Améliorer la santé des personnes avec autisme, Handicap mental et personnalité sportive
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Description


Le Centre de Ressources Autisme Languedoc-Roussillon organisait une journée consacrée à la santé des personnes avec autisme le 19 juin 2012 à Montpellier.
Les présentations des intervenants ayant participé à cette journée sont disponibles ci-dessous.
Les bibliographies et listes de ressources sur les différentes thématiques liées à la santé (accès aux soins, soins somatiques, soins bucco-dentaires, douleur...) sont proposées sur la pages des Bibliographies sur ce site.
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Améliorer la santé des personnes avec autisme
Améliorer la santé des personnes avec autisme
Compte-rendu de la journée "Améliorer la santé des personnes avec autisme" organisée à Montpellier le 19 juin 2012.
Le Centre de Ressources Autisme Languedoc-Roussillon organisait une journée consacrée à la santé des personnes avec autisme le 19 juin 2012 à Montpellier.
Les présentations des intervenants ayant participé à cette journée sont disponibles ci-dessous.
Les bibliographies et listes de ressources sur les diférentes thématiques liées à la santé (accès aux soins, soins somatiques, soins bucco-dentaires, douleur...) sont proposées sur la pages desBibliographiessur ce site.
Actualités et recommandations sur l’accès au soin des personnes en situation de handicap Pr. Amaria BAGHDADLI -CRA-LR
Etat des connaissances et de la recherche Cécile RATTAZ -CRA-LR
Accès aux soins somatiques des personnes en situation de handicap
Evaluation et prise en charge de la douleur
Protocole de prise en charge de la douleur en hôpital de jour Dr. Madeleine SARROUY, Laura ARSAC -Hôpital de jour Montaury - Nîmes Protocole de prise en charge de la douleur en hôpital de jour
Douleur : des recommandations aux réalistés du terrain Isabelle VAILLANT -Chargée de mission CLUD -CHRU de Montpellier
Le médecin généraliste et la personne autiste Dr. Caroline ROUQUETTE -Médecin généraliste
Projet OncodéI : prise en charge des cancers des personnes avec déIcience intellectuelle Dr. Bernard AZEMA -CREAIORS-LR
Partenariats entre service de psychiatrie et services de soins somatiques illustrés à partir d’une situation clinique Dr. REMY, Dr. GONNIER, J. AZAZ, J. CONDAMINES, D. LEFEVRE -Unité de traitement de l’autisme à l’âge adulte - CHRU de Montpellier
La Maison de la Prévention Santé de Montpellier Dr Mathilde BODÉRÉ-MELIN -Maison de la Prévention Santé de Montpellier
Accès aux soins dentaires Dr. Estelle MOULIS -Ondotologie pédiatrique -CHRU de Montpellier
Etat des lieux des dispositifs pour favoriser l’accès aux soins Colette BOY -CRA-LR
Le réseau Vivre avec une Anomalie du Développement en Languedoc-Roussillon Béatrice BOLLAERT -Coordinatrice du Réseau VADLR
Projet de réseau de santé Autisme Jacqueline MEYER, Fanny AYANOUGLOU -CRA-LR
Douleur : des recommandations aux réalités du terrain
Le médecin généraliste et la personne autiste
attente d’autorisation de difusion
Partenariats Psychiatrie -services de soins somatiques
La Maison de Prévention Santé de Montpellier
Accès aux soins dentaires
Voir la liste de ressources Favoriser l’accès aux soinssur la pageBibliographies
Réseau Vivre avec une anomalie du développement en LR
Projet de réseau de santé Autisme
Source :http://www.autisme-ressources-lr.r/Ameliorer-la-sante-des-personnes-avec-autisme
Handicap mental et personnalité sportive [*][*]Pour touteAuteurJean-Paul Génolinidu même auteur
Laboratoire Sport Organisation Identité, Université Paul Sabatier Toulouse 3, Toulouse, France http://www.cairn.ino/revue-les-cahiers-internationaux-de-psychologie-sociale-2007-3-page-93.htm
LE STATUT DE LA PERSONNE HANDïCAPÉE MENTALE DANS LE SPORT
Les mouvements sportis qui se spécialisent dans l’accueil des personnes handicapées mentales veulent aire du sujet un sporti « à part entière ». Ils misent sur une transormation des représentations par la participation sociale et radicalisent une analyse sociale des handicaps. En ce sens ils sont très proches des perspectives de « l’accèssibilisation »(Sanchez, 1997)soutenues par les politiques sociales actuelles qui s’accordent sur la distinction entre déîcience et invalidité(Winance, 2003; Stiker, 1999)pour situer les causes de l’invalidation dans le regard négati porté sur la personne et militent en conséquences pour une politique de minimisation des stigmates.
2La transormation des représentations reposerait sur l’efet positi de congruence du contexte sporti. L’adoption d’un statut de sporti serait alors une condition nécessaire à l’inversion des stéréotypes(Brunet, 1991).
3Les recherches sur la perception du handicapé par le valide dans les activités physiques(Tripp et Scherrill, 1991 ; Rizzo, 1984 ; Tripp, 1988 ; Kisabeth et Richardson, 1985 ; Hoenk et Mobily, 1987 ; Rizzo et Visopel, 1992)ont généralement réérence aux processus d’inuence sociale. Elles s’intéressent davantage aux efets des stimulations proposées sur le jugement, à leurs conséquences sur les comportements d’acceptation ou de rejet qu’aux processus discriminatoires mis en jeu dans la connaissance psychologique d’autrui. D’un point de vue socio-cogniti, l’étude sur les représentations sociales concernant les personnes handicapées en sport(Bruant et Génolini, 1994)montre que pour les handicapés mentaux l’assimilation à la personnalité handicapée persiste malgré l’attribution d’un statut de sporti. Les théories implicites de la personnalité utilisées pour décrire le « handicapé mental sporti » sont proches de celles qui permettent de caractériser le handicapé et ne se conondent pas avec celles qui identiîent le sporti. Cette observation n’est pas surprenante, elle est conorme aux clivages déjà constatés dans la açon dont la presse traite des maniestations sportives pour personnes handicapées(Génolini, 1992 ; Schantz et Gilbert, 2001 ; Schantz et Marty, 1995).
4L’inormation sur les personnes handicapées apparaït déconnectée des enjeux compétitis du sport. Ainsi, contrairement aux idées largement difusées dans le milieu sporti spécialisé sur le handicap, la représentation du handicapé mental ne se conondrait pas avec celle du sporti.
5Nous cherchons, dans ce travail, à montrer comment, du point de vue des processus de catégorisation sociale, se construisent des représentations qui, tout en jouant sur l’assimilation au sporti, reproduisent la règle de mise à l’écart et comment celles-ci « travaillent » dans le sens commun et chez des proessionnels du secteur spécialisé qui ont, du sport, un acteur d’intégration sociale des personnes handicapées mentales[1][1]Les liens entre les associations sportives spécialisées... suite.
LES REPRÉSENTATïONS SOCïALES ET PROCESSUS SOCïO-COGNïTïFS
6L’étude des représentations sociales s’inscrit ondamentalement(Moscovici, 1961)dans une double logique cognitive et sociale qui nous conduit à rechercher les règles de construction de la pensée sociale. Elle questionne un objet de représentation qui se situe comme « autonome »(Flament, 1987)dans la mesure où le principe organisateur se trouve au niveau même de l’objet. A l’interace du psychologique et du social, les représentations peuvent se déînir comme une manière d’interpréter notre réalité quotidienne et possèdent quatre onctions : « constitution d’un savoir commun, orientation des conduites et comportements, constitution et renorcement de l’identité, justiîcation des comportements et des prises de position »(Abric, 1994, p. 13).Il nous intéresse donc de mieux cerner les processus par lesquels se construisent les images sociales sur les personnes handicapées mentales lorsqu’elles sont engagées dans une pratique sportive compétitive. Cette dernière est promue selon un idéal édéral par une vision « sociale » du handicap qui consiste à lutter contre la stigmatisation et à aire tomber les « barrières psychosociologiques »[2][2]Le sport dans le champ des pratiques médico-sociales permet... suiteconséquences de l’étiquetage du handicap. Pour les proessionnels, le niveau de participation des personnes handicapées à des compétitions sportives constitue de açon objective, un acteur de valorisation des personnes handicapées mentales. Par ailleurs, le sport associati au sein d’une institution médico-éducative est un enjeu[3][3]La notion d’enjeu (Moliner, 1996) est utilisée ici pour... suitedans la déînition de l’identité proessionnelle. Il est structurant des positions interindividuelles (consistant à marquer, pour des corps proessionnels spéciîques, des espaces de travail en marge de leur onction initiale) et intergroupes (permettant d’objectiver, au sein des structures spécialisées un modèle social de prise en charge à côté de modèles médicaux).
7Nous traiterons plus spéciîquement les systèmes de catégorisation(Leyens, 1983)qui, dans les représentations participent à déînir les jugements sociaux sur les personnes handicapées. Un des efets de la catégorisation est l’augmentation perçue des diférences entre catégories (efet de contraste) et de similitudes au sein d’une même catégorie (efet d’assimilation). Lorsque la catégorisation est appliquée à des objets sociaux « l’efet de contraste débouche sur un phénomène de discrimination alors que l’efet d’assimilation conduit à la stéréotypie »(Beauvois et Deschamps, 1990, p. 17).L’activité de catégorisation passe par « l’utilisation de
schémas ou de structures cognitives permettant d’organiser des inormations à priori disparates »(Moliner, 1996, p. 55).Ces processus de catégorisation sociale(Tajfel, 1972)en jeu dans les jugements sur autrui ne servent pas simplement à simpliîer le réel pour mieux l’appréhender, ils nous sont utiles pour spéciîer qui nous sommes.
8Ainsi, selon que l’on soit proche ou éloigné de l’idéal édéral, où classe t-on les personnes handicapées mentales qui pratiquent un sport, du côté d’une catégorie proche de celle qui permettrait d’identiîer les handicapés mentaux, ou d’une autre qui déînirait le sporti ?
9On peut imaginer que la lutte active contre l’exclusion sociale conduise les gens à rapprocher les représentations du sporti et du handicapé mental aîn de situer ces dernières plus en conormité avec les enjeux du champ sporti.
10Dans une activité de description des personnes, les sujets mobilisent des préconceptions concernant les rapports entre traits de personnalité. L’expression de théories implicites de la personnalité(Bruner et Tagiuari, 1954)« désigne précisément ces assemblages de traits disponibles dans la tête des sujets, lesquels sont activés par la présence d’un des énoncés personnologiques »(Le Poultier et Gueguen, 1991, p. 26).Ces Théories qui tendent à ordonner l’environnement chez un individu en termes de catégories selon qu’elles sont semblables, équivalentes pour l’action objectivent des portraits typiques par l’étude des liens entre traits mais aussi sont ancrées dans des réseaux de catégories plus amilières propres aux positions sociales des groupes. « Ce sont les diférents processus d’assimilation / d’accentuation de contrastes et de catégorisation qui rendent compte du processus général d’ancrage »(Doise, 1990, p. 128).
CATÉGORïSATïON DU HANDïCAP MENTAL ET REPRÉSENTATïONS PROFESSïONNELLES
11Les travaux qui abordent la représentation de la personne handicapée mentale chez les proessionnels de la réadaptation se situent dans une perspective de la cognition sociale qui traite les processus de catégorisation à partir des attitudes(Vallade et Lupersat, 1995 ; Esnard, 1998 ; Pry et Aussilloux, 2002), ou dans une analyse du rôle de la culture proessionnelle dans l’émergence et la transormation des représentations du handicap(Giami, 1990 ; Morvan, 1988).Communément ils montrent que les représentations du handicap mental se construisent de açon ambivalente entre des connaissances savantes et naves et qu’elles se diférencient selon la proession exercée dans le champ médico-social. Les éducateurs, dans la déînition du handicap utilisent un système de catégorisation des déîciences intellectuelles qui s’organise autour de deux grands axes: l’atteinte organique et le trouble psychique(Vallade et Lupersat, 1995).Ils expliquent le déîcit selon trois catégories naves (l’atteinte de naissance, l’environnement éducati pathogène, l’accident) et résistent à l’utilisation des éléments du diagnostic médical. Le rejet de toute catégorisation pré-construite dénote, dans l’évaluation du sujet, un attachement au courant psychanalytique (évitement de la stigmatisation du sujet, reoulement de l’angoisse du proessionnel). Esnard(1998)d’un point de vue socio-cogniti dans une comparaison entre personnel éducati et psychologues montre que l’organisation structurale de la représentation du handicap mental se onde sur la bipolarité entre sujet
psychologique (valorisation des stéréotypes personnologiques) et sujet social (engrenage du manque, de la stigmatisation, de l’inadaptation). Quel que soit le pôle, les éléments perceptis de la représentation sont « largement négatis ». La centralité de la représentation repose sur les modalités cognitives (la déîcience intellectuelle) pour les psychologues et sur la dépendance sociale (le manque d’autonomie) pour les éducateurs. Une clôture de la représentation s’efectue, quel que soit le groupe, sur le registre déîcitaire excluant toute réérence à la maladie mentale, alors même que cette dernière est omniprésente dans la réalité quotidienne des prises en charges. Le handicap mental susciterait des « sentiments ambigus » chez les proessionnels, dont l’origine serait à situer dans les représentations communes de la olie.
12Les représentations peuvent être nuancées selon l’expérience ou le niveau de ormation. Dans la comparaison des représentations des travailleurs sociaux en ormation débutants et înissants(Morvan, 1988, p. 243-244), s’impose une déînition de la déîcience mentale autour d’images ronts. Aux signes objectis « du mongolisme, de la débilité, de l’imma-turité… s’ajoutent les signes de la maladie mentale, de troubles du caractère, d’autisme ». Des débutants aux înissants « on assiste à un renversement qui ait passer l’image stéréotype ou écran en arrière plan et laisse émerger ce qui, dans la déîcience mentale, retentit et résonne dans la conrontation sociale, personnelle, inter-relationnelle ». Cette évolution, onction de l’expérience proessionnelle, est repérable aussi dans les représentations de l’autisme. Les uturs proessionnels (étudiants en psychologie) continuent malgré la ormation à se représenter l’autiste de açon nave « comme enermé dans une cage de verre »(Pry et Aussilloux, 2002).Alors que les proessionnels (éducateurs en service de psychiatrie inanto-juvenile) sont plus sensibles à présenter certains éléments cliniques (anomalies du onctionnement cogniti, écholalie, non réciprocité des échanges visuels…).
13Les représentations des proessionnels montrent que la déînition du handicap mental dans le champ médico-social varie selon les rapports sociaux et les groupes proessionnels. Une certaine orme d’ambivalence persiste. D’un côté, on peut remarquer que le niveau d’expertise avec le handicap supporte un processus de catégorisation plus în ou plus subordonné à des pratiques éducatives ou psychothérapeutiques qui conduit à un afaiblissement des stéréotypes. De l’autre côté, on note que les représentations sont îxées dans une conception nave des déîcits. Giami(1983)observe à ce sujet que les représentations des handicapés mentaux sont largement communes aux parents et aux éducateurs et liées à des désirs ambivalents (meurtre, surprotection). Selon Castra(1995, p. 66)cette position n’est pas « incompatible avec une logique d’exclusion sociale prenant appui sur les accusations de contagion(identiïées par Jodelet, 1989)qui ondent la règle de l’écart ».
HYPOTHÈSES
14L’assimilation des personnes handicapées mentales qui pratiquent un sport à des « sportis à part entière » est une stratégie réquemment utilisée par les proessionnels pour orienter un jugement plus positi sur le handicap et même envisager à terme une transormation des représentations. Conormément à ce point de vue, nous devrions observer une tendance des intervenants médico-sociaux comparativement à « Monsieur tout le monde » à augmenter la similitude
entre des portraits qui relèvent de catégories diférentes voire même opposées : « le sporti » et le « handicapé mental ». Cet efet d’assimilation devrait touteois rester limité. En efet, comme nous l’avons observé dans les processus de catégorisation mobilisés par les proessionnels, les représentations de la personne handicapée mentale se spéciîent selon le statut ou le niveau d’expertise. Elles suivent les utilités de l’évaluation en travail social(Beauvois, 1976; Beauvois et Le Poultier, 1986)et introduisent, au sein même d’une catégorie, des éléments de diférenciation permettant de déînir l’identité proessionnelle. L’hypothèse d’une homologie dans les portraits du handicapé sporti et du sporti se trouverait pondérée par la nécessité proessionnelle de protéger les personnes handicapées des valeurs agonistiques du sport. Les intervenants du secteur médico-social sont, en efet, conscients du paradoxe de l’engagement sporti selon lequel «le stigmatisé n’est valorisé qu’en référence à des normes qui l’excluent et en s’adaptant à ces valeurs qui le nient dans le même moment où elles le consacrent»(Detrez, 2002, pp. 216-217).À l’inverse, dans le sens commun, la catégorisation serait plus dichotomique et plutôt ondée sur les efets de contrastes qui accentuent les clivages entre les portraits du handicapé mental et du sporti
MÉTHODE
15La démarche méthodologique a consisté à proposer à 194 proessionnels du secteur sanitaire et social et 192 non proessionnels une échelle d’attitude de type Likert. Les enquêtes concernant les proessionnels ont été aites par la voie postale[4][4]L’enquête auprès des proessionnels (compte tenu du... suiteet celles relatives aux non proessionnels ont été complétées et remises en main propre à l’enquêteur.
16Des questions sur la pratique sportive des enquêtés et plus particulièrement sur la position des proessionnels à l’égard du sport pour les handicapés permettent d’identiîer d’une part, les relations efectives que l’ensemble des personnes interrogées entretiennent avec les pratiques sportives et d’autre part, les onctions d’encadrement en APS que les proessionnels peuvent avoir au sein de leur établissement.
17Le questionnaire comporte 25 traits de personnalité antonymes. Il correspond à une adaptation du 16 PF Cattel permettant de repérer la variabilité des représentations autour de l’image du corps en mouvement. Une analyse de contenu de la littérature du sport adapté, nous a permis de retenir six catégories de traits : « l’apparence physique », « la condition physique », « la moralité », « l’intelligence adaptative », « l’afectivité », « la position sociale ». Nous avons demandé à l’ensemble des enquêtés de penser (successivement) à un handicapé mental (HM), un sporti (S), un handicapé mental sporti (HMS) et de dire si, à leur avis, « ces personnes sont… ». Le questionnaire incitait à produire sur chaque trait de personnalité, suivant un ordre aléatoire, un jugement nuancé en sept niveaux. Les cibles sont toujours présentées dans le même ordre et celle du HMS est complétée en dernier. Elle demande de construire un portrait type à partir des théories mobilisées pour les deux autres cibles[5][5]Dans la phase de test des enquêtes il est apparu que la... suite. L’absence de représentation précise ou de prototype du HMS conduit à la mobilisation diférenciée de scripts de jugement chez les proessionnels et non proessionnels.
18Nous avons soumis l’ensemble des évaluations :
à une analyse de variance à un acteur de groupe à mesures répétées pour chacunes des cibles. Nous avons complété ces analyses par destde Student spéciîques sur les traits aîn de discriminer plus înement les diférences.
à une classiîcation hiérarchique ascendante sur l’ensemble des cibles pour chacunes des deux populations étudiées.
RÉSULTATS
ïdentiIcation des enquêtés
19Outre les caractéristiques socioproessionnelles qui diférencient ondamentalement les deux populations, (les uns travaillent en établissement spécialisé, les autres non), l’ensemble des enquêtés appartient à la « classe moyenne »[6][6]Les proessions du travail social sont assimilées à cette... suite. Les intervenants du secteur sanitaire et social sont plus âgés (46 ans en moyenne) que les non proessionnels (40 ans). Ils sont majoritairement masculins (60% contre 48%) et plus « sportis » (90% contre 60% pratiquent un sport). Pour les deux populations la pratique sportive reste essentiellement un loisir. 72% des proessionnels encadrent une activité avec des personnes handicapées, principalement dans l’établissement où ils exercent. Par ailleurs, l’ensemble des enquêtés expriment majoritairement (90%) une opinion très avorable ou avorable à l’égard des compétitions sportives pour handicapés (ceci permet de penser que les évaluations qui suivront ne sont pas destinées à maniester un désaccord ace à l’engagement du handicapé dans le sport mais plutôt à renorcer positivement les efets du sport sur l’intégration des personnes handicapées).
Analyse des descriptions psychologiques
20D’une açon générale la description des proîls de personnalité permet de diférencier chacunes des cibles. L’observation des moyennes(cf. tableau 1)sur l’ensemble des traits montre une évaluation plutôt neutre du handicapé mental (m=3,79) et positive du sporti (m=4,89). Entre les deux se situe le jugement sur le handicapé mental sporti (m=4,3). De part et d’autre de ces moyennes nous pouvons caractériser quelques traits extrêmes qui déînissent typiquement chacunes des cibles. L’émotivité, l’honnêteté, la susceptibilité, la modestie, l’anxiété, la maladresse, le manque de réalisme, le aible statut social et l’absence de stabilité caractérisent le plus distinctement les personnes handicapées mentales. La volonté, le ait d’être acti, résistant à l’efort, adroit, ort physiquement, plutôt prétentieux, mince et jeune évoquent la personnalité sportive. Le handicapé mental sporti se trouve proche du handicapé mental par son honnêteté, son émotivité, son déîcit intellectuel, son manque de réalisme, son aible statut social et son âge. Il se trouve, à l’inverse, proche du sporti par l’expression de sa volonté. Il apparaït acti, résistant à l’efort et ort physiquement.
Tableau 1 - Moyennes des scores par traits sur chacune des cibles
Comparaison inter-cibles pour chacune des deux populations
21L’ANOVA à un acteur de groupe (proessionnels, non proessionnels) et à un acteur à mesures répétées (cibles HM, HMS, S) montre un efet de groupe non signiîcati (F(1,373)=2,03 ;p=0.1), un efet de cibles très ortement signiîcati (F(2,746)=437,37 ;p< .0001), ce qui atteste d’une bonne sensibilité des stimuli et un efet d’interactions très signiîcati (F(2,746)=43,25 ;p< .0001). Ce dernier montre(cf. ïgure 1)que les évaluations efectuées par les non proessionnels, sur les cibles du handicapé mental et du sporti sont plus contrastées que celles des proessionnels. Ces derniers, comparativement aux non proessionnels jugent le handicapé mental plus positivement et le sporti plus négativement. Les attitudes à l’égard du handicapé mental sporti sont sensiblement les mêmes pour les deux groupes.
Figure 1- Comparaison des moyennes par cible pour les proessionnels et les non-proessionnels. anova à un acteur à mesures répétées (HM, HMS, S)
22Plus spéciîquement l’ANOVA à un acteur de groupe (proessionnels, non proessionnels) et à un acteur à mesures répétées (cibles HM, HMS, S) sur chacun des traits montre que l’efet d’interaction n’est pas signiîcati pour l’âge, la orce physique, la corpulence, l’honnêteté, la générosité. Les jugements sur l’apparence physique et la moralité ne permettent pas de distinguer les cibles dans la comparaison des proessionnels et non proessionnels.
23De açon à efectuer une comparaison plus îne entre les deux groupes sur chacune des cibles, nous avons, après ajustement du seuil àp<.0001, efectué untde Student trait par trait.
Le sportif
2411 variables-traits présentent une diférence signiîcative. Les non proessionnels, comparativement aux proessionnels jugent le sporti plus grand, ort, résistant à l’efort, généreux, stable, autoritaire, audacieux, conîant en lui et volontaire, il apparaït touteois plus émoti et moins intelligent.
Le handicapé mental
25Les proessionnels décrivent le handicapé mental plus positivement que les non proessionnels (16 traits sur 25 sont évalués plus avorablement) sur la taille, la beauté, l’adresse, le statut social, le sens des responsabilités, le réalisme, la stabilité, la sociabilité, l’intelligence, l’autorité, l’audace, la conîance en soi et la volonté. A l’inverse, elle est jugée plus négativement sur la orce et l’anxiété.
Le handicapé mental sportif
26Le jugement sur le handicapé mental sporti est très peu diférencié, (8 traits sur 25 difèrent signiîca-tivement). Les proessionnels comparativement aux non proessionnels jugent plus positivement la beauté, la stabilité, la responsabilité, l’anxiété, l’autorité. À l’inverse, ils perçoivent le handicapé mental sporti plus négativement sur la orce physique, la résistance à l’efort, la générosité.
27En résumé, la comparaison des descriptions psychologiques montre que le handicapé mental sporti est généralement jugé plus avorablement que le handicapé mental et plus négativement que le sporti. Il apparaït dans une position intermédiaire autour de laquelle proessionnels et non proessionnels, tout en se démarquant, développent des jugements assez proches.
ANALYSE COMPARÉE DE LA STRUCTURE DES REPRÉSENTATïONS
28De açon a évaluer le niveau de dissimilarité entre les cibles nous avons efectué pour chacune des deux populations une classiîcation hiérarchique sur l’ensemble des traits relatis aux trois cibles. Nous considérons ainsi que, d’un point de vue psychologique, les jugements émis sur les cibles sont interdépendants. Nous cherchons par la comparaison des deux structures de représentations à déînir sélectivement la place de la représentation du handicapé mental sporti par rapport à la personnalité sportive et handicapée mentale.
29La première étape consiste à soumettre le tableau de l’ensemble des réponses individuelles sur les trois cibles pour chacunes des populations à une analyse en composante principale (ACP). Nous efectuons ensuite une classiîcation
hiérarchique ascendante des variables à partir de leurs corrélations avec les acteurs extraits par l’ACP.
30Nous distinguons, sur chaque dendogramme(cf. tableau 2)des classes à partir d’une distance euclidienne qui permet d’isoler distinctement des traits ortement corrélés. Nous analysons chaque classe en tenant compte de la distribution des cibles au sein de celles-ci et de la signiîcation des traits associés.
Tableau 2 - Comparaison CAH des Non professionnels et des professionnels
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