L objectif et le subjectif : problèmes de délimitation du centre-ville de Saint-Etienne - article ; n°2 ; vol.46, pg 199-225
28 pages
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L'objectif et le subjectif : problèmes de délimitation du centre-ville de Saint-Etienne - article ; n°2 ; vol.46, pg 199-225

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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1971 - Volume 46 - Numéro 2 - Pages 199-225
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Vant
L'objectif et le subjectif : problèmes de délimitation du centre-
ville de Saint-Etienne
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 46 n°2, 1971. pp. 199-225.
Citer ce document / Cite this document :
Vant André. L'objectif et le subjectif : problèmes de délimitation du centre-ville de Saint-Etienne. In: Revue de géographie de
Lyon. Vol. 46 n°2, 1971. pp. 199-225.
doi : 10.3406/geoca.1971.1585
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1971_num_46_2_1585:
L'OBJECTIF ET LE SUBJECTIF :
PROBLÈMES DE DÉLIMITATION DU CENTRE-VILLE
DE SAINT-ETIENNE
par Andre Vans'
La multiplicité des termes ou des expressions utilisés lors des études
de centre-villes, traduit la diversité même des approches. Le « down
town » des anglo-saxons se teinte d'une familiarité que la traduction
de ville basse » est incapable de suggérer. Le « Central business
district » des géographes américains, plus limité et théoriquement plus
precis, se distingue quelquefois si mal du « business centre » qu'une
même expression de « centre des affaires » recouvre ces deux concepts
différents. Quant au « cemrat area ч^ des planificateurs anglais —
pour prendre un dernier exemple — sa conception est si particulière
qu il n'en existe aucun equivalent en français. Nous voici revenus au
point de départ : est-il nécessaire de délimiter, voire même définir,
la notion de centre-ville pour l'étudier ; Une définition stricte, et le
réel s'appauvrit : pas de définition du tout, et le réel garde sa complexité
mai> aussi son opacité : choix difficile...
A la limite, point central, milieu théoriquement géométrique d'un
ensemble, le centre-ville est à la lois lieu de convergence ou de rayon
nement. Heu d'irrigation ou de drainage, et se caractérise par certains
éléments spécifiques fortement représentés. Mais encore faut-il que
les individus en perçoivent l'existence et pour ainsi dire conceptualisent
ces données objectives. De plus, le Centre n'est pas fait d'une simple
accumulation de fonctions, mais il est une somme de conditions qui ne
peuvent être mesurées statistiquement, il est un marché où s'échangent
des valeurs sociales qui ne se traduisent pas toujours de manière orale,
mais sous forme de pensées, de représentations, de rencontres, de regards
sur. d'exhibitions, voire de provocations... Qu'il soit objet d'étude pour
l'homme de science ou objet de pratique pour l'homme-habitant. le
centre-ville est un produit social fait de deux valeurs bien distinctes :
une valeur d'usage caractérisée par une intensité maximale d'utilisation
des surfaces, par un complexe de fonctions (données objectives jamais
mises en cause) : et une valeur d'échange symbolisée par une intensité 200 ANDRÉ VANT
maximale de fréquentation, par mi ensemble de rôles (données sub|cc~
tives reconnues ou contestées) l. Si les approches objectives faites
de mesure permettent d'utiles comparaisons et sont, à ce titre, un
excellent instrument d analyse du centre-ville en soi, il semble que 1 ap
proche subjective leur soit nécessairement complémentaire pour retrouver
la singularité des centres de villes, but final de l'œuvre géographique.
Autrement dit, rechercher une délimitation du Centre de St-Etienne.
revient déjà à mettre en valeur l'originalité de la seule ville houillère
française qui soit devenue une grande ville.
CRITERE SOCIOLOGIQUE ET IMAGE DU CENTRE
Ainsi In spécificité du Centre tient à « l'adéquation du subjectif et
de l'objectif » 2. Elle se traduit par une image issue avant tout d une
pratique, d'une expérience, d une connaissance au sens étymologique
du terme, bien plus que d'une reconnaissance. La difficulté essentielle
est alors de clarifier cette image. Diverses techniques de description
verbale du Centre, de délimitation sur carte ou encore de sélection de
points centraux dans une liste préétablie, ont été mises au point par
sociologues et géographes allemands en fonction d'un certain nombre
de variables telles que lieux de residence, catégories socio-professionn
elles, tranches d'âge ou sexes ?> . Sans référence directe à ces techniques,
une remarquable identité de démarche caractérise souvent 1 approche
du Centre de Saint-Etienne tentée par le C.R.E.S.A.L. (Centre de
Recherches et d'Etudes Sociologiques Appliquées de la Loire) 4 ; et
nombre de résultats replaces dans un contexte géographique paraissent
particulièrement intéressants. Pour la commodité de 1 exposé, et bien
1. Sur la différenciation rôle-fonction, voir A. Antunf.s et C. Durand : Contribution
à une sociologie des groupes urbains. Groupes typiques, groupes de transition, groupes
le.iders : vocation et rôles urbains à Poitiers Publication de Recherches Urbaines -
Ministère de 1 Equipement e': du Logement, 1969, 65 pages.
2. Cf. J. Pf.rneilk, Une méthode d'etude du Centre-Ville. Urbanisme n" 117, lQ70.
pp. 45-48.
3.Voir les études de D. Prokop, Image and Functions of the City. pp. 22-34 : de
J. Klein, The Delimitation of the town-center in the image of its Citizens, pp. 286-
306 ou encore de F. Sïf.verts. Perceptual Images of the City of Berlin, pp. 2N2-285
in Urban Core and Inner City. Proceedings of the International Study Week, Amster
dam 11-17 September 1966. Leiden. E. ]. Bril! 1967, 577 pages.
4. C.R.E.S.A.L. Etude Sociologique du Centre de Saint Etienne. Rapport d'analyse
mars 1969, non paqiné et, d'après ce rapport, la plaquette éditée par l'R.P.U.R.E.S.
Contraintes sociologiques et restructuration du Centre de Saint-Etienne, mai 1969,
non paginé. I
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Fig. 1. — Carte de repérage pour une approche sociologique du Centre 202 ANDRÉ VANT
qu'une image soit une entité difficilement dissociable, nous essaierons
d'en préciser les contours, le contenu et le foyer central, cela, en ne
perdant pas de vue que cette analyse s'applique à deux niveaux dif
férents : celui de la ville même, et celui de sa zone d'attraction.
Cet essai de précision, donc de cartographie des limites du Centre
à partir d'une image, appelle quelques commentaires (fig. 1). Première
ment, les réponses « en épaisseur » sont très rares. Le Centre est essen
tiellement perçu comme un segment de droite. Au Nord la place Jean-
Jaurès constitue une extrémité assez nette, alors qu'au Sud l'autre
extrémité, beaucoup plus fugitive, est à placer entre les Nouvelles
Galeries et la place Anatole-France. Deuxièmement, les utilisateurs ont
tendance à tirer le Centre à eux : ainsi, pour les habitants de Beaulieu —
un des quartiers Sud-Est de la ville — le Centre se déforme et prend
une composante secondaire Est-Ouest à partir du Lycée Claude-Fauriel ;
pour ceux de Saint-Chamond - Rive-de-Gier, la composante Est-Ouest
s'étire jusqu'à la place Fourneyron, véritable point de rupture entre
l'autoroute de Lyon et le centre-ville ; pour ceux de Firminy enfin, la
linéarité se renforce démesurément vers le Sud, bien au-delà de la place
A. -France mais de manière toujours imprécise. Troisièmement, les limites
s'élargissent en fonction directe de la distance au Centre. Plus les util
isateurs sont proches du Centre, plus ils le définissent étroitement ;
plus ils en sont éloignés, plus ils lui donnent de l'ampleur. Quatrième
ment — et cela a déjà été signalé implicitement — la transition Centre-
non Centre apparaît tantôt assez abrupte, tantôt assez progressive selon
le nombre et l'importance des éléments structurants en présence (une
place, un bâtiment administratif, un grand magasin) entre lesquels
il est parfois difficile d'opérer un choix. Cinquièmement, l'image du

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