Sondage Atlantico-Ifop alliances UMP-FN
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Atlantico.fr - Intégration pdf Publié le 22 Mai 2015 - Mis à jour le 23 Mai 2015 Sondage exclusif Effondrement des souhaits d’alliance UMP-FN : le sondage qui souligne que la guerre des droites est vraiment déclarée Un sondage Ifop pour Atlantico révèle que seuls 30% des électeurs de l'UMP souhaitent encore établir des accords électoraux avec le FN. Soit une baisse de 20 points par rapport à l'an dernier. L'illustration que, désormais, les deux partis sont bien engagés dans une lutte pour la première place à droite. Avec Jérôme Fourquet Voir la bio en entier Atlantico : Quels sont les principaux enseignements de ce sondage ? Jérôme Fourquet : Ce sondage est d'abord remarquable car il met en lumière une très forte évolution, alors que les enquêtes précédentes observaient une grande stabilité sur cette question. Il s'est donc passé quelque chose récemment qui a conduit à ce basculement, qui a fait reflué la volonté d'accord local entre l'UMP et le FN, laquelle était très forte puisqu'elle concernait un électeur sur deux chez les sympathisants UMP et les ¾ chez les frontistes. Dans les deux familles, on observe une baisse de 20 à 25 points depuis les dernières municipales de 2014, et il faut donc comprendre ce qu'il s'est passé, car cela n'est pas uniquement du au psychodrame de la famille Le Pen. Je pense qu'il y a toute une séquence qui a montré la monté en puissance du FN (sa victoire aux européennes, ses bons résultats aux départementales).

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Publié le 23 mai 2015
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Langue Français

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Atlantico.fr - Intégration pdf

Publié le 22 Mai 2015 - Mis à jour le 23 Mai 2015
Sondage exclusif
Effondrement des souhaits d’alliance UMP-FN : le sondage qui
souligne que la guerre des droites est vraiment déclarée
Un sondage Ifop pour Atlantico révèle que seuls 30% des électeurs de l'UMP souhaitent encore établir des
accords électoraux avec le FN. Soit une baisse de 20 points par rapport à l'an dernier. L'illustration que,
désormais, les deux partis sont bien engagés dans une lutte pour la première place à droite.
Avec Jérôme Fourquet
Voir la bio en entier
Atlantico : Quels sont les principaux enseignements de ce sondage ?
Jérôme Fourquet : Ce sondage est d'abord remarquable car il met en lumière une très forte évolution, alors
que les enquêtes précédentes observaient une grande stabilité sur cette question. Il s'est donc passé
quelque chose récemment qui a conduit à ce basculement, qui a fait reflué la volonté d'accord local entre l'UMP et
le FN, laquelle était très forte puisqu'elle concernait un électeur sur deux chez les sympathisants UMP et les ¾
chez les frontistes.
Dans les deux familles, on observe une baisse de 20 à 25 points depuis les dernières municipales de 2014,
et il faut donc comprendre ce qu'il s'est passé, car cela n'est pas uniquement du au psychodrame de la
famille Le Pen. Je pense qu'il y a toute une séquence qui a montré la monté en puissance du FN (sa victoire aux
européennes, ses bons résultats aux départementales). Pour l'électorat de droite, le FN n'est plus perçu
comme une force d'appoint pour défaire la gauche, mais plus comme un rival potentiel qui a une volonté
de manger ou de casser la droite. Ce changement de perception vient de la modification des résultats
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électoraux, un FN à 18% n'a rien à voir avec un FN à 25%, voire d'avantage, et aussi favorisée par le discours tenu
par les responsables de droite. Ce discours a évolué depuis les européennes, où le piège du FN obligeait les
responsables à se positionner par rapport à lui. Depuis que Sarkozy a repris les rênes de l'UMP, il a un discours
beaucoup plus offensif sur le FN. Cela ne se cantonne plus uniquement sur le plan économique, il le dénonce
comme étant un ennemi de la droite, dont le but serait de casser l'électorat de droite et que dans ce
contexte, aucun accord n'est possible, ni sur des valeurs, ni sur des accords techniques. Le changement de
nom de l'UMP vers "Les Républicains" est, en ce sens, très utile dans ce contexte. Sarkozy essaie de renouer
avec la stratégie de 2007 : aller loin dans le discours sur des thèmes proches du FN, il va sur ses terres
tout en combattant Marine le Pen et l'appareil frontiste. C'est ce qu'il avait fait en 2006-2007, il s'écartait du FN
tout en appuyant très fort le discours sécuritaire, ou sur l'immigration.
Dans la dernière ligne droite des départementales, il parlait des menus hallal, mais en même temps, il
répètait à tous les meetings que chaque voix au Front national faisait un socialiste élu. Il disait que, quelque
part, le FN était l'allié du PS, et que pour lutter contre le PS, il fallait voter pour l'UMP. Le nom de "Républicains"
permet de se distinguer des autres partis, en affirmant qu'il ne faut pas se taire sur les sujets de société tout en
restant lié à des valeurs républicaines. Son propos est résumé par cette phrase choc livrée au cours de son
interview au Figaro "la République a trop cédé", entendre cédé au communautarisme et à l'islam. Sarkozy
prône dès lors un républicanisme de combat, ce qui lui permet d'aller loin dans la confrontation avec le FN.
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Les sympathisants de l'UMP ont bien compris que l'alliance avec le FN, seconde force politique de droite qui leur
permettait de faire le contre-poids à l'alliance PS-PC n'allait plus de soi. L'idée de s'allier est dangereuse dès
lors que la question du leadership est posée, que le FN a conquis plusieurs villes et s'est imposé aux
Un certain nombre de leaders de droite, et notamment Sarkozy, ont parlé de cette lutte à mort aveceuropéennes.
le FN. Alors, bien sûr, les électeurs frontistes, désignés comme l'ennemi, n'ont spontanément pas forcément envie
de s'allier avec la droite. Une autre partie aussi se voit monter en puissance et ne souhaite plus alors être en
position de dominé.
Le sondage montre aussi que, si les électeurs frontistes s'opposent à des accords électoraux locaux, ils
La question "souhaitez-vous que l'UMP et le Front nationalne le font pas dans le cas d'accords nationaux.
passent un accord national ?" qui se traduirait donc par la participation du Front national au gouvernement en cas
de victoire de la droite à la présidentielle, pose la question de la conscience de la force ou de la faiblesse. Alors
qu'au niveau local, les frontistes se savent en position de force et n'ont donc pas d'intérêt à s'allier à
l'UMP, ils sont en revanche conscients de l'importance d'un accord avec l'UMP pour pouvoir participer à
un gouvernement Sarkozy.
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Le score de 30% des électeurs de l'UMP prêts à s'allier avec le FN est à rapprocher des chiffres d'avant 2010 et
donc précédant l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du mouvement. Lorsque cette dernière a imposé une
dynamique revenant à des valeurs plus républicaines, on a vu un mouvement de sympathie vers le Front
Le brusque recul que l'on constate montre qu'il y a une peur qui est née devant la montée en puissancenational.
du mouvement, qui en plus affiche sa volonté offensive envers l'UMP. C'est d'autant plus surprenant que Jean-
Pour comprendreMarie Le Pen, le repoussoir étant parti, on aurait pu s'attendre à un mouvement vers le FN.
ce phénomène, il faut revenir à ce qu'il s'est passé aux élections européennes et aux cantonales et à la déclaration
de guerre de Sarkozy au FN. Cependant, il ne faut pas oublier que 30% représente une large part de l'électorat
avec laquelle il va aussi falloir se mettre d'accord.
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Quelles sont les valeurs que partagent les deux partis et celles qui les
éloignent ?
Les valeurs communes portent sur la question identitaire et la question sécuritaire, il y a des proximités très
En revanche sur l'école,fortes sauf que Nicolas Sarkozy place la République au centre de son message.
l'économie, les positions sont très différentes.
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Peut-on dire qu'il y a une volonté de la part de l'UMP de se repositionner au
centre?
Les électeurs de la droite sont toujours à droite, mais on observe la volonté de Nicolas Sarkozy d'avoir les
D'où les accords passés avec unecentristes avec lui afin de reproduire le schéma des élections de 2006.
partie des centristes pour les départementales. Mais dans le même temps, en utilisant les thèmes de prédilections
du FN, il est allé chasser dans son électorat. Cette recherche du grand écart a eu un certain succès au cours
des départementales. Dans ce schéma-là, où les accords avec les centristes priment mais dans lequel on
souhaite maintenir une rhétorique forte sur les questions liées à l'immigration notamment, l'image républicaine n'est
pas inutile.
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L'UMP n'a pas le choix de l'offense pour contrecarrer la dynamique du Front. Elle risque de se faire devancer, et
Ilce pourrait être très dangereux pour des présidentielles, où une position de troisième serait désastreuse.
faut d'ailleurs répondre à Marine Le Pen qui affiche sa volonté de cannibalisation et de mise à mort de l'UMP.
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L'exclusion de Jean-Marie Le Pen pèse peu dans cette mise à distance du Front National. C'est la décision prise
au moment des départementales qui permettent de comprendre cet éloignement : le rapprochement de
l'UDI et de l'UMP ont permis de limiter les victoires du Front National, et on peut tout à fait imaginer qu'il
Cette stratégie est gagnante d'une part, mais c'est aussi lan'y aura pas de candidat UDI aux présidentielles.
seule qui soit existante pour s'opposer efficacement au FN et ne pas se faire dévorer, par un parti qui est passé de
10% de l'électorat à 25%.
Cette rupture acte la prise de conscience du changement du rapport de force et devrait donc s'inscrire
dans la durée.
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