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Anciens auteurs français. – Amyot Jean-Jacques Ampère
Revue des Deux Mondes 4ème série, tome 26, 1841 Anciens Auteurs français - Amyot
Des traductions ont placé Amyot parmi les pères de la prose française ; ce n’est pas le seul fait de ce genre qu’on rencontre dans les annales de la littérature, où les traductions tiennent une place distinguée. L’histoire de la traduction serait curieuse et longue à écrire. Il y aurait plus d’une induction philosophique à tirer de la nature et du nombre des ouvrages traduits à chaque époque, dans chaque langue. Il serait intéressant de rechercher les motifs qui déterminent un peuple ou un temps à s’approprier tel écrivain plutôt que tel autre. Les instincts nationaux se révèlent ici par le caractère des emprunts étrangers, et l’originalité du goût se trahit par le choix de l’imitation.
Je ne parle pas des littératures qui ne contiennent guère que des traductions. Les traductions d’ouvrages persans et arabes dominent dans la littérature turque. La littérature sacrée du Thibet paraît n’être qu’une gigantesque reproduction des livres théologiques et poétiques rédigés en sanscrit par les boudhistes indiens. Les conquérans de la Chine, les Tartares-Mantchoux, ont traduit les principaux ouvrages chinois, se donnant ainsi une littérature toute faite, comme ils se sont emparés du système administratif sans y rien changer, et se contentant, pour ainsi dire, de le traduire à leur profit. Mais, sans sortir de l’Orient, que d’exemples de traductions qui ont joué un rôle important dans diverses littératures riches en productions indigènes ! Les Persans avaient traduit, il y a plusieurs siècles, les deux grandes épopées indiennes, que nulle langue de l’Europe n’a encore reproduites dans leur intégrité. Les contes arabes, dont quelques-uns, sous le nom desMille et une Nuits, sont devenus sii populaires en Europe, ces contes contiennent ont un grand nombre de récits originaires de la Perse ou de l’Inde, qui n’ont point passé en Arabie dans une version écrite, mais dans une traduction arabe improvisée sans dictionnaire, sous un palmier, au bord d’une fontaine, par un marchand ou un pèlerin. Les translations arabes des auteurs grecs, et principalement d’Aristote, sont célèbres ; et bien qu’on ait exagéré leur influence sur la scholastique dans l’Occident, où l’on n’a jamais perdu les ouvrages didactiques d’Aristote, cette influence a été grande, surtout par l’intermédiaire du péripatéticien Averroës, dont le matérialisme eut, parmi les chrétiens du moyen-âge, une vogue qui alarmait Pétrarque.
Les Grecs ont très peu traduit ; ils dédaignaient trop le génie des peuples barbares pour descendre à interpréter leurs pensées, ou même, sauf quelques exceptions, à conserver leur histoire.
Les Romains étaient ainsi pour le reste du monde, mais ils traduisirent les Grecs. On sait que leur poésie fut, son premier âge, calquée sur la poésie grecque, et quelle l’imita toujours ; malgré leur mépris pour tout ce qui n’était pas romain, ils daignèrent parfois faire passer dans leur langue :des ouvragesbarbare; l’empereur Claude avait traduit les annales étrusques. Des exceptions, de ce genre durent avoir lieu surtout pour des ouvrages d’une utilité pratique. C’est ainsi qu’après la prise de Carthage, Scipion ayant sauvé de l’incendie et apporté à Rome le livre de Magon sur l’agriculture, le sénat ordonna, par un édit solennel, de traduire en latin ce traité, qui paraît avoir contenu les traditions de l’ancienne agriculture babylonienne.
L’histoire de la traduction ? ? ? les modernes ne serait pas si tôt épuisée ; il faudrait remarquer surtout quel rôle important diverses traductions célèbres ont joué dans les vicissitudes des langues. On sait que la prose allemande date de la bible de Luther ; Amyot compte dans l’histoire de la nôtre.
On ne l’avait pas attendu cependant pour traduire les anciens et en particulier Plutarque ; d’assez nombreuses versions des auteurs classiques sont mentionnées dans le curieux catalogue de la bibliothèque de Charles V, et c’est d’après ces versions françaises qu’ont été faites un grand nombre de traductions anglaises, comme le reconnaît Warton. Ainsi, le rôle de la France fut constamment de donner l’impulsion aux autres nations de l’Europe. Au moyen-âge, elle avait marché à la tête de la scholastique, elle avait semé au dehors les héroïques légendes de
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