2012 démange Chevènement L LA POLITIQUE REVIENT EN LITTÉRATURE L ...

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2012 démange Chevènement L LA POLITIQUE REVIENT EN LITTÉRATURE L ...

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• 1,40 EURO. PREMIÈRE ÉDITION N O  WWW.LIBERATION.FR 5 MAI 20119323 JEUDI L RÉTARUEQUEREVIENTENLITTOPALITIL LA’TCAUIL ALTRENRCIEHAC ,ERIARÉTTILÉT La mort d’Oussama benLadenrelanceBarack Obama dans sa course pour unsecondmandat. PAGES 2-5 Opération reconquête 2012démangeChevènement oloCannYvan ile,dévoepestaua sa l :uqtoetotFo PRÉSIDENTIELLE Jean- -’du «non» à venir du PS et de la gauche, série de gou- D p e a ux r f l oi e s c e on n da fi mn n é pour le la fédé s’enlise ment se rappelle au mauvai européenne, du 21 avril 2002. Hier mati motiver sa dé- meurtre du préfet Erignac, leader souverainiste et répu oissante de la nter r un cain a assuré qu’il allait enco nique Strauss- ball gemaerssniso iludnettaasiortnos ocpr meiè caurpoès urlefoothniquepolieltrcecnoes paneussàeiagigerértsnE présenter à l’élection préon de l’Europe er eux. S’il  dans les quartiers, les propos tielle.«Je serai candidat p ation à cons- bouger les lignes», a expliqraît irréaliste», grsiatbed i e di v r ié to r tees u r t i , s é c l n i a l m a ie u n r u s ’ avoir l n s i u e n t d o s u r j o o teur du Territoire-de-Belfort, -il lancé à  réunion son témoignage à la cour  à la FFF et dévoilés par sur Europe 1. Avant de se mé l’adresse du di art c une porte de sortie en précis directeur gé- acasrussesissa’d paeMropp’atdennut . i n on n e t r i u o t d c é a t r e f e a t l r s i a d v n a o l f e làtatêdefuooftarnçais. un peu plus tard qu’il«official du FMI. s era it [ s a ] dé ci s ion  17PAGES 8-9 PAGES 12-13 PAGE IMPRIMÉ EN FRANCE / PRINTED IN FRANCEAllemagne2,10 €, Andorre1,40 €, Autriche2,80 €, Belgique1,50 €, Canada4,50 $, Danemark25 Kr,DOM2,20 €, Espagne2,10 €, Etats-Unis4,50 $, Finlande2,40 €, Grande-Bretagne1,60 £,Grèce2,50 €, Irlande2,25 €, Israël18 ILS, Italie2,20 €, Luxembourg1,50 €, Maroc15 Dh, Norvège25 Kr, Pays-Bas2,10 €, Portugal (cont.)2,20 €, Slovénie2,50 €, Suède22 Kr, Suisse3 FS, TOM400 CFP, Tunisie2 DT, Zone CFA1 800 CFA.

2 • EVENEMENT

ÉDITORIAL ParNICOLAS DEMORAND Invisible Vertige de la mise en abyme : nous les regardons voir ce que nous ne verrons jamais. Cette image-là restera comme l’une des plus fortes : Obama dans laSituation Roomde la Maison Blanche, le visage grave, tendu, marqué. L’expression de ses conseillers, l’attitude d’Hillary Clinton, tout laisse penser que ce qu’ils voient est d’une intensité dramatique. Qui sait ? Peut-être les images de l’intervention des commandos contre Ben Laden, peut-être celles de son cadavre. Les attentats du 11 Septembre s’étaient déroulés en direct, à la télévision. Des milliers de photos de l’événement, magistralement analysées par l’historien de l’art Clément Chéroux, avaient donné une forme concrète à la stupeur. Et évacué ce qui semblait l’horreur suprême : les corps des victimes de l’attentat. La mort de Ben Laden, cet autre événement planétaire, restera donc sans image. Elles existent mais ne seront pas diffusées. Autre vertige : celui d’une des démocraties et des vidéocraties les plus avancées du monde, les Etats-Unis, qui finissent par buter sur la mise en spectacle de leur propre puissance. Par hésiter sur l’image ultime qu’ils veulent donner de leur pire ennemi, comme s’ils savaient que ces images-là éclairent aussi ceux qui les diffusent. Les complotistes et conspirationnistes de tous horizons y trouveront une raison supplémentaire de délirer. Tous les autres admettront qu’il doit rester de l’invisible dans les sociétés du spectacle.

LIBÉRATIONJEUDI 5 MAI 2011

Le président américain, qui se rend à Ground Zero, à New York, aujourd’hui, a fortement regagné en popularité après l’opération Geronimo. BenLaden liquidé, Obamarelancé ParLORRAINE MILLOT événement ait un effet durable sur Correspondante à Washington E’LNESSTIEL l’image que les Américains se font de Barack Obama»,analyse Frank Obama viendra célé- B erbjuar ackra h’iuuodrnudGàor L L a E c C ot O e N d T e E B X ar T a E ck Obama desiré e PtuiaquntedaLneBé rruop enn Newpdel’ort,titunitspuL.aGll e-ifssilacnemeulptrecaniat Zero son triomphe sur Ben Laden. En un lieu aussi tra- a effectué un bond depuis ment être taxé de«faible», «specta- gique, où ont péri près de la mort de Ben Laden. teur en chef»,ou même de«musul- 3 000 personnes le 11 septembreman», «non-Américain»,comme le 2001, il ne sera pas question bien sûr L’ENJEU faisait une partie importante et par- de trop plastronner, un discours Affaibli par la crise, ticulièrement tapageuse de la droite solennel est prévu, un dépôt de le président américain maréciiaen. gerbe et une rencontre avec des fa- relance sa candidature milles de victimes. Mais Barack à un second mandat. PRIORITÉ.Mais les précédents mon- Obama a tout de même fait le choix trent plutôt que l’effet de ces gran- très symbolique et démonstratif de des victoires militaires peut aussi venir célébrer sa victoire sur Ben être durable, préviennent déjà les très vite se dissiper. L’exemple le Laden sur le lieu même où celui-ci analystes à Washington. Dans les plus frappant est celui de George avait semé la terreur. Ce sera sa pre- sondages à chaud, le président a vu Bush senior : après sa victoire sur mière visite présidentielle sur le site sa courbe de popularité bondir. Au l’Irak en 1991, jusqu’à 89% des de Ground Zero. baromètre New York Times/CBS Américains disaient le soutenir… Ce News, Obama a même gagné onze qui ne l’avait pas empêché d’être MISE EN SCÈNE. pointsComme il l’a fait battu par rapport à mi-avril : 57% à la présidentielle de 1992. La depuis dimanche, Barack Obama d’Américains disant maintenant mort de Ben Laden n’a pas empêché devrait faire de l’exécution de Ben approuver sa présidence et 37% la non plus les Américains de douter Laden un moment qui «unit» désapprouvant. D’autres sondages de la capacité d’Obama à redresser l’Amérique. Il a pour cela invité son signalent le même sursaut, quoique l’économie, leur priorité numéro 1, prédécesseur George W. Bush, pré- moindre. Une majorité d’Améri- selon un autre sondage duWashing- sident au moment du 11 septembre cains, 54% selon Gallup, estimentton Post,également réalisé après la 2001, à venir assister à son discours, qu’avec la mort de Ben Laden, les mort de Ben Laden: 40% seulement mais celui-ci a décliné : depuis qu’il Etats-Unis seront«plus en sécuritéd’entre eux approuvent la façon a quitté la Maison Blanche, Georgeface au terrorisme».dont le Président gère l’économie, W. se tient en réserve de la politique Mais la crainte d’attentats, en re- soit deux points de moins qu’en et il n’a pas jugé nécessaire de faire présailles, a aussi fortement aug- avril. S’il y a bien des effets durables une exception pour participer à menté : 62% des Américains jugent pour lui jusqu’à la prochaine prési- cette mise en scène. Obama devra«probable»ou«très probable» le 6 novembre 2012, ilsun dentielle, d’autant mieux savourer sa victoire acte de terrorisme dans les prochai- risquent de n’être que«subtils», ce jeudi qu’elle risque… de ne pas nes semaines.«Il est possible que cetprévient Frank Newport. • Barack Obama félicite le chef d’état- REPÈRES Ground Zerodésigne l’emplacement des deux tours jumelles du World Trade Center à New York dans les- quelles se sont encastrés les deux avions de ligne le 11 septembre 2001. Mais l’expression désigne d’abord un endroit précis où a lieu une explosion, comme par exemple le dôme de Genbaku à Hiroshima où les Américains larguèrent la première bombe atomique, le 6 août 1945. Ou l’épicentre d un séisme et la cour ’ centrale du bâtiment du Pentagone.

LIBÉRATIONJEUDI 5 MAI 2011 • 3 i nation devant l’intervention a H m on ér t i e c e a t in in e, d e g mbarrasaprèslarévélationdela présence de Ben Laden… LePakistanenpleine confusion «L e Pakistan est un endroit très dange-parti religieux du pays), estime qu’«il y a reux ! Même Oussama ben Laden n’y beaucoup de questions soulevées par cet inci- était pas en sécurité!»Les Pakistanaisdent, on n’a pas vu d’images du corps! Certains tentent de se remonter le moral par des plai-experts et d’anciens généraux dénoncent une santeries alors que le malaise s’accroît.mise en scène des Américains». Le pays nage en pleine confusion depuis Pression. Selon Rahimullah Yusufzai, jour- l’incroyable exécution surprise d’Oussama naliste de Peshawar,«c’est tout à fait surpre- Ben Laden par un commando américain àLaden se soit caché à Abbottabad.nant que Ben Abbottabad, ville de garnison à 50 km de laIl devait y être en confiance, peut être avait-il capitale. reçu«Quelle honte pour notre pays devant des garanties, je ne sais pas. C’est très le monde entier!»lance Akbar, un journalisteembarrassant pour notre Etat, pour le gouver- d’Islamabad.nement, la police, l’ISI Officiellement, bien que [Inter-Services Intelli- les circonstances de cette gence, les services se- opération commando ne crets, ndlr]. Les consé- soient toujours pas clai-quences vont être res, les Américains ontprofondes, il va y avoir agi sans prévenir le Pa-encore plus de pression kistan… de peur que ledes Occidentaux pour chef d’Al-Qaeda ne soitarrêter le mollah Omar alerté. En réponse, le Pa- [chef des talibans, kistan a dénoncé une ndlr], Al-Zawahiri violation de son terri- [ nu méro 2 d ’ A l - toire. Une accusation Qaeda], les talibans… et pour d’un autre côté, une«sauver l’honneur», et qui a été reprise hier àpression croissante des Abbottabad, où quelques dizaines d’avocatsjihadistes contre l’Etat, ils vont vouloir venger ont manifesté contre le raid. Mais l’Etat vassmauO»a.Et prouver que leur élan n’est pas tout de même devoir s’expliquer sur la pré- brisé par la mort de leur icône. sence tranquille de Ben Laden dans une ville Pour Madeeha Gauhar, directrice du théâtre contrôlée par les militaires. Ajoka à Lahore,«considérant l’implication «Terrible échec». A Abbottabad, tout lepossible de notre ISI, ou d’éléments “voyous” monde est d’accord sur un point, il est im-dans ses services, ce n’est pas vraiment une possible que Ben Laden soit resté caché sanssurprise. Beaucoup de gens refusent d’y croire, aucune complicité. Quel a donc été le rôlepeut être très laide à voir. Officielle-la vérité exact des services secrets pakistanais ? notre Etat lutte contre le terrorisme. Mais«In- ment, compétence»,comme le plaide le Premier mi-comment l’ISI a-t-il pu ignorer que Ben Laden nistre, Youssuf Raza Gilani, à Paris, ou bienétait là-bas? J’ai grandi à l’époque du dictateur double jeu ?«Le gouvernement a gardé un si- Zia-ul-Haq, lors de la création de ces moudja- lence assourdissant au début, il ne savait même hidin avec l’aide de la CIA, et je connais ce pas quoi répondre,constate un analyste de la“grand jeu”». capitale. Ici, c’est l’armée qui gère les “affairesActiviste de la commission des droits de étrangères”, notamment la question du Cache-l’homme à Islamabad, Tahira Abdullah ne mire et de l’Afghanistan.»Afrasiab Khattak, mâche pas ses mots :«Le gouvernement et les membre de l’Awami National Party (partiservices secrets doivent nous rendre des comp- pachtoun membre de la coalition gouverne-Ou bien ils sont totalement incompétents,tes. mentale), estime prudemment que bien ils jouent double jeu. Les Pakistanais ont ou«le gou- vernement a été surpris et choqué. Il va devoir le droit de savoir, car dans les deux cas, c’est enquêter à ce sujet, je ne peux rien vous dire très grave. Pourquoi une grande partie de notre d’autre. C’est un terrible échec de nos services budget est-il dédié à l’armée si elle est incapable de sécurité». ou si elle nous ment ? C’est une crise de con- Dans le pays, la confusion règne. Une partiefiance très profonde, à la fois dans notre pays, de la population, très méfiante vis-à-vis deset au niveau international. Le gouvernement, Américains, refuse toujours de croire à lale chef de l’armée et des services secrets de- mort du chef d’Al-Qaeda. Abdul Rashid Tu-vraient tous démissionner.» major Mike Mullen, dimanche. PHOTO PETE SOUZA. THE WHITE HOUSE. AP rabi, membre du Jamaat-e-Islami (premier CÉLIA MERCIER «L ou ement Au Soudan,un millier de manifestants se l c a « a o v [ q e L m ’ u c o e p l n p l l è o é e t r s B e a v t e m i a n o l e e n L n u a t a r l d u s é e , g c n e a o l l a l u e e r é e r s t t e é d l c t e e o u v é h a ] é it r é e t d a ’ n i u t t e n mé e ri g teto v u e t rn àfait 2996 sont rassemblés à Khartoum, où Oussama ben Laden a vécu dans les années 1990, d’être reconnu saluant dans le chef d’Al-Qaeda un«mar- pour le succès de tyr»et scandant des slogans antiaméri- c ércains. acte de légitime défense nationale.» ette op ation.»reosdepe uqoi nnse ouvénttrrtlolamosr esC’entlbrom Au Pakistan,des centaines de personnes Eric Holderle ministre américain de la Justice, L’ancien vice-président  participé à Karachi, au sud du pays, ontdes attentats du 11 septembre hierDick Cheneylundi 2001 aux Etats-Unis. à des prières spéciales à son intention,

4 • EVENEMENT Le sociologue Philippe Corcuff dissèque les théories du complot: «L’imagene peut pas arrêter le doute» tre d M PN)AP,ihdrh’iuuacufflippeCoruojua( aîféreeconlàI’cnseyLnoPEed mais aussi militant politique s’est parfois confronté à des publics séduits par des théories du complot. Sociologue, il a mené des recherches afin de les réfuter au mieux. Les discours complotistes se ressemblent-ils ? Il faut distinguer les complots, bel et bien obser- vables, des théories du complot, erronées. Une théorie du complot consiste en une vision systé- matique faisant de la manipulation consciente et cachée le facteur principal d’un événement. Elle se présente comme une trame narrative à effets explicatifs. On peut trouver des analogies dans une diversité de récits conspirationnistes, des fictions (James Bond,X-Files) ou des faits (11 septembre 2001, grippe H1N1, mort de Ben Laden, etc.). Ce sont des façons stéréotypées de lier des personnages, des événements et des faits dans une histoire. Ce ne sont pas «les faits bruts» qui parlent d’eux-mêmes, mais la mise en récit qui tend à suggérer automatiquement une certaine explication de ce qui s’est passé. Il y a plusieurs fils dans les récits conspirationnistes : le fil d’une intentionnalité toute-puissante faisant de la réalité historique le sim- ple résultat du déploie- ment des intentions cons- cientes de quelques puissants, le fil du caché avec son pouvoir d’attrait sulfureux, qui tend à dévaluer toute vérité publique en «vérité offi- cielle» douteuse, ou le fil essentialiste, les com- ploteurs supposés, personnes ou groupes (juifs, communistes, Américains, musulmans, etc.), se présentant comme des essences malfaisantes. Quels liens entretiennent l’idée de preuve par l’image et le complot ? Dans nombre de versions contemporaines, no- tamment sur Internet, le complot visé n’est pas vraiment déployé, il est suggéré. Ce qui apparaît tout-puissant, c’est le doute vis-à-vis de la vé- rité officielle, qui laisse simplement entendre que… Les images constituent tout à la fois une ressource et un réceptacle d’une logique illimi- tée de doute. Quand il n’y a pas d’image, c’est un facteur d’activation du doute. Quand il y a des images, elles sont soupçonnées d’être tru- quées. Mais l’image ne peut pas arrêter le carac- tère autodévorant du doute conspirationniste. Comment réfuter ces théories ? Ce n’est pas simple. Car il y a une forte circula- rité dans les théories du complot : chaque réfu- tation est souvent lue de manière paranoïaque comme une preuve supplémentaire du complot. Dans cette perspective, si je critique telle ou telle théorie du complot, soit je suis un idiot, soit je suis un vendu. Par ailleurs, le doute, dont se réclament les complotistes, constitue bien un axe de la culture philosophique et scientifique moderne comme de la nécessaire critique so- ciale. Il s’agirait alors de récuser le doute illi- mité, dans un rapport plus contrôlé au doute, en refusant d’en faire un nouvel absolu rempla- çant les certitudes d’antan. Le débat démocra- tique aurait besoin de cultiver quelque chose comme une perplexité raisonnée, qui arme la critique tout en évitant certains délires. Recueilli parSYLVAIN BOURMEAU

LIBÉRATIONJEUDI 5 MAI 2011

Barack Obama relit son discours avant l’annonce de la mort de Ben Laden, dimanche. PHOTO PETE SOUZA. THE WHITE HOUSE. AP Obama a annoncé hier qu’il ne publierait pas les photos du corps de Ben Laden. LaMaisonBlanchese prendlespiedsdanslacom e Oussama L BaLnennederestponpuasiéblse, pssduchotored’adavnnreBafan rsloceonnn’atlai de - s r c e r t ip n t i i e o n n u’de… i i t dn r i lsey p s ér am t« q ai u V u t n o e i p d l e d e à u u l B t ’ e c e r n nn op o L e m a p b d m a a e r i t n af a n t q n t u i u e i t m , v a i p é v u o r a u s o i t t r è 1 d u er b a n ir n e - e s t l l o d l e ’ r o s é n s p A .c d’ o m C u su é ’ n e r e i s a c t n u a u t ’ i a r n n e s té ea é a é c i h u e a q rt n u n e t e g f t e e u m b é m l de e B t ss e e ri é n uq e, .s L i a « à a d L l e e a té n f j é a , a i t c t m u ’ q é u e b e s , e t e a tranché hier Barack Obama, qui a f view à la télévision CBS. Pour les autoritésun complexe de plus d’un million de dollars, c’est un peu comme si on avait tué énorme, américaines, comme pour les gens d’Al-dans une zone très éloignée du front et se ca- Hitler. Mais arriver ensuite mal préparé devant Qaeda,pas de doute qu’il est mort»«il n’y a : presse, c’est décevant, cela risque de diluerchant derrière des femmes placées devant lui la «Il est sûr qu’on ne le verra plus marcher sur comme un bouclier.»Le problème est queun peu le message,observe John Gizzi, cor- la surface de la Terre.»Ces photos auraient cette description ne correspondait pas respondant à la Maison Blanche de l’hebdo- pu servir«d’instrument de propagande» conservateur madaire à la réalité, a-t-on appris dèset vraimentHuman Events. Je ne poser un«risque pour la sécurité nationale»lundi soir. Les reporters qui ont pu appro-pense pas que cela mine encore l’euphorie qui des Etats-Unis, a plaidé le Président. cher le complexe d’Abbottabad ont décritmais si à long terme les questionsrègne ici, Cette annonce est un nouveau revirement une villa certes vaste, mais qui n’avait rienpersistent, les doutes risquent de faire des mé- pour la Maison Blanche qui depuis lundi de très luxueux. LeWall Street Journalrap-tastsesa». avait laissé entendre qu’elle publierait porte que la maison, construite en 2005,«a «Hâte». Ces impairs n’empêchent bientôt ces«preuves»visuelles de la mortl’air décrépit»,avec de«l’herbe poussantd’ailleurs pas la présidence de continuer à de Ben Laden. Mais Obama a de bonnes rai- distiller les détails de l’opération. s p o o n n s d d a ’ n ê t tr à e l p a ru M d a e is n o t, n a B p l p a r n o c u h veun S’ c il or a r v e a s i - t «Si à long terme les questions siuqparpaLedBene,onaHier suocnadusess-ahva n adeitarl’ntge e :« persistent, les doutes risquent d re o t n ro né uv le er fe a u v v e e c r d t e à s c é e m s e p u h t o e t s o a s, u il P a a u ki r s a t i a t n p , u u s n e de faire des métastases.» its, ia b sni « q l’ u é e qu d i e v u al x en n t u d m e é 5 ro 0 s 0 d e e ur t o é s l » é , - consulat américain pris d’assaut…. Quand on John Gizzide l’hebdomadaire Human Events phone. Le patron d’Al-Qaeda s’était voit ce qui s’est passé pour un Coran brûléainsi préparé à l’éventualité d’une aux Etats-Unis[un massacre d’employés desous un toit», «de l’humidité et des moisissu-fuite de sa résidence, ont expliqué plusieurs l’ONU et des émeutes qui ont fait plusres sur les murs extérieurs»…responsables des services américains lors de 20 morts en Afghanistan, début avril, Surtout, Ben Laden ne se cachait pas der- d’un briefing confidentiel au Congrès, qui ndlr]…» a ensuite été en partie ébruité. rière des femmes, a dû rectifier la MaisonLa Maison Blanche pourra d’ailleurs toujours changer d’avis, si be- Blanche. Mardi, le nouveau porte-parole Jay Le porte-parole Jay Carney, en poste depuis soin.«Ils sont en train de préparer l’opinion, a mis ces gaffes de communication février,Carney a lu un récit, rédigé par le ministère analysait Thomas Wolzien, stratège indé- de la Défense, qui ne fait plus état de fem- sur le compte de la«grande hâte»avec la- pendant en communication, avant l’an- mesilcu,»reob«mais précise plutôt qu’une quelle l’administration américaine a voulu nonce d’Obama.Ils se mettent dans la posi-des épouses de Ben Laden s’est une grande quantité d’informa-«précipitée «fournir tion où ils publieront ces photos pour répondre au-devant des membres du commando».Untions».Vue l’importance de l’opération, et aux doutes, plutôt que de les brandir comme latir à la jambe a suffi à la neutraliser, selon grande maîtrise avec laquelle elle a été des trophées.» exécutée,cette nouvelle version. Quant à Ben Laden, beaucoup sont prêts d’ailleurs à Mystique. Depuis la formidable annonce il n’était même pas armé, a reconnu Carney accepter ces explications.«Ils ont tout de de la mort de Ben Laden, la communication mardi. La veille, John Brennan l’avait ditsuite corrigé ce qui devait l’être,sliouegn de la Maison Blanche, d’ordinaire parfaite- abattu «dans un échange de coups de feu».Thomas Wolzien.Ils n’ont pas laissé une ver- ment calibrée, a semblé plusieurs fois ca- Le même Brennan avait aussi annoncé quesion erronée circuler pendant des semaines et fouiller. Lundi, lors d’un briefing, le con- l’épouse de Ben Laden avait été tuée, ce quedes semaines, il faut leur donner ce crédit.» seiller antiterrorisme d’Obama, John la Maison Blanche a dû également corriger: LORRAINE MILLOT (à Washington)

LIBÉRATIONJEUDI 5 MAI 2011

EVENEMENT • 5

Depuis lundi, les sites conspirationnistes bruissent de rumeurs accusant Washington de manipulation. BenLadenrejointRoswelletElvis u e 4 h 30 et 5 h 30 du matcette nouvelle mort d’Oussama ben Laden, vous L es–l dn,inert ndteoi–ssodeutébferueh ni esiaçnar esEtestdUnisats-opru rieé etuOalôcradé avec les fils de Saddam Hussein pour bien f q r u u o n e dimé nt. a s»ici», «lamortdenedaLneBèrtebmotounpiesb siré gn p irr b é Omaedtnfiifeadnésurcultlestous e d t t ie iq f n u u t e s s t d i d ’ g e e e n l l v ’ a re op c g é o u r u r a e v ti e o s r n o t n u d t r e d e c ne m o o é u m d v m i e a a u t n i u i q r c u é t u a e oi n d n is e êtes stupides. Réfléchissez un peu : ils ont pa- recherches autour du terme «Bin Laden»montrer qu’ils étaient morts. Pourquoi pensez- En retour, certains médias surfent l’affaire.Certaines familles des victimes ont égale- (l’orthographe anglophone de Ben Laden) survous qu’ils ont fait disparaître si rapidementment demandé au gouvernementerrtpoapd’«avec ironie sur les théories conspirationnis- Google ont été multipliées par 100 millions. la preuve»cette version d’Oussama ?» tes, comme Slate.fr et son traitement secondque le chef d’Al-Qaeda était bien La frénésie débute dès que les rumeurs de sa D’autres sites, classés très à droite, ont repris mort.«Est-ce vrai ou faux ? A vrai dire, je nedans un article intitulé «Le jourdegré parano mort commencent à circuler sur Twitter, les mêmes arguments, pour à la fois remettresais pas, Ben Laden n’est pas mort». oùa réagi Stella Olender, dont la fille pour exploser lorsque la télévision inter- de nouveau en cause les attaques du 11 Sep- a été tuée dans les attaques contre le World On pensait la transparence facilitée par l’avè- rompt ses programmes afin de diffuser le dis- tembre et assurer que Ben Laden est déjà Trade Center.Pour moi, c’est un peu bizarrenement de WikiLeaks (dont le slogan est cours d’Obama. Sans surprise, l’événement mort depuis longtemps. Une information quiqu’ils s’en soient débarrassé comme cela.» «nous ouvrons les gouvernements»). La Mai- provoque un afflux de commentaires d’inter- aurait été gardée secrète par le gouvernement «Rumeurs». Hier, la Maison Blanche, qui a son Blanche prouve le contraire en fournis- nautes, aussi bien dans leurs espaces person- afin qu’il puisse continuer de mener sa lutte rappelé qu’elle avait aussi fait un test ADN sant du grain à moudre aux sempiternels in- nels semi-publics (Facebook, Twitter) que contre le terrorisme. pour identifier Ben Laden, a finalement an- crédules. A moins que le site de Julian sur les sites d’information. Si certains médias Sur son site Infowars, l’animateur de Radio noncé que la photo du corps de Ben Laden ne Assange ait malgré lui joué son rôle : optent pour la fermeture des espaces de dis- libertarien Alex Jones a ainsi écrit un long serait pas rendue publique (lire ci-contre).«Ille 24 avril, il publiait ses «dossiers Guantá- cussion, propices aux débordements sur de post hier pour assurer qu’un ancien assistantfaut faire attention aux effets que cela pourraitnamo». Parmi les milliers de pages confiden- ets, la ermettent à leurs lec- tielles datant de 2002 à 2008 sorties d’un t t e el u s r s s uj dedéba p t l t u r p e a . rt Le p stermeslupi-aan«m «Je suis désolée, mais si vous croyez C pr h o a d m ui b re rciimaénenaemeénobnaea,mian-csas uparaitatWenav c a o n mmneae y d d emtun,eedn’llrrnai veler, tion», «mascarade»et autresibodnnga»e«ne à cette nouvelle mort d’Oussama drice américaine au Pakistan.On peutpeut y lire de forts soupçons sur la localisa- t t a a r i d ns en S t h p e a rl s o à c f k le 2 u . r 0 i . r:onnelafaitpasàcer- ben Laden, vous êtes stupides.» miganireuqleseue ntraîned den morte ioBrneaLfliadtve raàtrsvetatssnoiamseefin iteBLnnoed uqeéocrransiéeovenàcelleespondbi l,ogmonenedanib: ak e ptais ladellvi «Stupide». Aux Etats-Unis, les théories du Cindy Sheehanactiviste antiguerre, sur Facebook le monde et que des extrémistes se mettentl’ayant accueilli ces dernières années. De là complot restent pourtant minoritaires. Maisà brûler le drapeau américain». Mais à dire que le site devenu depuis des mois la les hésitations de l’administration Obama à au secrétaire d’Etat durant l’administration certains élus, dont le sénateur Joe Lieber- bête noire de Washington a accéléré la mise publier la photo de Ben Laden et la décision Bush, Steve R. Pieczenik, était prêt à témoi- man, estiment que la photo devra être mon- en branle de l’opération meurtrière, il n’y a de jeter son corps à la mer ont donné lieu à gner que Ben Laden avait été tué en 2001 et trée.«Cela permettrait de mettre fin aux doutesqu’un pas. D’aucuns y verront au contraire de nombreuses questions, principalement que les attentats du 11 Septembre étaient unet aux rumeurs» preuve que le gouvernement aurait pu agir, a précisé l’ancien candidat la sur Internet. Dès lundi, Cindy Sheehan, une«inside job»,tôt, et qu’Oussama coule sans doute desen clair, qu’ils avaient été orga-  plus la primaire démocrate. à activiste antiguerre qui a perdu son fils en nisés par Washington. Des sites des Tea Par- En France, le site de l’association ReOpen911, jours paisibles entre Elvis et Michael Jackson. Irak en 2004, s’interrogeait sur sa page Face- ties, à peine moins subtils, questionnent qui doute des«versions officielles»sur les at- ALEXANDRE HERVAUD book :«Je suis désolée, mais si vous croyez à du 11 Septembre, estime que tentatsaussi le moment de l’annonce, soulignant«tous les et FABRICE ROUSSELOT (à New York)