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« BÁRBAROS » ET « BARBARIE » DANS LES TEXTES ANTI-FRANÇAIS DE LA ...

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    « BÁRBAROS » ET « BARBARIE »  DANS LES TEXTES  DANITI-FÉREANNDÇAAINSC  E DE LA GUERRE ND P ESPAGNOLE (1808-1814)    Un Espagnol qui dissimule son identité sous l’appellation « el licenciado D.J.A.C. » lance, à Séville, une feuille volante pour dénoncer la vilenie et les méfaits de « El tirano de la Europa, Napoleón 1° (…) »i. Il invite par là ses compatriotes à lutter contre lui et ses soldats, chacun à sa manière, selon la force de ses bras ; mais les siens étant trop faibles pour empoigner une arme, lui recourt aux mots :  Debo pelear con las armas que puedo, con las armas de la palabra y de la persuasión ; armas que en todos tiempos han sido más temidas de los tiranos que los más gruesos y formidables ejércitos. Et, de fait, dans cette guerre d’un nouveau genre qu’a déclenchée l’invasion de la Péninsule par les troupes napoléoniennes, celles-ci vont affronter – c’est unlieu commun historiographique –, non seulement les armées réguilères (l’espagnole, la portugaise et l’anglaise), mais aussi la population qui intervient directement sous la forme de la guérilla ou indirectement en fournissant une aide aux combattants. Or, pour que les habitants se mobilisent, encore faut-il qu’ils se sentent concernés ou menacés et qu’ils prennent conscience de la légitimité et des enjeux du combat. De là le
         
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rôle décisif, sans précédent, de cette « lutte par la plume » et de cette prolifération d’écrits qui, paradoxalement, s’adressent à une population en majorité analphabète. Vu l’urgence, la pauvreté des moyens disponibles (financiers et matériels) et les conditions de production déplorables en raison de l’occupation partielle du territoire national par les troupes ennemies, les formes brèves de discours vont prédominer : gazettes et, par milliers, feuilles volantes (les « folletos ») où sont imprimés des extraits de journaux, des proclamations, des édits (« bandos »), des récits de combats (« partes de guerra »), des chansons, des poésies, des pièces de théâtre courtes, des sermonsii…Ce sont ces textes qui, dans leur disparate, constituent le corpus de cette étude, corpus forcément exigu au regard de la foule des textes qui auraient pu être retenusiii. De façon surprenante, leDiccionario de la Real Academia moins de dix ans après de 1823, c’est-à-dire publié la fin de la Guerre d’Indépendance, ne comporte pas, pour le mot « bárbaro » le sens étymologique auquel nous nous référerons. Les trois acceptions, avec leur étymologie latine correspondante, sont les suivantes : 1 / « Fiero, cruel » (barbarus) 2/ « Arrojado, temerario » (temerarius) 3/ « Inculto, grosero, tosco » (rusticus). Par souci de ne pas nous éloigner du sujet et de ne pas étendre démesurément la collecte des occurrencesiv, nous écarterons l’acception n°2 qui banalise et affaiblit le sens de « barbare » en l’associant, presque indûment – semble-t-il – à « audacieux » et « téméraire », alors que les deux autres acceptions sont légitimes, connues et prévisibles, à savoir, pour l’une : « farouche », « sauvage » ou/et « cruel », et, pour l’autre, « inculte », « grossier » et « rude » ou « primitif » ou « non policé ». Outre que son auteur sera mentionné plus loin, il est finalement plus pertinent de faire état duNuevo diccionario franco-españolde Antonio de Capmany, publié en 1805, c’est-à-dire trois ans avant que n’éclate la Guerre d’Indépendance ; car ce dictionnaire enregistre, correspondant au terme français  10         
« barbare », les trois acceptions de « bárbaro » que nous nous attendions à trouver, groupées en deux sous-ensembles : d’une part, « bárbaro » signifie en Espagne, au début du XIXe siècle, « feroz »(féroce) et « inhumano » (inhumain) et également « inculto » (inculte) et « salvaje » (sauvage) ; d’autre part, « dícese del extranjero de paises remotos, y costumbres toscas y fieras ». On retrouve par là le sens premier de « barbare », tel que le mentionne, en premier lieu, leDictionnaire Littré: « Etranger pour les Grecs et les Romains et, plus tard, pour la chrétienté ». On sait que ce terme dépréciatif s’est appliqué spécialement aux Ostrogoths, Wisigoths, Vandales et Huns. Les quatre autres acceptions ne font que reprendre, en les nuançant, les sens que leDiccionario de Autoridades, leDictionnaire de Capmany et leDictionnaire de l’Académie Royale Espagnole de 1823 avaient retenus, à savoir : qui n’est pas civilisé (soit : sauvage, arriéré), qui est contraire aux règles, au goût (soit : grossier, rude, malsonnant) et qui a la cruauté du barbare (soit : farouche, inhumain). A la différence près qu’ils ne peuvent désigner l’appartenance à une nation primitive ou à un peuple non civilisé, les termes « barbarie » et « barbaridad » ne renvoient qu’à la notion de cruauté, d’inhumanité, de sauvagerie.  « Bárbaro » au sens étymologique    Le signe, sinon la preuve, que le sens premier de « bárbaro » n’est pas complètement oublié, est qu’il figure dans une proclamation anonyme, écrite à Murcie en 1808 : Nosotros fuimos aquella Nación conocida con los nombres de « la más belicosa sin controversia entre todos los bárbaros, es decir, entre todos los extranjeros » ; así se llamaban por los Griegos los que no hablaban el idioma de su país : bárbaro se llamó Ovidio entre los Getav s .
         
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