La mission archéologique du Louvre à Saqqara. Dernières découvertes (information) - article ; n°1 ; vol.141, pg 169-177
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1997 - Volume 141 - Numéro 1 - Pages 169-177
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Christiane Ziegler
La mission archéologique du Louvre à Saqqara. Dernières
découvertes (information)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 1, 1997. pp. 169-
177.
Citer ce document / Cite this document :
Ziegler Christiane. La mission archéologique du Louvre à Saqqara. Dernières découvertes (information). In: Comptes-rendus
des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 1, 1997. pp. 169-177.
doi : 10.3406/crai.1997.15717
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1997_num_141_1_15717NOTE D'INFORMATION
LA MISSION ARCHÉOLOGIQUE DU LOUVRE À SAQQARA.
DERNIÈRES DÉCOUVERTES, PAR M" CHRISTIANE ZIEGLER
Depuis le printemps 1991 la mission archéologique du musée
du Louvre1 étudie un secteur de la nécropole de Saqqara, au sud-
ouest du Caire. La concession accordée par le Conseil suprême
des Antiquités de l'Egypte est située au nord de la chaussée
menant à la pyramide du roi Ounas (vers 2 300 av. J.-C.)2.
La problématique
Cette recherche s'inscrit dans une entreprise scientifique, la
publication de la chapelle funéraire d'Akhethetep. Seule partie
accessible du tombeau après l'enterrement, cette chapelle était le
lieu où les enfants du défunt et les prêtres funéraires venaient
célébrer le culte, en particulier déposer les offrandes ; le défunt
reposait dans un caveau relié par un puits qui traversait le massif
de maçonnerie formant la superstructure du tombeau. La chapelle
décorée, aujourd'hui conservée au musée du Louvre, constitue
l'un des joyaux du département des antiquités égyptiennes. Elle
date de l'Ancien Empire, probablement du règne de Niouserré
(2400 av. J.-C.)'. C'est un monument de taille modeste, long de
2 mètres et large de 1,5 mètre, bâti dans un calcaire fin ; il est
entièrement sculpté de magnifiques bas -reliefs autrefois peints
figurant le propriétaire de la tombe, un haut-fonctionnaire nommé
Akhethetep, ainsi que des scènes de la vie quotidienne : travaux
des champs, musique et danse, repas, promenade en barque,
1. La campagne 1996, dirigée par C. Ziegler, conservateur général chargé du départe
ment des antiquités égyptiennes du musée du Louvre comprenait : J.-P. Adam, architecte,
C.N.R.S. ; C. Adam, dessinatrice ; G. Andreu-Lanoé, stagiaire du Patrimoine ;
C. Bridonneau, documentaliste au département des antiquités égyptiennes du musée du
Louvre ; C. Descamps, photographe à l'Inventaire ; M. Etienne, conservateur au départe
ment des antiquités égyptiennes du musée du Louvre ; M.-E de Rozières, restauratrice au
département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
2. Il nous est agréable de remercier le professeur A. Hassan, secrétaire général du CSA
ainsi que tous les membres du ( ISA pour leur collaboration très précieuse. Le professeur
N. Grimai, directeur de l'IFAO, nous a également accordé un soutien très important.
3. C. Ziegler, Le mastaba d'Akhethetep, Paris, 1993, p. 9. COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 170
pêche au harpon... La publication en ayant été prévue en 1989, il
importait de ne pas se borner à décrire et étudier le décor du
monument, quelle que soit son importance pour l'histoire de l'art.
Il était nécessaire d'en analyser l'architecture et de le replacer
dans un contexte géographique, historique et religieux.
De tout cela, nous ne savions rien ou presque : la chaoelle avait
été vendue en 1903 par le Service des Antiquités de l'Egypte ; il
s'agissait d'un sauvetage, mené très rapidement ; aucun document
d'archives ne subsistait et les informations sur son origine étaient
très sommaires : quelques indications données par G. Bénédite,
responsable du choix et du transfert de la chapelle ; un dessin
rapide d'Auguste Mariette exécuté à la fin du XIXe siècle4 ; enfin
une mention dans une publication de Pétrie et Murray5 qui la
situait « à quelques centaines de mètres à peu près de l'angle SE
de la pyramide de Djéser». Le tombeau ne figurait sur aucune
carte du site. Le but de la première mission était de retrouver les
arasements de la tombe d'Akhethetep : nous supposions que le
monument avait été complètement démonté pour en extraire la
chapelle ; il s'agissait d'en relever le plan, de vérifier s'il subsistait
les traces du dallage, du puits et du caveau ; enfin, de situer exac
tement le monument dans la topographie de Saqqara.
Il semblait que ce travail, qui nécessitait un simple nettoyage de
surface, serait de courte durée. Il a fallu six campagnes success
ives, dont cinq d'un mois, pour retrouver la tombe d'Akhethetep.
Celle-ci a été identifiée en novembre 1996.
En chemin beaucoup d'autres découvertes ont eu lieu et au cours
de ces six années, ce sont plus de 3 000 ans de l'histoire de Saqqara
qui ont ressuscites, sur une stratigraphie d'une épaisseur d'à peu
près 10 mètres. La zone avait été très perturbée. En particulier deux
énormes trouées datant probablement du XIXe siècle traversaient le
site selon deux directions perpendiculaires, E-O et N-S. Elles pré
sentaient le grave inconvénient de créer une rupture entre les ves
tiges d'une même époque. Mais ces énormes tranchées, remplies
sur plusieurs mètres d'épaisseur d'accumulations éoliennes, ont
permis de dégager plus vite certains secteurs et d'atteindre rapide
ment les couches les plus anciennes. D'autre part il convenait de
tenir compte des déblais plus récents provenant du dégagement de
la chaussée d'Ounas, toute proche. Dès 1991, un fragment d'ins
cription avec le très rare titre de « nemty-â », porté par Akhethetep,
nous indiquait la proximité du mastaba du Louvre6.
4. A. Mariette, Les mastabas de l'Ancien Empire, 1889, p. 421-430.
5. W. M. F. Pétrie, M. Murray, Seven Menphite Tomb Chapels, 1952, p. 7-8.
6. Ce titre extrêmement rare est porté par Akhethetep. DU LOUVRE À SAQQARA 171 FOUILLES
Fig. 1. — Vestiges urbains d'époque copte (secteur sud, vir-VIir s.).
Les vestiges urbains d'époque copte (vif -Xe siècles ap. J.-C.)
L'étude des couches supérieures encore restées en place a pro
gressivement permis la découverte de vestiges d'urbanisation
d'époque copte : maison de briques crues avec des sols de niveaux
différents dont des seuils de pierre et des escaliers assurent les
liaisons. De vastes cours, grands espaces dallés de calcaire, ont été
mises en évidence ; on a pu identifier des pièces ornées de piliers
de pierre ; des circulations verticales ont été mises en évidence,
menant à des terrasses ou des étages.
Ces constructions sont rattachées au monastère tout proche de
Saint-Jérémie comme l'attestent des inscriptions mentionnant les
saints patrons du monastère. En comparant ces découvertes avec
quelques indications glanées dans les rapports de fouilles effec
tuées en d'autres zones du site, on peut aujourd'hui conclure qu'à
l'époque copte une véritable ville s'étendait du temple bas d'Ounas
jusqu'à sa pyramide. On peut distinguer deux phases d'occupation.
La première est datée du VIF-VIIP siècle ap. J.-C, essentiellement COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 172
d'après le matériel céramologique. Les pièces sont très vastes ; l'une
d'elle de taille monumentale, avec une abside, peut être interpré
tée comme une salle d'audience. Les constructions dont les murs
sont conservés sur une hauteur de près d'un mètre, possèdent des
seuils de pierre, des colonnes avec de beaux chapiteaux sculptés,
des pilastres géminés dont les bases et les sont loti-
formes. Certains linteaux de pierre portent des inscriptions gra
vées au nom de moines : Apa Jeremia, Apa Enoch, Apa Amoun.
Les murs sont décorés d'enduits peints. Bassins, supports de jarre
en pierre également inscrits. La céramique, à décor géomét
rique polychrome, est de qualité. Dans les communs, on trouve
non seulement une céramique plus rustique, mais aussi des silos à
grains et des vestiges de nourriture : œufs, t

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