordre sous prétexte qu’il nous oblige à la remise en cause est une absurdité. En revanche, il faut accompagner cette révolution : pour permettreà tousd’en bénéficier, pour aider chacun à en tirer parti afin que l’instrument technologique reste au service de l’homme et de la société. Aussi puissant soit-il, l’outil n’est pas une fin en soi, pour que la France soit un leader mondial dans ce domaine, qu’elle continue d’innover et ne dépende pas systématiquement de standards imposés par d’autres.
La France ne doit pas rater cette étape cruciale.Le très haut débit est un moyen incontournable de développer des services pour les Français, et d’augmenter la compétitivité des territoires et des entreprises.
La majorité des grands pays développés, comme la Corée du Sud, les États-Unis, le Japon, l’Italie, la Suède ou le Danemark, ont pris le chemin du très haut débit. Au Japon et en Corée du Sud, la fibre optique représente déjà 25 % des accès Internet. En Europe, à eux seuls, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas, l’Italie et la Norvège représentent près de 96% des abonnés aux réseaux en fibre optique.
> Combler les fossés numériques En 2010, selon l’INSEE,(enquête Technologies de l’information et de la communication d’avril 2010), 67% des ménages français possédaient un micro-ordinateur personnel.
Les territoires ruraux et de montagne ne doivent surtout pas être les oubliés du numérique ! La couver -ture en « vrai haut débit » est déjà un enjeu. Pour les zones rurales, c’est une question d’attractivité essentielle. Comment créer de l’emploi demain dans ces territoires qui accueillent aujourd’hui 20 millions de Français si nous laissons se développer un Internet à deux vitesses ?
En 2009, le taux espagnol était à 66%. En comparaison avec l’Italie (54%), c’est satisfaisant. Mais au regard du Royaume-Uni (77%) et de l’Allemagne (78%), c’est insuffisant.
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Selon l’Insee, 64% des ménages ont accès à Internet à domicile. C’est une hausse de 8 points en 2 ans ! Il faut se rappeler qu’en 2000, seulement 12% des ménages déclaraient avoir accès à Internet à domicile. La progression en dix ans est très forte. D’autant qu’une immense majorité des Français (90% des internautes) ont un accès au haut débit ! Ainsi, le taux de ménages français ayant accès à l’internet haut débit est parmi les plus élevés d’Europe : selon l’ARCEP, ce taux s’élevait en 2009 à 63% en France, contre 62% en Allemagne, 66% au Royaume-Uni, et seulement 41% en Italie et 51% en Espagne. Selon les données Eurostat, le pays européen où les ménages ont le plus accès à internet est les Pays-Bas (91%). Le dernier de la classe européenne est la Bulgarie, avec seulement 1/3 des ménages qui disposent d’un accès Internet à domicile. La France se situerait au 8ème rang.
Tableau INSEE Un peu plus d’un tiers des Français n’est toujours pas équipé pour accéder à Internet à domicile. Cette « fracture numérique » mérite une analyse plus fine. Le rapport du Centre d’Analyse Straté-gique met en évidence trois fossés numériques, à la fois dans la possession des outils mais aussi dans leur usage.
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a. Un fossé générationnel L’âge est évidement un facteur majeur lorsqu’il s’agit de définir le fossé numérique. Selon l’INSEE, les 15/29 ans ont quasiment tous utilisé Internet au moins une fois (+99% !). Ils sont plus de 93% à disposer d’Internet à domicile et presque tous ont utilisé Internet au cours des trois derniers mois (98%). Parmi ceux-là, plus de 83% l’utilisent tous les jours. Inversement, les plus de 75 ans sont près de 90% à n’avoir jamais utilisé Internet. Ils sont la même proportion à ne pas disposer d’un ordinateur à domicile. b. Un fossé social Le Conseil d’Analyse stratégique note également un fossé social. Les populations les moins aisés ont moins accès à Internet. Selon l’INSEE, 30% des Français n’ayant pas accès à Internet évoquent le coût de l’équipement informatique et le coût de l’abonnement comme explication. Les agriculteurs et les ouvriers sont les catégories professionnelles qui disposent le moins d’Internet à domicile, respectivement 70% et 73% contre 96% des cadres et professions libérales.
Certaines catégories des personnes à bas revenus comme les chômeurs ou les étudiants sont double-ment pénalisées. Selon une étude du Ministère du Travail en 2007, la moitié des chômeurs considère que la non-possession d’Internet limite leur recherche d’emploi. c. Un fossé culturel Le dernier fossé qui requiert une attention particulière est le fossé culturel. Les personnes les moins diplômées ont moins accès à Internet à domicile (moins de 30% d’entre eux). Plus alarmant, près de 60% des sans-diplômes n’ont jamais utilisé Internet : cela s’explique en partie par la forte proportion de personnes âgées parmi ces sans-diplômes. Entre les titulaires d’un diplôme supérieur qui sont plus de 91% à avoir Internet à domicile et les détenteurs d’un BEP/CAP/BEPC qui sont 73% dans cette situation, l’écart est de 18 points Cela montre l’ampleur de la fracture numérique, même si elle a tendance à se réduire au fil du temps. > Consolider la confiance dans le numérique
Permettre aux Français d’accéder facilement et à moindre coût à un Internet de qualité, voilà un défi essentiel. Mais la révolution numérique ne profitera vraiment à la France que si nous sommes capables de consolider ensemble un climat de confiance entre les différents acteurs. La confiance, c’est la clé de la croissance numérique française ! Les nouveaux services numériques ne peuvent en effet se développer pleinement sans une confiance
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