Intailles du Musée de Châteauroux - article ; n°3 ; vol.15, pg 247-259
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1976 - Volume 15 - Numéro 3 - Pages 247-259
Hélène GUIRAUD,
Intailles du Musée de Châteauroux.

Cette collection est intéressante par la variété des motifs représentés, même s'ils sont banals dans la glyptique romaine : dieux du panthéon gréco-romain, sujets de genre, figures chargés peut-être de pouvoir prophylactique. On peut souligner la diversité des matériaux et des différences de gravure. Ces intailles doivent dater de la fin du Ier siècle - IIe siècle ap. J.-C. Deux problèmes ne sont pas résolus : l'authenticité d'une pierre figurant un épisode de la guerre de Troie et la provenance de ces objets (Giroux - Luçay-le-Libre - Indre comme les intailles du Musée de Bourges ?).
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hélène Guiraud
Intailles du Musée de Châteauroux
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 15, fascicule 3-4, 1976. pp. 247-259.
Résumé
Hélène GUIRAUD,
Intailles du Musée de Châteauroux.
Cette collection est intéressante par la variété des motifs représentés, même s'ils sont banals dans la glyptique romaine : dieux
du panthéon gréco-romain, sujets de genre, figures chargés peut-être de pouvoir prophylactique. On peut souligner la diversité
des matériaux et des différences de gravure. Ces intailles doivent dater de la fin du Ier siècle - IIe siècle ap. J.-C. Deux
problèmes ne sont pas résolus : l'authenticité d'une pierre figurant un épisode de la guerre de Troie et la provenance de ces
objets (Giroux - Luçay-le-Libre - Indre comme les intailles du Musée de Bourges ?).
Citer ce document / Cite this document :
Guiraud Hélène. Intailles du Musée de Châteauroux. In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 15, fascicule 3-4,
1976. pp. 247-259.
doi : 10.3406/racf.1976.2048
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1976_num_15_3_2048INTAILLES DU MUSEE DE CHATEAUROUX
par Hélène Guiraud
Le Cabinet de glyptique du Musée de Châteauroux comprend de
nombreux moulages d'œuvres célèbres mais aussi dix-sept intailles;
ces objets, sept pierres et dix pâtes de verre, proviennent de la région
de Giroux-Luçay-le-Libre (Indre). Font-ils partie de cet ensemble d'in-
tailles découvert au siècle dernier, dont certaines pièces sont au Musée
de Bourges? x
Bien entendu, ces intailles ne nous fournissent pas un catalogue
complet de la glyptique à l'époque romaine, mais elles nous permettent
de voir les principaux aspects de cet art. On sait que les pierres gravées
ou les pâtes de verre moulées étaient utilisées soit comme sceaux, soit
comme talismans, soit enfin (ou en même temps) bijoux. Dans
certains cas, on peut comprendre quel fut l'usage d'une intaille mais
il est toujours ardu d'expliquer le choix du sujet2; nous avons néan
moins tenté de grouper ces intailles selon l'intérêt qu'elles pouvaient
présenter pour l'acheteur.
1. R.A.C., 51-52, 1974, p. 219-228, « Intailles du>Musée de Bourges » ; p. 224,
note 23, cite L. Martinet, « Le Berry préhistorique », ds Mémoires de la Société
historique, littéraire, artistique et scientifique du Cher, 1882, 2, p. 69. Le Musée
de Bourges possède douze pâtes de verre semblables à celles de Châteauroux ;
nous en donnons les caractéristiques : imitant le nicolo, une surface plate bleu
clair dans laquelle le sujet, moulé en creux, permet de voir la couche profonde
bleu foncé, forme générale ovale ; c'est le type de pâte le plus souvent utilisé.
2. Les pierres servant de signum étaient le plus souvent enchâssées dans des
bagues ; la plupart des intailles de Châteauroux auraient pu avoir cet usage.
(Les dimensions excèdent rarement 18-20 mm sur 15 environ, même dans le cas
de montures du m* siècle après J.-C, assez importantes.) Les pierres-talismans
portent fréquemment une figure « parfois grossière,... étrange ou monstrueuse
et accompagnée d'inscriptions le plus souvent mystérieuse » : A. Delatte et
Ph. Derchain, Les intailles magiques gréco-égyptiennes, Paris Bibliothèque
Nationale, 1964 (= Delatte - Derchain), p. 13 ; si le sujet gravé n'est pas typique
ment magique, on peut déceler la fonction prophylactique à une particularité
de la gravure : le sujet peut être vu sur la pierre elle-même et non sur le
moulage, comme dans le cas d'un sceau. Enfin, ces talismans sont souvent
gravés sur des pierres particulières, chargées de vertus ; C. Bonner, Studies in
Magical Amulets, Ann Arbor 1950 (= Bonner).
Si le choix d'une figuration magique s'explique par notre connaissance
de quelques lois très strictes, le choix d'un sceau ne se comprend vraiment que
si l'on sait qui en fut le possesseur : par exemple, l'empereur Auguste optant
pour son propre portrait (voir G.M. Richter, Engraved Gems of the Romans,
Londres 1971, p. 4-5). 248 HÉLÈNE GUIRAUD
Dans l'ensemble des collections 3, les pierres figurant un sujet rel
igieux sont les plus nombreuses; nous y voyons le panorama complet
du riche panthéon romain; quelle que soit la région de l'empire étudiée,
l'iconographie est uniforme et d'origine gréco-romaine : en Gaule par
exemple, les dieux indigènes n'apparaissent pratiquement pas, alors qu'en
sculpture, sur des dédicaces, on peut établir une correspondance entre
dieux romains et dieux locaux 4. Cette uniformité recouvre plusieurs
réalités « spirituelles » ; si détecter l'adepte d'une religion orientale
semble facile, que pouvons-nous deviner dans le choix d'un de ces dieux
traditionnels. La piété, le besoin de protection — ces dieux sont chargés
de tant de pouvoirs? Mais la religion est inséparable de la politique :
dès la fin de la République, les chefs militaires, puis les empereurs dans
les siècles suivants, se sont mis sous la protection d'un dieu particulier
et ont ainsi favorisé son culte; certaines divinités ont pu donc symbol
iser la puissance de l'empire romain; le choix d'une telle imagerie
signifie-t-il la ferveur envers le dieu ou le loyalisme à l'égard de Rome?
3. Ces catalogues de collections ont servi de référence lors de l'étude des
diverses intailles. Voici les abréviations utilisées :
Fossing = P. Fossing, Catalogue of the Antique Engraved Gems and Cameos,
The Thorvaldsen Museum, Londres 1929.
Furtwangler, A.G., = A. Furtwângler, Die antiken Gemmen, Berlin 1900.
Von Genzenbach = V. von Gonzenbach, « Rômische Gemmen aus Vindo-
nissa », Zeitschrift fur Schweiz. Archâologie und Kunstgeschichte, XIII, 1952,
p. 65-82.
Hamburger = A. Hamburger, « Gems from Caesarea Maritima » Atiqot,
English Series, VIII, 1968, p. 1-38.
Henig = M. Henig, A Corpus of Roman Engraved Gemstones from British
Sites, 1974, Oxford.
Henkel = F. Henkel, Die rômischen Fing erringe der Rheinlande und der
benachbarten Gebiete, Berlin 1913.
Richter, MM = G.M. Richter, Catalogue of Engraved Gems Greek, Etruscan
and Roman, Metropolitan Museum of Art, New York, Rome 1956.
De Ruyt - Brulet = F. de Ruyt et R. Brulet, « Les intailles antiques de
Liberchies ■» Antiquité Classique, 1969, 2, p. 463-488.
Sena Chiesa = G. Sena Chiesa, Gemme del Museo Nazionale di Aquileia,
Aquilée 1966.
Walters = H.B. Walters, Catalogue of the Engraved Gems and Cameos,
Greek, Etruscan and Roman, British Museum, Londres 1926.
A.G.D.S. = Antike Gemmen in deutschen Sammlungen.
I = E. Brandt. W. Gercke, A. Krug, E. Schmidt, Staatliche Munzsammlung
Munchen, Munich 1968-72. (Le tome 3.)
II = E. Zwierlein-Diehl, Staatliche Museen Preussischer Kulturbesitz
Antikenabteilung, Berlin, Munich 1969.
Ill = P. Gercke, V. Scherf, P. Zazoff, Braunschweig, Gôttingen, Kassel, Wiesbaden
1970.
4. Exemple de Jupiter (puisqu'il figure sur trois intailles du Musée) :
il est l'héritier de Taranis, le maître du ciel gaulois ; en sculpture, P.M. Duval,
Les dieux de la Gaule, Paris 1957, p. 72-76, fig. 27, petit bronze de Haute-Marne :
le dieu porte le foudre mais aussi la roue et la spirale de Tananis ; en terre
cuite, M. Rouvier-Jeanlin, Les figurines gallo-romaines en terre cuite au Musée
des Antiquités Nationales, XXIV Suppl. à Gallia, Paris 1972, p. 61-2 : le Jupiter
de type gréco-hellénistique est peu demandé, par contre abondance de statuettes
de Jupiter à la roue ; est-ce parce que la glyptique est un art de luxe, importé,
qu'elle ne représente pas Jupiter assimilé à Tananis ? Voir aussi J.J. Hatt,
Les Celtes et les Gallo-Romains, Genève 1970, p. 271-5. DE CHATEAUROUX 249 INTAILLES
Cette question est plus particulièrement pertinente dans le cas de
certains dieux qui sont, à toutes les époques, des dieux « officiels »
comme Jupiter ou la Victoire, mais on peut la poser aussi pour les
autres figures divines conservées au Musée de Châteauroux.
1 — Pâte de verre (14/10,5 mm; e : 3) Jupiter trônant.
Le dieu est assis sur le trône; son torse est de face mais la
tête et les jambes sont tournées vers la droite. De son bras droit
relevé, il tient le sceptre; sa main gauche tendue soutient le
foudre. Un manteau enveloppe le bas du corps 5.
2 — Pâte de verre (13,2/10; e : 2,7) Jupiter porteur du foudre (pi. II, 7).
Le dieu est debout, nu, de face, la tête

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