La villa gallo-romaine de Bonvert (Commune de Mably, Loire) - article ; n°2 ; vol.7, pg 123-146
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1968 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 123-146
Jean CABOTSE.
La villa gallo-romaine de Bonvert (Commune de Mably, Loire)
A quatre kilomètres du centre de l'antique Rodumna, le site de Bonvert est localisé à proximité du gué sur la Loire assurant la liaison avec Augustodunum. Il s'agit d'un habitat du 11e siècle en bon état de conservation du fait de son abandon naturel. L'examen de la céramique domestique, malgré sa relative pauvreté, non seulement apporte des données sur une période assez mal représentée dans le Roannais, mais aussi permet de suivre l'évolution des nombreuses techniques, tant plastiques que décoratives, qui foisonnèrent durant tout le Haut-Empire.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Cabotse
La villa gallo-romaine de Bonvert (Commune de Mably, Loire)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 7, fascicule 2, 1968. pp. 123-146.
Résumé
Jean CABOTSE.
A quatre kilomètres du centre de l'antique Rodumna, le site de Bonvert est localisé à proximité du gué sur la Loire assurant la
liaison avec Augustodunum. Il s'agit d'un habitat du 11e siècle en bon état de conservation du fait de son abandon naturel.
L'examen de la céramique domestique, malgré sa relative pauvreté, non seulement apporte des données sur une période assez
mal représentée dans le Roannais, mais aussi permet de suivre l'évolution des nombreuses techniques, tant plastiques que
décoratives, qui foisonnèrent durant tout le Haut-Empire.
Citer ce document / Cite this document :
Cabotse Jean. La villa gallo-romaine de Bonvert (Commune de Mably, Loire). In: Revue archéologique du Centre de la France.
Tome 7, fascicule 2, 1968. pp. 123-146.
doi : 10.3406/racf.1968.1441
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1968_num_7_2_1441LA VILLA GALLO-ROMAINE DE BONVERT
COMMUNE DE MABLY (LOIRE)
par Jean Cabotse
1) SITUATION. — Situé sur le territoire de la commune de Mably
(Loire), a environ quatre kilomètres du centre de l'antique Rodumna,
le site de Bonvert, dont le château représente le centre géographique,
comprend la bande de terre sur la rive gauche de la Loire, en aval
du pont desservant la route de Roanne à Autun, enserrée entre le fleuve
et le canal de Roanne à Digoin *.
De tous temps, comme actuellement encore, ce site occupa une
place de choix de par sa position sur le chemin de Roanne à Autun.
« L'Atlas de la Vicomte de Mably et de la Seigneurerie de Cornillon »,
établi en 1754 -, fait mention d'un bac franchissant le fleuve à hauteur
du château. Il n'est donc pas téméraire de penser (nie c'est à proximité
de Bonvert que se situait le gué assurant la liaison avec Augustodunum.
2) TROUVAILLES ANCIENNES. — La situation privilégiée de ce
site qui commandait le passage du fleuve :{ justifie à elle seule les
trouvailles fortuites, relativement abondantes, issues de ce secteur
alors que les terrains environnants et en particulier l'ensemble du
territoire de la commune de Mably présentent un sol vierge de tout
vestige antique, à l'exception d'une trouvaille monétaire, faite en 1870,
dont nous ignorons d'ailleurs l'origine précise 4.
Nous devons la première relation de trouvailles effectuées sur le
site de Bonvert à J.M. Lapierre, chercheur roannais qui, en 1824, dans
un petit ouvrage de synthèse consacré aux antiquités de Roanne et de
ses environs immédiats r> signale l'existence d'un Colombarium recelant
1. Carte d'Etat-major au 1/50 000 - feuille XXVIII 30 - EM 845038.
2. Atlas de la Vicomte de Mably et de la Seigneurie de Cornillon 1754-
1757 - Archives de la bibliothèque municipale de Roanne.
3. Ce gué présente encore plus d'importance si l'on considère que c'est
seulement à partir de Roanne que le fleuve quitte la région dite des « Gorges
de la Loire » pour la plaine du roannais et c'est à partir de ce point que
son franchissement devient relativement aisé. C'est certainement grâce à cette
position privilégiée que Rodumna doit son développement.
4. « ...En 1870 fut trouvé à Mably (suns (ttitre précision) une monnaie
gauloise en électrum présentant à l'avers une tête de divinité et au revers un
cheval au galop avec au-dessous un lambda et l'inscription 0IAIIIIIOY...»
Cf. Thiollier : « Le Forez pittoresque et monumental », 1889 et Ginet :
« La voie romaine de Roanne à Digoin », dans Revue du Bourbonnais et du
lirionnais, avril 1913, p. 29.
5. J.M. Lapierre : « Quelques observations sur la bute polytaphe de
Roanne », Roanne, 1824. 124 JEAN CABOTSE
beaucoup d'urnes « ... parmi des débris de monuments anciens dont
le terrain adjacent fourmille... ». Si la passion de Lapierre pour l'archéo
logie l'incite parfois à quelques exagérations dans la description de
ces trouvailles, nous savons par expérience que son jugement était sûr
et ses seules affirmations auraient pu nous décider à entreprendre des
travaux sur ce site.
Près d'un siècle plus tard ° il est à nouveau fait mention de la
découverte d'anciennes substructions autour desquelles furent retrouvées
des meules, des poteries « samiennes » ainsi qu'une pièce d'or de
Vespasien présentant au revers un Carpentum attelé de quatre chevaux
emblème du triomphe ".
Ajoutons encore qu'en 1835 le percement du canal de Roanne à
Digoin livra de nombreux vestiges parmi lesquels il convient de
signaler un chenet à tête de bélier publié par Déchelette comme un
pur produit de l'art gaulois s (photo I).
Une partie de ces trouvailles fut déposée au musée de Roanne
et nous en donnons ci-après le catalogue !) :
3 meules tournantes N° 451
1 bélier chenet en terre cuite rouge décoré de point
illés et trouvé dans le canal à Bonvert N° 420
1 fragment de fresque rouge unie N" 4(52
1 olla en terre rouge à raies circulaires - haut. 0,12 m N° 408
1 ampulla turbiniforme en terre rouge, non ansée -
0,12 m N° 485
1 petit vase brisé, panse sphérique à large col tréflé
anse mais anse cassée - haut. 0,09 m (sigillée) . . N° 530
1 lampe marquée A..TI N" 1638
1 Vénus en pâte blanche, partie inférieure mutilée . . N° 7
3) BUT DE LA RECHERCHE. — Nous avons opéré une série de
prospections en surface sur l'ensemble du site et le matériel que nous
avons recueilli se trouvait disséminé sur une assez grande surface «pour
nous permettre de confirmer que nous étions en présence d'un site
autonome d'une relative importance.
Nous entreprimes une campagne de fouilles dont le double but
consistait, d'une part à dater cet ensemble (le matériel déposé au musée
étant trop peu important pour donner une idée sûre de son étendue
dans le temps), et d'autre part, à chercher aux abords de Roanne une
explication au déclin nettement marqué dont l'antique Rodumna fut
victime dès la fin du premier siècle ; déclin que rien dans les études
6. Cf. Ginet : « La voie romaine... », op. cit.
7. Musée Joseph-Déchelette de Roanne, n° 775 du catalogue du musée
de 1895.
8. Cf. Déchelette, Manuel II, 3e partie, p. 1405.
9. Les numéros de référence des objets ont été empruntés, soit au cata
logue du musée de 1895, soit au « Précis sur le musée », par Mulsant, 1845. VILLA GALLO-ROMAINi: UK IJONVKIIT 125
Photo I JEAN CAUOTSE 12G
Plioto II
Photo IV VILLA GALLO-ROMAINE DE UONVERT 127
PI III 128 JEAN CABOTSE
stratigraphiques ne permet d'expliquer et qui laisse la porte ouverte
à toutes les suppositions 10.
Cette campagne de fouilles s'avérait d'autant plus nécessaire qu'à
la même époque nous découvrîmes, sur la rive droite de la Loire, à
hauteur de l'embouchure du Trambouzan, une couche archéologique en
place qui affleurait à la berge du fleuve n. Ce site, qui se trouve à
environ quatre kilomètres en amont de Bonvert, représente peut-être
le premier maillon d'un peuplement discontinu implanté de part et
d'autre du fleuve.
4) LA VILLA. — En 19G1 et 19(52 nous avons opéré une série de
reconnaissances sur le site de Bonvert afin d'essayer de le situer
avec précision.
La prospection en surface qui livra de nombreux tessons divers
nous conduisit dans une carrière de gravier située au nord du château
sur le chemin de Cornillon v~ ; là encore nous recueillîmes de la céra
mique parmi de nombreux fragments de tuiles.
La majorité des tessons fut trouvée dans une « poche à détritus »
éventrée par les engins mécaniques. A proximité de cette poche se
trouvaient les restes d'une construction dont nous entreprîmes la fouille
méthodique 1;{.
Ces travaux de dégagement n'affectèrent que l'intérieur de la cons
truction et aucune observation ne put être faite aux abords immédiats
qui avaient été bouleversés par les engins de carrière.
Le bâtiment lui-même ne comporte qu'une pièce et mesure hors
tout 5,30 m sur 8,70 m (

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