Les lionnes-fontaines en Auvergne - article ; n°3 ; vol.14, pg 203-212
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1975 - Volume 14 - Numéro 3 - Pages 203-212
Marie-Noëlle BEDHOMME,
Les lionnes-fontaines en Auvergne.

Inventaire des représentations de lionnes-fontaines découvertes sur le territoire arverne : Le Mont-Dore (deux exemplaires conservés à l'établissement thermal de la ville), Ydes (pièce conservée dans la cour du château de Val), Sarran (statue retrouvée il y a peu, chez un particulier à Pontaumur).
Ces sculptures semblent en rapports étroits avec l'eau ; retrouvées près d'installations thermales ou de sources connues à l'époque gallo-romaine, elles étaient utilisées comme griffons de fontaines. Le thème du lion est fréquent dans toute la sculpture antique, mais puisqu'il s'agit ici de femelles, on ne peut que faire le lien avec l'idée de fécondité attachée à l'eau bienfaisante.
Les exemplaires découverts jusqu'à présent l'ont été dans une aire géographique restreinte : la Haute-Auvergne, alors que l'activité thermale s'est manifestée à l'époque gallo-romaine, sur tout le territoire arverne. Les dimensions, la position de l'animal, la façon de traiter le pelage sont, pour trois exemplaires au moins, tellement proches, que l'on arrive à penser que ces sculptures, peut-être reproductions d'un type très répandu alors, pourraient bien provenir d'un même atelier.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 60
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie-Noëlle Bedhomme
Les lionnes-fontaines en Auvergne
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 14, fascicule 3-4, 1975. pp. 203-212.
Résumé
Marie-Noëlle BEDHOMME,
Les lionnes-fontaines en Auvergne.
Inventaire des représentations de lionnes-fontaines découvertes sur le territoire arverne : Le Mont-Dore (deux exemplaires
conservés à l'établissement thermal de la ville), Ydes (pièce conservée dans la cour du château de Val), Sarran (statue retrouvée
il y a peu, chez un particulier à Pontaumur).
Ces sculptures semblent en rapports étroits avec l'eau ; retrouvées près d'installations thermales ou de sources connues à
l'époque gallo-romaine, elles étaient utilisées comme griffons de fontaines. Le thème du lion est fréquent dans toute la sculpture
antique, mais puisqu'il s'agit ici de femelles, on ne peut que faire le lien avec l'idée de fécondité attachée à l'eau bienfaisante.
Les exemplaires découverts jusqu'à présent l'ont été dans une aire géographique restreinte : la Haute-Auvergne, alors que
l'activité thermale s'est manifestée à l'époque gallo-romaine, sur tout le territoire arverne. Les dimensions, la position de l'animal,
la façon de traiter le pelage sont, pour trois exemplaires au moins, tellement proches, que l'on arrive à penser que ces
sculptures, peut-être reproductions d'un type très répandu alors, pourraient bien provenir d'un même atelier.
Citer ce document / Cite this document :
Bedhomme Marie-Noëlle. Les lionnes-fontaines en Auvergne. In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 14,
fascicule 3-4, 1975. pp. 203-212.
doi : 10.3406/racf.1975.1988
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1975_num_14_3_1988LES LIONNES-FONTAINES EN AUVERGNE
par Marie-Noëlle Bedhomme
L'Auvergne est riche en sources thermales, et nombreuses sont celles
qui étaient connues, vénérées et exploitées dès l'époque gallo-romaine,
voire même plus tôt 1. Beaucoup de ces sites sont maintenant tombés dans
l'oubli, et ne sont plus signalés que dans des publications savantes, parfois
fort anciennes2; d'autres connaissent encore de nos jours un grand
renom et sont des foyers actifs du thermalisme. Ces « lieux de sources »
gallo-romains étaient d'inégale importance : certains semblent avoir été
de simples captages — comme quelques-uns signalés par Deribier dans
le Cantal — d'autres ont vu s'élever de véritables thermes — Le Mont-
Dore, Vichy... — mais il est intéressant de noter que parmi les vestiges
mis au jour en plusieurs de ces sites, certains paraissent plus particu
lièrement liés à l'eau bienfaisante : il s'agit de représentations sculptées,
dont le territoire arverne a livré quelques exemplaires : les lionnes-
fontaines, reproduction d'un même type, remplissant les mêmes fonctions.
INVENTAIRE DES TROUVAILLES
— Le Mont-Dore ; statue 3 trouvée au xixe siècle, sur l'emplacement
de l'établissement thermal, dans les ruines des thermes et du panthéon
1. Selon le Professeur Et. Chabrol, « l'Auvergne thermale à l'époque gallo-
romaine» (in Auvergne Littéraire, n" 57, 1931, p. 4), c'est dès celtique
que le sentiment religieux se confond avec le sentiment thermal : « Pouvait-il
en être autrement dans cette Auvergne étrange, où les eaux jaillissaient éma
nant des vapeurs, dégageant une odeur et une saveur spéciales, laissant même
sur le sol une empreinte rougeâtre ? »
2. Pour le Cantal, nous trouvons une liste dans l'ouvrage de Deribier du
Châtelet, « Dictionnaire statistique, histoire, description et statistique du
département du Cantal », 5 vol. Aurillac, 1852-1857, T. I, p. U05 ; les eaux minér
ales : Chaudes-Aiguës, Champs, Fontaneyre, Coren, Montfouilloux
— Pour le Puy-de-Dôme nous trouvons, citées dans Grenier, « Manuel
d'archéologie romaines, T. IV-2, Les monuments des eaux : Royat et Le Mont-
Dore. Dans Chabrol, op. cit., s'y ajoutent La Bourboule, Saint-Nectaire, Sainte-
Marguerite, Pont-des-Eaux, Beauregard-Vendon, Châteauneuf-les-Bains... On
trouve sensiblement la même enumeration dans J.-B. Bouillet, « Description
archéologique des monuments celtiques, romains et du Moyen Age du Puy-de-
Dôme-», in Mém. Acad. CL, 187b.
— Pour l'Allier, on trouve dans Chabrol et Grenier, op. cit., Vichy, Néris,
Bourbon-l'Archambault.
3. J.-B. Bouillet, « Statistique monumentale du département du Puy-de-
Dôme ■», 18i6, planche XIV.
M.-N. Taillandier, « Sculptures gallo-romaines en Auvergne, essai d'inven
taire », Faculté des Lettres, Clermont, 1969, n° 59, p. 12. 204 M.-N. BEDOMME
mis au jour alors 4. Elle est actuellement conservée à l'établissement ther
mal de la ville.
— Il s'agit d'une lionne en assez bon état de conservation (photo n° 1)
sa longueur est de 0,80 m, sa hauteur de 0,45 m. Elle repose sur un socle
rectangulaire, arrondi aux extrémités, mesurant 0,65 m sur 0,30 m.
Il présente une cassure dans la région centrale, mais il a été restauré.
Entre les pattes postérieures, reposant sur le socle, on distingue un cylin
dre de pierre, semblable à un tuyau, mais plein.
— A gauche, cinq mamelles sont indiquées sur le flanc de l'animal,
la patte postérieure porte 4 griffes très nettes; la patte antérieure est
allongée et présente elle aussi des griffes, plus usées. Même état à droite,
où l'on peut noter la saillie de la cuisse, résultat de la position de la bête,
d'un rendu fort réaliste. On remarque également le départ de la queue,
brisée.
— La tête est conservée; sur le haut du crâne, les oreilles sont apla
ties et couchées vers l'arrière; les yeux, les naseaux et le mufle visi
bles. La gueule est ouverte, les « lèvres » ourlées, les crocs indiqués
(3 de chaque côté); la gueule est évidée, permettant ainsi à l'animal de
remplir son office de fontaine, en crachant l'eau (photo n° 2).
— Le pelage est traité en grosses mèches semi-circulaires, rangées
parallèlement; elles sont disposées sur tout le corps et partent de l'échiné
de la bête.
— Dans le socle, on note une excavation circulaire de 0,22 m de
diamètre, d'où part une canalisation que l'on suit sur 0,20 m. Cette canali
sation arrive dans la gueule 5.
— Le Mont-Dore : Une deuxième lionne est également conservée à
l'établissement 6. Amputée de la tête et des pattes antérieures, elle est
plus petite que la précédente : hauteur 0,30 m à la croupe et 0,38 m à
l'encolure (photo n° 3). Le socle, rectangulaire arrondi, mesure 0,22 m
à droite et 0,24 m à gauche. L'animal est couché, la queue ramenée sous
lui, les pattes postérieures repliées; à droite, 3 griffes sont indiquées; la
4. Bouillet, «Statistique », p. 125, «...un autre objet très remarquable,
mais infiniment moins pur de style, plus grossièrement sculpté, est une louve
ou une lionne qui se trouve sur la promenade, au milieu des beaux débris
qui y sont déposés. Ce morceau a encore cela de curieux qu'il est l'unique de
cette facture découvert au Mont-Dore... Nous le croyons d'une époque posté
rieure aux débris du Panthéon... à en juger par la sculpture du Panthéon d'un
goût et d'une délicatesse remarquables, on peut considérer ce monument
comme étant du me ou du IVe siècle de notre ère... ».
5. Sur le Mont-Dore, consulter en particulier :
— Bonnard et Percepied, «La Gaule thermale à l'époque gallo-romaine »,
Paris, 1908.
— M. Bertrand, « Mémoire sur l'établissement thermal du Mont-Dore et les
antiquités qu'on vient d'y découvrir », 1819. — <s.Note sur les antiquités
découvertes au Mont-Dore », 18W.
— A. Ledru, « Note sur la mise au jour d'une partie de rétablissement
thermal du », in Mém. Acad. Sciences Cl. X, 1868.
— Professeur J. Guiard, « La Gaule et la médecine gauloise. Les villes
d'eau de la Gaule romaine », in Biologie Médicale, XXVIII, sept.-octobre 1938,
pp. 444-447.
— Mme Durand-Lefebvre, « Les vestiges antiques et le culte des sources
au Mont-Dore», 1926.
6. M.-N. Taillandier, « Sculptures gallo-romaines en Auvergne », n° 60,
p. 12. LIONNES

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