La cathédrale de Reims et les cathédrales qui l ont précédée sur le même emplacement - article ; n°2 ; vol.103, pg 241-250
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1959 - Volume 103 - Numéro 2 - Pages 241-250
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Monsieur Élie Lambert
La cathédrale de Reims et les cathédrales qui l'ont précédée sur
le même emplacement
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 103e année, N. 2, 1959. pp. 241-
250.
Citer ce document / Cite this document :
Lambert Élie. La cathédrale de Reims et les cathédrales qui l'ont précédée sur le même emplacement. In: Comptes-rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 103e année, N. 2, 1959. pp. 241-250.
doi : 10.3406/crai.1959.11054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1959_num_103_2_11054241
SÉANCE DU 17 JUILLET
PRESIDENCE DE M. PAUL DEMIEVILLE
M. Élie Lambert étudie la cathédrale de Reims et les cathédrales
qui l'ont précédée sur le même emplacement.
M. Henri de Contenson rend compte à l'Académie des fouilles
françaises effectuées en Ethiopie de 1956 à 1959.
COMMUNICATIONS
LA CATHÉDRALE DE REIMS ET LES CATHÉDRALES
QUI L'ONT PRÉCÉDÉE SUR LE MÊME EMPLACEMENT,
PAR M. ÉLIE LAMBERT, MEMBRE DE L' ACADÉMIE.
Il est encore aujourd'hui facile de constater comment la cathédrale
de Chartres est en quelque sorte conditionnée par les différents
monuments religieux qui ont été successivement édifiés sur son
emplacement, et comment on y a peu à peu constitué l'église actuelle
en y enveloppant progressivement un noyau primitif de parties
d'époques diverses. C'est ce qui ressort avec clarté du plan de ses
parties basses publié en 1910 par René Merlet dans sa Petite Mono-
graphie de la cathédrale ; et nous avons nous-même tâché d'en
donner une idée dans un article récemment publié sur Les diverses
méthodes d'étude des grands monuments du Moyen Age.
Il en a été de même pour la cathédrale de Reims. Mais, dans le cas
de celle-ci, le fait n'est pas aussi aisément reconnaissable à première
vue. Tandis qu'à Chartres la actuelle a conservé des
parties importantes de l'œuvre progressivement édifiée du xie au
xme siècle, celle de Reims apparaît au contraire comme un monu
ment beaucoup plus homogène de la plus belle époque de l'art
gothique, car elle a été en entier reconstruite au xme siècle pour
constituer ainsi aujourd'hui un ensemble d'une véritable unité de
style ; et une étude un peu minutieuse permet seule de constater
comment quelques modifications plus ou moins importantes ont pu
y être apportées en cours de travaux au projet primitif. C'est ce qu'a
montré notamment l'architecte Henri Deneux dans un important
article publié en 1948 dans le Bulletin monumental.
Nous ne connaissons guère avec précision que les dates extrêmes
de l'histoire de la construction de la cathédrale rémoise. Un incendie
l'ayant, en grande partie sans doute, détruite, le 6 mai 1210, telle COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 242
qu'elle s'élevait alors, l'archevêque Aubry de Humbert fit entre
prendre un an après, jour pour jour, de rebâtir complètement cette
église telle qu'elle avait été à diverses reprises édifiée, remaniée et
agrandie par ses prédécesseurs. Le 7 septembre 1241, le chapitre
pouvait être installé solennellement dans le chœur nouveau ; et
celui-ci devait être à cette date achevé avec ses vitraux, car l'arch
evêque Henri de Braine, qui avait succédé à Aubry de Humbert de
1227 à 1240, y était représenté sur la principale verrière de l'abside.
Le siège archiépiscopal demeura ensuite vacant de 1240 à 1255, et
en 1251 de lourdes dettes pesaient encore sur les ressources de
l'œuvre, en raison bien évidemment des gros travaux qui y avaient
été jusqu'alors exécutés.
On manque ensuite de données fournies par des textes sur la
poursuite de la construction jusqu'en 1299, date où une charte du
vendredi 25 septembre atteste que l'archevêque Robert de Courtenay
prêta aux chanoines pour y établir leurs chantiers une partie de la
cour de son palais s' étendant au Sud des cinq travées occidentales du
bas-côté méridional de l'église. A ce moment, les tours de la façade
principale actuelle étaient encore en construction, l'édification de
celle du Nord ayant entraîné de ce côté, à une date que l'on ne saurait
déterminer au juste, mais sans doute encore assez récente, la des
truction de la chapelle voisine Saint-Nicolas de l' Hôtel-Dieu, qui
devait dater elle-même seulement de la deuxième moitié ou de la fin
du xiie siècle.
Les parties hautes de ces tours ne purent ensuite jamais être édi
fiées avec leurs flèches. Le corps principal de celle du Nord ne fut
achevé qu'en 1427. Puis un autre incendie ayant, le 24 juillet 1481,
complètement détruit tous les combles de l'église, on se borna alors
à refaire à neuf les pignons des deux façades du transept.
Le martyre de Notre-Dame de Reims pendant les deux dernières
guerres obligea, comme on sait, en dernier lieu à la restaurer de
fond en comble sous la direction de l'architecte Henri Deneux ; et
celui-ci put alors en explorer complètement le sous-sol.
Avant les fouilles qui purent être ainsi exécutées, l'étude du monu
ment lui-même n'avait pu, à vrai dire, ajouter grand-chose aux don
nées fournies par les textes sur l'histoire de la cathédrale actuelle. On
a cru pouvoir seulement constater, dans le chevet, un changement
de parti dans l'élévation des chapelles rayonnantes, commencées dans
le bas sur plan demi-circulaire et terminées dans le haut sur plan
polygonal. Dans le plan du chevet, une notable irrégularité nous
avait en outre depuis longtemps paru manifeste dans la différence de
profondeur des deux travées des bas-côtés du chœur les plus rap
prochées du déambulatoire et dans leur moindre largeur par rapport LA CATHÉDRALE DE REIMS 243
au transept. La construction de celui-ci en avant du déambulatoire
a donc comporté sans nul doute des hésitations, et il a dû se produire
à cet endroit un temps d'arrêt assez important dans la marche des
travaux. Tandis en effet que la façade du croisillon sud paraît avoir
été élevée d'un seul jet, sans aucun portail sculpté, au croisillon nord,
par contre, où trois portes sont ornées de sculptures, celles-ci ne sont
bien évidemment pas toutes de la même époque, et les portails
comme plaqués après coup sur une façade conçue par ailleurs celle de l'autre croisillon ; la composition de l'ensemble
manque d'harmonie, sinon même d'unité de conception ; les deux
seuls portails consacrés à l'iconographie habituelle au xme siècle
du Jugement Dernier et des saints du diocèse sont d'importance
inégale ; celui des saints du diocèse surtout, le plus grand des deux,
est mal composé ; tandis que les ébrasements de celui-ci s'évasent
obliquement, les côtés des deux autres portes sont percés normale
ment au mur de fond ; et au troisième portail on n'a fait que rem
ployer quelques sculptures qui n'étaient pas faites pour cette place.
Dans la nef, enfin, des différences de détail dans le décor architectural
attestent que cette partie de l'église ne comportait d'abord, comme
à Chartres ou à Amiens, que sept travées à partir du transept, et a
été allongée après coup de trois supplémentaires avec là
façade principale actuelle et ses deux tours de manière à atteindre
dé la sorte une longueur totale comparable à celle de la nef de Laon.
Quelques données complémentaires avaient été fournies en outre
par les inscriptions d'un ancien labyrinthe, aujourd'hui détruit, qui
se trouvait jadis dans la nef principale, à l'endroit précisément où
celle-ci fut allongée vers l'Ouest de trois travées nouvelles. Dé
nombreux auteurs ont étudié ce labyrinthe et les indications qu'il
donnait sur les architectes qui ont dirigé l'œuvre de la cathédrale
au xme siècle. L'interprétation des inscriptions qu'il contenait, et
que nous ne connaissons plus qu'imparfaitement, a d'ailleurs beau
coup varié chez ces différents au

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