08-07-22-FILLON-pub TV enfants

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Extrait

Contact : Cédric MUSSO

01 44 93 19 61

Monsieur François FILLON

Premier Ministre

Hôtel de Matignon

57, rue de Varenne

75700 PARIS

Paris, le 22 juillet 2008

Objet : publicités télévisées pour les produits alimentaires à destination des enfants

Monsieur le Premier Ministre,

Dans la perspective du prochain arbitrage relatif à l’encadrement de la publicité télévisée pour les

produits alimentaires à destination des enfants, permettez-nous de vous saisir de ce dossier et de

solliciter de votre haute bienveillance l’appui pour que soient mises en place les mesures annoncées

par Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN, Ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de

la Vie Associative. Pour lutter contre la progression de l’obésité infantile, vingt-trois sociétés savantes

et vingt-deux associations et fédérations nationales se mobilisent. Elles représentent des personnes

souffrant d’obésité, de surpoids ou de diabète, des pédiatres, des cardiologues, des diabétologues, des

nutritionnistes, des diététiciens, des psychiatres, des spécialistes de santé publique, des parents

d’élèves, des familles, des enseignants, des adhérents des mutuelles de la Mutualité Française, des

responsables de restauration scolaire ou collective, des maîtres cuisiniers, et des consommateurs. C’est

à ce titre que nous souhaitons par ce courrier vous faire part de notre préoccupation sur ce dossier.

Alors qu’elle était de 12% en 1996, puis de 16% en 2000

1

, la prévalence du surpoids et de l’obésité

infantile est désormais estimée à 17,8 % en France, ce qui constitue un niveau particulièrement élevé

2

.

Elle est associée à une augmentation de la prévalence du diabète de type II jamais observée jusqu’alors

chez des enfants. Quant à l’obésité des adultes, les études les plus récentes montrent qu’elle continue à

progresser à un rythme soutenu ; le pourcentage d’adultes obèses en France est probablement compris

entre 17 % et 20 %

1

. Bien que les déterminants de l’obésité soient multifactoriels, l’alimentation joue

un rôle majeur et le fait que celle-ci soit trop souvent déséquilibrée explique qu’actuellement 60 % des

enfants français ont des consommations en matières grasses dépassant les recommandations

nutritionnelles et 65 % ont des consommations excessives en sucres simples

1

.

Plusieurs mesures ont déjà été prises ou sont en voie d’être instaurées : renforcement du dépistage et

de la prise en charge de l’obésité, amélioration de la qualité nutritionnelle des produits alimentaires,

définition de critères nutritionnels pour les repas servis dans les cantines, enseignement de l’équilibre

alimentaire dans les programmes scolaires, information et sensibilisation des parents, etc. Elles

s’ajoutent à la suppression de la collation systématique du matin à l’école et à l’interdiction des

distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants dans les établissements

1

Institut national de la santé et de la recherche médicale, Obésité : dépistage et prévention chez l’enfant, éditions Inserm,

Paris (2000) 325 p

2

Enquête ENNS 2006 (Etude Nationale Nutrition Santé) – Situation nutritionnelle en France en 2006, selon les indicateurs

d’objectifs et de repères du Programme National Nutrition Santé – InVS.

Enquête MONA LISA 2008 (MOnitoring NationaL du rISque Artériel) - Institut Pasteur de Lille, université Louis Pasteur,

Strasbourg et INSERM de Toulouse.

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