La création des institutions patrimoniales de Tunisie : œuvre des savants de l Académie des inscriptions et des belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de l Instruction publique et des Beaux-arts - article ; n°1 ; vol.12, pg 123-134
14 pages
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La création des institutions patrimoniales de Tunisie : œuvre des savants de l'Académie des inscriptions et des belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts - article ; n°1 ; vol.12, pg 123-134

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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2006 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 123-134
« La création des institutions patrimoniales de Tunisie : œuvre des savants de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts », par Myriam Bâcha. La création des institutions patrimoniales de Tunisie, lors de l'établissement du protectorat, a été fortement marquée par la personnalité des fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts français et par celle des savants de l'Institut de France. Xavier Charmes, chef du bureau du secrétariat et de la comptabilité au ministère de l'Instruction publique, s'appuie sur les savants de l'Académie des inscriptions et belles-lettres pour définir les grandes lignes de sa politique. Georges Perrot, Charles Tissot, René Cagnat et Salomon Reinach apportent ainsi à Charmes la substance scientifique qui lui permet d'organiser la Mission de Tunisie à partir de 1881. Par la suite, quand il crée le service des antiquités et des arts et promulgue le décret du 7 mars 1886, Charmes prend davantage d'autonomie vis-à-vis de ce milieu savant et organise ces institutions de façon à évincer le service des monuments historiques du terrain tunisien. Si Charmes marque de son empreinte la politique patrimoniale tunisienne, son délégué, René de la Blanchère, directeur du service des antiquités, influencera aussi durablement cette administration. Cette histoire institutionnelle rappelle à quel point la personnalité des individus qui l'ont façonnée a pu être déterminante.
« Die Schafrung der patrimonialen Institutionen in Tunesien : Das Werk der Gelehrten der Académie des inscriptions et belles-lettres und der Beamten des Kultusministeriums », von Myriam Bacha. Die Schafrung der tunesischen patrimonialen Institutionen nach dem Protektorät wurde stark von der Persönlichkeit der Akteure im Kultusministerium und im Institut de France geprägt. Xavier Charmes, der Amtsleiter vom Bureau du Secrétariat et de la Comptabilité im Kultusministerium, berief sich auf die Gelehrten, um die Leitprinzipien seiner Politik festzulegen. Denn Georges Perrot, Charles Tissot, René Cagnat et Salomon Reinach brachten die wissenschaftliche Absicherung, die ihm erlaubte, ab 1881 die Mission de Tunis einzurichten. Danäch, als er den Service des antiquités et des arts gründete und die Verordnung vom 7 Màrz 1886 verkündete, gewann Charmes immer mehr Autonomie gegenüber dem Gelehrten-Milieu und gab dieser Institution eine Richtung, so dass sie vom Service des Monuments historiques verschont blieb. Zwar prägte Charmes die tunesische patrimoniale Politik, aber sein Delegierter, René de la Blanchère, übte als Direktor des Service des antiquités und durch seine vielseitigen Tätigkeiten einen noch stärkeren Einfluss auf diese Verwaltung aus. Diese Institutionengeschichte zeigt, in wieweit die schafFenden Persönlichkeiten fur das Gestalten der Institution mafigeblich gewesen sind.
The foundation of the heritage institutions in Tunisia, as the work of the scholars of the Académie des inscriptions et belles-lettres and of the civil servants in the ministry of Public Instruction and Fine Arts, by Myriam Bacha. When the protectorate was established, the personality of the civil servants in the French ministry of Public Instruction and Fine Arts, as well as the one of the scholars of the Institut de France had a great impact on the foundation of the heritage institutions in Tunisia. Xavier Charmes, as a head of the secretary's and accounts department in the ministry of Public Instruction, relies on the scholars of the Académie des Inscriptions et belles-lettres to define the broadlines of his policy. So Georges Perrot, Charles Tissot, René Cagnat and Salomon Reinach have lent their scientific support to Charmes and have enabled him to organize the Mission in Tunisia since 1881. Afterwards, when he sets up the antiquities and arts services and promulgates the decree of March 7th 1886, Charmes becomes more and more indépendant from this scholarly circle and organizes these institutions so as to oust the Historic Monuments Department from the Tunisian ground. If Charmes has left his mark on the Tunisian heritage policy, so has his representative, René de la Blanchère as a head of the Antiquities services, having a long-term influence on this administration. This institutional history tells how decisive the personality of the ones who had shaped it all could have been.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 60
Langue Français

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Myriam Bacha
La création des institutions patrimoniales de Tunisie : œuvre des
savants de l'Académie des inscriptions et des belles-lettres et
des fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des
Beaux-arts
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°12, 2e semestre 2006. pp. 123-134.
Citer ce document / Cite this document :
Bacha Myriam. La création des institutions patrimoniales de Tunisie : œuvre des savants de l'Académie des inscriptions et des
belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts. In: Livraisons d'histoire de
l'architecture. n°12, 2e semestre 2006. pp. 123-134.
doi : 10.3406/lha.2006.1055
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2006_num_12_1_1055Résumé
« La création des institutions patrimoniales de Tunisie : œuvre des savants de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts
», par Myriam Bâcha. La création des institutions patrimoniales de Tunisie, lors de l'établissement du
protectorat, a été fortement marquée par la personnalité des fonctionnaires du ministère de l'Instruction
publique et des beaux-arts français et par celle des savants de l'Institut de France. Xavier Charmes,
chef du bureau du secrétariat et de la comptabilité au ministère de l'Instruction publique, s'appuie sur
les savants de l'Académie des inscriptions et belles-lettres pour définir les grandes lignes de sa
politique. Georges Perrot, Charles Tissot, René Cagnat et Salomon Reinach apportent ainsi à Charmes
la substance scientifique qui lui permet d'organiser la Mission de Tunisie à partir de 1881. Par la suite,
quand il crée le service des antiquités et des arts et promulgue le décret du 7 mars 1886, Charmes
prend davantage d'autonomie vis-à-vis de ce milieu savant et organise ces institutions de façon à
évincer le service des monuments historiques du terrain tunisien. Si Charmes marque de son empreinte
la politique patrimoniale tunisienne, son délégué, René de la Blanchère, directeur du service des
antiquités, influencera aussi durablement cette administration. Cette histoire institutionnelle rappelle à
quel point la personnalité des individus qui l'ont façonnée a pu être déterminante.
Zusammenfassung
« Die Schafrung der patrimonialen Institutionen in Tunesien : Das Werk der Gelehrten der Académie
des inscriptions et belles-lettres und der Beamten des Kultusministeriums », von Myriam Bacha. Die
Schafrung der tunesischen patrimonialen Institutionen nach dem Protektorät wurde stark von der
Persönlichkeit der Akteure im Kultusministerium und im Institut de France geprägt. Xavier Charmes, der
Amtsleiter vom Bureau du Secrétariat et de la Comptabilité im Kultusministerium, berief sich auf die
Gelehrten, um die Leitprinzipien seiner Politik festzulegen. Denn Georges Perrot, Charles Tissot, René
Cagnat et Salomon Reinach brachten die wissenschaftliche Absicherung, die ihm erlaubte, ab 1881 die
Mission de Tunis einzurichten. Danäch, als er den Service des antiquités et des arts gründete und die
Verordnung vom 7 Màrz 1886 verkündete, gewann Charmes immer mehr Autonomie gegenüber dem
Gelehrten-Milieu und gab dieser Institution eine Richtung, so dass sie vom Service des Monuments
historiques verschont blieb. Zwar prägte Charmes die tunesische patrimoniale Politik, aber sein
Delegierter, René de la Blanchère, übte als Direktor des Service des antiquités und durch seine
vielseitigen Tätigkeiten einen noch stärkeren Einfluss auf diese Verwaltung aus. Diese
Institutionengeschichte zeigt, in wieweit die schafFenden Persönlichkeiten fur das Gestalten der
Institution mafigeblich gewesen sind.
Abstract
"The foundation of the heritage institutions in Tunisia, as the work of the scholars of the Académie des
inscriptions et belles-lettres and of the civil servants in the ministry of Public Instruction and Fine Arts",
by Myriam Bacha. When the protectorate was established, the personality of the civil servants in the
French ministry of Public Instruction and Fine Arts, as well as the one of the scholars of the Institut de
France had a great impact on the foundation of the heritage institutions in Tunisia. Xavier Charmes, as
a head of the secretary's and accounts department in the ministry of Public Instruction, relies on the
scholars of the Académie des Inscriptions et belles-lettres to define the broadlines of his policy. So
Georges Perrot, Charles Tissot, René Cagnat and Salomon Reinach have lent their scientific support to
Charmes and have enabled him to organize the Mission in Tunisia since 1881. Afterwards, when he
sets up the antiquities and arts services and promulgates the decree of March 7th 1886, Charmes
becomes more and more indépendant from this scholarly circle and organizes these institutions so as to
oust the Historic Monuments Department from the Tunisian ground. If Charmes has left his mark on the
Tunisian heritage policy, so has his representative, René de la Blanchère as a head of the Antiquities
services, having a long-term influence on this administration. This institutional history tells how decisive
the personality of the ones who had shaped it all could have been.Par Myriam BACHA
LA CRÉATION DES INSTITUTIONS PATRIMONIALES
DE TUNISIE : ŒUVRE DES SAVANTS DE L'ACADÉMIE
DES INSCRIPTIONS ET DES BELLES-LETTRES
ET DES FONCTIONNAIRES DU MINISTÈRE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS
Au lendemain du traité du Bardo (12 mai 1881) et de la convention de la
Marsa (8 juin 1883) qui officialisent le protectorat de la France sur la Régence de
Tunis1, le résident de France en Tunisie, ministre plénipotentiaire dépositaire des
pouvoirs de la République, entreprend l'organisation des institutions qui vont lui
permettre de prendre définitivement possession du pays. Si les autorités françaises
de Tunisie mettent lentement en place la nouvelle administration tunisienne, le
ministre de l'Instruction publique, Jules Ferry, fait preuve de davantage de réacti
vité. Il confie à Xavier Charmes (1844-191 9) 2 le soin de développer une politique
scientifique en Tunisie : ce dernier deviendra le véritable promoteur des institutions
patrimoniales de et reprendra le vieux dessein du ministère et de l'Institut
qui, dès le début du XIXe siècle, avaient mis en place plusieurs programmes d'étude
destinés à mieux connaître l'Afrique du Nord. Charmes est certes l'initiateur de ce
programme mais il n'agit pas seul et des savants de l'Académie des inscriptions et
belles-lettres l'aident à concrétiser son projet. Les institutions patrimoniales pren
nent ainsi corps grâce à la volonté d'un fonctionnaire et à celle des savants de l'Ins
titut. L'analyse des échanges et de la collaboration entre fonctionnaires et savants va
permettre de décomposer le processus de construction de la politique patrimoniale
tunisienne tout en mettant en valeur l'apport essentiel de certains de ces hommes.
Étudier les liens qui unissent ou opposent ces deux groupes constitue le moyen de
mieux apprécier les institutions de sauvegarde des monuments historiques créées
par la France en Tunisie.
1. La Régence de Tunis était jusqu'alors une province ottomane à la tête de laquelle régnait un souver
ain, le bey Mohamed es Sadock.
2. Xavier Charmes entre au ministère de l'Instruction publique en 1872. En 1877, il est nommé
chef de la division des Sciences et des Lettres. Il joue un rôle déterminant dans le développement
des expéditions scientifiques et choisit la plupart des missionnaires envoyés à l'étranger (Fontarce,
Foucart, Morgan, Savorgnan de Brazza, etc.). Il est en outre l'initiateur du musée d'ethnographie
du Trocadéro, réorganise les bibliothèques et les Archives nationales rattachées à sa direction et
favorise la création d'instituts archéologiques français à l'étranger. Voir Léon Bourgeois, Notice sur
la vie et les travaux de X. Charmes (1849-1919), Paris, Institut de France, 1925, n° 13, Morizot-
Thibault, Discours prononcé à l'occasion de la mort de M. Xavier Charmes, dans la séance du 10 mai
1919, Paris, Institut de France, 1919, n° 13.
Livrauofu d'h'utoire de l'architecture n° 12 124 MYRIAM BACHA
Xavier Charmes et la Mission de Tunisie
Lors de la conquête de l'Algérie, le ministère de l'Instruction publique avait
vainement émis le souhait d'étudier l'ensemble de l'Afrique du Nord3 mais le pro
jet avait dû être circonscrit à l'Algérie où des savants avaient été envoy&

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