Russie : La « génération Medvedev » s empare des régions
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Russie : La « génération Medvedev » s’empare des régions Par Fred HILGEMANN* Revue ’Regard sur l’Est’ Newsletter bimensuelle du 15/05/2010
Le 25 mars 2010, le Premier ministre de la République du Tatarstan, Roustam Minnikhanov, âgé de 53 ans, remplacera, sur proposition du président de la Fédération, le président historique des Tatars, Mintimer Chaïmiev, 73 ans, élu pour la première fois au suffrage universel direct en 1991.
Depuis le début du mandat du Président russe Dmitri Medvedev, le plus jeune dirigeant de Russie depuis le tsar Nicolas II, la tendance est au renouvellement des exécutifs dans de nombreuses provinces de la Fédération russe. C’est toute la Russie qui semble rajeunir. Depuis le 2 mars 2008, date de l’élection à la présidence de la Fédération de Dmitri Medvedev, 44 ans, juriste adepte du yoga, de Twitter, de Facebook et de l’iPad, les élites politiques régionales subissent une cure de jouvence. Un gouverneur de régions sur cinq a déjà été remplacé. Et, en décembre 2010, sur les 84 gouverneurs que compte la Fédération, une trentaine verront leur mandat expirer. La vieille garde, qui avait souvent assuré localement la continuité avec le régime soviétique, solidement installée depuis vingt ans, est progressivement remplacée par un personnel plus jeune. Le Président russe, qui a dénoncé, dans son discours à la nation du 12 novembre 2009, une Russie «arriérée et corrompue» à l’économie «primitive» et «affaiblie», souhaite voir son pays devenir «moderne et confortable».
Une classe politique rajeunie
Faut-il entendre, sous la rhétorique, que les deux mandats de Vladimir Poutine n’y ont pas suffi? Dmitri Medvedev ne critique pas ouvertement l’ancien colonel du KGB, de treize ans son aîné, qui lui a ouvert la voie vers le pouvoir et qui, aujourd’hui Premier ministre, conserve la main sur les services de sécurité, la télévision et le système parlementaire. Jusqu’ici, il a été décrit, peut-être un peu rapidement, comme un homme de paille, placé au Kremlin par un Poutine qui attendrait de pouvoir se représenter à la présidence en 2012. A certains égards, Medvedev semble pourtant, l’air de rien, s’émanciper peu à peu de la tutelle de son mentor et affirmer son propre style politique, après deux années de mandat en demi-teinte. Suite à la mort en prison, le 16 novembre 2009, de l’avocat d’affaires Sergueï Magnitsky, le Président russe a déclaré vouloir refonder les systèmes judiciaire et carcéral, ainsi que la police. Des réformes sont également annoncées au ministère de l’Intérieur, où plusieurs généraux ont été récemment limogés. Le vice-ministre Nikolaï Ovtchinnikov a ainsi été mis à pied, en raison de son âge «avancé»: 61 ans.
C’est que le Président Medvedev et le Premier ministre Poutine sont d’accord sur ce point: la modernisation du pays passe par le rajeunissement de la classe politique. Dans son message annuel adressé à l’Assemblée fédérale, début 2010, le Président en a fait un principe de politique générale: la jeune génération politique russe a besoin de se réaliser et il faudra lui laisser la place. En 2009, des poids lourds locaux comme Edouard Rossel, gouverneur de Sverdlovsk (Oural), Youri Neelov, gouverneur de la région de Yamal (Grand Nord) et Alexandre Fillipenko, gouverneur de Khanty-Mansiik (Sibérie) ont donc été remerciés à la fin de leur mandat. Le suffrage universel direct ayant été supprimé par la réforme du mode d’élection des gouverneurs et des présidents des Républiques en 2005, les chefs des exécutifs locaux sont désormais choisis par le parti vainqueur des élections régionales. La liste des candidats constituée est soumise à l’approbation du président de la Fédération qui émet un avis, forcément très suivi, et soumet, pour la forme, cette décision à l’approbation du Parlement local.
Pour succéder aux «barons» congédiés, le Kremlin choisit aujourd’hui de jeunes hommes d’affaires, porteurs d’idées nouvelles. Dans la région de Kirov (Sibérie), c’est un ancien membre de l’opposition à Poutine, ex-leaderde l’Union des forces de droite après Boris Nemtsov, Nikita Belykh, 35 ans, qui est entré en fonctions début 2009. Signe des temps: cet homme d’affaires a la réputation d’un gestionnaire intègre! Beaucoup de ces nouveaux venus possèdent des intérêts dans le gaz et le pétrole, ce qui permet, en temps de crise, de renforcer le contrôle de Moscou sur les flux financiers des hydrocarbures qui représentent 70% des exportations et 20% d’un PIB en chute libre (-8% en 2009 contre +6% en 2008). La fin de la «dépendance humiliante aux matières premières» est d’ailleurs l’un des souhaits du
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