Premiers résultats des fouilles de la Cour carrée du Louvre - article ; n°4 ; vol.129, pg 649-672
25 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1985 - Volume 129 - Numéro 4 - Pages 649-672
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Michel Fleury
Monsieur Venceslas Kruta
Premiers résultats des fouilles de la Cour carrée du Louvre
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129e année, N. 4, 1985. pp. 649-
672.
Citer ce document / Cite this document :
Fleury Michel, Kruta Venceslas. Premiers résultats des fouilles de la Cour carrée du Louvre. In: Comptes-rendus des séances
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129e année, N. 4, 1985. pp. 649-672.
doi : 10.3406/crai.1985.14313
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1985_num_129_4_14313COMMUNICATION
PREMIERS RÉSULTATS DES FOUILLES
DE LA COUR CARRÉE DU LOUVRE,
PAR MM. MICHEL FLEURY ET VENCESLAS KRUTA
Toute fouille archéologique comporte une phase de travail de
terrain, à laquelle succède une phase d'exploitation. A la Cour
Carrée, la phase de travail de terrain n'est terminée qu'en appar
ence. En effet, le temps pendant lequel ce terrain nous a été livré
ayant été limité à douze mois, puis réduit à neuf mois, nous avons
été contraints, pour faire place au chantier d'architecture, de pro
céder, pour le fossé extérieur, en deux temps, c'est-à-dire d'y prélever
les terres couche par couche, de les mettre en sacs et de les entreposer
en banlieue. Il ne reste donc pas moins de 250 tonnes de terres à
traiter.
Quant à la phase d'exploitation, elle n'est évidemment que
commencée puisqu'elle porte sur une masse de plus d'un million de
tessons, d'au moins autant d'ossements ou fragments d'ossements,
d'une centaine de prélèvements de terre, de pierre, de mortiers, sur
quantité de restes organiques, végétaux ou animaux, d'éléments
d'architecture et d'objets divers. Tout cela donne aujourd'hui, et
donnera longtemps encore, lieu à de longs travaux de marquage,
d'identification et de reconstitution, de dessin, de photographie,
d'analyse, de restauration. Ajoutons que les très nombreux plans et
relevés que nous avons faits sur le terrain sont à mettre au net et
que nous ne disposons pas malheureusement encore des restitutions
photogrammétriques de l'I.G.N. pour les parties en élévation dont
la surface est d'environ 2 500 mètres carrés.
Si nous sommes donc loin de pouvoir offrir aujourd'hui un bilan
définitif, nous pouvons toutefois, dès maintenant, présenter un cer
tain nombre de résultats qui accroissent ou modifient ce que l'on
pouvait dire jusqu'à présent du Louvre médiéval.
Rappelons d'abord, brièvement, ce qu'étaient nos sources d'in
formation.
Les documents d'archives sont pauvres et le resteront. Les registres
des Œuvres royaux ayant disparu, il ne nous reste que le résumé
des notes que Sauvai1 avait prises sur eux et qui ont été fort mal
1. Henry Sauvai, Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris,
1724, t. II, p. 7-25 et passim. 1. — Schéma des découvertes de Berty en 1866 : en grisé, parties du site Fig.
qui n'avaient pas été fouillées, en noir, superstructures alors détourées.
Fig. 2. — Identification des principaux points du Vieux Louvre en 1985 :
a, empierrement conduisant à un contrefort servant de point de départ
à une passerelle ; c, tour du Milieu ; d, tour de la Taillerie, e, porte orientale
du Louvre ; f, point d'appui d'un pont-levis conduisant au jardin du Roi ;
g, adjonction de Charles V ; h, seconde adjonction de Charles V ; i, » cellier » ;
j, socle de la Grande Vis ; k et 1, contreforts ; m, ensemble clos au xive s. ;
n, puits découvert en 1977. DE LA COUR CARRÉE DU LOUVRE 651 FOUILLES
publiées ; quelques comptes du xive siècle imparfaitement copiés
au xvne, et, çà et là, des mentions éparses. L'iconographie vraiment
sûre se réduit, pour le Moyen Âge, à la miniature des Très Riches
Heures du duc de Berry ; pour le xvie et le xvne siècle, à quelques
dessins et gravures peu précis comme le sont les rares plans qui
nous sont parvenus.
Deux fouilles ont été pratiquées, en 1866 et 1882. La seconde a été
un simple dégagement de maçonneries opéré sous la Salle des
Cariatides par l'architecte Guillaume, qui n'a pas fait ou laissé
d'observations et dont le plan original a disparu récemment de
l'agence d'architecture où il était conservé.
La première, celle de 1866, n'a consisté qu'en une brève reconnais
sance de surface, complétée par trois sondages. Berty, grand topo
graphe, l'a interprétée à la lumière des sources dont il disposait et
il en a tiré des conclusions publiées posthumement dans la Topo
graphie historique du Vieux Paris2, qui ont jusqu'à présent été
reprises par tous les auteurs (fig. 1).
Le château primitif, ouvrage avancé de l'enceinte construite par
Philippe Auguste, était donc ainsi décrit jusqu'à ces derniers temps :
à l'intérieur, un peu décentré vers le nord, un puissant donjon
entouré d'un fossé circulaire, dont le socle comportait un puits et
un retrait. Une cour défendue par une enceinte extérieure garnie de
tours aux angles et au milieu des côtés nord et ouest, la face sud
et la face est ouvrant vers la Seine d'une part, et la Ville, de l'autre,
par des portes aux tours jumelles. Un corps de logis attesté au revers
de la courtine occidentale, un autre supposé avec vraisemblance du
côté sud, pour le logement d'une garnison, et nullement pour le
séjour royal habituel, puisque le Louvre est resté hors les murs
jusqu'au milieu du xive siècle.
Le palais de Charles V, c'était la forteresse de la fin du xne siècle
transformée par des percements, des surélévations et aussi par des
adjonctions : un corps de logis à l'est, un autre au nord, une sorte
de tourelle carrée, quasi accolée au côté nord de la porte de la Ville.
Voilà, en gros, ce que l'on pouvait tirer des travaux et des
documents, en 1977, quand l'un de nous a eu à surveiller un projet
de pose de canalisations d'écoulement d'eau dans le quart sud-
ouest de la Cour Carrée.
C'était l'occasion pour lui de vérifier si (ce que ne disait nullement
la publication posthume de Berty), les parties mises au jour en 1866
avaient été conservées. Les tranchées révélèrent que c'était bien le
cas : les murailles figurant sur le plan subsistaient et il découvrit
2. Topographie historique du Vieux Paris (région du Louvre et des Tuileries),
par feu A[dolphe] Berty, continuée par Hfenri] Legrand, 1868, t. I (Collection de
l'Histoire générale de Paris), p. 112 sq. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 652
LOUVM COUR QUME COUP! SCHEMAT1OUE SUR U FOSSE cnCULMC
Fig. 3. — Coupe du fossé du donjon : en bas, en noir, couche existant en 1528
formant un ensemble clos à cette date par l'apport des remblais.
«4,34
Ftatfa la maçonnerie
26,68 N.GLF.
PUITS DU DONJON COUPE SUD- NORD
Fig. 4. — Coupe du fond du puits du donjon : en noir,
couche où ont été trouvés les casques de Charles VI et du Dauphin Louis. FOUILLES DE LA COUR CARREE DU LOUVRE 653
même un puits que Berty avait ignoré. En conséquence, il put pré
coniser à la Commission du Vieux Paris, le 8 novembre 19773,
l'établissement d'une crypte archéologique, projet qui fut écarté en
1982 mais repris, en 1983, dans le projet du Grand Louvre, sur la
proposition de M. Biasini, président de l'Établissement public du
Grand Louvre.
Les fouilles actuelles sont financées par public du
Grand Louvre et reçoivent un concours appréciable en personnel et
en moyens de la Commission du Vieux Paris.
La première opération consista à procéder à onze sondages, les uns
dans les zones explorées par Berty, les autres là où ce dernier n'avait
pas travaillé. Les résultats furent concluants : les maçonneries
subsistaient là où Berty les avait repérées et elles existaient aussi
sur le parcours, par lui supposé, de la contrescarpe du fossé extérieur
(laquelle devait fournir les parois nord et est de la crypte). Comme
nous le pensions, le contenu des fossés était constitué, sur 98 % de
sa hauteur, de remblais hétérogènes reposant sur une couche assez
mince de dépôts en place (fig. 3).
C'était exactem

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