Culture légale du pavot Legal opium poppy cultivation

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Culture légale du pavot

©Philippe Psaïla/DoubleVue.f

Legal opium poppy cultivation

Des champs contre la douleur ! — Fields against pain!

Contact direct : (33 0) 9 79 24 41 90 email : info@doublevue.fr

Synopsis

Dans la campagne française, au milieu des champs de blé ou de colza, fleurissent chaque année des parcelles de culture de pavot qui rivalisent de beauté avec leurs milliers de fleurs mauves et roses s'agitant au rythme du vent dans une danse apaisante.

Le pavot (papaver somniferum), plante de la famille des papaveraceae, connue depuis l'Antiquité pour son effet analgésique, joue aujourd'hui encore, un rôle déterminant dans la lutte contre la douleur.

En l'espace de quelques années, la consommation de la morphine dans les hôpitaux a plus que doubler, en raison de la prise de conscience, à la fois de la part des politiques et des médecins, de la nécessité de prendre en charge la douleur. Les malades et le développement de maladies comme le cancer, induisant des souffrances de plus en plus résistantes aux autres analgésiques, ont fait tomber les tabous liés à la prise de morphine. Car l'addiction résultant de l'usage des dérivés morphiniques et l'assimilation à la dépendance du drogué ont longtemps pesé sur le corps médical qui, du coup, avait marginalisé l'utilisation des dérivés du pavot pour soulager les malades.

C'est par une volonté simple et déterminée que la France a, dans les années 60, décidé qu'il fallait obtenir une "autosuffisance morphinique". La culture du pavot s'est structurée et est devenue une culture industrielle. La France produit aujourd'hui 25% des besoins mondiaux. La mise en place d'une filière légale de production du pavot permet d'éviter les provenances douteuses et de garantir la qualité des différents produits extraits de cette plante à destination de la pharmacie.

Cette culture sous haute surveillance a pour but de produire différents alcaloïdes contenus dans le pavot dont les principaux sont les morphiniques (codéine et morphine), les thébaïques. Ils sont utilisés dans les compositions de médicaments à base de codéine comme les anti-tussifs par exemple ou encore la méthadone utilisée pour les traitements de sevrage morphinique.

Une surface cultivée de la taille de Paris permet aujourd'hui à une société sous tutelle des ministères de la Santé et de l'Intérieur de répondre aux besoins de l'industrie pharmaceutique. La culture est annuelle et s'étale de mars à juillet, depuis les semailles jusqu'à la récolte. Contrairement aux images classiques de cultures situées en Afghanistan ou en Birmanie, il ne s'agit pas de scarifier le bulbe de la plante pour en récolter le latex appelé "opium" qui s'écoule, mais de récolter la paille du pavot une fois que celui-ci aura séché sur pied et qu'un maximum d'eau se sera évaporé sous l'effet du soleil d'été. Cette paille, broyée et transformée en granulés, sera stockée dans de vastes silos et transportée tout au long de l'année dans une usine d'extraction chimique, située dans le sud de la France, afin d’obtenir les alcaloïdes définitifs. La recherche génétique permet aujourd'hui de mettre au point des variétés dont la teneur en codéine, morphine… est supérieure afin de mieux répondre aux besoins de l'industrie.

Chaque parcelle, disséminée sur le territoire français, est soumise à des contrôles de police. Patrouilles et enquêtes sur le voisinage font partie des mesures de sécurité prises autour de cette culture.

Les années à venir vont confirmer les besoins en dérivés morphiniques de l'industrie pharmaceutique. La recherche, grandissante autour de la douleur, place toujours le pavot au centre des produits incontournables. Et même si la synthétisation chimique est possible, son coût trop élevé garantit à cette culture encore de beaux jours.

Phili

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