Services et libertés, demain tous fichés

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L’INRIA a quarante ans Institut national de recherche en informatique et en automatique Services et libertés, demain tous fichés ? Table ronde – Session société Alex TÜRK, Sénateur du Nord, président de la CNIL Barbara CASSIN, Philosophe et philologue, spécialiste de la philosophie grecque, Professeur à Paris V Sorbonne, auteur de « Google-moi » Sébastien CANEVET, Spécialiste du droit et des nouveaux médias, Docteur en droit, membre du forum des droits de l’Internet. La table ronde a été animée par Jacques HENNO, auteur du livre Tous fichés, et présentée par Marc SCHOENAUER, chercheur à l’INRIA La session s’ouvre sur un sketch mettant en scène un comédien interprétant un citoyen du futur en 2014 confronté à une administration connaissant toutes ses informations personnelles. Marc SCHOENAUER Bienvenue à cette première session de débat de société portant sur l’informatique. Vous venez de voir, présentés sur un mode humoristique et caustique, les sujets dont nous allons débattre au cours de cette table ronde. L’informatique fait peur ou peut faire peur. Si nous étions paranoïaques, ces craintes pourraient nous amener à penser qu’il est nécessaire d’arrêter toute recherche dans ce domaine. Il s’agit d’un mauvais débat, qui peut entraîner de mauvaises réponses. Parmi celles-ci, nous pouvons affirmer que si nous ne menons pas ces recherches, d’autres les réaliseront à notre place. Cette réponse est évidemment simpliste.

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L’INRIA a quarante ans

Institut national de recherche en informatique et en automatique

Lille, les 10 et 11 décembre 2007

Services et libertés, demain tous fichés ?

Table ronde – Session société

Alex TÜRK, Sénateur du Nord, président de la CNIL

Barbara CASSIN, Philosophe et philologue, spécialiste de la philosophie grecque, Professeur à

Paris V Sorbonne, auteur de « Google-moi »

Sébastien CANEVET, Spécialiste du droit et des nouveaux médias, Docteur en droit, membre du

forum des droits de l’Internet.

La table ronde a été animée par Jacques HENNO, auteur du livre

Tous fichés

, et présentée par

Marc SCHOENAUER, chercheur à l’INRIA

La session s’ouvre sur un sketch mettant en scène un comédien interprétant un citoyen du futur en

2014 confronté à une administration connaissant toutes ses informations personnelles.

Marc SCHOENAUER

Bienvenue à cette première session de débat de société portant sur l’informatique.

Vous venez de voir, présentés sur un mode humoristique et caustique, les sujets dont nous allons

débattre au cours de cette table ronde.

L’informatique fait peur ou peut faire peur. Si nous étions paranoïaques, ces craintes pourraient

nous amener à penser qu’il est nécessaire d’arrêter toute recherche dans ce domaine. Il s’agit d’un

mauvais débat, qui peut entraîner de mauvaises réponses. Parmi celles-ci, nous pouvons affirmer

que si nous ne menons pas ces recherches, d’autres les réaliseront à notre place. Cette réponse est

évidemment simpliste.

Ce mauvais débat ne doit pas néanmoins nous empêcher de réfléchir aux risques que font peser les

nouvelles technologies de l’information sur nos libertés. Nous devons à ce titre partir d’un constat :

toutes les technologies peuvent être détournées. Ainsi, la localisation par satellite des individus

peut aussi servir pour identifier les malades d’Alzheimer ou repérer les randonneurs en montagne

égarés. La gestion des bases de données importantes a des conséquences positives en génomique et

en biologie. De même, les recherches en cryptographie servent aussi bien à masquer des messages

qu’à casser les codes.

Nous devons, je crois, nous montrer optimistes mais cela ne nous dispense pas pour autant de faire

preuve de vigilance. La problématique n’est pas uniquement scientifique, elle est éminemment

politique. Il ne faut pas laisser aux politiques le soin de décider des politiques, de même qu’il ne

faut pas laisser aux scientifiques le soin de décider ou de débattre seuls de ce qui est profitable ou

non dans la recherche.

Je pense que Jacques Henno, qui va diriger ce débat, pourra réagir sur ces quelques idées.

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