Modalités de l inhumation privilégiée dans la nécropole de Sainte-Salsa à Tipasa (Algérie) - article ; n°3 ; vol.141, pg 791-814
25 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Modalités de l'inhumation privilégiée dans la nécropole de Sainte-Salsa à Tipasa (Algérie) - article ; n°3 ; vol.141, pg 791-814

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
25 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1997 - Volume 141 - Numéro 3 - Pages 791-814
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Serge Lancel
Modalités de l'inhumation privilégiée dans la nécropole de
Sainte-Salsa à Tipasa (Algérie)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 3, 1997. pp. 791-
814.
Citer ce document / Cite this document :
Lancel Serge. Modalités de l'inhumation privilégiée dans la nécropole de Sainte-Salsa à Tipasa (Algérie). In: Comptes-rendus
des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 3, 1997. pp. 791-814.
doi : 10.3406/crai.1997.15782
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1997_num_141_3_15782COMMUNICATION
MODALITÉS DE L'INHUMATION PRIVILÉGIÉE DANS LA NÉCROPOLE
DE SAINTE-SALSA À TIPASA ^ALGÉRIE), PAR M. SERGE LANCEL
L'Algérie est regrettablement absente du champ des activités
archéologiques françaises, et par voie de conséquence des publi
cations qui les font connaître, au premier rang desquelles les
Comptes rendus de cette Académie, alors qu'on y trouve réguli
èrement l'écho des recherches qui se poursuivent, dans le cadre
d'une coopération harmonieuse, dans les deux autres pays du
Maghreb, ainsi qu'en Libye. A ne considérer que les cinq années
qui viennent de s'écouler, cet effacement n'est que la conséquence
la moins déplorable de la crise profonde et si douloureuse que tra
verse le pays. Mais le gel de nos travaux y est malheureusement
plus ancien. Cela fait des lustres qu'il n'a pas été question dans
cette enceinte d'une activité archéologique française en Algérie.
Plus précisément, le dernier rapport qu'on y a entendu date de
trente ans ; ce fut celui qu'y fit Paul-Albert Février, en 1967, sous
le titre: «Recherches archéologiques en Algérie (1964-1966) »'.
C'était l'époque où, dans les années qui suivirent immédiatement
l'accession du pays à l'indépendance, une petite équipe de
chercheurs et d'universitaires français s'efforçait sous la direction
de Jean Lassus, et au titre de la coopération entre la France et
l'Algérie, d'assurer la continuité du travail archéologique sur
quelques grands sites et commençait à former sur place une
relève, tout en lançant un organe de publication, le Bulletin d'Ar
chéologie algérienne, destiné à remplacer la revue Libyca, qui avait
disparu en même temps que les institutions dont elle émanait.
Passée la fin des années soixante, la coopération archéologique
française en Algérie a été affectée par le refroidissement des rela
tions culturelles entre les deux pays, et notre présence sur le ter
rain s'est faite de plus en plus rare. Les sites et les monuments
antiques de l'Algérie figuraient encore parfois dans nos publicat
ions, mais ce n'était plus à frais nouveaux2. Au début de la pré-
1. CRAI, 1967. p. 92-109.
2. On doit cependant à Pierre Morizot, intrépide parcoureur des Aurès - sur terre et
dans les airs - la présentation de l'« épitaphe d'un vétéran parthe en Numidie méridio- 792 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
sente décennie, la communauté scientifique a pu espérer de part
et d'autre de la Méditerranée que cette trop longue parenthèse
allait enfin se refermer. En mars 1992, Maurice Euzennat et
Gilbert Hallier présentaient à l'Académie le mausolée de Taksebt3,
sur la base de relevés faits en 1954 et complétés en 1969. Il s'agis
sait, dans l'esprit des auteurs, d'un travail préliminaire à une opé
ration de restauration de ce monument situé sur la côte de Kaby-
lie, dans le cadre d'un projet plus général de coopération
archéologique esquissé en 1991 par l'École française de Rome et
la direction du Patrimoine algérien. Ce projet était lui-même
l'aboutissement de longs efforts menés du côté français success
ivement par Georges Vallet entre 1975 et 1982, puis par Charles
Pietri. Il devait revenir à votre Président, Claude Nicolet, alors en
charge de l'École de Rome, de mener ces approches à leur terme
et de signer un accord en bonne et due forme avec les autorités
algériennes concernées5. C'est dans ce cadre qu'à l'automne 1992
j'ai accompli une mission à Tipasa, dont j'ai rendu rapport en son
temps au directeur de l'École française de Rome.
L'« inventeur » du site de Tipasa est le grand Stéphane Gsell.
C'est la publication, en 1894, de son gros mémoire sur « Tipasa,
ville de la Maurétanie Césarienne », qui a fait accéder la ville
antique à l'existence archéologique5. La vaste reconnaissance,
accompagnée de fouilles ponctuelles, à laquelle le grand historien
de l'Afrique antique s'était livré a fixé pour de longues années le
cadre de la recherche à Tipasa. En particulier dans la partie orient
ale, autour de la basilique de Sainte-Salsa, dont il sera plus préc
isément question dans un instant. Cela n'a pas empêché par la
suite plusieurs de nos grands devanciers, en venant la plupart du
temps de Rome, de mettre leur marque sur le site. Citons Jérôme
Carcopino, Eugène Albertini, Jacques Heurgon, Jean Lassus,
pour ne rien dire encore des interventions de Louis Leschi, le
directeur des Antiquités des années trente et quarante. Il est juste
de s'arrêter plus longuement à l'œuvre accomplie par Jean Rara-
dez à partir de 1948 : il fut, après Stéphane Gsell, le second
« refondateur » de Tipasa. Si l'on peut en dresser un plan qui ne
comporte pas trop de vides, c'est à lui qu'on le doit. En près de
nale » (CRAI, 1988, p.45-54) : c'est en vingt années le seul document nouveau qu'on ait pu
faire connaître dans cette enceinte.
3. CRAI, 1992, p. 235-248.
4. Dans une communication faite devant la Société nationale des Antiquaires de France
en mars 1994, M. Bouchenaki a fait écho à cet accord (fiSNAF, 1994, p. 84).
5. St. Gsell, « Tipasa, ville de la Maurétanie Césarienne », MEFR 14, 1894, p. 291-450. Il
s'agit de sa thèse latine, traduite et remaniée. MODALITÉS D'INHUMATION À TIPASA 793
quinze années de travail6, il a fait sortir de terre un théâtre, un
amphithéâtre, le réseau des rues et une fontaine monumentale,
un quartier de maisons, des thermes et un établissement indust
riel, la plus grande partie d'un vaste mur d'enceinte, que la mise
au jour d'une dédicace lui a permis de dater du milieu du second
siècle. Ces fouilles ont été assorties de trouvailles souvent mar
quantes, notamment dans le domaine de la numismatique, où le
fouilleur a bénéficié du concours de Robert Turcan pour l'analyse
des monnayages tardifs7. Intra muros et surtout extra muros, Jean
Baradez a mis au jour et fouillé avec minutie, tant du côté oriental
que du côté occidental de la ville, plusieurs ensembles funéraires,
dont les mobiliers sont venus remplir les vitrines du musée qu'il
avait créé en 19548. Après son départ, devenu moi-même respons
able en 1964 du musée et du site, j'ai choisi de faire porter l'effort
principal, avec des moyens plus limités, sur la nécropole occident
ale, qui avait été explorée en dernier lieu dans un secteur alors
menacé par l'urbanisation. J'ai ainsi poursuivi en deux points une
fouille de grande ampleur que les circonstances avaient obligé
Jean Baradez à laisser inachevée, et j'ai joint les résultats qu'il avait
obtenus aux miens dans deux longs rapports préliminaires9. Les
contraintes foncières que je viens d'évoquer ont amené en 1968
mon successeur, Mounir Bouchenaki, maintenant directeur du
Patrimoine culturel à l'UNESCO, à travailler lui aussi dans cette
zone occidentale de la nécropole10. Sa fouille a abouti au dégage
ment de tout un secteur funéraire qui, par sa chronologie comme
par les structures de ses installations, fournit un chaînon qui manq
uait encore entre les tombes d'époque impériale (fin premier et
second siècle) et les nécropoles tardives (IV, V, VIe siècles), nette
ment marquées par l'empreinte chrétienne.
On voit par ce rapide historique qu'après les grandes mises au
jour opérées intra muros par Jean Bar

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents